Bonjour à tous ! Voila enfin la fiction que je vous avais promis il y a un moment. Elle est déjà terminée mais sera postée en deux fois parce que je trouve que les chapitres de plus de 10 000 mots sont un peu indigestes à la lecture ^^ La suite sera postée dimanche prochain.
Bonne lecture !
Il se retourna une dernière fois vers le large. Ce paysage lui manquait déjà. Il reprit son sac, le jeta sur son épaule et, avec un soupir, se dirigea vers l'arrêt du bus qui le mènerait à la gare. Paris l'attendait. Il aimait sa ville lumière, sans l'ombre d'un doute. Son appartement en collocation beaucoup moins. Le vrai problème c'était le type qui s'était immiscé dans cette collocation. Un ami de son coloc'. Un ami du coloc' qu'il essayait désespérément de draguer depuis plusieurs mois.
Le bus arriva et Newt monta avec tous les autres vacanciers de la Côte d'Azur en direction de la gare de Nice. Il venait de s'offrir trois semaines de vacances dans un petit village pas très loin de là, où il y avait moins de touristes. Une demi-heure de bus et il arrivait à la gare. Son billet à la main, il lu attentivement les panneaux d'affichages pour trouver son quai.
Dix minutes plus tard, il était assis à sa place, près à attendre trois quarts d'heure que le TGV parte. Son cœur se mit à battre un peu plus vite quand il réalisa que dans six heures il allait enfin revoir son colocataire. Il avait demandé à Thomas de venir le chercher à son arriver pour ne pas avoir à prendre les transports en commun avec sa valise. Puis il se rappela que Thomas était toujours fourré avec Minho au point que celui-ci avait emménagé sur leur canapé.
Il espéra de tout son cœur que pour une fois l'asiatique travaillerait et qu'il pourrait un peu profiter de Thomas. Peut être que cette fois-ci, il ferait autre chose que rougir quand il le regarderait.
Le train se mit en route et il sortit un livre pour s'occuper. Penser à son colocataire pendant autant de temps ne ferait que le rendre affreusement gêné quand il le verrait. Mais c'était compliqué. Il se rappelait son sourire chaleureux, sa légèreté face à toutes les situations et surtout sa manie de lui faire des câlins tout le temps. Il avait l'impression d'être une peluche vivante. Mais depuis que Minho s'était invité chez eux, ça avait changé, il était plus distant. Et s'était à ce moment là qu'il s'était rendu compte qu'il aimait le contact du brun. Et il n'avait pas trouvé le courage de continuer cette habitude.
Quand il arriva enfin à la gare de Lyon, il descendit péniblement sa valise et avança lentement vers le bout du quai en cherchant Thomas des yeux. Newt se sentait ronchon, fatigué, courbaturé et avait plus que tout envie de retrouver son lit confortable. Et son chauffeur n'était toujours pas là. Agacé, il souffla bruyamment.
Après quelques minutes à tapoter le sol du bout du pied en regardant tout autour de lui, il vit son ami arriver en courant. Tout en reprenant son souffle, il s'excusa pour son léger retard. Avec un grand sourire et sans lui laisser le temps de protester, il attrapa sa valise et partit en direction de sa voiture :
- Alors, comment se sont passées tes vacances ? demanda-t-il.
- Bien.
- J'espère que tu ne seras pas aussi ronchon que quand tu es parti !
- Je n'étais pas ronchon !
Le jeune homme lui lança un regard amusé et il rougit en se rendant compte qu'il venait de répondre à la provocation de façon totalement puérile. Il soupira et détourna les yeux. Il le suivit jusqu'à sa voiture et prit place du côté passager aussitôt qu'elle fut ouverte. Toujours avec le sourire, Thomas démarra et prit la route pour rentrer à leur petit appartement.
- Au fait, Minho n'est pas là cette semaine, sa mère l'a appelé, elle voulait le voir.
Newt bénit mentalement cette femme qui le débarrassait d'un parasite particulièrement gênant. Cette nouvelle eut le mérite de lui donner le sourire durant tout le trajet.
- Ça à l'air de te mettre de très bonne humeur.
- Tu n'imagines même pas…
Cela tira un petit rire à Thomas et ils restèrent silencieux durant le reste du trajet.
Une fois arrivé, Newt se laissa tomber dans le canapé et fronça les sourcils en voyant le désordre qui régnait. Thomas se laissa tomber à côté de lui, passa son bras autour de ses épaules et dit très sérieusement :
- Tu m'as atrocement manqué.
- Tu veux dire le ménage et ma cuisine t'ont manqué, grogna-t-il.
- Tu es si méchant avec moi… Tu m'as vraiment manqué, je ne supportais plus Minho.
- Il était temps que tu te rendes compte qu'il ne servait à rien ici.
Bizarrement, au lieu d'énerver le brun comme d'ordinaire, il se contenta d'en rire. Si bien que cela le fit sourire également. Il était content de se retrouver seul avec Thomas sans son ami pour accaparer toute l'attention.
- Donc je suppose que pour fêter mon arrivée, tu as prévu quelque chose à manger.
- Tout à fait ! s'écria-t-il en sortant son téléphone de sa poche. Sushi ça te va ?
Il leva les yeux au ciel mais accepta. De toute façon, ce serait mieux que la cuisine de Thomas. Il trouva un peu surprenant qu'il n'enlève pas son bras de ses épaules mais ne se dégagea pas. Avec de la chance, songea-t-il, ses vacances auraient permis à Thomas de se rendre compte qu'il ne pouvait pas se passer de lui et qu'il voulait être plus qu'ami avec lui. Mais ça, c'était dans ses fantasmes les plus fous…
Quand le livreur sonna, Thomas mit quelques secondes avant de se lever pour aller ouvrir, comme s'il avait voulu rester un peu plus avec lui. Il disposa les plats sur la table basse et lui tendit des baguettes.
- Bon appétit !
Il répondit par un grognement et commença à manger. Il se sentait fatigué de n'avoir rien fait de la journée et voulait simplement aller se coucher.
- Tu veux regarder un film ce soir ?
Newt le regarda, un peu agacé, un sushi dans la bouche et grogna.
- Je prends ça pour un oui ! J'avais envie de regarder un Marvel, y en a un qui te dit ?
- J'avais plutôt envie de dormir…
- Spider-Man alors, tu connais tu n'auras qu'à dormir en regardant.
Il attrapa la télécommande sans accorder de crédit à ses protestations et mit le film. Comme Thomas l'avait prédit, il suivit la première demi-heure en terminant de manger puis il commença à somnoler. Il n'avait pas envie de dormir, pas maintenant, pas alors qu'il retrouvait le brun après trois semaines d'absence.
Pourtant ses yeux se fermaient tous seuls et l'épaule de Thomas l'attirait. Il voulait poser sa tête dessus et s'endormir. Sans s'en apercevoir, c'est exactement ce qu'il fit et il perdit totalement le fil du film. Il sentit vaguement que Thomas l'enlaçait mais ne trouva pas l'envie de se dégager et puis, ce n'était pas comme s'il avait initié ce câlin.
Il ne savait pas vraiment combien de temps il était resté là, sans bouger, à somnoler puis à émerger avant de se rendormir et de recommencer. Il se réveilla un peu plus quand il sentit qu'on le soulevait. Il gigota et grogna un peu mais il lui sembla que Thomas lui disait quelque chose et il se calma. Puis il se fit allonger et border. Il s'apprêtait à s'enrouler un peu plus étroitement dans la couette quand il sentit quelqu'un se mettre un côté de lui. Pour échapper à la fraicheur du drap, il se serra contre la source de chaleur et se rendormit définitivement, heureux d'être rentré chez lui.
Quand Newt s'éveilla le lendemain matin, il se sentait maussade. Il avait l'impression d'avoir passé une excellente nuit et que maintenant, quelque chose lui manquait. Il hésita entre se rendormir pour chasser cette impression désagréable et se lever pour prendre un café. Finalement, le café l'emporta et il sortit le nez de la couette.
Un peu perdu, il remarqua tout de suite que la décoration était différente de celle de sa chambre. D'ailleurs c'était étonnant, elle ressemblait beaucoup à celle de la chambre de Thomas. Il ne comprit pas pourquoi son ami l'avait amené ici et non dans son propre lit et s'était un mystère à éclaircir rapidement. Il avait besoin de savoir s'il avait fait quelque chose de trop… intime dans son sommeil.
D'un autre côté, maintenant qu'il avait réalisé qu'il était dans le lit de son coloc' et que c'était peut être sa seule chance d'y être, il pouvait bien en profiter un peu. Il remonta de nouveau la couette et se calla un peu mieux sur l'oreiller. Il ferma les yeux, près à se rendormir pour rêver de sa tasse de café bien chaude quand il entendit la porte s'ouvrir. Cela le fit rouvrir les yeux aussitôt et il rougit quand son regard rencontra celui de Thomas.
- Je ne pensais pas que tes vacances t'avaient transformée en marmotte.
Il pinça les lèvres et sortit du lit. Il passa devant lui la tête haute en ignorant totalement la plaisanterie. Mais Thomas en avait l'habitude, il ne se vexerait pas à cause de son attitude. Dans la cuisine, il fut ravi de voir que du café chaud l'attendait, déjà versé dans sa tasse. Du coup, il se sentit coupable de ne pas laisser son colocataire le taquiner sans râler alors que ce dernier n'arrêtait pas de lui rendre de petit services comme celui là.
- Au fait, pourquoi j'étais dans ton lit ce matin ? demanda-t-il, faussement désinvolte après avoir bu une gorgée de café.
Newt vit avec surprise Thomas rougir et marmonner quelque chose qu'il ne compris pas. Il aurait très bien pu profiter de cet instant de faiblesse pour se moquer un peu de lui et le voir se renfrogner sans rien trouver à lui répondre, mais dans le cas présent, ça pouvait se retourner contre lui bien trop facilement. Néanmoins, il insista un peu. Il voulait savoir tout de même :
- Tu peux répéter ?
- Je n'avais pas envie de te lâcher, grogna Thomas après quelques secondes, toujours aussi rouge.
Sa réponse eut le mérite de le faire taire efficacement. Il ne s'attendait pas du tout à cette réponse et elle lui faisait bien plus plaisir qu'il ne l'aurait voulu. Gêné, il ne répliqua rien et se replongea dans sa tasse en se préparant un bol de céréales.
Face à son mutisme, Thomas sentit sa gorge se serrer et il retourna dans sa chambre sans rien n'ajouter. Il aurait aimé que ça se passe autrement, que son colocataire comprenne ce qu'il ressentait par ce petit geste tendre. Il avait été à deux doigts de lui apporter le petit déjeuner au lit avant de décider que c'était trop. Visiblement, il avait bien fait, son geste n'aurait pas été apprécié à sa juste valeur.
En même temps, depuis le temps que Minho lui disait que Newt était trop indépendant et pas assez affectueux pour lui, il avait peut être raison… C'était pour ça que l'asiatique étai venu squatter chez eux. Il voulait voir le fameux Newt dont il entendait sans cesse parler. Et il n'avait pas été déçu. Il l'avait beaucoup aimé, si bien qu'il l'avait embêté comme il embêtait son meilleur ami, et le meilleur moyen qu'il avait trouvé avait été de rester chez eux.
Mais là, c'était Thomas qui en avait vite eux marre. Sa présence l'empêchait de se rapprocher de Newt comme il l'aurait voulu. Toujours à côté d'eux avec son petit sourire en coin, ça le bloquait. Du coup… il n'avait rien fait et avait l'impression de le voir lui échapper. Et voila que maintenant Newt lui en voulait de ne pas l'avoir ramené dans son lit. En même temps, il aurait pu s'en douter, mais il n'avait eut envie ni de dormir sur le canapé pour ne pas le déranger, ni de le lâcher.
Mais, Thomas étant ce qu'il était, il ne se morfondit pas longtemps. Rapidement, il décida qu'il devait au moins aller voir si Newt ne lui en voulait pas pour ce qu'il avait fait. Ce serait une certaine consolation.
Mais quand il retourna dans leur petit salon pour lui faire ses yeux de chiens battus et se faire pardonner, il le vit plongé dans la contemplation du fond de son bol. Intrigué, il alla s'asseoir en face de lui et ouvrit la bouche pour lui demander s'il allait bien.
- Ne dit rien, grogna Newt, sans le regarder.
- Tu m'en veux ? demanda-t-il d'une toute petite voix.
Le blond le regarda bizarrement. Ce devait être le contraire, non ? Vu comme il l'avait repoussé, il aurait du être vexé et revenir à une attitude à peine amicale. Mais là, il venait le voir et d'une façon un peu détournée, lui demandait s'il allait bien. Un peu perdu, il le regarda avec de grands yeux et hocha la tête en signe de négation. En vérité, il pressentait qu'il avait très bien dormi avec Thomas à ses côtés et s'en voulait d'avoir réagit comme ça. Peut être que s'il avait fait un léger signe de tête que Thomas aurait pu interpréter comme un « moi aussi je ne voulais pas que tu me lâche » au lieu de ce vague geste qu'on pouvait interpréter de toutes les façons possibles, il aurait eut une chance de concrétiser ses fantasmes.
Intrigué par son long silence, le brun se rapprocha encore un peu de lui pour attraper son menton et relever sa tête. Il scruta ses traits pour essayer de deviner la cause de son malaise. Prenant le risque de lancer une idée au hasard, Thomas demanda :
- Tu voudrais qu'on regarde un film ce soir ?
Newt rougit un peu en comprenant son sous-entendu mais accepta. C'était ce qu'il voulait, non ? Ça lui permettrait peut être de comprendre pourquoi Thomas faisait ça. Cela rendit le sourire au brun qui repartit devant son ordinateur profiter de son week-end et tout raconter à Minho. Il s'en sortait quand même beaucoup mieux sans lui !
En sifflotant joyeusement il chercha longuement quel film pourrait plaire à son ami sans complètement l'ennuyer. Il était un grand cinéphile et avait vu la plupart des bons films qui existaient mais Newt avait tendance à s'ennuyer assez rapidement devant la télévision. D'un autre côté… un Newt qui s'ennuyait aurait peut être plus tendance à venir chez chercher des câlins. Ou au contraire à partir se coucher directement… Le choix était cornélien.
Il finit par se rabattre sur un autre film d'action, c'était ce qui aurait le plus de chances d'attirer son attention.
A partir de 18h il avait commencé à trépigner d'impatience. Il n'avait pas osé reparler de leur soirée-télé de toute la journée de peur que le blond se braque et refuse de regarder le film avec lui. Et puis, il ne devait surtout pas l'énerver s'il voulait qu'il lui prépare quelque chose de bon !
Quand il eut trop faim pour tenir cinq minutes de plus, il se traina hors de son lit pour réclamer à manger. Il avait vraiment de la chance d'avoir Newt, se dit-il en voyant le jeune homme en train de surveiller une poêle du coin de l'œil.
- Qu'est ce qu'on mange ? demanda Thomas en s'approchant assez de lui pour mettre son menton sur son épaule.
- Du poulet à la crème et du blé.
Thomas murmura un « miam » avant d'embrasser sa joue pour le remercier. Il se sentit craquer de nouveau pour son ami en le voyant rougir légèrement en le chassant de la main.
- J'ai choisi Underword comme film, ça te va ?
- Je ne connais pas du tout.
- Alors ça va te plaire. C'est une histoire de lycans et de vampires.
Newt hocha légèrement la tête pas plus emballé que ça. Mais si Thomas embrassait de nouveau sa joue, ou même sa bouche, ça lui allait.
Après leur repas, ils allèrent s'installer dans le canapé et Thomas lança le film. Aucun des deux n'osait faire le premier pas pour se rapprocher et il se passa presque une heure avant que Newt commence à somnoler. En le voyant près à sombrer le brun passa son bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui. Il savait que quand il était à deux doigts de s'endormir, Newt était bien moins timide et se laisserais aller plus facilement.
Un jour, il oserait le faire à un autre moment… pour l'instant il profitait d'avoir le jeune homme près de lui. Avec un sourire de bonheur, il embrassa sa tempe.
- Je ne dors pas encore… signala Newt dans un grognement.
Thomas rougit comme jamais et commença à enlever son bras pour le laisser se dégager.
- Je ne t'ai pas dit de bouger non plus.
Le jeune homme fut agréablement surpris et se replaça confortablement pour permettre à Newt de bien se replacer contre lui. Peut être que tout n'était pas perdu finalement. Ce dernier étouffa un ricanement face à son air béat. Il suffisait donc de demander pour que Thomas exécute ses moindres désirs, c'était noté, songea-t-il. Ce serait bien s'il pouvait vraiment tout lui faire faire.
En attendant, il devait avouer que le film était pas mal. L'histoire était originale uniquement parce que tout le monde était méchant, ça changeait.
- Y a une suite ? demanda Newt quand le générique de fin se mit à défiler.
Secrètement, il espérait que Thomas lui répondrait que oui, comme ça, il pourrait rester dans ses bras.
- Y en a trois autres en fait. Tu me laisse me lever pour mettre les autres sur le disque dur ?
Avec une moue agacée, il se décala et Thomas disparu dans sa chambre pendant une dizaine de minutes. Quand il revint, il lança le second film et se réinstalla dans le canapé. Le blond n'osa pas bouger jusqu'à ce que son ami attrape ses hanches pour le tirer sur ses genoux, lui arrachant un cri de surprise. Il rougit de gêne en s'entendant et Thomas gloussa, mais prudemment, il ne le fit pas remarquer.
Pendant les deux prochaines heures, ils restèrent calmement à se câliner. Aucun d'entre eux n'avait envie que la soirée se termine, mais il était tant pour eux d'aller dormir. Le lendemain, ils allaient tous les deux travailler et ils devaient être en forme.
- Tu sais quoi, commença Thomas après avoir éteint la télé.
Newt l'interrogea du regard.
- J'ai toujours pas envie de te lâcher.
- Tu n'es peut être pas obligé de me lâcher…
Les yeux de Thomas s'illuminèrent et il laissa Newt se relever avant de l'entrainer vers sa propre chambre. Dormir ensemble était un bon début, songea-t-il. Peut être même que dans quelques temps, Newt serait d'accord pour aller un peu plus loin et accepterait une relation un peu plus intime. Mais pour en arriver là, il faudrait aller doucement, il le sentait.
Ils s'endormirent rapidement allongés côte à côte. Ils avaient été un peu trop gênés pour se blottir de nouveau l'un contre l'autre, mais leurs bras s'étaient rapidement collés.
Le réveil de Thomas émit deux sonneries pour alerter son propriétaire qu'il était l'heure de se lever puis s'arrêta. Le brun grogna en papillonnant des yeux. Il ne voulait pas bouger et d'ailleurs, se dit-il en essayant de bouger son bras pour attraper son portable et l'empêcher de sonner de nouveau, il ne pouvait pas. Après quelques secondes à essayer de comprendre ce qui se passait, il réalisa que son torse était pressé contre quelque chose de chaud. Le corps de Newt, bien évidemment.
Alors qu'ils s'étaient endormis chacun de leur côté ils étaient désormais installés en cuillère. Il était collé au dos de son ami et avait entouré sa taille avec son bras. Newt s'était alors approprié sa main qu'il tenait fermement contre sa poitrine. Thomas décida qu'il était vraiment trop mignon.
- Eteint ton putin de réveil avant que je lui apprenne à voler, gronda-t-il quand la sonnerie retentit pour la deuxième fois.
Thomas ricana et détacha sa main de la sienne pour arrêter l'alarme.
- En plus tu m'as réveillé trop tôt, continua-t-il en enfouissant son visage dans l'oreiller.
- Rendors-toi alors.
Il ne savait pas à quelle heure il commençait ce jour-là donc par précaution, il mit un réveil sur le téléphone de Newt une heure plus tard. Puis il embrassa sa joue et sortit du lit pour se préparer. Avant de partir, il jeta un dernier coup d'œil dans sa chambre pour voir que le jeune homme s'était rendormi et était enroulé dans la couette. Il sourit sans le réveiller et partit en direction de la pharmacie où il faisait son stage.
Quand il rentra le soir, Newt n'était pas encore rentré. Mais ça leur arrivait souvent, leurs horaires étaient décalés.
Comme toujours quand son ami faisait la fermeture, il fit la vaisselle et chercha dans le frigo un truc pas trop compliqué à faire. Après avoir minutieusement inspecté toutes les étagères il resta un instant muet de stupéfaction. Newt ne pouvait pas lui avoir fait ça !
Il sortit un Tupperware du frigo pour mieux lire le post-it collé dessus. « A 20h30 met ça dans un plat puis au four pendant 20 minutes, thermostat 7 ». Il le prenait pour un abrutit ou pour un incapable. Malgré tout, il regarda l'heure et mit leur dîner au four. Il lui en parlerait quand il rentrerait, parce que là, franchement, c'était honteux pour lui.
Il rumina pendant encore un bon moment tout en regardant le four pour ne pas louper la sonnerie indiquant que s'était cuit.
Il eut à peine le temps de mettre la table et de sortir le plat avant que Newt arrive, l'air complètement épuisé.
- Ça va ? demanda Thomas quand il se laissa tomber sur la chaise en face de son assiette.
- Les clients m'ont fait chier.
Ça voulait tout dire. Newt faisait une licence de commerce pour compléter son BEP et devenir directeur de magasin. Il faisait son stage dans le prêt-à-porter et de ce qu'il lui racontait, les clients n'étaient pas toujours des flèches et encore moins des modèles de politesse. Ça devait lui faire bizarre de les retrouver après trois semaines de tranquillité. Avec un sourire compatissant, Thomas lui servit une part de lasagne.
Ils mangèrent dans le silence, Newt ne savait pas quoi lui dire après s'être réveillé seul avec la sonnerie que Thomas avait pensé à lui mettre. Devait-il le remercier ou pas ? Peut être même que ça voulait dire qu'ils passaient un stade de plus dans leur relation de plus en plus intime. C'était une situation qui l'angoissait énormément, il ne contrôlait rien et il n'en avait pas l'habitude.
Pourtant, Thomas semblait aussi à l'aise que d'habitude. Il parlait tout seul, sans attendre de répondre de ça part. Et pourtant, il le regardait avec tellement d'affection qu'il ne pouvait pas être simplement en train de meubler un silence gênant.
- Ta journée était si nulle que ça pour que tu ais rien à raconter ? finit par demander Thomas.
Un immense soupir lui répondit. Par prudence, il n'insista pas. Il voulait que Newt revienne dormir dans son lit.
Après les lasagnes, ils mangèrent un yaourt et Thomas fit la vaisselle. Le temps qu'il finisse, Newt s'était affalé sur le canapé et zappait sur toutes les chaînes de la télé pour trouver quelque chose de ne pas trop abrutissant. Il finit par se rabattre sur un reportage historique dans l'optique d'aller se coucher rapidement.
Puis, sur l'invitation de son ami, il alla encore une fois dormir dans son lit.
Ce petit rituel durant encore une dizaine de jours avant que Thomas décide qu'il était tant d'éclaircir la situation. Cette incertitude était insupportable. Il mourrait d'envie de l'embrasser pour lui dire bonne nuit et se rappelait qu'ils n'étaient pas un couple. Il en avait parlé à Minho qui était resté bouche-bée pendant plusieurs secondes, sans y croire. Lui n'aurait jamais put résister à Brenda s'il avait dut dormir quinze jours à ses côtés dans la toucher.
Après s'être bien fichu de lui, l'asiatique avait essayé de l'aider un peu plus sérieusement et avait suggéré de l'amener dans un petit restaurant romantique où il aurait put l'embrasser au dessert. Ça aurait put être une bonne idée si Newt avait été une fille et s'il avait eut les moyen de lui offrir un diner. Il s'était contenté de soupirer et de lui assurer qu'il se débrouillerait tout seul. Mais maintenant qu'il y était, il ne savait plus du tout comment s'y prendre.
- Qu'est ce que tu as à soupirer comme ça, lui demanda Newt, l'air profondément agacé.
- Oh… rien. T'inquiète pas !
Il eut un petit rire nerveux en voyant le regard soupçonneux du peser sur lui. Mais le blond ne rajouta rien, Thomas était bien plus bavard juste avant de s'endormir quand l'obscurité les empêchait de voir le visage de l'autre.
- Au fait, demanda Newt après quelques minutes de silence, Minho n'a toujours pas parlé de revenir ?
- Non, Brenda veut qu'il emménage avec elle dès que les papiers seront à jour.
Il réprima un sourire avec difficulté. Ça, c'était une bonne nouvelle ça voudrait dire qu'il arrêterait définitivement de les embêter et il pourrait profiter de son Tommy tranquille. Peut être même passer à de la drague un peu moins subtile… elle avait trop tendance à être invisible.
Mais en même temps, il avait déjà eut tellement de mal à séduire Theresa quand il avait voulu sortir avec elle il y avait deux ans. Pourtant, une fille, c'était plus facile, il fallait être gentil, prévenant, galant, lui faire des compliments ect… Mais avec Tommy, il avait plutôt l'impression que c'était lui qui recevait tout ça, il le laissait faire ce qu'il voulait et se contentait de rougir en rêvant de plus. Il était pitoyable.
- Ne fait pas cette tête là, je sais que vous vous entendez super bien quand je ne suis pas là.
Newt sourit un peu et se reconcentra sur le film qu'ils regardaient. Cette fois-ci, sans qu'il comprenne pourquoi, Thomas ne l'avait pas prit dans ses bras. Il paraissait trop préoccupé pour faire attention à lui. Et il n'aimait pas ça. Petit à petit, il se rapprocha de lui jusqu'à être collé à son bras.
- Y a un truc qui va pas, affirma-t-il.
- Non… pas vraiment. T'inquiète pas !
- Raconte.
Il abdiquait vite, se dit-il en cherchant la meilleure façon de lui raconter ce qu'il avait sur le cœur. En même temps, Newt savait très bien être autoritaire.
- Si je t'embrassais, tu ferais quoi ?
Newt rougit et hésita une seconde avant de murmurer :
- Je pense que je t'embrasserais aussi.
- Tu penses ou tu es sûr ?
- Essaye, tu verras bien.
Thomas gémit, ce n'était pas une réponse ça ! Au contraire, ça le faisait encore plus stresser. Du coup, il osait l'embrasser ou pas ? Il ne savait plus quoi faire.
Newt le regarda avec un air amusé pendant quelques instants avant que son immobilité ne le fasse soupirer. Il devait prendre les choses en mains sinon ils ne s'en sortiraient jamais. Surtout qu'il lui avait dit à demi-mot qu'il voudrait l'embrasser, il ne prenait pas trop de risques. A demi redressé, une main posée sur son torse, il se pencha pour toucher ses lèvres avec les siennes. Sans lui laisser le temps de réaliser, il s'écarta rapidement. Il avait beau être quasiment sûr de ce qu'il faisait, il ne pouvait pas s'empêcher de rougir.
Thomas le regarda avec incertitude jusqu'à ce qu'un sourire heureux le remplace.
- T'es sérieux ? finit-il par demander, sans oser y croire.
- Non, j'embrasse souvent les gens juste comme ça…
Newt n'aurait jamais pensé se sentir aussi vexé et triste par une simple phrase. Franchement, il n'avait pas la réputation d'être un coureur de jupons, il avait toujours été sérieux dans ses relations. Il devait aborder un air blessé parce que Thomas se colla à lui et passa son bras autour de ses épaules.
- Désolé… Minho m'a tellement dit que ça ne marcherait jamais que j'ai peur qu'il ait raison.
Le jeune homme hésita entre être vexé que l'asiatique revienne encore sur le tapis et attendrit par son attitude. Ne désirant pas se disputer avec lui maintenant, il choisit d'être attendrit :
- Il a toujours tord.
Thomas gloussa en acquiesçant. Pour se faire pardonner, il attrapa le menton du blond pour tourner sa tête vers lui et l'embrassa. Heureux, ce dernier se blottit contre lui, sur son petit nuage. Il n'aurait jamais pensé qu'un jour il pourrait sortir avec son Tommy. Il ne se lassait pas de tripoter son T-shirt ou de frotter sa joue contre son épaule pour s'assurer de sa présence.
- Tu es à ce point en mal d'amour ? ricana-t-il en poussant ses cheveux qui revenaient sans cesse dans son visage.
- La ferme, marmonna-t-il en frappant sa cuisse.
Cette nuit, pour la première fois ils allaient dormir ensemble en tant que couple et Newt ne savait vraiment pas comment ça allait se passer. Il n'était jamais sortit avec un homme et ne savait pas vraiment comment allait se passer la case sexe. Il avait la théorie mais pas la pratique, contrairement à Thomas et appréhendait à l'idée de ne pas être à la hauteur.
Malgré tout, quand il déclara qu'il était l'heure d'aller se coucher, il le suivit avec enthousiasme. Il avait envie de continuer leur séance de câlins. Pour cette fois, ils se déshabillèrent entièrement avant de se coucher. Le jeune homme se blottit contre son petit ami, la tête sur son torse et un bras passé autour de lui pour caresser son épaule. Comme si Thomas était dans sa tête, il posa simplement sa main sur ses reins. Puis il prit son téléphone pour mettre son réveil.
- A quelle heure tu te lèves demain ?
- Huit heures, marmonna-t-il sans lever la tête.
- Cool, comme moi !
Il éteint la lumière et le serra contre lui. Visiblement, pas de galipettes ce soir, songea Newt, soulagé. Après un dernier baiser pour se dire bonne nuit.
Comme d'habitude, quand le réveil sonna le lendemain matin, Newt grogna et rabattit la couette sur sa tête. Il n'était pas du matin et détestait se lever. Mais il sentit la couverture se faire tirer un peu et plusieurs baisers atterrir dans ses cheveux. Au fur et à mesure que Thomas embrassait sa peau, il le découvrait, jusqu'à pouvoir atteindre ses lèvres. Il fit la tête pour la forme, mais être réveillé comme ça plutôt qu'avec une sonnerie lui plaisait beaucoup. Il ouvrit difficilement les yeux et lui sourit.
- J'aime quand tu me réveilles.
Le brun rit un peu avant de lui arracher totalement la couette.
- Si tu es sage je te réveillerais encore mieux ce weekend. Mais là, faut aller au boulot.
Il ronchonna mais se leva sans faire davantage d'histoires.
- T'as intérêt à faire un sacré truc ce weekend.
Thomas rit et lui intima une nouvelle de fois de se lever avant qu'ils ne soient réellement en retard. Avec force de grognements, Newt obéit et se traina dans la cuisine pour préparer son café et son bol de céréales. Courage, se dit-il, c'était jeudi, plus que deux jours à tenir avant le dimanche et son réveil câlin.
Ce jour là arriva très lentement du point de vue des deux garçons. Dès le lendemain, ils avaient décidé de transporter toutes les affaires de Newt dans l'autre chambre. Ça n'avait pas été une mince affaire vu le nombre de choses qu'ils avaient l'un et l'autre. Ils avaient faillit se disputer jusqu'à ce que Thomas le pousse sur le lit pour dévorer sa bouche en disant qu'il était trop sexy quand il était énervé. A tous les coups une façon de lui faire oublier qu'il n'aurait pas le droit de mettre ses pyjamas dans l'armoire et que leur place était dans la poubelle.
Et enfin, le samedi soir était arrivé. Newt avait fait la fermeture et était partit se coucher rapidement, trop fatigué pour regarder un film avec Thomas.
Le dimanche matin, quand le brun se réveilla, dans les alentours de dix heures, son petit-ami dormait encore. Il commença par se blottir dans son dos avant de changer d'avis. Il lui avait promis quelque chose et comptait bien tenir sa promesse. Sans le déranger, il sortit du lit, remit la couverture sur ses épaules et se rendit dans la cuisine.
Il enfila un gilet qui trainait sur une chaise et mit la machine à café en marche. D'abords une tasse pour lui qu'il bu doucement en faisant des tartines de Nutella pour son blond trop gourmand. Pour lui faire plaisir, il en mit une couche aussi épaisse qu'il put sans avoir l'impression de prendre deux kilos rien qu'en regardant la tartine. Puis il fit couler un deuxième café pour Newt et posa le tout sur un plateau. Mais ça faisait un peu vide… Il n'avait pas de fleurs à rajouter, et d'ailleurs, ça ferait surement trop guimauve. Il réfléchit quelques instants sans rien trouver à ajouter. De toute façon, décida-t-il, l'aspect esthétique de son plateau n'était pas le plus important.
Lentement pour ne pas le faire tomber, Thomas retourna dans leur chambre et posa le plateau sur la table de nuit. Puis il se glissa de nouveau sous la couette agréablement chaude. De nouveau il se colla contre le dos de Newt et poussa un peu ses cheveux pour dégager sa nuque. Il y déposa une série de baisers qui le fit frissonner mais sans le réveiller. Il tourna alors sa tête pour atteindre sa joue et ses lèvres. Il entoura ses hanches pour caresser doucement son ventre. Son petit ami soupira en se réveillant et se retourna paresseusement pour enfouir sa tête dans son cou.
- Salut, murmura Thomas en embrassant son front.
Un gémissement lui répondit, encore à moitié endormi. Le brun leva les yeux au ciel mais glissa ses mains dans son dos, sous son T-shirt. Il adorait toucher sa peau douce et chaude et ne pensait pas se lasser du petit sourire heureux qu'il abordait en levant légèrement la tête, les yeux encore fermés.
- Embrasse-moi, demanda-t-il d'une voix rauque.
Ça, c'était un ordre auquel il ne pourrait jamais désobéir. Aussitôt, il captura ses lèvres et ne les lâcha qu'après avoir posé une bonne dizaine de baisers dessus.
- Moi aussi j'adore te réveiller comme ça !
Newt rit doucement et papillonna des yeux pour regarder le réveil.
- C'est trop tôt !
- J'ai un café pour me faire pardonner !
Il tendit la main pour le réclamer et Thomas le lui tendis avec précaution. Son amant se redressa avant de le prendre et d'en boire une gorgée puis il tendit de bras pour prendre de lui-même une tranche de pain. Il se sentait un peu gêné de la façon dont il le regardait, avec tant d'amour et d'affection, qu'il avait l'impression qu'il ne serait jamais capable de lui rendre un centième de tout ce qu'il lui offrait. Pourtant, il gloussa quand il se glissa à côté de lui sous la couette et embrassa son cou. Décidément, il avait l'impression que rien ne pourrait entacher son bonheur d'être avec son Tommy.
Ce dernier avant entouré ses hanches avec ses bras et ses baisers se faisaient de plus en plus entreprenants à mesure que ses mains progressaient sous son T-shirt. Bien que manger sa dernière tartine lui tienne particulièrement à cœur, il ne ressentait plus autant d'appréhension qu'au début à l'idée de passer ce cap si nouveau pour lui. Il reposa sa tasse et prit sa tartine en détournant son visage de Thomas qui continuait à l'embrasser.
- Tu préfères une tartine à moi…
- Elle, je peux la manger.
- Mais moi aussi tu peux me manger quand tu veux, susurra-t-il au creux de son oreille.
Le jeune homme rougit et lui donna une tape dans l'épaule :
- T'es vraiment idiot !
- Oui, totalement, répondit-il joyeusement.
Et sans attendre qu'il proteste d'avantage, ses mains allèrent caresser ses hanches. Il s'apprêtait à l'embrasser pour reprendre leur câlin quand la sonnerie du téléphone de Newt retentie.
- Je regarde juste qui c'est, murmura-t-il en attrapant son portable.
Thomas fit la moue mais le laissa se détacher très légèrement de lui avant de le ramener vivement dans ses bras et sous la couette.
- Alors, c'est qui ?
- Mon beau-père, je dois décrocher.
Sans attendre il se leva pour aller répondre dans le salon. Thomas aurait aimé savoir exactement ce qui l'empêchait de profiter de son petit ami comme il le désirerait, mais savait que sa situation familiale était très compliquée et que Newt n'aimait pas en parler. Prenant son mal en patience, il soupira profondément, s'enroula dans la couette et se blottit dans l'oreiller du blond. A défaut de l'avoir près de lui, ça l'aiderait à l'attendre. Sa discussion dura assez longtemps pour qu'il se remette un somnoler en rêvant de la journée qu'il allait passer avec lui.
Il se réveilla quand il sentit un corps glacé se glissa contre le sien. Il s'écarta en grognant mais Newt se rapprocha d'autant. Thomas ouvrit un œil pour lui marmonner de se pousser quand il croisa son visage pâle.
- Il s'est passé quelque chose ? lui demanda-t-il.
- Ma… ma mère vient de tomber, elle a dévalé un grand escalier dans un jardin publique et elle a une commotion cérébrale… Elle est encore évanouie…
