Résumé : 10 ans ont passé depuis la fin de la guerre. Loin de l'Angleterre Pansy Parkinson mène une vie d'errance, poursuivie par des justiciers autoproclamés qui veulent retrouver par son biais les derniers mangemorts. En France, dans la rue, un homme l'interpelle. Elle le rabroue. Son visage lui est familier, elle pense qu'il fait parti de ceux qui la persécutent. Mais Olivier Dubois n'est ici que par hasard. Sa maison de famille est juste en face, elle va être détruite dans quatre jours. Sans réfléchir il invite à entrer celle qui a combattu parmi ses ennemis pendant la guerre.
Disclaimer : J.K.R
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– Je vous assure que je ne suis pas intéressée, continua la femme, vindicative. C'est d'ailleurs un triste temps pour séduire une inconnue, ajouta–t–elle en désignant le ciel orageux d'un signe de la main. »
Son visage était plat, presque sans front, mais son menton fin et pointu lui donnait un petit air aristocratique. L'ensemble grâce à des yeux de félin en amandes et des sourcils arqués à l'extrême était miraculeusement joli. Très joli même, malgré l'expression peu accorte qui le déformait. Ses lèvres déjà fines se pinçaient dans une moue hostile face à l'homme, et son expression devint franchement hargneuse, comme si elle venait de réaliser quelque chose lorsqu'elle reprit :
– Sachez que je ne suis pas dupe. Non. Vraiment pas. Je sais bien qu'ils vous ont engagés pour me surveiller. Vous faites un bien médiocre acteur. Je suis déçue, on m'avait habituée à mieux. Votre rôle de dragueur est tout à fait pathétique, sachez–le. Et vous avez un accent écossais terrible.
Sa voix se perdait dans les murmures du vent impossible de Toulouse qui secouait la poussière, les obligeant à plisser les yeux et dans la pluie qui leur fouettait à tous les deux le visage.
– Je disais juste qu'il me semblait vous avoir déjà vu quelque part, avança prudemment l'homme.
A présent, il regrettait presque d'avoir abordée cette femme au profil bien trop orgueilleux pour son propre bien. Ses vêtements semblaient démodés et rongés d'usure mais ils avaient coûté assez cher et elle les portait avec noblesse. Son foulard avait été noué avec un soin si extrême que même le vent dévastateur ne parvenait pas à le déranger. Mais il avait été saisi d'un étrange courage, alors qu'il se trouvait devant sa maison, cette maison qu'on allait détruire dans quatre jours et qui était dans la famille depuis des générations.
Il ouvrait le portail rouillé avec difficulté lorsqu'il avait vu passer cette ombre mince, perchée sur des talons aiguilles qui martelaient le goudron d'un bruit sec. A cette heure-là il n'y avait personne dans la petite rue. La bouche de métro,un peu plus loin, n'avait pas encore rejetés travailleurs et étudiants.
– Vous êtes un sorcier. Affirma la femme d'un ton cinglant et en désignant la baguette qui dépassait d'une des poches de jeans de l'homme.
– Et bien, ça expliquerait pourquoi nous nous sommes déjà rencontrés. Je suppose que vous pratiquez également la magie. Si vous avez fait vos études à Beauxbâtons je vous est peut–être déjà …
– Je ne suis jamais allée dans cette école de plouc. Cingla la femme en le coupant.
Dans sa bouche le mot « plouc » sonnait bizarre, décalé et elle le regardait avec un tel mépris que cela le poussa à se justifier même s'il n'accordait aucune importance au prestige des écoles de sorciers.
– Oh ! Mais je n'ai jamais fait mes études à Beauxbâtons, j'ai juste été entraineur de quidditch là–bas, après mes aspics. J'étais à Poudlard, moi, à Gryffondor.
Il se redressa imperceptiblement de fierté, bombant le torse. Mais lorsqu'il prit conscience de ce comportement il se trouva aussi ridicule qu'un paon en train de faire la roue et s'affaissa de nouveau légèrement.
– Et comment se fait–il que vous soyez si loin de votre pays natal, en travers de ma route. Si ce n'est pas, précisément pour me surveiller ? Ne pouviez–vous vraiment pas vous faire plus discret et me laisser au moins une illusion de liberté ?
– Je vous assure, je ne vois pas de quoi vous voulez parlez, se justifia–t–il maladroitement.
Il désigna l'imposante bâtisse de brique, derrière lui.
– C'est ma maison, vous voyez ? Elle va être détruite dans quatre jours. Vous voulez–voir à quoi elle ressemble à l'intérieur ? Elle va être détruite. On construit des appartement à la places.
Il se tût brusquement. Il n'avait jamais été un très bon dragueur. Il n'avait jamais vraiment eut besoin de séduire. Il était beau et assez célèbre. Cela suffisait. Avant ce jour il n'avait jamais abordé une femme avec ce genre d'arrière pensée. Il sentait confusément que c'était mal. Elle, continuait à le radiographier du regard. Les yeux plissés elle tentait de déchiffrer les traits étrangement familier. Le silence dura un peu trop longtemps.
– Olivier Dubois, cracha–t–elle au bout d'un moment, un peu essoufflée, comme si le souvenir lui avait demandé un long effort d'accouchement. Vous étiez le capitaine de l'équipe de quidditch de Gryffondor, avant Potter. Toutes mes excuses je me suis trompée. Ils n'auraient jamais envoyé un con pareil à mes trousses.
– Pour vous excuser et m'insulter dans la même phrase vous deviez être à Serpentard, réfléchit–t-il
Elle croisa les bras, impatientée.
– J'admire votre fabuleux esprit de déduction.
– Vous étiez dans la même année qu'Harry non ? C'était vous l'amie du mioche Malefoy, Pansy Parker ou quelque chose du même goût, n'est-ce-pas ?
– Pansy Par-kin–son. Articula–t–elle un peu vexée tout de même. Ma famille est plutôt connue pourtant ! Seigneur que les sportifs sont lents d'esprit !
Il la regarda bouche–bée et elle s'en voulu de s'être emportée pour une telle broutille. Cela la faisait toujours passé pour plus superficielle qu'elle n'était vraiment. Elle se retint de balancer la tête et les épaules pour ne pas trop paraître dans l'expectative. Malgré le temps est une éducation soigneuse elle avait toujours du mal à réfréner certaines attitudes « gamines » qui revenaient sans cesse lorsqu'elle était nerveuse et exaspéraient Drago au plus haut point. La vérité est qu'elle ne savait même pas où elle allait. Elle avait changé de train, juste comme ça.
– Qui vous poursuit ? Les aurors ? Demanda–t–il calmement.
Elle pouffa d'un rire amer, à la fois rocailleux et grinçant. Un rire laid qui sans doute exaspérait la plupart des hommes.
– Ils m'auraient arrêtée après la guerre, avec mes parents, s'ils m'avaient jugée responsable de quoi que ce soit. Mais je n'avais rien fait. J'étais à Poudlard. Je n'étais coupable que d'un peu de complaisance envers les Carrow.
L'homme se retint de grimacer. Lui–même avait combattu avec l'ordre du Phénix lors de la bataille finale et Amycus lui avait emporté à cette occasion une partie de sa main gauche.
– Et alors ? Demanda–t–il.
– Vous n'êtes pas de leurs membres je ne vous dirais rien. Je ne vois pas pourquoi ça vous intéresse de toute manière.
Le silence tomba de nouveau entre eux alors que la pluie redoublait.
– Voulez–vous entrer ? Prendre au moins un café le temps que l'averse s'apaise ?
Pansy Parkinson haussa les épaules, comme si cela ne la concernait pas vraiment. Mais elle le suivit tout de même lorsqu'il désencastra enfin la grille de la terre molle. La maison, massive et déglinguée serait pour elle une protection symbolique. Au moins pour un instant.
– Vous savez que je ne coucherais pas avec vous ? Dit–elle alors qu'il s'acharnait désormais sur la porte, plus par provocation que par réelle volonté de mettre les choses au clair.
– Je suis marié, annonça–t–il avec tranquillité.
Il avait à peine écouté, à présent trop occupé à s'acharner sur la serrure de la porte d'entrée.
– Et vous me ferez croire qu'un joueur de quidditch comme vous ne fait pas de petits écarts de temps en temps ?
– Vous êtes seule juge de vos croyances.
– Et vous vous avez plus d'esprit que je ne le pensais. Était-ce dont le fait embarrassant de m'aborder qui vous a mis dans tous vos états ?
– C'est vrai que je n'ai pas l'habitude de ce genre de choses, admis–t–il avec indifférence.
De guerre lasse il fit sauter la serrure d'un alohomora et jeta la clef dans le caniveau. Ils n'en auraient bientôt plus besoin, de toute façon. La porte s'ouvrit dans un grincement sinistre et Olivier invita son hôte à entrer avant lui d'un geste de la main.
– La vie en France vous aura au moins appris la galanterie, maugréa–t–elle en guise de remerciement.
Elle se figea alors qu'il refermait la porte derrière eux, dévorant le hall du regard. La demeure avait conservé malgré son délabrement un luxe désuet.
– C'est dommage qu'elle soit détruite, admis Pansy après avoir jaugé la qualité du marbre sous ses pieds.
Olivier haussa les épaules.
– Ça m'est assez égal. Elle appartenait à ma mère mais je n'y ai jamais vécu. Tout au plus j'y séjournais enfant pendant les congés. J'y suis venu parfois avec Alicia mais je crois qu'elle ne l'aimait pas trop. Elle n'a jamais apprécié les maisons de riche.
– Alicia Spinnet ? C'est votre femme je suppose, je me souviens d'elle. C'était une … Une née–moldue il me semble, une blonde, elle faisait aussi partie de l'équipe de quidditch.
– C'est mon épouse, oui. Mais n'en déduisez pas qu'elle aime mener une vie misérable du fait de sa naissance. Sa famille était plutôt riche. C'est juste que ce genre de manoir de sangs–purs lui rappelle de mauvais souvenirs.
Olivier avait répondu plus froidement qu'il ne le voulait mais la jeune femme n'en parut pas affectée. Ils passèrent dans un salon et Pansy s'abima dans la contemplation du lustre en cristal et dit tout bas, comme pour elle–même.
– J'ai grandi dans ce genre de maison en pierre. Il y fait toujours froid.
Il ne put qu'approuver d'un hochement de tête et l'entraina à sa suite vers une porte dérobée qui menait aux cuisines. Ils descendirent un escalier sombre et étroit, fait pour un elfe de maison bien plus que pour un être humain. L'endroit plus métallique que minéral avait moins bien supporté les ravages du temps. Des ustensiles de cuisine étaient entassés en désordre sur toutes les surfaces planes. Ils avaient noirci sur les étagères, exposés à la faible lumière d'une lucarne qui donnait au ras du trottoir. Olivier retrouva un vieux paquet de café soluble et alluma la bouilloire qui commença à siffler de douleur.
Quelques instants plus tard il tendit une tasse du liquide brûlant à son hôte. Elle en but une gorgée et plissa le nez.
– Je vais vous paraître infâme …
– Quoi donc ? Il est mauvais ? C'est du café soluble et français après tout. Il ne faut pas en attendre beaucoup. Vous ne me vexerez pas en disant que vous ne le trouvez pas bon.
– Non c'est bien pire que cela. Je peux boire n'importe quoi, du moment qu'il y a de la caféine à l'intérieur. Cependant je vais attendre un peu. Je bois toujours mon café tiède. C'est d'une incorrection n'est–ce pas ?
Un sourire mince étira les lèvres d'Olivier Dubois.
– C'est monstrueux, en effet. Mais je suis près à fermer les yeux si vous vous asseyez un instant sur cette chaise. Pendant ce temps je vais allumer le poêle à bois. Parce qu'il fait un peu froid et que si vous restez à diner je vais éviter de vous servir un plat surgelé. Un bon repas vous rendra peut–être un peu plus sympathique.
– Vous êtes d'un optimisme naïf quant à une possible amélioration de mon caractère. Il est atroce et s'il change un jour ce sera seulement pour empirer. Et non, je ne resterai pas pour diner.
L'homme arqua un sourcil, sceptique.
– Vous ne vouliez déjà pas entrer, or vous avez changez d'avis. Vous me paraissez donc bien mal placée pour être aussi catégorique.
– Je ne resterai pas vous dis–je ? Sans doute êtes vous un bien médiocre cuisinier. Je préfère encore manger un sandwich froid dans une de ces laides aires d'autoroute.
– Ma foi, nous verrons bien.
L'ancien Gryffondor se détourna pour laver des assiettes couvertes de poussière, perdu dans ses pensées.
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