Note de l'auteur : Voilà une première partie de l'histoire me triturant l'esprit. C'est une fiction qui comportera beaucoup de choses pour les adultes et de propos crus alors CLASSE M. Vous voilà prévenu. Lasolitaire.


Game Over

Chapitre 1: A game without winners

Je n'ai jamais compris pourquoi j'étais tombée amoureuse de cette personne. Pourquoi même j'avais eu la nécessité de lui parler. Mais quelque chose dans son attitude m'a rappelé mon moi. Sa solitude, sa froideur et au final sa tristesse. Toutes ses choses que j'ai enfoui en moi. Qu'on m'a demandé d'enfouir. Ne rien laisser transparaître aux yeux des autres. Devenir bonne dans tous les domaines. Devenir la digne héritière de la famille Fujino. Et ceux malgré que je ne sois pas un homme. Malgré les prières de mes parents. Malgré leurs offrandes à Kami-sama. Malgré mon isolement dès l'âge de trois ans. Malgré la volonté de mes parents d'enfanter une seconde fois. D'enfanter d'un enfant de sexe masculin. Kami-sama ne leur a pas permis cela. Ils ont dû faire avec une fille. Fille qui ne pouvait jamais jouer ou même se salir. Par peur de salir son propre nom. Une adolescente qui ne pouvait ni flirter, ni sortir et encore moins choisir ses loisirs et occupations. Une jeune femme devant être la présidente du conseil. La numéro un dans la prestigieuse Académie de Fuuka. Cette même jeune femme sortant avec un jeune homme qu'elle connaît depuis sa naissance. Reito Kanzaki.

J'ai appris à l'aimer. Notre premier baiser n'a pu être échangé sans l'accord de nos deux familles. Nous avons dû attendre nos seize ans. Quant à d'éventuels rapprochements intimes, nous ne pouvons l'envisager avant notre mariage. Volonté de mon père. J'aimerais ressentir cet amour. Cette volonté de se donner corps et âme à son partenaire. De jouir de ce traitement. Mais je ne peux pas. Je n'ai pas le droit. Depuis que je suis en âge de comprendre, j'ai essayé de ressentir ce que nous, humains, devons ressentir à l'égard de son partenaire. Mais encore une fois, c'est une leçon que l'on m'a apprise. La fille parfaite. La fille que chaque parent riche voudrait suite à son comportement irréprochable. Tout au moins jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à son arrivée dans ma vie. Jusqu'à ma déchéance.


Je ne sais pas combien de fois j'ai répété ses mêmes gestes. Remplir des formulaires administratifs, valider l'arrivée d'un étudiant ou encore l'accueillir dans mon bureau. Je ne sais pas non plus combien de fois, j'ai dû signer les notes de colles des certains étudiants. Mais ce que je sais se résume à une observation. C'est la première fois que je vois une étudiante se rattraper au rebord de la fenêtre ouverte suite à sa propulsion dans la salle du conseil, par nul autre que la directrice du conseil des étudiants et ma future partenaire d'affaires Haruka Suzushiro.

- Crois-moi que je vais prendre un plaisir sans fin à te faire renvoyer délinquant!

Je n'ai pas le temps de demander de plus amples explications que "la délinquante" en question se retourne et colle une gifle à Haruka. Celle-ci chancelle légèrement suite à l'action. Les deux jeunes femmes ne semblent pas prendre en compte ma présence car elles continuent ce qui ressemble de près à du catch féminin. Je souffle légèrement et me relève tout en posant une main sur l'épaule de la jeune femme à cheval sur Haruka. Avant même que je ne comprenne, je fixe le plafond ... Ou plutôt un poing s'étant arrêté à quelques centimètres de mon visage. Avant que je ne puisse émettre le moindre son, Haruka saisit de force la prénommée 'délinquant' et la plaque sur mon bureau.

- Tu as signé ton arrêt de mort Kruger!

Je ne sais pas comment j'arrive à ne pas souffrir de maux de tête à chaque fin de journée. Surtout en présence de Haruka. Je me relève tout en dépoussiérant ma jupe.

- Haruka relâches-là s'il te plaît.

Haruka pousse l'inconnue contre le bureau valant un léger sifflement de sa part. Tout en s'avançant vers moi, elle crache le reste de ses paroles.

- Ce délinquant est une menace pour Fuuka. Une menace que je dois éradiquer.

- Menace? Nan mais tu t'es vue Front Large!

A voir comment Haruka serre les poings, je ne suis pas sûre que ses articulations tiendront le coup.

- ARRETES DE M'APPELER FRONT LARGE!

Haruka sait-elle que nous ne sommes pas les seules dans cette académie? La jeune femme semble prête pour un second round face à l'avancée de Haruka. Peut-être est-il temps d'intervenir.

- Haruka je pense qu'il serait préférable que je gère ceci. Tu devrais aller alléger Yukino dans la gestion des salles de colles.

- Oui va donc soulager Yukino avant que je n'y aille Front Large.

Haruka frappe mon bureau puis pointe avec un doigt accusateur l'autre jeune femme.

- On n'en a pas fini délinquant!

Une fois seules, je fixe le délinquant en question. Celle-ci frotte légèrement l'arrière de son dos, lieu d'impact avec mon bureau.

- Mademoiselle Kruger ... Souhaitiez-vous aller à l'infirmerie?

Elle se contente de frotter son dos puis de se remettre droite. Sur quoi, elle se dirige vers la porte. Je me mets devant et fais face à un regard vert émeraude. En plus d'une joue gonflée. Elle saisit la poignée tout en murmurant.

- Hors de mon chemin Miss Perfect.

Malgré l'affront, je ne pouvais pas lui donner tort. Cependant, je ne pouvais pas la laisser partir. Surtout ne sachant pas la raison du comportement de Haruka.

- Je regrette mais vous aller vous asseoir ici et m'expliquer la raison de toute cette violence.

Sa main était toujours sur la porte alors que j'étais moi-même adossée contre celle-ci. Elle me fixa droit dans les yeux puis rapprocha son visage du mien. Je ne pouvais pas reculer. Pas avec le nom que je porte. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres des miennes. Avant même que je ne comprenne, je sentis un mouvement ne m'appartenant pas. Elle avait entrebâillé la porte et s'était faufilée comme un cambrioleur. Non sans un dernier murmure.

- Je n'avais pas l'attention de te faire du mal Miss Perfect.


Après cette entrevue très spéciale, j'avais donc fait des recherches sur cette jeune femme. Et c'est avec une surprise non dissimulée que je m'étais rendue compte que nous partagions plusieurs matières. Natsuki Kruger. L'absentéisme était la chose qui la caractérisée le mieux. En plus de son abonnement en salle de retenues. J'avais tenté de comprendre les agissements de Haruka mais avait fait face à un mur lorsque je lui en avais demandé la raison. Cette jeune femme m'intriguait. Pourquoi était-elle encore dans cet établissement alors qu'on ne la voyait que pour les examens ? Je ne pouvais pas émettre ma curiosité envers les autres membres du conseil ou même la directrice. J'avais donc fini par laisser ce détail de côté. Jusqu'à cet matin-là ...


Les beaux jours revenaient enfin. Je pouvais profiter du calme du jardin de Fuuka. Je sentis deux mains s'enrouler doucement autour de ma taille et n'avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait.

- Bonjour ma douce.

Reito m'embrassa légèrement sur la joue puis me prit la main.

- Les cours ne débutent que dans une grosse demi-heure. Allons marcher.

Je hochais la tête tout en me laissant guider. Nous avions remonté un petit sentier en retrait, mal connu des autres étudiants. Un léger murmure fit arrêter Reito dans sa progression.

- Tu entends?

J'inclinais la tête et essayais de distinguer l'origine du bruit. Nous avons fini par découvrir ce qu'il en était. Alors que je détournais les yeux face à la scène devant moi, Reito avait la bouche ouverte tout en déglutissant bruyamment. Devant nous, une jeune femme blonde était adossée contre un arbre. Le problème n'était pas là. Il résultait en la présence d'une autre femme brune. Accroupie, celle-ci tenait fermement écartée l'une des jambes de la blonde alors que sa tête se situait au niveau de l'intimité de l'autre jeune femme. Reito semblait pétrifiée par ce qu'il voyait. Je saisis doucement sa main comme pour lui faire remarquer ma présence. Rouge comme une tomate, il me sourit maladroitement tout en s'excusant rapidement. Je me retrouvais donc là, seule, devant cette scène érotique. Je fut sortie de ma contemplation lorsque j'entendis un cri plus sonore de la part de la blonde. En m'intéressant de plus près à son visage, je reconnus la jeune soeur de Haruka. Erstin Suzushiro. Ce qui me paralysa est le moment où je vis le visage de l'autre femme. Natsuki Kruger. Celle-ci s'essuya la bouche et embrassa rapidement Erstin.

- Les cours ne vont pas tarder.

- Mais ...

- Un accord est un accord Erstin. Ta soeur a failli me tuer lors de notre dernière entrevue.

Erstin baissa la tête et murmura dans un souffle.

- Je crois que je t'aime Natsuki.

Celle-ci rigola légèrement et secoua la tête.

- Non tu ne m'aimes pas. Tu le sais aussi bien que moi. On s'est bien amusée toi et moi mais maintenant ... C'est terminé.

Erstin hocha la tête et s'éloigna. Mais même à cette distance, je pouvais voir les quelques larmes ornant ses traits. Natsuki quant à elle s'adossa sur l'arbre et sortit un paquet de cigarettes. Elle avait le regard vague. Tout en finissant sa cigarette, elle murmura défaite.

- L'amour ... Une belle connerie.


Je ne sais pas pourquoi je m'attendais à sa présence en cours. Bien évidemment qu'elle ne serait pas des nôtres. Je ne comprenais pas comment un tel comportement pouvait exister. Surtout dans l'enceinte d'une académie. Je soufflais légèrement et me relevais de ma chaise en prétextant une tâche à finir pour le conseil. La vérité est que cette scène m'avait un peu retourné. Et je n'étais pas la seule. Reito n'était pas à portée de vue. Je ne savais même pas pourquoi il avait réagit de cette manière. Avait-il apprécié le spectacle? Probablement pas. En remontant vers la salle du conseil, je fus étonnée de voir Reito en salle de colle. Celui-ci semblait concentré dans son bouquin. En m'avançant dans la pièce, je distinguais au fond de la salle Natsuki. Celle-ci semblait plus intéressée par l'extérieur que par le bouquin posé sur sa table. Reito me sourit légèrement et m'embrassa rapidement sur les lèvres.

- Peux-tu me relever? J'ai besoin de réviser pour demain.

Moi aussi j'avais la nécessité de réviser mais je préférais ne pas relever la parole là-dessus. Je hochais simplement la tête. Il s'empressa de quitter la pièce et referma la porte derrière lui. Face à face avec Natsuki, celle-ci me détailla rapidement puis émit un léger souffle. Je m'avançais vers elle et pris le livre.

- Puis-je te l'emprunter pour réviser?

N'attendant pas une réponse, je me rasseyais et commençais à étudier. Tout au moins, j'essayais d'étudier. Le regard de Natsuki sur moi me gênait légèrement.

- Les réponses de l'examen ne se trouvent pas sur moi Natsuki.

Elle semblait surprise par ma prise de parole soudaine. Elle se releva et s'avança vers moi. Avant que je ne comprenne comment ni pourquoi, je sentis sa main sur mon front.

- Le cerveau est l'organe à l'origine des envois signalétiques dans le corps ...

Elle descendit sa main au niveau de ma mâchoire, en frôlant doucement ma tempe et ma joue. Son pouce recouvrait ma mandibule alors que le reste de sa main tenait mon cou.

- Lorsqu'il détecte un mouvement de mastication, il envoie un message nerveux aux glandes salivaires qui, en réponse, secrètent activement la salive et d'autres hormones facilitant la digestion ...

Je sursautais légèrement lorsque sa main descendre le long de mon cou, puis le lond de la ligne entre mes seins pour se placer en dessous de mon sein gauche.

- Lors de la nécessite d'un apport d'oxygène plus conséquent, suite à une activité physique intense, il ordonne une contraction musculaire plus importante. Ordre se traduisant par un rythme cardiaque plus important. Le coeur est alors en sur-régime pour obéir à sa demande.

Elle descendit sa main sur la ligne centrale de mon ventre et finit sa course à la naissance de mon bassin.

- Il est également à l'origine de la gestion des hormones telles que les œstrogènes. Pour autant ...

Je la sentis se relever tout en posant un doigt sur mes lèvres.

- Les phéromones sont encore un mystère. Leur reconnaissance passent-ils par le toucher, l'odeur ou autre chose ... Je pense sincèrement que tout n'est qu'une question d'envie, de désir ou même de luxure dans ce cas-là. Mais là n'est pas la question. En revanche, comme tu peux le voir ... Les réponses de l'examen se trouvent bien sur toi Miss Perfect.

Avant même que je ne comprennes, elle avait quitté la pièce. Machinalement, je fixais l'intitulé de la leçon "Le cerveau : Organe clé de l'être humain".


Lorsque la fin de l'heure sonna, je n'osais pas me retourner. Peur de faire face à Natsuki. Celle-ci passa devant moi puis déposa rapidement son devoir. Des murmures se firent alors entendre une fois qu'elle n'était plus dans la pièce.

- Elle doit être pressée de rejoindre son mac ...

- Ou son autre cliente.

J'allais répliquer lorsque je me fis devancer par l'une de mes camarades de classe. Quelle fut ma surprise quand je remarquais Yukino.

- Ce genre de propos n'a pas sa place dans l'Académie. Kruger est une camarade de classe avec d'excellents résultats. Quoi qu'elle fasse en dehors des classes ne nous regarde pas.

L'une des étudiantes rigola légèrement.

- C'est pas toi qui va dire le contraire vu qu'elle t'a déjà rendu service ...

Yukino rougit légèrement puis préféra quitter la pièce. Je fronçais légèrement les sourcils mais décidais de suivre Yukino. Celle-ci était dans la salle du conseil essayant ses larmes.

- Yukino?

- Ah Kaichou que puis-je pour toi?

Je fixais un instant la jeune femme puis me dirigeais vers le thermostat. Après avoir servi deux tasses de thé, j'en proposais une à Yukino alors que je saisis la deuxième. Je ne m'attendais pas à cette discussion.

- Natsuki n'est pas une mauvaise personne ou une prostituée ... Elle est ...

Voyant le malaise de Yukino, je souris légèrement.

- Je te crois Yukino si elle t'a déjà rendu service alors ...

- Tu ne sais pas ce que ça veut dire n'est-ce-pas?

Avant même que je n'ouvre la bouche, Yukino me précéda.

- Haruka et moi ... Nous n'avons jamais pu faire face à nos sentiments. J'ai voulu l'oublier. Natsuki a alors été la solution à laquelle j'ai pensé. La solution facile. Mais ...

- Mais?

Yukino resserra son emprise sur sa tasse.

- Je ne pensais pas que Haruka me demanderait de sortir avec elle quelques mois après ...

- Après que tu ne sortes avec Natsuki?

Yukino avala la boule dans sa gorge.

- Avant que je ne couche avec Natsuki.

Si je n'avais pas été assise, je pense que je serais actuellement à terre. Yukino fixa l'extérieur de la pièce et poursuivit.

- Haruka m'a pardonné mais ... Natsuki aime les femmes. Et elle a touché à la seule femme qui ne fallait pas. Ce qui explique les agissements de Haruka.

- Toi?

- Erstin.

Tout le monde était donc au courant. Sauf moi. Il faut croire que je ne connais pas réellement cette académie.

- Je n'étais pas au courant.

Yukino sourit légèrement.

- Ce genre de potins ne remonte jamais à la direction du conseil ou de l'académie. Sinon elle ne serait plus des nôtres depuis bien longtemps. Elle ne force personne à ...

Je hochais la tête comme pour clore la discussion. Voilà donc qui tu es Natsuki Kruger.


Depuis cette révélation, je n'arrivais pas à laisser mon amertume de côté à chaque fois que je voyais Natsuki. Ou plutôt lorsque je la surveillais en heure de colles. Elle n'avait pour autant rien dit depuis notre dernière confrontation. Aujourd'hui, elle était seule en heure de colles. Le week-end étant proche, je décidais de ne pas réviser. Je me contentais de regarder le jardin de Fuuka tout en sirotant mon thé.

- Pourquoi autant de dégoût à mon égard Miss Perfect?

Je secouais la tête comme pour ne pas laisser échapper la moindre information. Elle se leva et s'avança vers moi.

- Vas te rasseoir.

Lorsqu'elle était à quelques mètres de moi, je l'imitais et me relevais. Mauvaise idée. Elle me bloqua contre le tableau en prenant soin de maintenir mes deux mains contre celui-ci à l'aide de l'une de ses mains.

- Lâches-moi avant que ...

Elle posa son autre main sur ma bouche. Elle s'abaissa légèrement et murmura à mon oreille.

- Ne me juges pas sans savoir ce que c'est.

Ne comprenant pas, je sentis un frisson le long de mon cou lorsqu'elle le suçota. La prise sur ma bouche était plus tendre, plus souple. J'aurais pu me décaler si je le souhaitais réellement. Elle finit même par la retirer et l'utilisa pour malaxer doucement ma poitrine.

- Natsuki ... Arrêtes.

Elle me fixa alors et murmura tout en embrassant le coin de mes lèvres.

- Pourquoi tes propos sont-ils à l'opposé de tes envies?

- Je ne veux pas ...

- Vraiment?

Je hochais la tête. Je ne m'attendais pas à ses actions. Elle posa sa main sur ma poitrine et murmura.

- Alors pourquoi tes seins sont aussi dures et ...

J'émis un léger cri de surprise lorsque je la sentis caresser mon intimité. Elle me présenta sa main recouverte d'un liquide assez claire. Elle porta son majeur à sa bouche et le suçota. Puis elle me présenta son pouce et le passa sur mes lèvres.

- Pourquoi es-tu aussi mouillée?

Elle me relâcha et avant même qu'elle ne comprenne se prit une gifle de ma part. Tout en remettant correctement mes vêtements, je laissais parler ma colère.

- La prochaine fois je porte plainte pour viol c'est clair!

Elle se contenta de secouer la tête tout en léchant l'ensemble de ses doigts recouverts de mon fluide. Une fois fait, elle saisit son sac.

- Alors prépare déjà ton accusation Shizuru.

Une fois seule, je soufflais légèrement. Machinalement, je passais ma langue sur mes lèvres. Le goût de mon envie. C'était la première fois que j'avais ce goût sur les lèvres. Et le pire c'est que j'appréciais le sentiment se propageant dans mon corps. Pire encore, j'en voulais plus.


Depuis cet épisode, il était difficile de réaliser certains choses de mon quotidien. Je n'arrivais pas à me sentir bien avec Reito. Après tout je l'avais trompé. Enfin contre ma volonté. Bien que mes rêves ne découlent que de ma volonté et que ceux-ci soient remplis de désirs charnels ne mettant pas en jeu mon petit-ami. Rêves qui jusque-là m'étaient inconnus. Au vue de mon comportement suspect, Reito m'avait finalement avoué une chose que j'aurais aimé ignorer. Son attachement pour une certaine Mai Tokiha. Il m'avait donc demandé s'il pouvait sortir avec cette jeune femme sans pour autant en parler à nos familles respectives. Cela m'arrangeait. Mais je me sentais encore plus seule.


L'ensemble de ces pensées me trituraient en permanence l'esprit. Que ce soit en cours, chez moi ou même en sport. Je ne pus qu'émettre un soupir de soulagement lorsque notre professeur nous arrêta dans notre endurance. Courir n'a jamais été l'un de mes passe-temps favori. Ce qui me gênait encore le plus était la présence de Natsuki. Alors que je me contentais de petites foulées avec Yukino, celle-ci réalisait trois tours pendant que je n'en faisais qu'un. J'essayais donc de faire abstraction de son léger sourire ou clin d'œil à chaque fois qu'elle me passait devant. Tout en m'étirant, je soufflais lorsque je vis l'ensemble des filles courir vers les vestiaires pour une douche méritée. Yukino tapota son front.

- Je pense que je vais aller à mon dortoir pour me doucher. Tu veux venir?

Je secouais légèrement la tête.

- Je te remercies mais je vais attendre d'être seule pour me doucher. Je n'ai pas d'obligations pour ce soir. Je ne suis pas pressée.

Yukino me salua et me laissa seule sur le terrain. Lorsque je vis plusieurs filles passaient, je descendis des gradins et m'aventurais dans les douches. N'entendant pas de son, je présumais que j'étais seule. Ce que je n'avais pas prévu et de sentir une main sur mon épaule. Après un léger cri, je fis face à Natsuki qui rigola légèrement.

- Eh bien! Tu as vraiment peur pour rien.

Je haussais les épaules et attendis qu'elle daigne s'en aller. Elle s'avança vers moi et murmura doucement.

- Désires-tu prendre une douche avec moi?

Je ne sais pas pourquoi j'ai frissonné face à ce ton rauque. Pour autant je secouais la tête. Elle me bloqua entre son casier et son corps et passa ses mains sous mon t-shirt.

- Tu es brûlante Shizuru.

- Arrêt...

Elle se décala et répondit d'une façon narquoise.

- Ah oui suis-je bête ... Tu vas m'attaquer pour viol. Je pensais juste que tu aimerais t'amuser un peu suite à ...

- A quoi?

- Ton Kanzaki-boy qui fait des galipettes avec Mai quasiment tous les soirs.

Je restais figée face à ses propos crus. Elle fronça légèrement les sourcils lorsque je m'étais énervée.

- Reito n'est pas ce genre d'homme.

- Vraiment?

- Vraiment.

Elle me saisit pas le poignet et m'amena dans une douche. Tout en ouvrant l'eau, elle poursuivit son explication.

- Je partage le même dortoir que Mai je te signale. Qui plus est ton Dom Juan est venue me voir plusieurs fois pour me demander des plans à trois parce que sa copine ne voulait même pas le sucer. En l'occurrence toi Miss Perfect.

Je tentais de la gifler mais elle me bloqua la main.

- Pas cette fois Shizuru. Dans quel monde vis-tu pour ignorer ce genre de vérité? Comment peux-tu aimer une personne qui se moque de toi? Comment peux-tu même croire en l'amour vu ton intelligence?

Je m'arrêtais un instant face à la tristesse ornant ses traits. Elle caressa doucement mon visage puis sortit rapidement de la douche. Tout en laissant l'eau couler sur mon visage et mes vêtements, j'essayais d'intégrer l'ensemble de ses informations.


Plus de deux semaines que je me refaisais cette discussion en boucle. J'en avais assez. Colère. La seule chose que je ressentais à ce moment actuel. Je me dirigeais à la hâte vers le dortoir de cette Tokiha. Je vis la surprise dans ses yeux lorsqu'elle m'ouvrit la porte.

- Reito est ici?

Elle secoua la tête. Malgré cela, je m'aventurais dans la pièce et le découvris dans la douche. Celui-ci cacha son intimité tout en explosant de colère.

- Mais bon sang Shizuru!

- Est-ce vrai que tu es partie voir Kruger quand tu étais avec moi?

Il arrêta l'eau et saisit rapidement une serviette pour l'entourer autour de sa taille. Culpabilité. Voilà la seule émotion sur son visage. Je secouais la tête tout en sortant de la salle de bain. Mai était toujours devant la porte et baissa instinctivement les yeux lorsqu'elle me vit.

- Où est Natsuki?

La question semblait l'étonner mais elle murmura.

- Dans les douches communes. Je ...

- Lesquelles?

- Au premier étage. Kaichou je ...

Je ne lui laissais pas le temps de s'expliquer, s'excuser ou autre. Arrivée à destination, je me dirigeais vers la seule douche où l'eau coulée. Sans grande formalité, je laissais tomber mes vêtements et m'engouffrais à l'intérieur. Natsuki sursauta face à mon intrusion. J'aperçus une légère rougeur sur son visage lorsque son regard détailla mon corps.

- Shizuru ... Je ... Je peux savoir ce que tu fous dans ma douche?

Les rôles étaient semble-t-il échangés. Je m'agenouillais devant elle et saisit l'une de ses jambes. Je n'avais jamais fait cela. Mais elle m'avait comme qui dirait montrer comment faire. Tout en la passant au dessus de mon épaule, je commençais à lécher son intimité. Après quelques minutes où je sentis une pression sur ma tête, un autre mouvement me fit lâcher prise. Elle me releva et me plaqua contre le mur. Avant même que je ne puisse comprendre, elle captura mes lèvres et plaça un de ses genoux contre mon intimité. Bientôt je sentis l'une de ses mains remplacer son genou. Je gémis légèrement lorsque je la sentis me pénétrer. Bloquer entre le mur et son corps, je ne pouvais rien faire d'autre que la laisser prendre les commandes. Elle saisit mes fesses me demandant indirectement d'enrouler mes jambes autours de son bassin. Tout en faisant des vas et viens en moi de plus en plus fort, elle mordit mon épaule pour éviter de laisser un gémissement trop sonore. Je l'imitais dans son geste lorsque je me libérais. Solidement attachée à elle, elle se décala légèrement tout en me redéposant sur mes pieds. Elle m'embrassa doucement sur les lèvres tout en murmurant un "ça va?" quelque peu perdu dans sa respiration saccagée. Et c'est là que je me suis rendue compte de ce que je venais de faire. Sans lui répondre, je ramassais mes affaires et me rhabillais rapidement. Elle sortit de la douche et saisit sa serviette.

- Shizuru je ...

- Oublies.

- Mais ...

- Il ne s'est rien passé tu entends? Si mes parents ... Si tu oses te vanter de ton exploit, je ferais en sorte qu'aucune académie du Japon ne veut de toi ... Quittes à engager quelqu'un pour te tuer ou te tuer moi-même c'est clair?

Je la vis se figer légèrement mais pris rapidement mon congé. Une fois dans mon dortoir, je laissais couler librement l'ensemble de mes larmes. Moi qui venait de faire honte au nom des Fujino.


Une semaine ... Une longue et interminable semaine où je remerciais Kami-sama qu'il n'y ait aucun examen de prévu. Tout simplement car cela signifiait une chose simple : Pas de Natsuki. Une semaine que j'essayais de chasser de mes pensées mais actions insensées. Mais aussi ma stupidité. Je l'avais volontairement menacé alors qu'au final j'étais la seule en cause. Je voulais me changer les idées. Penser à autre chose que ce sentiment de jouissance prenant en otage mon esprit. Mais je ne pouvais pas. La vérité est que j'en voulais plus. Mais jamais je n'oserais l'avouer à voix haute. Surtout devant Natsuki. Elle qui a déjà, selon les dires, "rendu service" à d'autres de mes camarades durant la semaine. Elle était passée à autre chose. Ce qui est logique au final. Je devais donc mettre de côté cet écart de conduite et reprendre mon attitude irréprochable. Chose impossible. Surtout aujourd'hui. Un dossier posait lourdement sur ma table me fit revenir au présent. Haruka en était évidemment l'expéditrice.

- Le cas Kruger.

Elle se dirigea vers la sortie tout en me laissant en plan avec le dossier. En l'ouvrant, je fus surprise par le nombre d'absences. Un léger coup sur la porte m'interrompit. Tout en invitant à entrer, je frissonnais légèrement. Natsuki était devant moi et me regarda avec une étrange lueur. Colère ou déception, je ne savais pas comment l'interpréter.

- Combien?

- Pardon?

- D'heures de colle?

Je secouais la tête en signe d'incompréhension. Elle souffla légèrement puis posa sa main sur la poignet. Au lieu de la voir sortir, j'entendis un léger "clic". Elle s'avança vers moi et contourna mon bureau. Tout en se posant sur celui-ci, elle murmura comme pour ne pas être entendue.

- Dans quel but m'as-tu fait venir?

J'essayais d'instaurer une distance de sécurité mais en vain. Elle réitéra sa question tout en frôlant légèrement ma main. Tout en la retirant, je lui répondis, lasse de son petit jeu.

- Je n'y suis pour rien. Tu devras attendre le retour de Haruka pour ta punition.

Je ne sais pas ni comment ni pourquoi, je la sentis se positionner à califourchon sur moi. Tout en posant ses mains sur mes épaules, elle murmura.

- Nous pourrions trouver une occupation en attendant son retour.

La réminiscence de notre dernière rencontre me fit légèrement frissonner. Cette pensée fut vite mise en arrière lorsque je revis dans un flash ses ébats avec Erstin. Je la repousser légèrement tout en me relevant.

- Trouves-toi un autre jouet. Je ne suis pas intéressée. Je suis sûre qu'il te suffit de charmer une femme pour pouvoir obtenir ses faveurs.

Elle me bloqua entre mon bureau et son corps. La colère avait alors pris une part importante de ses émotions.

- Tu me prends pour une pute c'est ça?

Je répondis tout en détournant le regard.

- Ce ne sont pas mes affaires. Couches avec qui tu veux mais en dehors des heures de cours.

Je ne m'attendais pas à ce genre de réaction. Elle m'embrassa doucement sur les lèvres tout en susurrant.

- Et si je souhaite faire l'amour avec toi?

- Kruger je te prierais de ...

Un autre baiser me fit taire. Tout en la fusillant du regard, j'élevais légèrement la voix.

- Arrêtes!

Un autre baiser me fit légèrement frisonner. Elle caressa doucement mes cuisses.

- Cries si tu souhaites m'arrêter ou ...

- Ou?

Pour simple réponse, elle me fit m'asseoir sur ma chaise. Elle s'agenouilla et retira doucement mon shorty. Tout en frôlant mon intimité, elle me fixa droit dans les yeux.

- Veux-tu que j'arrête?

Je déglutis difficilement mais secouais machinalement la tête. Elle commença alors à me caresser pour ensuite immiscer sa langue en moi. J'essayais de ne pas faire de bruit face à son traitement mais cela s'avéra difficile. Je sentis une main remontant doucement sur mon cou puis ma bouche. Elle poursuivit son traitement jusqu'à ma libération. Enfin presque. Un coup fort sur la porte me fit revenir au présent.

- Bon dieu Shizuru ouvres cette maudite porte!

Elle souffla légèrement tout en s'essuyant la bouche. J'étais paralysée. Comment faire face à Haruka? Comment pouvoir lui expliquer la présence de Natsuki? Je sentis une main remontant le long de ma cuisse. En abaissant les yeux, je vis Natsuki repositionner mon shorty.

- Vas ouvrir et agis comme ton rôle le demande.

Je me dirigeais en pilote automatique et ouvris difficilement la porte. Haruka me passa dessus sans même s'excuser. Je ne pouvais pas me retourner. Surtout lorsqu'elle explosa de colère.

- Peux-tu m'expliquer se que tu foutais bon sang! Nan mais je rêves! As-tu une explication au moins?

- Haruka je ...

- 1h que je t'ai donné ce dossier. Il te faut quoi comme preuve pour faire un rapport à la direction!

Intérieurement je remerciais Kami-sama. Tout en me retournant, je vis uniquement Haruka dans la pièce. Celle-ci saisit le dossier puis se redirigea vers la sortie.

- Je vais m'en charger moi-même de ce délinquant! Retournes pioncer !

Je soupirais légèrement. Natsuki sortit du dessous de mon bureau et s'avança vers moi. Elle m'embrassa tout en me poussant contre la porte.

- Reprenons là où ...

- Non.

Tout en me décalant, je secouais la tête.

- Vas-t-en et ...

Elle chassa l'air et grogna légèrement.

- Il ne sait rien passer je sais. Oh Shizuru?

Je la regardais pour lui montrer mon écoute.

- Je ne suis pas qui tu crois. Ni une traînée, ni une pute et encore moi un citoyen de second zone. Je suis juste moi. Et tu devrais un jour faire face à ce que tu es au lieu d'être une marionnette articulée.

- Je ne suis pas ...

Elle m'embrassa furieusement tout en plaquant ses deux mains de chaque côté de ma tête. Lorsque je commençais à répondre à ses baisers, elle se retira.

- J'oubliais ... Pas pendant les heures de cours. Tu sais où me trouver quand tu souhaiteras faire tomber ton stupide masque.


Je n'arrivais pas à me concentrer. Je ne pouvais pas. Le manque de sommeil commençait à se voir sur mon visage. Je la désirais. Je voulais qu'elle me donne du plaisir. Pire encore je voulais qu'elle ne prenne du plaisir uniquement avec moi. Voilà pourquoi je suis actuellement devant elle, faisant face à son regard noir. Nous aurions pu rester de cette manière si nous étions uniquement à deux. Je cassais le contact visuel pour me concentrer sur les autres femmes présentes dans la pièce. Je prenais alors mon rôle de Kaichou.

- Comme vous le savez toutes, ce genre de comportements est inacceptable dans l'enceinte de l'académie. Pour cette raison, je vous donne un simple avertissement mais croyez-bien que j'en informerais la directrice ainsi que vos tuteurs dans le cas où ceci se reproduirait.

- Pourquoi attendre que ça se reproduise Shizuru!

Il semblerait que le souhait le plus cher d'Haruka est l'expulsion de Natsuki. Pour autant, je décidais de la jouer subtil.

- Souhaites-tu mettre au courant tes parents pour l'écart de conduite de Erstin ?

- Très bien! N'en dis pas plus.

Je ne pensais pas qu'elle capitulerait aussi vite. Devant moi, Natsuki était entourée de quatre jeunes filles.

- Vous pouvez y aller maintenant. Kruger vous vous restez. Haruka peux-tu amener ses jeunes femmes réaliser leurs sanctions?

Haruka hocha la tête et ouvrit la marche. Une fois seule, Natsuki explosa de colère.

- Tu es complètement folle ou quoi?

- Je n'accepterais pas ce genre de ...

- Tu es aussi fautive que moi en plus!

Je me relevais tout en tournant le dos à Natsuki. Du haut du premier étage, je pouvais voir Haruka surveiller les quatre filles dans leur travaux de nettoyage.

- Je t'ai offerte un moyen de rester ici.

Je pus lire la surprise dans ses yeux lorsque je me retournais.

- Haruka te laissera tranquille si tu ne touches plus à aucunes femmes.

- Mais c'est pas juste! Pourquoi je suis la seule à être blâmer. Et Harada ou Luu personne ne leur dit rien!

Ahn Luu était une diablesse de la taquinerie et de l'esprit ludique. Chie, un coureur de jupons qui jusque là n'était jamais passée à l'acte. Je haussais simplement les épaules.

- Elles n'ont jamais été prise dans une situation compromettante contrairement à toi.

- Tu es jalouse c'est ça?

Je restais un instant choquée par ses propos. Elle poursuivit tout en se relevant.

- Tu joues un jeu pervers avec moi. Tu me fais te désirer, patienter, espérer que tu me rejoignes dans mon dortoir. Tu m'excites jusqu'à l'embrassement et paf tu redeviens un iceberg!

- Je ne t'ex...

- Tu te fous de ma gueule c'est ça! Tu crois que j'ai pas vu ton petit manège!

J'avoue que je la regardais régulièrement depuis notre dernière rencontre. J'avoue même avoir essayé de la charmer à la cafétéria en passant ma langue sensuellement sur mes lèvres quand elle me regardait. Ou encore me dévêtir dans les vestiaires, lentement et sensuellement quand je sentais son regard sur moi. Mais je ne pensais pas que cela l'affecterait. Je décidais de nier.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Tu vas vraiment me soutenir que tout ceci n'est pas un moyen de me prouver que tu es jalouse parce que je prends du plaisir avec d'autres femmes que toi!

- Pourquoi devrais-je être jalouse?

Elle grogna quelque chose tout en se dirigeant vers la sortie qui me laissa perplexe.

- Comment peux-tu être présidente du conseil et aussi stupide!

Voilà comment le petit jeu a commencé. J'avais remporté la première manche mais je ne m'attendais pas à une réplique aussi forte de sa part.

Fin du chapitre 1

Note de l'auteur : Verdict?