Bonjour à tous ! C'est Etsukazu !

J'espère que vous allez tous bien, que votre année se déroule bien, que la vie est agréable et tout ce qui vient avec également. Pour ma part, tout va bien et mon écriture est prolifique. J'ai mis à jour un certain nombre de projets, Deviluke Ninja est l'un d'eux et de très loin le plus sérieux et celui qui me motive le plus parmi mes projets test. Fenikkusu pour ceux qui l'ont lu, est un autre de ces projets test, sérieux également puisque je l'avais posté. Les autres attendent sagement.

Alors, la mode des crossovers étant lancée depuis quelques années chez les français, je me questionnais sur le pourquoi n'existe-t-il pas de crossover Naruto/To Love-Ru, To Love Ru étant un manga/anime ecchi de la génération de High School DxD. Entre les deux, je ne sais pas lequel je préfère, j'adore les deux. J'avais l'idée de Deviluke Ninja depuis un certain temps mais je n'avais jamais eu le courage de me lancer jusqu'à il y a peu, principalement parce que cette fiction me demande de changer beaucoup de chose dans mon style et ma spontanéité et me demande d'aller chercher l'humour, que je laisse habituellement venir à moi à travers des scènes qui m'en offrent l'opportunité.

C'est un bon challenge.

Je me suis également beaucoup aidé des styles de Engulfing Silence et de Kenchi618, mes modèles en la matière, qui arrivent à créer un Naruto très proche de son caractère original mais avec cette touche complètement déjantée et spontanée comme on les aime.

Pour finir, pour ceux qui souhaitent obtenir des nouvelles plus ou moins (Plus ou moins) régulières sur l'avancement de mes projets, qui souhaitent me contacter, je vous invite à vous rendre sur ma page facebook créée à l'occasion, et que vous trouvez sur mon profil. Du reste, je vous invite à me laisser vos impressions avec un commentaire pour m'encourager, et je vous souhaite une très bonne lecture sur ce nouveau projet.

Bonne continuation,

Etsukazu


Biip… Biip… Biip…

Les deux yeux bleus vitreux d'un adolescent aux cheveux blonds s'ouvrirent brusquement tandis que le son insupportable d'un réveil entra dans son esprit assoupi. Se retournant lourdement sous sa couverture, il sortit maladroitement son bras de son antre chaud et duveteux tout en se penchant pour tenter d'éteindre l'énervante petite machine. Il la tâtonna dans plusieurs essais fébriles sans succès mais parvint après un combat acharné à l'éteindre définitivement en procédant de la manière la plus efficace : D'un grand coup, il aplatit le réveil comme une crêpe contre sa table de nuit, le faisant taire immédiatement et répandant ses composants dans une gerbe d'étincelles.

Mais le mal était déjà fait. Impossible de se rendormir après le boucan causé par l'explosion d'un réveil, aussi le garçon se fit souffrance. Se blottissant une dernière fois dans sa couverture en maudissant le matin, il se décida alors de se redresser en position assise sur son lit. Il laissa échapper un long bâillement fatigué tout en ayant la larme à l'œil puis s'étira comme un chat juste après, laissant son corps agréablement se détendre grâce au geste. Il sortit avec paresse ses jambes de son lit et les posa au sol tout en se frottant les yeux pour en retirer les larmes de sommeil.

Décidément, Uzumaki Naruto n'aimait absolument pas se réveiller trop tôt le matin.

Il se leva alors, sautant sur ses pieds et laissant l'air frais de la salle envahir ses sens. La lumière du soleil filtrait à travers la fenêtre, ainsi que les sons paisible de la ville en fond sonore. Il y aurait du beau temps aujourd'hui, il le pressentait en voyant le ciel dégagé et les quelques cumulus dérivant gaiement. Faisant un pas en avant, il marcha sur un bout pointu de son ancien réveil et manqua de tomber au sol.

Super. La journée commençait bien.

Grimaçant, Naruto passa une main dans ses cheveux et bailla de nouveau à s'en décrocher la mâchoire, puis se dirigea vers sa salle de bain tout en se grattant élégamment la fesse droite. Sans trop penser, il retira son caleçon et son T-shirt et entra dans la douche, ouvrit le robinet et laissa couler l'eau. Il se figea et hurla sous le choc lorsque l'eau froide coula sur son corps avant de soupirer de soulagement à la venue assez rapide de l'eau chaude. Une dizaine de minute après, il sortit et quoique largement réveillé – et plutôt en rogne -, vint nonchalamment se tenir devant son lavabo pour se laver les dents après s'être attaché une serviette à la taille. Il ne devait pas traîner, il était déjà suffisamment en retard… Comme d'habitude.

Il observa alors distraitement son reflet dans la grande glace siégeant au-dessus du lavabo, une expression insondable sur le visage. Il était grand pour son âge, et d'un physique peu ordinaire s'il se risquait à croire ce que les gens d'ici disaient. Les gens n'étaient pas grands dans la région, et lui qui dépassait assez facilement un mètre soixante-dix, il se remarquait assez facilement. Sa chevelure blonde, qui faisait davantage office de tignasse épineuse, n'était pas vraiment pour l'aider non plus. Son corps était fin et dépourvu de toute graisse, laissant apparaître une musculature conséquente mais non pas outrancière. Il avait sur le côté extérieur de ses joues trois fines lignes qui ressemblaient à des marques de moustaches et qui ajoutaient drastiquement à son caractère assez unique. Ses grands yeux d'un bleu céruléen, quant à eux, achevaient d'ajouter à cet étrange tableau un exotisme qui pouvait troubler tout comme captiver.

Naruto pouvait oser dire qu'il était satisfait aujourd'hui, à seize ans, de ce qu'il voyait. Quand il était plus jeune, il était connu pour être plus petit que la moyenne et ça avait toujours été une source de complexe pour lui. Et d'harcèlement pour les autres, bien entendu. Même son voyage d'entrainement de trois ans avec son maître n'avait pas été très gratifiant en termes de croissance, même s'il pouvait correspondre avec la taille de quelque uns de ses camarades. Mais ces derniers mois en revanche, il avait subi une poussée de croissance étonnante et au-dessus de la moyenne. S'il n'était naturellement pas aussi grand que son pervers de maître, au moins pouvait-il rivaliser avec une majorité d'adulte. Et c'était très bien pour lui. Et pour son égo.

Comme chaque jour devant ce miroir depuis des années, le blond contempla fixement sa silhouette, laissant son regard dériver sur son torse. Levant le bras, il passa sa main sur sa poitrine et caressa du pouce la cicatrice qui se trouvait juste au-dessus de son cœur. La forme de la cicatrice et sa couleur brune montrait clairement que quelque chose l'avait jadis transpercé à cet endroit. Toucher la surface lisse de la cicatrice cautérisée lui ramena un certain nombre de souvenirs à l'esprit. Du genre de ceux qu'un lycéen de son âge ne devrait pas avoir le matin avant d'aller à l'école.

Il poussa un soupir agacé aussitôt que l'école lui vint à l'esprit et se désintéressa bien vite de sa cicatrice.

Bon sang, pourquoi l'école devait-elle exister, et surtout, pourquoi était-il obligé d'assister à ce calvaire ? N'avait-il pas déjà suffisamment souffert jadis à l'académie pour en plus devoir supporter plusieurs années de lycée stupide ? Il en avait encore des cicatrices… Bon, d'accord, ce n'était pas des cicatrices physiques et ça n'avait rien avoir avec la blessure sur sa poitrine, mais quand même ! S'asseyant avec lourdeur sur le bord de son lit, le garçon s'occupa alors de s'habiller de son uniforme scolaire et luttant tant bien que mal contre une aphasie propre à celle qu'on a systématiquement le matin en se levant du pied gauche, il sortit de sa chambre pour rejoindre la cuisine et prendre un copieux petit déjeuner allégrement accompagné de ramens instantanés.

Dans les minutes suivantes, il quittait son appartement, refermant la porte à clé derrière lui, fin prêt pour une nouvelle journée.

Aujourd'hui serait une bonne journée, il pouvait le sentir.


… Aujourd'hui était un jour de merde. C'était couru d'avance.

Dans sa précipitation pour commencer cette nouvelle journée en quittant son appartement, Naruto avait omis un fait élémentaire qui avait fait s'évaporer son enthousiasme aussi violemment qu'un jutsu Suiton se dissipait sur un jutsu Katon. Oui, aussi violemment que ça. Car il avait école aujourd'hui. Et le pire était bien le fait que c'était un lycée normal. Il détestait l'école. A l'époque, quand il avait dix ans, il avait horreur d'aller à l'académie mais au moins ce qu'il apprenait alors lui avait permis de devenir un ninja un authentique « badass » selon ses propres termes. C'était incomparable avec la montagne d'ânerie que les enseignants du lycée normal essayaient de pousser dans sa tête aujourd'hui.

A quoi bon étudier les maths ou la science ? Comment ces connaissances pourraient-elle lui servir s'il ne prévoyait pas de devenir un intellectuel ou un scientifique plus tard ? Stupide matière de geek. Ou étudier l'histoire ? Bon sang, c'était encore pire. Au moins, les maths et la science pouvaient lui évoquer quelque chose, il ne nageait pas totalement dans l'inconnu. Mais comment pouvait-il comprendre un seul chapitre d'histoire lorsqu'il ne connaissait même pas le nom des pays sur la carte du monde ? C'était le pire, parce qu'il était forcé de rattraper les cours et d'étudier davantage pour combler ses lacunes géographique et tout le reste. Et Uzumaki Naruto n'aimait pas étudier.

Il était un ninja, pas un étudiant stupide ! Combattre était son métier, risquer sa vie, vivre sur les champs de bataille, exécuter de superbes jutsu, sauver des princesses et tout ce qui vient avec la profession de ninja. Il n'avait pas besoin d'apprendre les mathématiques, ou la physique, ou l'histoire ou encore l'anglais ou encore la chimie ou encore… Bon, tout le reste. A la limite, seule l'éducation physique était passable, et encore ! A part courir sur des pistes ou nager dans une piscine, il ne faisait pas grand-chose de plus utile que bouger son corps. Pas de lancer de kunai, pas d'apprentissage de combat ou autre arts guerriers dont les ninjas raffolaient. Quel ennui…

Bien sûr, ce n'était pas comme s'il savait comment un ninja pouvait vivre dans ce monde, ni même si un ninja y avait sa place pour commencer. Il poussa un soupir à cette pensée, levant la tête pour regarder le ciel tout en marchant sur le trottoir d'une rue. Les mains dans les poches, il observa sans volonté les quelques sillons nuageux laissés dans le ciel par des avions de ligne.

« Presque un an maintenant… » pensa-t-il avant de soupirer. Comment un ninja de son calibre avait-il mérité de finir comme ça, il l'ignorait, mais toujours était-il que ce qui était arrivé était arrivé. Apparaître inconscient et mortellement blessé à la poitrine au milieu de nulle part au fin fond de l'Oklahoma n'était pas passé inaperçu et le gouvernement américain s'était très vite emparé de l'affaire. Pas comme si c'était vraiment étrange si on mettait de côté que ça sentait comme un vieux remix réchauffé de Superman. Mais Naruto était quasi-certain qu'il ne venait pas d'une planète stupide appelé Krypton. Lui, il venait d'un endroit appelé les nations élémentaires et son village natal, Konohagakure no satō, était la grande puissance mondiale. Mais on ne l'avait pas cru.

Les autorités pour mineurs de l'Oklahoma avaient été légèrement dépassées par l'étrangeté de son apparition et par le fait qu'elles ne savaient pas d'où il venait. Quoique Naruto ait pu dire, personne ne le croyait et les experts avaient conclu un cas étrange mais pas exceptionnel d'amnésie traumatisante. Le comprendre s'était d'ailleurs avéré compliqué car, s'il était apparu au milieu de l'un des états les plus traditionnels des Etats-Unis, Naruto ne parlait pas un seul mot d'anglais. Il parlait Japonais, même si son physique était tout ce qu'il y avait de plus européen au monde. Ne voulant pas assumer sa charge, le gouvernement américain l'avait en l'affaire de quelques jours rapatrié au Japon et l'avait confié aux autorités Japonaises.

Point positif : Naruto pouvait au moins comprendre ce qu'on lui disait. Même si on le prenait toujours autant pour un fou.

De toute façon, le gouvernement Japonais avait déjà décidé quoi faire de lui malgré ses explications. On lui avait donné deux choix : Être indépendant sous condition d'étudier studieusement dans un lycée et de trouver sa place dans la société, ou être pris en charge dans un établissement de réinsertion professionnelle pour mineur sans grande liberté de mouvement. Pour quelqu'un d'aussi libre qu'Uzumaki Naruto, le choix avait été vite fait, il avait choisi le lycée. A bien y repenser, le blond se demandait s'il n'avait pas fait une erreur… Parce que l'enseignement au lycée était difficile. Plus compliqué que tout ce qui avait été enseigné dans son monde ou la technologie et la science était très loin d'être aussi avancé qu'ici.

Bon… Naruto admettait qu'il n'était pas tout à fait objectif. C'est vrai qu'il n'aimait pas l'école et encore moins étudier. Mais il pouvait céder le fait que l'enseignement n'était pas entièrement ennuyeux. Les cours sur les guerres sur Terre étaient plutôt pas mal, et franchement, à chaque fois qu'il travaillait sur la seconde guerre mondiale ou sur la guerre froide, il ne pouvait pas s'empêcher de frissonner d'intérêt. Les hommes de ce monde ne pouvaient pas être aussi puissants que les shinobis, mais ils savaient inventer des choses géniales. Au moins Naruto était sûr qu'absolument personne dans le monde shinobi n'était venu à la conception de bombes aussi puissantes et destructrices que l'arme atomique. La bombe atomique. Bon sang, même le nom sonnait cool. Donc, tout n'était pas si mal…

« Mais quand même… » maugréa-t-il silencieusement en baissant le regard et en observant avec hésitation son uniforme scolaire. « Ils auraient pu imaginer des tenues un peu moins ringardes et avec un peu plus d'orange… » Parce qu'à son avis, les uniformes scolaires au Japon – et dans tous les pays où les uniformes scolaires étaient obligatoires – étaient carrément ringards. Il savait que s'il était venu une seule fois à l'académie avec des vêtements aussi peu ninja, il aurait été la risée de Konoha jusqu'à sa mort. Bon point qu'il n'était plus à Konoha et que personne ne lui avait jamais révélé que ses goûts vestimentaires à l'époque n'étaient pas aussi géniaux qu'il le pensait…

Sa tenue actuelle était composée d'une chemise blanche à manches courtes, par-dessus laquelle il portait un blazer de couleur jaune beurre. Son pantalon était vert foncé et il portait une paire de chaussure inconfortable que les gens ici appelaient « chaussure de ville ». Qui était venu à ce code de couleur ridicule ? « Peu importe… » se dit-il. Ce n'était pas comme si c'était d'une grande importance. Et puis il devait se dépêcher d'aller en cours. Il était tenu d'y assister sans quoi les inspecteurs du gouvernement Japonais qui le surveillaient viendraient lui compliquer la vie. Et Naruto voulait passer inaperçu.

Secouant la tête pour chasser toutes ces pensées parasite, il se reconcentra sur son chemin.

« Hm ? » Haussant un sourcil, il remarqua au loin quelque chose qui compliquerait certainement son désir de rester discret.


- Hey ma jolie ! lança un garçon plutôt âgé en approchant une jeune fille, suivi de deux camarades. « Que dirais-tu d'oublier l'école et de venir t'amuser avec nous ? »

Les deux autres garçons à ses côtés se mirent à rire sans cacher ni leur ton ni leurs expressions lubriques en pleine floraison. Ils s'avancèrent, entourant presque la jeune fille qui ne leur arrivait même pas aux épaules, lui imposant leur présence envahissante et intimidante. Si elle ne témoigna pas son intimidation, la jeune fille recula toutefois pour essayer de se mettre à distance des trois inquiétants garçons. Elle fronça les sourcils d'ennuis quand ils comblèrent la distance sans hésitation.

- Sérieusement… soupira-t-elle de gêne. « Vous n'avez rien de mieux à faire que d'harceler les collégiennes sur la route de l'école ? Bon sang… Vous semblez être au lycée, vous n'avez pas honte ? »

Pensant qu'elle avait raisonné les trois enquiquineurs en ayant fait valoir calmement son point, elle contourna le petit groupe pour continuer son chemin sur le trottoir sans se retourner. Pourquoi ce genre de chose n'arrivait qu'à elle, de toutes les filles qui passaient dans cette rue ? Et ces types semblaient avoir l'âge de son grand frère, ce qui rendait la situation encore plus embarrassante. Plus embarrassant encore : ils se mirent à la suivre en ricanant. Gémissant intérieurement au désagrément, elle se rendit compte que la journée ne commençait pas bien du tout.

Ce n'était pas la première fois que des garçons la courtisaient certains dans son collège lui avaient déjà demandé de sortir, d'aller au cinéma, ce genre de chose. Elle avait des fois trouvé une ou deux lettres d'amour dans son casier. Mais ce qui se passait maintenant n'était absolument pas flatteur, bien au contraire, c'était écœurant pour elle. Elle détestait ce genre de personne. Ces trois-là qui la suivaient et qui la reluquaient étaient le stéréotype des délinquants sans gêne et lourds comme jamais. Et entendre leurs ricanements moqueurs et lubriques dans son dos lui donna des sueurs froides.

- Alors, ça te dis de venir ? demanda-t-il d'un ton hautain qu'elle exécra aussitôt. « Je connais plein d'endroits sympas qu'une fille comme toi aimerait. Et il y a un nouveau Pachinko dans le centre-ville qui vient d'ouvrir, on peut y aller si tu veux ! »

Si la jeune fille accéléra le pas pour tenter par tout hasard de les semer, ce fut inutile comme les trois adolescents s'axèrent sur sa vitesse, le leader du groupe venant même à sa hauteur tout en se penchant en avant pour observer son visage. Elle fit un léger pas de côté lorsqu'elle le vit tenter de mettre une main autour de ses épaules comme s'il était son petit-ami, et irritée, elle lui adressa un regard excédé pour lui témoigner à quel point lui et ses deux comparses l'étouffaient.

- Je ne veux pas, répliqua-t-elle alors de manière cinglante. « Laissez-moi tranquille, vous êtes lourds. »

Les trois garçons ralentirent, vexés par sa réplique, ce qui lui permit de les distancer au moins un peu. Pas pour longtemps néanmoins, puisque le meneur des trois lycéens revint très vite à l'assaut, et cette fois d'une manière bien plus directe. La jeune collégienne fut forcée d'arrêter sa marche lorsque son bras droit fut brusquement saisi. « Aie ! Lâche-moi, tu me fais mal ! » s'exclama-t-elle avec panique en sentant que la situation dégénérait. Les trois lycéens se regardèrent une seconde en ricanant.

- Les collégiennes devraient vraiment apprendre à respecter leurs aînés, tu sais ? dit-il sur ce ton toujours aussi moqueur et lubrique, avant de la tirer vers lui avec une force à laquelle elle ne put résister. « Moi et mes amis on va t'enseigner le respect que les jolies petites Kōhai doivent à leurs Senpai ma fille… » rajouta-t-il avant de lui poser une main aux fesses.

Si elle ne s'était jusque-là pas réellement débattue, elle tenta cette fois de violemment se défaire de l'emprise de son harceleur, ses yeux s'écarquillant de panique et ses pupilles se dilatant quelque peu sous l'angoisse.

- Retire ta main ! Ne me touche pas ! cria-t-elle en tentant vainement de reculer.

- Allons allons, modéra-t-il avec amusement comme si elle exagérait dans sa réaction, avant de commencer à l'attirer hors de la rue vide. « Ne t'inquiète pas, nous allons bien nous occuper de toi, Chibi-chan… » susurra-t-il sous les hochement de tête enthousiastes de ses acolytes.

- Non ! paniqua-t-elle en tremblant, les larmes commençant à lui venir aux yeux. « Lâchez-moi, je ne veux pas ! »

De toutes les heures dans la matinée, il fallait que la rue soit vide et que personne ne soit dans les parages pour venir l'aider. Pourquoi était-elle partie en retard ce matin ? Pourquoi la panique emportait-elle la force dans ses petits membres ?

- Et si vous la lâchiez avant que je ne vous y oblige, bande de connards ? retentit une voix forte dans le dos des trois garçons. Tel un seul homme, ils se retournèrent vers la source pour trouver le fou qui les avait interrompus : un garçon blond plutôt grand, qui les toisait, les mains dans les poches.

- T'es qui toi, enfoiré !? grogna le chef des trois sur un clair ton de menace. Derrière eux, les yeux de la jeune fille désespérée se teintèrent d'espoir et se mirent à briller en fixant, elle l'espérait, son futur sauveur.

Naruto fronça les sourcils, ayant du mal à croire que trois types avaient eu le cran de s'en prendre à une petite collégienne. Il avait encore plus de mal à croire que personne n'était présent à plus de cent mètres à la ronde et que ces trois idiots étaient libres d'agir comme bon leur semblait. Le regard injecté de sang du chef des trois, simulant la rage, ne l'impressionna pas même un peu, tandis que le regard plaintif et brillant de larme de la petite brunette qu'ils détenaient l'indigna comme jamais. Qu'est-ce que ces trois-là pensaient qu'ils pouvaient faire impunément ?

Ce qui lui fit encore plus serrer les dents fut leurs uniformes scolaires qui les identifièrent comme des élèves du même lycée que lui. S'ils ne portaient pas de blazer jaune beurre, le pantalon vert, la chemise blanche déboutonnée accompagnée d'une cravate défaite étaient assez de signes distinctifs. De plus, Naruto jura les avoir déjà aperçu une ou deux fois avant. Leur leader portait même une banane typée punk japonais. Une goutte de sueur de gêne coula derrière sa tête. La banane était vraiment ringarde, mais c'était à la mode parmi ces pseudos caïds…

- Tsunoda-bosu, je crois que c'est Uzumaki Naruto, prononça avec hésitation l'un des deux acolytes, pas sûr de ce qu'il avançait.

- Qui ça tu dis ? répondit le dénommé Tsunoda en toisant Naruto avec mépris.

- Il est dans le même lycée que nous. Il est blond et a les mêmes cicatrices sur les joues que ce gars. Et il a deux ans de moins que nous, aussi, répondit l'acolyte alors que l'attention sur Naruto s'accentua. « On dit qu'il vient des Etats-Unis aussi…. Putain de Yankee. »

Le porteur de banane se contenta d'arborer un sourire moqueur à l'entente de la description de son laquais, et au manque de répondant du prétendu Uzumaki, il sut que les informations étaient correctes. Laissant sa jeune et jolie prise à ses deux complices, il fit face à Naruto de toute sa hauteur, se servant du contrejour pour paraître encore plus intimidant.

- Je vois, dit-il avec assurance avant de s'adresser à Naruto. « Et bien, qu'attends-tu pour aller au lycée ? Les cours sont sur le point de commencer, tu ne voudrais pas arriver en retard en classe, n'est-ce pas Uzumaki-san ? » Le sourire presque carnassier qu'il eut intima clairement qu'il n'accepterait pas que Naruto nie sa vive suggestion. « Les Kōhai doivent apprendre à écouter leurs Senpai, après tout. »

Les trois rirent de nouveau à cette dernière réplique, imaginant déjà Naruto s'excuser et s'enfuir en courant pour éviter d'avoir à faire à eux. Derrière Tsunoda, la jeune fille paniqua silencieusement en craignant que son seul sauveur potentiel ne l'abandonne à ses ravisseurs. Quoi qu'il en fût, rien de tout cela ne se passa. Naruto resta impassible, continuant à fixer les trois voyous.

- Je n'ai rien à branler de qui vous pouvez être, prononça Naruto tout en se nettoyant distraitement l'oreille droite de son petit doigt. « Mais si vous continuez à harceler cette fille, je vais vous botter le cul si bien que vous irez pleurer sous les jupes de vos mères. »

Insultés par ses propos, les trois voyous fixèrent avec colère leur nouvel adversaire. Tsunoda fit un pas en avant, serrant son poing. « Oi ! Pour qui tu te prends Uzumaki ?! » Ce dernier, toujours les mains dans les poches, haussa des épaules comme s'ils n'étaient rien à ses yeux, les provoquant d'autant plus. La veine sur la tempe droite de Tsunoda tiqua sous la provocation, le mettant en rage qu'un vulgaire première année de son lycée ose l'humilier. « Je pensais te laisser partir après t'avoir fait un peu peur, Uzumaki, mais maintenant je vais te démolir la face ! » grogna-t-il tout en faisant craquer les jointures de ses doigts et en avançant vers Naruto, qui le regardait calmement approcher.

Tsunoda prit le silence et l'impassibilité de Naruto pour de la peur, aussi émit-il un rire sombre en approchant Naruto, continuant à craquer ses mains. « Quand j'en aurais fini avec toi Uzumaki, je te jure que personne ne… » Tsunoda ne termina pas sa phrase, s'agenouillant au sol, la voix coupée instantanément et les yeux sortant presque de leurs orbites. La douleur déferla dans son cerveau alors qu'il eut la gorge bloquée, et les larmes lui montant aux yeux, il tint autant qu'il put son entrejambe. Car sans même qu'il ne puisse le prévoir, Naruto lui avait asséné un coup de pied dévastateur dans les parties intimes à la seconde même où il était entré dans son espace personnel.

Le souffle revint bien vite au troisième année à genou, le visage désormais couvert de larmes. Derrière lui, ses deux camarades étaient figés dans l'incrédulité.

- P-P-Putain de bâtard… ! gémit-il en essayant de taire des sanglots qui menaçaient de sortir à tout moment. « Quel genre de tafiole sans honneur es-tu pour frapper un mec à cet endroit… ! »

- Le genre de ceux qui n'aiment pas qu'on s'en prenne aux collégiennes dans la rue, répondit Naruto en croisant les bras et en le regardant de haut.

- Tu ne t'en tireras pas comme ça Uzumaki… ! continua Tsunoda en se relevant. « Je vais te faire regretter ce que… »

Naruto n'attendit même pas que son adversaire finisse de parler. La seconde qui suivait, il enfonçait son poing en pleine face de Tsunoda, le faisant voler trois mètres en arrière et s'étaler de tout son long sur le trottoir, inconscient. Le regard dépité, les deux comparses de Tsunoda ne comprirent dans un premier temps absolument pas ce qui venait de se passer. Quand ils réalisèrent, ils hurlèrent de panique. « B-BOSS ! » Lâchant la collégienne, ils se précipitèrent autour de Tsunoda, le retournant sur le dos et le secouant vainement. Voyant qu'il ne se réveillerait pas, ils le soulevèrent rapidement pour le porter et détalèrent aussi vite qu'ils le purent.

- Tu nous le paieras, Uzumaki ! hurla l'un des deux tandis qu'ils disparurent plus loin, à un coin de rue.

Les mains serrées à son cœur, la jeune fille brune observa la scène qui s'était déroulée sous ses yeux, éprise d'un grand soulagement. Expirant délicatement pour calmer son cœur, elle tourna la tête et vit le grand blond passer une main dans ses cheveux et se perdre en soupir.

- Foutu pervers, marmonna-t-il dans la honte, avant que son attention ne se porte sur la jeune fille. « Tu vas bien ? Ils ne t'ont pas blessé ? » enquêta-t-il en s'approchant de quelque pas, alors qu'elle secoua négativement la tête pour indiquer qu'elle n'avait rien.

- M-Merci beaucoup ! s'écria-t-elle en s'inclinant, sous l'étonnement de Naruto.

Naruto sourit en retour.

- Maa maa, ce n'est rien… souffla le blond doucement en agitant les mains, faisant relever la tête de la jeune fille. « C'était juste quelques crétins de punks donc pas de problème. Et puis je ne pouvais pas les laisser agresser une mignonne petite collégienne, pas vrai ? »

Joignant ses mains à ses jambes dans la timidité, la jeune fille rougit sous le compliment. Elle acquiesça avec un petit sourire, répondant à celui brillant de son sauveur.

- M-Mon nom est Mikan au fait… Yuuki Mikan ! s'exclama-t-elle, retrouvant sa bonne humeur et son côté lumineux. Le sourire de Naruto s'effaça à l'entente du nom de la jeune fille, laissant place à une expression pensive.

- Yuuki ? questionna-t-il, davantage pour lui-même que pour elle. « Comme ce gars dans ma classe. Yuuki Rito je crois. »

Le regard de Mikan s'illumina encore plus en reconnaissant le nom.

- C'est mon frère ! annonça-t-elle avec entrain, agréablement surprise de savoir qu'elle avait été sauvée par un camarade de classe de son grand frère.

- Je vois, répondit Naruto. « C'est un gars plutôt sympa. Un peu bizarre. Et assez maladroit. » continua-t-il en finissant sur un ton amusé. Mikan rigola avec lui à cette dernière réplique, comprenant tout à fait ce à quoi Naruto faisait allusion. Quelques secondes de silence revinrent entre eux deux, Naruto permettant à Mikan de se remettre de ses émotions. Il reprit ensuite. « Et bien, Mikan-chan, les circonstances ne sont pas terribles, mais c'était sympa de te rencontrer. Si jamais ces gars reviennent t'agresser, fais-le moi savoir, d'accord ? »

- H-Hai… murmura-t-elle en rougissant timidement, la chaleureuse sensation de se sentir protégée par un garçon s'infiltrant dans son cœur.

- Allez, à plus, lança Naruto amicalement, s'en retournant sur le chemin de son lycée et agitant le poignet dans un dernier au revoir.

Mikan regarda Naruto s'éloigner avant d'à son tour reprendre sa route, pressant le pas en s'apercevant du retard qu'elle avait accumulé. Elle réajusta son chignon et replaça correctement ses vêtements chiffonné pour ne pas mal paraître tout en marchant, plus que motivée pour gagner son établissement. Au moins là-bas, elle était certaine qu'elle ne se ferait pas agresser par des pervers sans vergogne. Ni elle ni Naruto ne remarquèrent qu'ils avaient été épiés tout du long. A une trentaine de mètres, au coin d'une rue, une fille aux cheveux châtains clairs lui atteignant les épaules et aux yeux bruns avait observé toute la scène attentivement.

Ses grands yeux bruns ouverts dans la curiosité, elle s'appuya contre l'angle du muret derrière lequel elle se trouvait, fixant le dos de Naruto tout en pensant profondément. « Hmm… » L'aura détachée que dégageait le garçon, mais également l'intégrité et l'assurance qu'il avait eu face à ces trois voyous… « Uzumaki Naruto… » souffla-t-elle dans un murmure comme si elle essayait le nom. « Une femme peut vraiment apprendre à aimer ce genre d'homme… » Un sourire s'étira sur son visage à cette pensée. Elle sortit alors de sa cachette et emprunta à son tour le chemin que Naruto avait pris, pressant quelque peu le pas. Finalement, ça n'avait pas été une mauvaise chose de partir en retard cette fois.


Naruto soupira alors qu'il approcha des portes de ce qu'il considérait pour le moment comme son enfer.

Il ne pouvait pas s'empêcher de se plaindre à chaque fois qu'il le voyait au loin. Ses grandes grilles qui délimitaient son terrain, ses grands bâtiments de trois étages bleus ou rouges, ses terrains de sports et son parc… Sainan High, son lycée. C'était un établissement situé au nord-est de la préfecture de Kanegawa, dans la grande ville de Yokohama. La ville n'était pas très éloignée de Tokyo, aussi comptait-elle trois millions d'habitants, mais elle n'était pas assez proche pour être comptabilisée dans la banlieue de la capitale. Ainsi, Yokohama était plutôt paisible, assez résidentielle malgré son ouverture sur la baie de Tokyo et ses nombreuses infrastructures portuaires. Sainan High se situait à l'ouest de Yokohama, en plein cœur des quartiers résidentiels ouest de la ville, aussi beaucoup d'adolescents y allaient et le lycée comptait environ trois milles étudiants.

Pourquoi avait-on décidé de le mettre ici, ça le dépassait, mais bon, ce n'était pas pire qu'ailleurs. Pour Naruto, un lycée restait un lycée. Et s'il devait raisonner de la sorte, alors il ne pouvait pas se plaindre. Les locaux étaient bien entretenus, et les terrains que possédait l'école étaient à la disposition totale des étudiants pour le plus grand bonheur des amateurs de verdure. L'école avait même sa propre piscine à ciel ouvert. Sainan High était grand et le campus plutôt accueillant, il pouvait au moins l'admettre. Ça ne l'empêcha pas malgré tout de bouder quand il passa la grille d'entrée de l'établissement et pénétra dans la grande cour d'entrée.

Passant les portes du bâtiment principal, il ignora les personnes autour de lui qui chuchotaient dans son dos et le pointaient du regard. Traversant le hall d'entrée, Naruto replaça un peu plus confortablement son sac en bandoulière sur son épaule et se dirigea vers les escaliers. Ce n'était pas nouveau pour lui de subir ce genre de situation. Il avait été un vrai fauteur de trouble quand il avait été plus jeune et il avait en plus eu l'habitude d'être détesté et rejeté quotidiennement. En comparaison, les messes basses et les regards des élèves de Sainan High semblaient doux. Les ignorer s'avérait en plus assez facile en sachant que c'était comme ça depuis le début, quand il était arrivé au lycée. En quoi était-ce un problème par ailleurs ? S'ils n'essayaient pas de le tuer pendant qu'il avait le dos tourné comme ça pouvait être le cas dans son monde, alors c'était très bien pour lui.

Pas comme s'il aurait pu les arrêter de toute façon. Les personnes aux cheveux blonds et aux yeux bleus étaient encore moins répandues au Japon qu'elles ne l'étaient à Konoha, et il n'y avait pas beaucoup de blonds aux yeux bleus à Konoha. En deux ans, Naruto comptaient sur les doigts de sa main les blonds qu'il avait croisé au Japon. Il ne mentionnait même pas ses marques de moustaches. Il était prêt à parier que c'était à causes d'elles qu'il avait toujours autant d'ennuis depuis son arrivée à Yokohama. Cerise sur le gâteau, il avait naïvement révélé qu'il venait initialement des Etats-Unis… Et alors qu'il avait vite obtenu la nationalité Japonaise du fait de sa situation apatride, il était inévitablement considéré comme un étranger, un « Yankee », bref, il n'était pas fiable. Ça ne l'aurait pas dérangé si ce n'était pas pour le fait que tous les gangs de motards du quartier l'avaient dans le collimateur juste à cause de ça…

Il s'était ainsi retrouvé, à peine arrivé à Sainan High, à se battre au moins deux fois par semaine contre divers membres de gangs de motards et autres délinquants juvéniles pensant pouvoir l'intimider à la sortie des cours. Et bien entendu, une chose en entraînant une autre, il avait obtenu une réputation de délinquant à son tour malgré ses systématiques situations de légitime défense. Ça l'énervait certes, mais au moins ça lui faisait un peu d'action dans sa routine quotidienne qui consistait à des journées d'école, d'école et toujours plus d'école. Si ce n'était pas pour quelques combats de rue, il risquait vraiment de devenir fou à cause de l'ennui.

Entrant dans sa classe sans se soucier de l'attention qu'il engendra par son apparition discrète, il partit s'asseoir lourdement sur sa chaise, posant un coude sur son bureau et tournant machinalement sa tête vers la fenêtre. Une chance qu'il avait récupéré une place proche de la fenêtre à la rentrée des classes, au début du mois d'Avril, parce que l'été arrivait bientôt. En cette première moitié du mois de Mai, l'air était plus chaud qu'à l'habitude dans ce pays froid qu'était le Japon. Le ciel était bleu, le soleil brillait… La belle saison lui rappelait Konoha. Naruto soupira, et commençant à fixer les cerisiers en fleur du parc de l'école, il fut fin prêt à commencer une nouvelle journée de classe. Les élèves qui le regardaient depuis plusieurs secondes revinrent aux conversations antérieures qu'ils tenaient avec leurs amis, tandis que les derniers arrivants déposèrent leurs affaires sur leurs bureaux avant de rejoindre les conversations de groupe.

La minute suivante, un homme entra dans la salle et referma la porte derrière lui. A sa venue, tous les élèves de la classe mirent fin à leurs discussions et s'installèrent à leurs place. C'était un vieil homme d'allure fébrile, sans doute dans la soixantaine, que Naruto reconnut être l'un de ses professeurs. C'était Sabu Honekawa, et il était le professeur principal de la classe 1-A… Sa classe. Il était presque chauve et ses grosses lunettes cachaient ses yeux. Etant donné son état de faiblesse évident et sa personnalité complètement effacée, Naruto pouvait décemment dire qu'il était complètement absent de la vie de la classe et que cette dernière se prenait en charge sans lui. Le vieux Honekawa leur enseignait la littérature, et cette discipline était d'un tel ennui que neuf fois sur dix, Naruto dormait pendant les cours…

Mais à part ça, il avait l'air plutôt gentil. Naruto ne lui avait jamais parlé directement, non pas qu'il en avait eu besoin.

- Désolé pour ce retard. S'il vous plait, sortez vos livres, prononça-t-il d'une voix nerveuse, tout en sortant ses manuels de son sac et s'asseyant à son bureau. « Aujourd'hui notre travail portera sur la séquence deux, la littérature Japonaise depuis le XIXème siècle… »

Naruto ne put s'empêcher de geindre intérieurement, ce qui se traduisit à l'extérieur par un soupir silencieux. Il tira une grimace de dégoût et fit mine d'ouvrir son livre, histoire de. Il ne pouvait pas comprendre comment les autres élèves de sa classe purent rester concentrés et écouter attentivement ce charabia que commença à dire leur professeur. Appuyant sa tête sur sa main, il darda un regard agacé sur le vieux Honekawa tout en maudissant son propre karma de l'avoir destiné à cette punition sans nom. Bien vite cela dit, son regard se porta au ciel bleu à l'extérieur, et bercé par le flot des cumulus blancs, ses yeux se fermèrent doucement.

Avant même les premières dix minutes de cours, il s'endormit, ignorant les regards hésitants de son professeur et des quelques camarades l'ayant remarqué.


Naruto n'avait jamais été aussi heureux de sa vie en entendant la sonnerie musicale du lycée retentir dans les couloirs…

Non. Oubliez cela. Il se rappelait avoir été tout aussi heureux en entendant la sonnerie du lycée hier qu'il ne l'était aujourd'hui. Ainsi que le jour précédant hier. Et le jour précédant ce jour précédent. Et le jour précédant le jour précédent du jour…

Bon, peut-être qu'il avait toujours ressenti ça depuis qu'il avait intégré le lycée. Mais comment pouvait-on lui reprocher d'aimer le son de cette sonnerie ? Cette vibration musicale cristalline si apaisante et si légère ? L'incroyable douceur émise par ces délicates notes de musique et cet enchaînement si harmonieux… ? Bon d'accord, il en faisait un peu trop, mais ça restait l'esprit ! En ce qui le concernait, cette sonnerie d'intercours symbolisait la liberté pour tous les étudiants coincés en classe et qui comme lui, rêvaient d'un monde meilleur. Un monde de liberté, un monde libéré des affres du dogmatisme culturel et des règles de la société traditionnelle- Non ! Il ne devait pas penser comme ça !

Fichu cours de littérature qui avait une influence néfaste sur sa personnalité !

Quoi qu'il put en être, ce fut sur ce genre de pensée instable que Naruto émergea de sa somnolence. Enfin, après une longue sieste de trois heures, le cours de littérature était terminé. Dieu qu'il détestait la littérature. En contrepartie, les cours avec le vieux Honekawa avaient l'avantage d'être propices au sommeil et aux rattrapages de nuits trop courtes. Parce que le vieil homme était trop fébrile et craintif pour oser déranger son repos. Comme quoi, avoir une réputation de délinquant avait aussi un peu de bon… Enfin, c'est ce que Naruto pensa tout en se réinstallant bien sur son siège.

- Le cours est terminé, prononça Honekawa tout en essuyant ses lunettes avec un mouchoir. « Veuillez noter les devoirs à faire pour la prochaine fois avant de partir. »

Sa seconde phrase passa presque inaperçu parmi le bruit provoqué par les élèves de la classe commençant déjà à ranger leurs affaires dans leurs sacs et à parler avec enthousiasme entre eux. Toujours assis sur son siège et accoudé à son bureau, Naruto observa le petit spectacle. C'était ce qu'il aimait le plus lorsqu'un cours finissait, cette atmosphère soudaine de liberté, même si cela ne durait que jusqu'à ce que la pause du repas finisse. Il avait appris à savourer cette période chaque jour, aussi courte fut-elle. Elle lui permettait d'explorer l'école.

Même si cela faisait un mois qu'il était ici, il arrivait encore que Naruto se perde dans les couloirs et ne sache pas retrouver son chemin, donc il utilisait souvent la pause du midi à des fins de reconnaissance du terrain, si l'on pouvait dire. Après tout, il ne pouvait pas être un bon ninja s'il n'avait pas connaissance de son environnement. Car même si c'était relativement improbable dans ce monde, que faire si jamais un shinobi ennemi lui tendait une embuscade dans un coin du lycée qu'il avait sous-estimé ? Peut-être pas des ninjas aussi dangereux que ceux d'Iwa ou Kumo, mais certainement plus dangereux que ces groupes de punks qui pensaient pouvoir lui faire peur à la sortie. Crétins de punks.

- Ano… Uzumaki-kun.

A l'entente de son nom et d'une voix cristalline, Naruto redressa la tête sur sa droite. Une fille se tenait sagement face à lui avec une expression paisible. Elle avait de courts cheveux noirs, presque bleutés, retenus en une frange au-dessus de son front par une barrette rouge, cheveux qui retombaient harmonieusement sur les côtés de son visage. Assortis à ses beaux cheveux, deux grands yeux de la même couleur, teintés de douceur et d'intelligence. Atteignant les un mètres soixante, donc de taille moyenne pour les japonaises, la jeune fille le regardait avec une innocente curiosité. Comme le reste des lycéennes de Sainan High, elle portait l'uniforme scolaire règlementé. Ainsi, son blazer jaune était impeccablement lisse tout comme l'était sa jupe verte à carreau, épousant parfaitement ses grandes et minces jambes lisses et blanches. Il s'agissait là de Sairenji Haruna, la récente déléguée de la classe 1-A, nommée presque à l'unanimité.

C'était ça. Haruna Sairenji était l'incarnation même de la jeune fille japonaise idéale. Elle était belle et douce, elle travaillait bien à l'école et avait de bonnes notes. Elle était très polie avec ses camarades et inspirait le respect et l'amitié. Du moins, c'est ce que Naruto avait remarqué. Plus atypique cependant, cette fille était l'une des rares personnes qui semblaient l'approcher de façon relativement normale malgré la réputation de délinquant qui gravitait autour de lui avec ou sans fondement. Peut-être était-ce dû au fait qu'il était élève de la classe 1-A et qu'elle en était la déléguée.

- Tu devrais suivre davantage les cours, Uzumaki-kun, prononça Haruna avec cette douceur qui lui était unique. « Sinon tu seras dépassé lors des examens. »

Elle posa alors devant lui, sur son bureau, quelques feuilles à carreaux. Légèrement perplexe à leur vue, Naruto constata que Haruna y avait écrit de nombreuses choses qu'il comprit être des notes du cours. Haussant un sourcil, il reposa son regard sur Haruna qui détourna aussitôt les yeux timidement.

- J'ai remarqué que tu as du mal à suivre le cours et je sais que tu éprouves quelques difficultés en littérature puisque tu n'es pas d'ici, alors j'ai pris ces notes pour t'aider, Uzumaki-kun… s'expliqua-t-elle calmement, joignant ses mains contre ses jambes et inclinant sa tête dans le respect.

« Cette fille… » pensa Naruto en plissant l'œil avec scepticisme l'espace d'une seconde. Ne se rendait-elle jamais compte à quel point chacun de ses gestes les plus innocents sonnaient séduction à tout va ? Pourquoi s'intéressait-elle à lui de toute façon même si ce n'était que pour des choses aussi insignifiante que les cours ?

- Merci Haruna-chan, mais franchement ce n'était pas nécessaire. Ce n'est pas comme si ces cours me serviront !

Haruna fronça les sourcils à cette réponse, mais ce ne fut pas très efficace vu comment elle était mignonne même les sourcils froncés. Moe moe.

- Ne dis pas ça Uzumaki-kun ! dit-elle avec vigueur et gravité, ignorant la familiarité avec laquelle Naruto s'était adressé à elle. « Les études sont importantes pour l'avenir. Tu ne pourras pas entrer à l'université ou faire ce que tu veux dans la vie si tu n'as pas de bonnes notes en classe. »

Naruto la fixa avec étonnement, surpris par sa réaction concernée et par le souci dans sa voix. Son étonnement se dissipa bien vite dans un sourire, se rappelant qu'effectivement, Haruna Sairenji était ce genre de fille désintéressée et altruiste, et que ça faisait partie des raisons expliquant pourquoi il l'appréciait plutôt bien. Sa présence était vraiment rafraichissante. Haruna se mit soudainement à rougir avant de regarder le sol et en commençant à bégayer, comprenant qu'elle s'était peut-être un peu emportée dans sa réaction – même si Naruto n'en pensa rien. Il se mit même à rire légèrement.

- D'accord, d'accord, Haruna-chan, répondit-il en riant en dédramatisant la situation d'un revers de la main. « Merci pour l'aide. Je lirais ça avant l'examen. »

A l'entente de sa réponse, un brillant sourire s'étira sur le joli visage de la Sairenji, qui acquiesça vivement.

- Haruna !

Haruna se retourna lorsqu'elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle put apercevoir à l'entrée de la salle deux filles de la classe l'attendre, leurs sacs à l'épaule et prêtes à partir. La première était plutôt petite, environ un mètre cinquante, et avait de longs cheveux bruns coiffés en deux queues de cheval. Elle avait de grosses lunettes sur le nez qui couvraient ses yeux marron. La seconde, plus grande, atteignait presque le mètre soixante-dix et ses cheveux court étaient d'un brun très clair et tendaient à boucler aux pointes. Elle avait des yeux marron tout comme sa camarade.

Naruto les reconnut comme étant les deux meilleures amies de Haruna. La première s'appelait Mio Sawada et la seconde s'appelait Risa Momioka. C'était difficile de ne pas les connaître, car ces deux filles s'il exceptait le fait qu'elles étaient également dans sa classe, se remarquaient aussi pour avoir une étrange manie. Elles étaient très taquines, autant avec les garçons que les filles, et ne pouvaient pas s'empêcher de littéralement peloter leurs autres camarades féminines. Haruna réaccorda son attention à Naruto, s'inclinant respectueusement comme l'élève modèle qu'elle était.

- Je dois y aller Uzumaki-kun. À plus tard !

Naruto acquiesça, et Haruna retourna aussitôt à son bureau. Refermant son sac qu'elle mit sur ses épaules, elle fila vite rejoindre ses deux amies, sous le regard intrigué de l'Uzumaki. Il se retrouva inévitablement à échanger son regard avec Risa, qui l'observa sans modération.

- D-Désolé, je mets toujours trop de temps ! s'exclama Haruna sous le rire de ses deux amies.

Ces deux dernières la saisirent alors par les bras et commencèrent à la tirer hors de la salle. « Allons manger ! » s'exclama Mio, levant le poing gaiement sous le petit rire de Haruna et le sourire de Risa. Naruto les observa partir, rendant le regard appuyé de la Momioka. Cette dernière lui envoya un sourire sensuel avant de disparaître avec ses deux amies dans le couloir, en direction sans doute de la cafétéria.

« Cette fille… Momioka… Qu'est-ce qu'elle me voulait… ? »

Peu importe. Les filles étaient étranges et imprévisibles et il n'allait pas perdre son temps à essayer de deviner ce que Risa Momioka avait en tête ou même ce que Haruna Sairenji pouvait bien trouver comme intérêt à l'approcher. Shikamaru avait tout simplement raison. Les filles étaient galères. Naruto se leva alors, sachant qu'il n'avait pas tout son temps jusqu'à la fin de la pause, et il avait déjà passé trop de temps entre sa discussion avec Haruna et sa flânerie systématique.

Il rangea ainsi vite ses affaires dans son sac, qu'il mit à l'épaule, et se dirigea sans attendre vers le toit ou il pourrait manger à l'abri des regards quelques boites de ramens fumantes descellées. Sortant de la salle en rêvassant, il ne remarqua pas le regard neutre mais soutenu d'un certain garçon de sa classe aux cheveux orange, qui avait observé toute son interaction avec Haruna depuis le début.


Yuuki Rito était un lycéen de seize ans de taille plutôt moyenne, ses cheveux courts et relativement auburn lui retombaient dans une frange confuse sur le front. Ses yeux étaient marron. Il portait, tout comme chaque étudiant de Sainan High, l'uniforme réglementaire imposé par le lycée et qui consistait au fameux pantalon vert à carreau, à la chemise blanche et au blazer jaune. Il n'y avait pas grand-chose à dire de plus à propos du garçon, puisqu'il était selon toute impression un étudiant plutôt conforme aux normes et, de fait, effacé parmi la masse étudiante, sans réelle possibilité – ni de réelle volonté – de se démarquer.

Passé cette apparente banalité, Yuuki Rito restait un garçon plutôt bien intégré dans son milieu scolaire. C'était un gentil garçon, plutôt serviable mais assez complexé sur un certain nombre de choses. Ses performances scolaires par exemple. Ou encore ses capacités à être autonome, à prendre des initiatives. Il était complexé oui, et bien qu'il parvenait assez bien à le cacher du fait qu'il passait plutôt inaperçu, Rito n'avait pas beaucoup confiance en lui et doutait constamment de ce qu'il faisait. Mais son plus gros complexe éclipsait tous les autres réunis… Rito était d'une malchance à en faire pâlir les dieux.

Pas un seul jour se déroulait sans qu'il ne lui arrive quelque chose. Et les problèmes pouvaient facilement varier. Il pouvait aussi bien être appelé au tableau par un professeur le jour où il n'avait rien appris de ses leçons qu'être pris entre deux feux d'une bagarre de rue entre bandes de voyous alors qu'il était sur le chemin de l'école. Ce genre de malchance était tellement courant qu'il aurait pu jurer que sa famille descendait du dieu de la poisse... Si le dieu de la poisse existait, bien entendu. Mais parmi les pires maladresses qu'il pouvait connaître, on pouvait décemment – ou indécemment – en considérer une comme récurrente.

Rito tombait systématiquement par accident et se retrouvait pour quelconque raison à saisir les parties intimes d'une fille qu'il emportait dans sa chute. Et il ne faisait jamais exprès, en dépit des natures cocasses de ces situations impromptues. Plus que de la malchance, le garçon complexé qu'il était considérait cela comme une malédiction.

Le genre de malédiction dont Jiraiya aurait rêvé être atteint.

Mais Rito lui détestait être aussi maladroit, parce que ces situations le handicapaient dans ses rapports avec la gente féminine et l'embourbait dans une réputation de pervers dont il n'était absolument pas fier. Il n'était donc pas très populaire avec les filles et correspondait à ce stéréotype de garçon relativement marginal, plutôt renfermé sur soi-même, qui passait ses journées à rester dans un coin de la classe ou de la cour, à observer dans le silence ou discuter de banalités avec d'autres garçons marginaux. Ou quelque chose du genre.

Comme il le faisait maintenant, observant celle qui faisait battre son cœur.

Haruna Sairenji était si jolie, si douce, si séduisante… Elle le faisait rêver. Tout en elle l'attirait, de ces yeux charmants à cette soyeuse chevelure. Sa peau de lait, ses belles jambes fines, sa taille mince… Mais aussi sa voix douce, sa gentillesse, sa compassion pour les autres et l'intérêt qu'elle portait à aider ses camarades. Son sérieux dans les études, sa fiabilité en tant que déléguée de classe. Décidément, elle était parfaite à ses yeux. Mais si lointaine.

Un mois maintenant que Rito avait intégré le lycée à Sainan High, et un mois maintenant qu'il ne parvenait pas à approcher Haruna. Il la connaissait depuis le collège, depuis la cinquième. Et il avait éprouvé des sentiments pour elle depuis lors. Mais jamais il n'avait osé le lui avouer, et plus le temps était passé, plus la tâche était devenue difficile. Aujourd'hui, s'il ajoutait à cela ses fâcheuses tendances qui lui avaient valu sa regrettable réputation de pervers, l'idée d'aller la voir et de lui avouer paraissait insurmontable. Ce qu'il avait pris habitude de remettre toujours à demain sous sa timidité s'était transformé et avait empiré, le paralysant à chaque fois qu'il tentait quoi que ce soit. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé de le lui dire depuis toutes ces années.

Durant les vacances de printemps, avant la rentrée des classes et l'entrée dans le secondaire, Rito avait essayé de se mettre en condition, d'attraper un déclic de maturité. Après tout, il était grand maintenant, il avait seize ans, il était lycéen. Mais pas moyen, rien n'y avait fait, et depuis un mois, il était resté caché à chaque fois qu'il était à proximité de sa bien-aimée. Excepté lorsqu'ils étaient en classe bien entendu. Il se détestait pour ça. Car plus le temps passait, plus il sentait qu'Haruna s'éloignait et lui échappait…

Les garçons à son âge commençaient à vraiment s'intéresser aux filles, et inversement… Et Haruna était une fille très jolie, elle commençait déjà à se faire courtiser par d'autres garçons, qui eux ne manquaient pas de courage dans ce genre de chose. Lui il n'était qu'un simple garçon, il n'avait rien de spécial qui pouvait le démarquer, le faire sortir du lot. Haruna ne le remarquerait jamais s'il ne venait pas à elle, s'il ne cherchait pas à attirer son attention… Mais c'était tellement difficile !

Il soupira de découragement, s'écrasant sur sa chaise dans la défaite, la frustration luisant dans ses yeux alors qu'il observa Haruna interagir avec leurs camarades de classe maintenant que la sonnerie avait retenti. Mikan aurait tellement honte de lui si elle le voyait s'apitoyer sur son sort comme il le faisait à l'instant…

- Hey Rito ! retentit une voix masculine sur sa droite.

Sans se redresser, Rito tourna paresseusement la tête sur sa droite. La vue de son camarade le força à mieux se rasseoir pour davantage prêter attention à ce qu'on lui voulait. Saruyama Kenichi était un élève de la classe 1-A tout comme lui. Atteignant environ un mètre soixante-cinq, tout comme lui, il était donc de taille moyenne. Ses yeux étaient noirs, tout comme ses cheveux, ces derniers étant complètement ébouriffés, une petite touffe à l'avant tombant même sur son front de façon complètement négligée. Saruyama Kenichi était le stéréotype du garçon négligé, qui n'accordait pas d'importance à ce qu'il pouvait ressembler, au bénéfice d'autres intérêts.

Ils se connaissaient depuis des années, depuis la primaire, alors Rito pouvait décemment dire aujourd'hui que c'était un ami d'enfance. Du genre de ceux que l'on considère comme des fardeaux à traîner par dépit partout où on allait. Mais Rito l'appréciait et c'était réciproque. Et ce n'était pas comme s'il avait d'autre ami avec qui traîner, contrairement à Kenichi qui lui connaissait tous les garçons de la classe et traînait avec n'importe qui.

- Hey Saruyama, répondit Rito légèrement ailleurs.

- Toujours en train de penser à Sairenji ? Tu ne changes jamais, pas vrai ?

- N-Nani ? Saruyama, tais-toi… ! Ne dis pas ce genre de truc en public, les autres pourraient se faire des idées… !

Scène ordinaire entre les deux amis : Kenichi taquinant Rito sur son béguin pour Haruna et Rito niant aussitôt tout ce qui pouvait être insinué dans ce sens. Kenichi fit un grand sourire avant de faire claquer ses deux mains sur la table du garçon aux cheveux auburn, le faisant sursauter dans la surprise.

- Q-Qu'est-ce qui te prend Saruyama… !

- Tu me déçois Rito, lança Kenichi sur un ton moitié moqueur moitié dépité. « Ça fait un mois qu'on est au lycée, tu es même dans sa classe, mais tu ne l'a toujours pas approché… »

Rito rougit, essayant d'ignorer ce qu'il disait. Il espérait juste que personne n'avait entendu. Le bruit était assez fort dans la salle du fait qu'elle se vidait et était emplie de discussion, mais on n'était jamais certain.

- Il faudra un jour faire plus que la mater en cours ou au coin d'un couloir, tu sais… prononça Saruyama en approchant son visage de l'oreille du Yuuki. « Sinon un jour tu la retrouveras prise et tu n'auras plus que tes doigts à mordre. »

Rito gémit de déception à cette réplique, ne le sachant que trop bien.

- Je sais… soupira-t-il de déception. « Mais à chaque fois que je tente je me dégonfle. C'est lamentable, je sais… Mais je n'y arrive juste pas. »

Le silence qui suivit sembla accompagner son désarroi… Jusqu'à ce qu'il se rende compte que ce silence signifiait également que Saruyama ne parlait plus. Or, quand Saruyama ne parlait pas, il mijotait quelque chose. Et il confirma son soupçon en voyant son ami jubiler juste à sa droite, sa silhouette tremblante dans un rire contenu.

- Et bien Rito, figure-toi que j'ai la solution à tes problèmes… ! commença le garçon avant de plonger sa main dans son sac, y cherchant quelque chose sous le regard inquisiteur de Rito. « CAR J'AI OBTENU CECI ! »

Fermement et épris d'une grande fierté, Saruyama sortit alors un livre orange de son sac, le soulevant haut comme s'il vouait un culte à l'objet. Puis le claqua sur la table, attirant l'attention des élèves autour d'eux. Rito sentit très vite l'embarras venir…

- RITO ! hurla Saruyama en serrant les poings dans la détermination. « Tu dois lire ce chef d'œuvre ! Icha Icha Tactic, le saint graal de tous les vrais hommes ! Le livre sacré ! La bible de l'érotisme ! Avec ça, toutes tes difficultés disparaîtront ! »

Oui.

Si Rito trouvait un ami plutôt fiable en Saruyama Kenichi, cela ne retirait pas le fait que ce dernier était un incroyable et incorrigible pervers. Ce n'était évidemment pas pour l'arranger, parce que le fait qu'il fréquentait un pervers complètement désinhibé comme Saruyama avait assis sa réputation personnelle de pervers. Et il pouvait souvent sentir les regards assassins de certaines filles de sa classe dans son dos à chaque fois qu'il conversait avec Kenichi… Comme maintenant par exemple. Il fit une grimace de gêne en reconnaissant le livre posé sur sa table et écarta le col de sa chemise dans le malaise.

- Saruyama… ! Range ce livre, tu n'as pas le droit d'amener ce genre de chose à l'école, on risque d'avoir des ennuis… !

Kenichi se mit à rire gaiement avant de mettre le livre… Dans le sac de Rito, sous l'air dépité de ce dernier.

- Alors prends-le ! Tu en as besoin plus que jamais Rito ! Comment vas-tu faire sinon pour avoir une petite amie ? répliqua le brun avant de se pencher et de souffler tout bas. « Comme Haruna-chan… »

Ce n'était pas comme si ce livre avait pu aider Saruyama d'une quelconque façon auprès des filles. Au moins ce fut ce que Rito conclut en constatant que malgré les idées saugrenues que Kenichi avait désormais, il était toujours autant fui ou repoussé par les filles de leur classe. Et toutes les autres aussi bien. Et il doutait que cette œuvre pornographique puisse l'aider à approcher et séduire Haruna. Tournant le visage, à moitié rêveur, Rito observa Haruna qui se trouvait au fond de la classe, près de la fenêtre.

Rito haussa alors un sourcil, en voyant avec qui elle conversait. Que faisait-elle ?

- Hey, Rito, tu vois ce que je vois ? murmura Kenichi à côté de lui, le regard dans la même direction.

- Je… Je crois…

Haruna parlait à Uzumaki Naruto et ils semblaient bien s'entendre… Rito fut légèrement inquiet pour elle quand elle poussa plusieurs feuilles sur le bureau du garçon sous son regard décontenancé. Peu de gens approchaient du grand blond parce qu'il avait une réputation inquiétante de combattant de rue et de voyou sans respect des lois. Rito avait toujours fait attention à ne pas se tenir trop prêt de lui parce qu'il ne le connaissait pas du tout, même si à première vue le blond ne semblait pas désagréable avec ceux qui venaient le déranger. Il avait juste l'air détaché…

Mais là encore, il y avait toujours des témoins attestant incontestablement des violentes altercations qu'il avait eu avec des élèves d'autres écoles de la ville, et même de la leur. Et pourtant, Haruna lui parlait sans craindre ses réactions, comme si elle n'avait pas peur de lui… Pourquoi était-elle-même venue lui parler pour commencer… ? « Ah Haruna-chan… Tu vas même parler à Uzumaki Naruto… Pourquoi ça ne pourrait pas être la même chose avec moi… ? »

Et ce regard doux et attentif qu'elle donnait à l'Uzumaki… Il commençait à devenir soucieux et jaloux à cette vue suspecte. Saruyama à côté observait l'échange avec autant de questions.

- C'est la première fois que je vois Sairenji parler à Uzumaki… prononça-t-il avec étonnement. « Tu crois qu'il se passe quelque chose entre eux ? »

Rito secoua vigoureusement la tête dans la négation à cette question. Absolument pas moyen que Haruna s'intéresse à ce Naruto ! Elle ne le connaissait qu'à peine, donc comment était-ce possible ? Elle n'avait fait que lui donner quelques notes ! Mais là encore… Pourquoi lui avait-elle donné des notes à lui spécialement ? C'était incompréhensible… Peut-être que Saruyama avait raison. Peut-être qu'il se passait quelque chose entre eux… Il allait devoir intensifier son jeu s'il voulait que Haruna soit sa petite amie.

« Mais comment… !? Je suis trop timide ! Bon sang je suis tellement pathétique… ! » Son cri intérieur correspondit à l'air dépité sur son visage, s'affalant sur son bureau sous le soupir de Saruyama.

Peut-être que cet Icha Icha Tactic pourrait s'avérer utile… Au moins pour lui donner des idées quand il séchait complètement.


- Hey Naruto, il vient ce bouillon ou quoi ?

- Ça arrive le vieux, ça arrive !

Naruto rouspéta quelque peu à l'impatience de son patron. Plusieurs heures étaient passées depuis la fin des cours et le soleil entamait la fin de sa course céleste, commençant à descendre vers l'horizon, laissant le ciel bleu et les nuages prendre des reflets roses et orangers. La journée était passée relativement vite, et aucun autre incident n'était survenu depuis sa rencontre avec Yuuki Mikan ce matin. Ainsi, comme chaque jour, Naruto avait patienté difficilement jusqu'à la fin des cours à seize heure et était sorti rapidement à la sonnerie. Et comme la plupart des jours de la semaine, il avait rejoint son lieu de travail.

Car Naruto travaillait, oui. Etait-ce si surprenant pour un garçon qui avait passé la plupart de sa vie à travailler comme un mercenaire et qui avait été professionnellement actif dès l'âge de douze ans ? Pas vraiment. Quand il était à Yokohama et qu'il avait emménagé à charge de l'état, Naruto avait vite senti le besoin de trouver un emploi et de devenir financièrement indépendant, comme il l'avait toujours été. Mais dans ce monde – ou dans la plupart des pays dits occidentaux – les mineurs n'étaient pas autorisés à travailler. Ça l'avait quelque peu ennuyé car il avait toujours été habitué à se gérer lui-même depuis son entrée dans le corps militaire de Konoha. C'était donc assez embarrassant de revenir à un état d'immaturité sociale et de dépendance après tout ce qu'il avait traversé. Cela avait donc été son objectif principal de trouver quelque chose qui pourrait au moins remplacer partiellement son poste de ninja en termes de revenus.

Dans la ville qui se considérait comme la capitale culturelle du rāmen au Japon, trouver un emploi à la fois amusant et accessible ne s'était pas avéré très compliqué… Car effectivement, Yokohama était de facto la capitale culturelle du rāmen. Si on omettait le fait qu'elle avait été la première ville au Japon à accueillir une échoppe de rāmen ainsi que son nombre hallucinant d'échoppe au kilomètre carré, la vérité était qu'un musée avait littéralement été construit à Yokohama, le « Shin Yokohama Rāmen Museum » et que la recette locale de rāmen, le Yokohama Ie-Kei Rāmen, faisait fureur. Pour le « rāmen-addict » qu'il était, Naruto remettait cet heureux hasard à son karma démesurément positif. Et après environ deux semaines de prospection, l'Uzumaki avait trouvé une échoppe intéressante qui lui rappelait assez bien Ichiraku Rāmen. Le cuisinier de l'échoppe, « le vieux Souji » comme il l'appelait, lui rappelait même Ichiraku Teuchi.

Le vieil homme avait été réticent à le prendre comme assistant. Son entreprise périssait et il n'avait pas l'argent pour rémunérer un employé en sachant qu'il peinait à arrondir ses fins de mois. Mais lui faire goûter le fameux « Naruto Spécial Deluxe » que Teuchi lui préparait souvent avait été largement suffisant pour le convaincre…

- Tu vas faire empirer ton arthrite l'ancêtre si tu continues à être aussi nerveux, lança alors Naruto en posant un récipient de bouillon devant son patron.

- Tu dis ça, tu dis ça, mais j'ai un restaurant à faire tourner moi, gaki ! rétorqua le vieux Souji. « Et les clients attendent. Tiens, apporte ça. »

Naruto s'exécuta et prenant deux bols de rāmen, il s'occupa de les amener aux quelques clients qui attendaient leurs commandes. Un sourire et quelques politesse, et Naruto observa deux clients manger leurs rāmens avec entrain. Le stand de Souji avait repris de la popularité depuis son arrivée, le bouche à oreille ayant fait son œuvre. Rien de bien surprenant puisque Naruto avait pu apprendre à faire des rāmens au côté du plus grand maître des nations élémentaires. Et il faisait depuis une soupe miso sans égale, ce que le vieux Souji avait su exploiter à bon escient lorsque Naruto était présent. Et donc, les soirs quand il était disponible, Naruto venait aider le vieux cuisinier à faire tourner son échoppe, moyennant un petit payement suffisamment intéressant pour continuer.

La soirée continua à avancer, jusqu'à ce que le soleil atteigne l'horizon et que sa lumière orange fasse luire les faces en verre des gratte-ciel du centre-ville. Naruto retira alors son tablier, jugeant qu'il était temps de partir. Il nettoya les quelques casseroles qui étaient devant lui et attacha le tablier à un porte-manteau qui tenait dans le coin de l'arrière du restaurant. Souji continuerait sans doute jusqu'à très tard dans la soirée, mais c'était son métier lui ne faisait ça que pour occuper son temps.

- A la prochaine gaki, lui lança amicalement son aîné tout en nettoyant quelques bols.

Naruto le salua d'un mouvement de main.

- À la prochaine, vieil homme. Ne te surmène pas, je ne voudrais pas te retrouver mort quand je repasserais !

- Mourir et te laisser la gestion de l'échoppe ? Tu peux toujours rêver gamin !

Naruto s'amusa de sa réponse en haussant les épaules de dérision. Comme s'il voulait récupérer l'échoppe ! Hors de question de rester coincé toute sa vie dans un seul endroit, même si c'était une échoppe de rāmens ! Il était un ninja, pas un civil ! Bien que ce n'était pas comme si quelqu'un le saurait. Il sortit ensuite de l'échoppe, s'enfonçant dans les rues plutôt calmes de Yokohama ouest et respirant l'air frais de la soirée. Il tourna à gauche, entrant rapidement dans une ruelle à l'abri des regards. Regardant d'un côté comme de l'autre pour s'assurer qu'il n'y avait personne, il releva la tête. La seconde suivante, il disparut dans un saut à grande vitesse, sautant dans des rebonds sur chacun des murs pour monter sur les toits des immeubles une vingtaine de mètres au-dessus.

La lumière du soleil lui sauta alors aux yeux et il put observer l'étendue urbaine du quartier. C'était pour ça qu'il aimait bien travailler le soir avec Souji. L'homme était amusant, et les couchés de soleil orangers quand il rentrait chez lui étaient beaux. Et ça le détendait de sauter de toits en toits sans être remarqués par les humains normaux. C'était l'un des rares moments où il pouvait utiliser ses pouvoirs de shinobis et prouver que son passé n'était pas une hallucination. Sautant haut dans les airs, en voltige des dizaines de mètres au-dessus du sol, il se sentit libre et fort. Le vent sifflait dans ses oreilles, ses vêtements virevoltaient dans la brise et ses cheveux se soulevaient. Il se sentait léger, et c'était tout ce dont il avait besoin pour oublier sa solitude et son isolement.

Il était un shinobi de Konoha, même loin de sa patrie, même piégé dans un univers qui n'était pas le sien. Et ça, il ne l'oublierait jamais. Sautant sur le rebord d'un immeuble, il passa par-dessus l'une des grandes avenues du quartier, non loin de son lycée qu'il aperçut au loin sous le coucher de soleil. Les immeubles du centre-ville laissèrent place à davantage de maison aux toits de tuiles, montrant à Naruto qu'il n'était plus très loin de chez lui. Là où une personne normale aurait pris plus de trente minutes pour se rendre de son stand de rāmens jusqu'à chez lui, il ne lui fallut que quelques minutes.

Jouant sur sa discrétion aérienne, Naruto atterrit agilement sur un poteau électrique qui se tenait en face du complexe d'appartements où il logeait. En équilibre sur une jambe, il se laissa tomber au sol sur le trottoir avant de rejoindre d'un air naturel son appartement, au dernier étage de l'immeuble. C'était toujours une partie de plaisir de passer inaperçu dans ce monde. Les gens étaient inattentifs au possible, même lorsqu'il sautait de toit en toit. D'accord, il était extrêmement rapide et il était difficile de l'apercevoir à l'œil nu, mais les civils de son monde arrivaient à le remarquer de ce qu'il se souvenait. Mais ce n'était pas plus mal. Au moins, il pouvait éviter les ennuis en se dissimulant efficacement… Excepté avec les Yakuzas et les motards du quartier qui arrivaient toujours à le trouver pour le défier par quelques étranges raisons.

Il ouvrit la porte de son appartement, donnant sur le couloir d'entrée. Il referma silencieusement derrière lui et lentement, il retira ses chaussures. C'était une chose qui, même s'il avait changé de monde, n'avait pas changé d'un iota. Dans ce monde ou dans l'autre, personne n'était là pour l'accueillir en rentrant à la maison.

Un peu déprimant. Mais bon.

Naruto marcha à travers le couloir d'entrée. Entrant dans son salon, il lança négligemment son sac dans un coin de la salle et retira son blazer, qu'il posa sur le bord du canapé. Allumant sa télévision au passage pour laisser s'afficher une édition quotidienne du journal télévisé, il se dirigea vers le frigidaire de sa cuisine, allant se chercher rapidement une canette de bière. Il revint s'enfoncer dans le canapé de la grande pièce, prenant sa télécommande de sa main libre, la tête à moitié dans les étoiles. Et comme à chaque fois lorsqu'il rentrait chez lui, il commença à zapper les chaines de télévision en pensant à autre chose, une bière à la main.

Konoha lui manquait. Alors, il était vrai que ce monde n'était pas trop mal. La technologie était vraiment géniale, les jeux-vidéos, les avions, le câble satellite, toutes ces expériences nouvelles participaient à rendre son existence un peu moins ennuyeuse, mais tout de même, Konoha lui manquait. Ses proches lui manquaient. Se battre lui manquait. Globalement, toute sa vie de ninja dans les nations élémentaires lui manquait et il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un pincement au cœur nostalgique au souvenir de son monde lorsqu'il était seul dans son appartement.

Les gens ici ne semblaient avoir aucune expérience du combat, ou de la guerre. Ici les gens vivaient dans la paix et l'opulence pour la plupart et les questions de l'avenir étaient de trouver un bon emploi et un bon conjoint pour vivre et fonder une famille. Tout ce que Naruto ne voulait pas. En tout cas pas maintenant. Il avait déjà pensé à ce genre de chose, mais la plupart du temps, ce qu'il avait voulu était de devenir un bon soldat, de devenir un élément fiable de Konoha, de devenir Hokage, et une fois ces objectifs accomplis enfin aurait-il pu réfléchir à faire autre chose de sa vie – s'il était encore vivant jusque-là. Aujourd'hui tout ceci n'avait plus de sens et avait été remplacé par ce monde étrange, et ses principaux objectifs s'en tenaient à trouver une solution de retour dans les nations élémentaires.

Ce n'était pas comme s'il pouvait commencer à tourner la page maintenant, à vivre ici, se faire des amis, à trouver une fille sympa comme n'importe qui le ferait, alors que loin d'ici, on attendait sans doute qu'il revienne.

Lorsqu'il tomba en zappant sur un film de guerre, toutes ses pensées préoccupées et nostalgiques sur Konoha filèrent dans un claquement de doigt.


Deux heures plus tard.

- Alors… Qu'est-ce que je vais me faire aujourd'hui…

A moitié marmonnant, Naruto était accroupi devant son réfrigérateur grand ouvert, observant son contenu varié. Des tasses de rāmens, et encore des tasses de rāmens, mais variées puisqu'il y en avait pour tous les goûts. Mais que devait-il choisir ? Il n'avait que l'embarras du choix, entre ceux au miso, au porc, au poulet, au bœuf, à la crevette, au crabe, au poisson, au calamar, ou encore des mixes de plusieurs goûts… C'était l'un de ses dilemmes quotidiens les plus compliqués à résoudre. Après plusieurs minutes d'hésitation et de réflexions intenses sur quel était le meilleur choix à adopter, Naruto se décida à prendre une tasse de chaque. Au moins comme ça, il résolvait le problème directement et sans avoir de regret après.

Acquiesçant fermement à son choix et arborant un petit sourire fier de lui, il plaça l'une des tasses de rāmens instantanés en plastique dans le four à micro-ondes. Son sourire laissa petit à petit place à une grimace lorsque la minuterie du four à micro-ondes commença et qu'il observa dans l'attente la tasse en plastique tourner devant lui. Il regarda le temps nécessaire… Trois minutes. Ah oui, il se rappelait à quel point il détestait attendre les trois minutes nécessaires pour que les tasses de rāmens soient chaudes. Depuis le temps que les rāmens et les micro-ondes existaient, on aurait pu penser qu'une personne aurait trouvé une façon de rendre les rāmens instantanés véritablement instantanés… Mais non. Foutues trois minutes. Foutue attente, foutues micro-ondes stupides ! Les gens ne pouvaient pas imaginer à quel point il se sentait con devant son four à attendre que les tasses soient prêtes.

Jusqu'à ce qu'enfin, la minuterie vienne à son terme dans une sonnerie aigue répétée. Il ouvrit la portière rapidement et sortit sans attendre le fruit tant mérité de sa patience, le remplaçant aussitôt par une autre boite de rāmens. Il déchira sans délicatesse le film plastique protégeant l'ouverture et piocha d'un coup de fourchette dans les nouilles fumantes. Il n'avait rien mangé depuis les rāmens de ce midi, alors il allait se faire un énième festin de rāmens en boite… Lorsque la seconde boite mise au four atteignit les trois minutes, la première était déjà terminée non pas qu'elles étaient très grandes pour commencer. Naruto répéta ainsi une dizaine de fois l'opération, consommant boite après boite sans modération, se remplissant littéralement la panse pour contrebalancer tous les efforts mentaux et l'ennui qui avait été accumulé depuis la matinée. Et enfin, quand il fut repu devant son four à micro-ondes, enfoncé dans sa chaise et soupirant de contentement, il put décemment dire qu'il se sentait parfaitement tranquille pour la première fois de la journée…

Même s'il faisait déjà nuit.

Voyant qu'il était déjà presque vingt-deux heures, Naruto décida d'aller se détendre dans un bain avant qu'il ne soit trop tard. Il se dirigea tranquillement vers sa salle de bain située de l'autre côté de l'appartement. Traversant le couloir, il alluma la lumière et vint devant la porte de la salle de bain. Elle était divisée en deux compartiments, comme la plupart des salles de bain au Japon. La première salle, assez petite, servait de salle de change. Un lavabo et une machine à laver se trouvaient d'un côté tandis qu'une grande armoire et un panier à linge se trouvait de l'autre. Se déshabillant complètement, Naruto pénétra dans la seconde salle, plus grande, où se trouvaient une grande baignoire et les douches. Sans se poser plus de question, le blond actionna le robinet, l'eau chaude commençant à remplir la baignoire.

S'asseyant plus loin dans la salle sur un petit tabouret, Naruto saisit un pommeau de douche et s'occupa distraitement de se laver en attendant que le bain soit prêt. Il rêvassa alors tout en faisant mousser le savon sur sa peau, le regard à moitié perdu dans le vide et l'esprit égaré dans des pensées vagabondes. Se laver ainsi le soir n'était pas à la hauteur des bains nocturnes dans les sources thermales de Konoha mais au moins avait-il un appartement confortable. Ses conditions globales de vie ici n'avaient rien à voir avec le studio miteux qu'il avait dans le quartier nord du village à l'époque. Son appartement actuel était presque dix fois plus grand! Mais en même temps, c'était assez facile pour lui de financer le loyer assez conséquent du logement, quand on constatait les rentrées d'argent subséquentes que Icha Icha Tactic lui prodiguait.

Naruto sourit d'amusement à cette pensée. « Ero-sennin… » Il n'y avait pas manqué. Parmi les objets qui lui restaient de Konoha figuraient des exemplaires de chacun des livres que Jiraiya avait écrit, la série Icha Icha comprise. Il les avait eu sur lui depuis des années mais ne les avait jamais vraiment lu malgré l'insistance de son maître. Les quelques mois qu'il avait passé au Japon avant d'intégrer Sainan High lui avaient suffis pour trouver un éditeur assez fiable, aussi avait-il fait publier Icha Icha Tactic, celui que Naruto trouvait le plus amusant. Icha Icha Tactic ayant un très grand succès, les gains que Naruto avait engrangés depuis étaient énormes. Pas aussi démesurés que la fortune totale de Jiraiya – la plupart de ses fonds ayant été accumulés grâce à sa carrière shinobi – mais largement suffisants pour payer le loyer de son appartement pendant plusieurs décennies.

Et le meilleur dans tout cela, c'était que le gouvernement Japonais ne semblait pas vraiment s'en soucier tant qu'il continuait à aller au lycée.

Il éteignit par la suite l'eau de la douche et du bain, le jugeant suffisamment rempli. Rangeant le pommeau, il s'enfonça dans l'eau chaude dans un souffle silencieux et ne tarda pas à fermer les yeux.

- Tu me verrais Ero-sennin, à profiter de l'argent de ton livre. Tu l'aurais verte, vieil avare sénile… souffla alors Naruto, penchant la tête en arrière dans un sourire, laissant les muscles de son corps se relâcher complètement.

Il écouta alors le silence, ses pensées s'évasant, sa journée lui revenant à l'esprit. Il s'en était passé des choses aujourd'hui, mine de rien. Entre la rencontre avec Yuuki Mikan, son agression, l'étrange action de Sairenji Haruna et les regards indiscrets de Momioka Risa, il était facile de dire que cela avait été la journée la plus bizarre depuis son entrée au lycée Sainan. Son lycée… Ah, si ses amis pouvaient le voir maintenant. Il imaginait déjà leurs rires hystériques. Lui aussi il aurait pu en rire s'il avait été spectateur de sa propre situation. Uzumaki Naruto, l'intrépide et imprévisible ninja de Konoha, le futur Hokage, le shinobi le plus impressionnant que cette terre ait connu… Il était beau aujourd'hui, à vivre une vie normale, à aller en cours tous les matins, à côtoyer des garçons et des filles en jupe à longueur de journée sans qu'une seule attaque ennemie ne se produise… Enfin, sauf les attaques de yakuzas.

Quelque part cette vie n'était pas trop mal. Différente certes oui mais c'était une drôle d'expérience que de vivre comme un adolescent normal pour une fois. Même s'il savait que ça ne pouvait pas durer. C'était amusant, mais la question du retour chez lui était omniprésente, même s'il n'avait aucune once d'idée du comment il pourrait bien retourner chez lui. Il était citoyen de Konoha, pas du Japon. Et cet état de fait lui rappelait constamment qu'il ne pouvait pas se complaire dans sa nouvelle vie, qu'il ne pouvait pas nouer de relations durables ou même avoir une petite-amie – même si les filles ici semblaient plus « accessibles » qu'à Konoha où le risque de se manger un uppercut était relativement élevé –, car trouver une façon de retourner dans son monde était la priorité. Et qu'à terme, tout ce qu'il aurait bâti ici l'aurait été pour rien.

- Avoir une petite amie… prononça-t-il rêveusement, se laissant dériver à des images d'une belle kunoichi aux cheveux roses. « Ce serait le pied… »

Il commençait à dériver, les joues rouges sous son imagination débordante et sous la vapeur d'eau lui montant à la tête. Il se mit alors à somnoler, posant sa tête contre le mur et prêtant de moins en moins attention à son environnement. Il ne remarqua ainsi absolument pas les quelques bulles remontant à la surface de l'eau devant lui. Il ne fit alors aucun doute que sa somnolence mit à bat ses sens, parce que la prochaine chose qu'il détecta dans la surprise fut un flash intense de lumière bleue dans l'eau de sa baignoire provoquant une ébullition sans pareille.

- Qu'est-ce que c'est !? Whoaaa- !

La seconde suivante, l'eau se souleva entre ses jambes dans une explosion, tel un véritable geyser, provoquant l'émission d'un lourd et opaque nuage de vapeur. La surprise fut telle pour Naruto et pour ses instincts de ninja érodés qu'il ne put qu'ériger une piètre défense en plaçant ses bras devant lui, dans l'espoir de contenir la menace ayant jailli de l'eau de son bain.

Mais malgré son mouvement désespéré, les mains de Naruto ne furent aucunement exposées à un quelconque type d'attaque. Il n'y eu aucune douleur ni déchirure à l'arme blanche, ni même de blessure à l'arme à feu. Les yeux plissés dans l'appréhension et les muscles sous tension, l'esprit de Naruto fut en alerte maximale en essayant d'identifier l'étrange toucher à la fois ferme et mou auquel ses mains furent confrontées. Jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux…

Et qu'il comprenne.

Il cligna plusieurs fois des yeux dans l'incrédulité, essayant de savoir s'il hallucinait, lorsqu'il comprit que ce qu'il était actuellement en train de tâtonner n'était autre qu'une imposante et incroyable paire de seins. Car ils étaient gros, et Naruto savait de quoi il parlait ! Peut-être pas aussi gros que ceux de Tsunade, mais d'une taille de poitrine avoisinante et tout aussi fermes malgré l'absence évidente de soutien-gorge… A moitié en transe, Naruto déplaça les pouces de ses mains le long de la peau soyeuse des deux seins, laissant apparaître devant ses yeux grands ouverts les mamelons qui se tenaient au centre. Cerclés de deux alvéoles roses, ils étaient clairs et apparents comme l'Uzumaki n'en avait jamais vu. Il n'avait pas même eu une telle précision sur son Oiroke no jutsu… D'instinct, mu par une curiosité irrésistible, il pressa les deux mamelons de ses pouces.

Le gémissement que la fille qui était apparue entre ses jambes poussa le ramena immédiatement à la réalité. Toujours muet, il leva le regard et sentit son souffle s'arrêter dans la stupéfaction devant la plus jolie fille qui lui fut permis de voir. Car apparue entre ses jambes se tenait une adolescente magnifique, aussi grotesque puisse être l'idée. Elle avait une très longue chevelure d'un rose splendide et de brillants yeux verts émeraude. Son visage en forme de cœur et ce qu'il put décemment appeler des yeux de biche étaient adorables, ceci sans oublier ce corps séduisant au possible. Il sentit la chaleur lui monter à la tête… Et le sang s'accumuler maladroitement à un endroit en particulier.

Etait-ce le karma ? Ou quelque chose ? Fallait-il seulement qu'il prenne un bain le soir et qu'il fantasme sur Sakura pour qu'une fille lui ressemblant outrageusement jaillisse de son bain comme dans n'importe quel manga ou anime ecchi cliché ? Une Sakura-chan disposant d'une énorme poitrine, d'une cambrure exotique, de hanches larges et de fesses bombées comme ça n'était pas censé exister, si c'était nécessaire de le préciser… Quand il se rendit compte qu'il était effectivement en train de peloter une fille nue dans son bain et qu'il avait une vue en haute définition de chaque courbe, Naruto fut victime d'un saignement de nez massif sous la surchauffe. Il lâcha prise et porta aussitôt ses mains à son nez, se maudissant d'être aussi faible que son pervers de maître – Bien qu'il n'arriva pas à détacher son regard de l'onctueuse silhouette…

Le plus surprenant dans tout cela fut qu'il ne reçut absolument aucun coup. La jeune fille, les bras levés dans un étirement, poussa un gémissement de bien-être et présenta un air ravi. « Evasion réussie ! » s'exclama-t-elle alors d'une voix aigüe. Elle eut un petit rire satisfait avant d'ouvrir les yeux et de poser le regard sur lui dans la curiosité. L'espace d'une seconde, Naruto sentit son échine se geler en dépit du fait qu'il baignait dans l'eau chaude.

- Bonjour !

Bien sûr.

Comme si c'était possible qu'une fille nue apparaisse de nulle part au milieu de son bain et lui dise gentiment « Bonjour ! » alors qu'il venait de lui peloter les seins sans véritable retenue… Ce genre de situation ne pouvait pas arriver. Même dans le monde shinobi ! Alors il devait être en train d'halluciner. Oui, ça devait être ça. Il avait dû prendre un coup de chaud ou la bière qu'il avait bu un peu plus tôt devait contenir plus d'alcool que prévu… Toutefois, lorsqu'il se pinça le bras très fort pour enrayer l'odieux genjutsu, rien ne se passa excepté la douleur subite du pincement… Il ne rêvait pas.

Il ouvrit la bouche pour parler mais rien ne sortit, alors il la referma, s'occupant de contenir son saignement de nez massif. Et il n'essayait même pas de penser au fait que la jeune fille aurait un spectacle unique si elle baissait un tant soit peu le regard…

- Coucou.

Ne finissez pas cette phrase.

- … Qui es-tu ? demanda-t-il avant de secouer la tête. « Non, ne réponds pas. Sortons déjà de l'eau, et ensuite tu m'expliqueras comment tu es apparue à poil dans mon bain… »

La belle adolescente pencha la tête sur le côté dans un questionnement innocent avant d'arborer un grand sourire et d'acquiescer. « D'accord ! » prononça-t-elle tout sourire, pas le moins du monde gênée par le fait d'être entièrement nue et à la disposition des yeux d'un garçon qui venait de la toucher quelques secondes avant. Une grosse goutte de sueur coula à l'arrière de la tête de Naruto.

S'était-il dit plus tôt que cette journée était la plus étrange journée qu'il avait vécue depuis son arrivée à Sainan High ? Il rectifiait ça illico ! C'était la journée la plus étrange depuis qu'il était arrivé dans ce monde… Que disait-il !

C'était la journée la plus étrange de toute sa vie.


Naruto réajusta son pantalon et son T-shirt du mieux qu'il put, s'étant habillé à la va vite. Sa serviette autour des épaules, il laissa ses cheveux sécher à l'air libre, ces derniers n'étant pas bien plus ébouriffés qu'à l'habitude. La situation était vraiment maladroite, mais le pire semblait être passé. En tout cas, il essaya de s'en convaincre tout en allant chercher du jus d'orange dans le réfrigérateur. Une fois deux verres versés, Naruto s'en retourna dans le couloir de son appartement et se dirigea vers sa chambre. Quand il croisa le regard curieux de l'étrange fille aux cheveux roses, il sut que le pire n'était pas encore arrivé.

L'étrangeté de la situation était bien trop louche pour ce monde et le karma avait de bien curieuses façons de se manifester. Ça ne l'empêcha pas de sourire à son invitée de fortune, sourire qu'elle lui rendit littéralement au centuple, ne rendant la situation que plus étrange. Car elle se tenait là, assise au bord de son lit, dans sa chambre, en ne portant que la serviette qu'il lui avait trouvé, et le tout sans témoigner une seule once de gêne ou de pudeur. C'était vraiment à croire qu'elle ne voyait rien de mal à ce qu'il reluque ses formes plus que généreuses, formes généreuses qui d'ailleurs n'étaient qu'à peine contenues par sa serviette.

- Tiens, prononça-t-il en tendant à la jeune fille un des deux verres de jus d'orange qu'il avait servi. « C'est pour toi. »

- Merci ! s'exclama-t-elle gaiement avant de commencer à boire. « C'est très bon ! Qu'est-ce que c'est ? »

D'accord. Est-ce que cette fille venait vraiment de lui demander le nom de ce qu'elle buvait ? Naruto plissa l'œil droit dans l'incrédulité, l'observant attentivement mais cette fois sans aucune arrière-pensée. Qui était cette fille ?

- C'est du jus d'orange… répondit Naruto, pas sûr de savoir quoi dire. « Tu n'en as jamais bu… ? »

- Non ! prononça joyeusement la jeune fille. « Ça n'existe pas sur ma planète ! »

« Sur sa planète. » Attendez. « … Sur sa quoi ? »

Bouche bée, Naruto fut encore plus dubitatif à cette réponse, et ses interrogations plus importantes encore lui passèrent même l'envie de boire son verre. « Je peux en avoir d'autre ? » demanda-t-elle innocemment, comme si tout était normal et qu'elle ne venait pas de révéler qu'elle n'était pas terrienne. Muet, Naruto lui tendit simplement son verre, qu'elle accepta dans un remerciement et qu'elle se mit à boire avec énergie. Naruto sentait qu'il avait raison. Le pire était à venir et il avait comme l'impression qu'il n'allait pas forcément apprécier la suite.

- Ok, ça suffit, s'exclama-t-il vivement en croisant les bras. « Qui es-tu exactement ? Et comment es-tu apparue dans mon bain comme par magie ? »

La jeune fille le regarda sans cesser de sourire, avant de répondre sans méfiance.

- Moi ? Je suis Lala ! Et je viens de la planète Deviluke !

- Lala… ? dit-il songeur sous son hochement de tête joyeux. « Planète Deviluke ? Donc tu es une extra-terrestre ? »

- Oui !

Naruto ne trouva rien à répondre à l'affirmation de la jeune fille répondant au nom de Lala. Lala… Quel nom bizarre. Un nom bizarre, pour une fille bizarre. Naruto mit sa main à son menton et réfléchit alors, se demandant s'il devait croire ce que Lala disait. Parce que c'était quelque chose de difficile à avaler. Il ne suffisait pas d'apparaître dans le bain d'un garçon par magie pour lui faire croire qu'on venait d'une autre planète… Enfin si ce garçon était normal. Naruto soupira de dépit. Que pensait-il ? Comment ne pouvait-il pas croire ce que cette Lala affirmait lorsque lui-même venait d'une autre dimension s'il en croyait le jargon scientifique et des explications de geek comme la théorie des cordes…

- Tu ne me crois pas ? questionna Lala avec amusement en remarquant l'air sceptique de Naruto. « Regarde ça alors ! »

Naruto allait lui demander ce qu'elle voulait dire avant d'écarquiller les yeux en la voyant se retourner. Lala remonta sa serviette dans son dos et se pencha en avant, offrant sans restriction une vue totale sur ses fesses nues. Figé sur place, plus rien ne sortant de sa bouche – pas même un souffle – Naruto contempla la – sainte – vue du postérieur de son invitée aux cheveux roses, toutes ses pensées se bloquant. Qui avait parlé de haute définition déjà… ? Tsunade et Sakura allaient avoir sa peau si par malheur elles apprenaient ce qui se passait maintenant. Il allait mourir.

Mais alors quelque chose de spécial apparu, troublant cette vue parfaite. Se mouvant sous la serviette, une queue sortit alors, Lala remontant davantage sa serviette pour laisser apparaître la moitié inférieure de son dos. Naruto put ainsi observer avec étonnement la queue de Lala. Elle était plutôt longue, un peu plus d'un mètre, et était entièrement noire. La pointe de sa queue était une excroissance rappelant clairement la forme d'un as de pique, et s'il en croyait le nom de sa supposée planète, alors il était clair que cela avait avoir avec les démons. Mais pour être tout à fait honnête avec lui-même, ce n'était pas cette queue Devilukienne qui tentait le diable en ce moment…

- Ceci dit, ce n'est pas parce que j'ai une queue que je peux me transformer les nuits de pleine lune ! continua-t-elle vivement.

Toute allusion à un manga existant était évidemment non avenue.

Naruto déglutit, ne sachant pas s'il fallait lui dire de cacher à nouveau ses fesses sous sa serviette ou laisser la rougeur sur ses joues parler pour lui. Parce qu'il n'allait pas se plaindre de la vue de lui-même si elle ne trouvait rien à y redire… Oui, Tsunade et Sakura allaient le tuer. Le tuer, le découper en petits morceaux, le mâcher, le recracher, le soigner et le tuer à nouveau juste après. Mais avec les images désormais imprimées dans son cerveau… Il pouvait mourir heureux, pour sûr. Quoi qu'il en fût, Lala décida d'écourter son dilemme en recachant sa nudité d'elle-même sans poser de question mais avec une nonchalance et un naturel qui firent très bien comprendre à Naruto que lui présenter ses fesses et se pencher en avant ne l'avait pas interpellé le moins du monde.

Essayant de calmer les effets de son corps bouleversé, Naruto regarda vaguement sur le côté en se grattant la joue.

- D-Donc, tu viens d'une autre planète… commença-t-il en regardant Lala dans les yeux. « Ça n'explique toujours pas comment tu t'es téléportée dans ma baignoire… »

Assurément, ce n'était pas aussi simple. Un extraterrestre, même aussi mignon que Lala, ne pouvait pas disposer de ce genre de pouvoir. Ou alors il ne lui restait plus qu'à manger son bandeau frontal.

- Ah ça ! s'exclama Lala avec intérêt avant de lever son poignet et de présenter à Naruto un étrange bracelet. « C'est parce que j'ai utilisé ceci ! »

Naruto prêta attention à l'objet, cherchant à comprendre ce qu'il pouvait bien avoir de spécial. Ironiquement, la seule chose de spéciale sur ce bracelet était son étrange conception en métal rappelant la forme d'un lapin. Sa partie principale indiquait toutefois clairement que c'était un gadget… en quelque sorte.

- C'est Pyon-Pyon Warp-kun !

Naruto présenta un regard sceptique. « Pyon-Pyon quoi… ? »

- C'est moi qui l'aie fabriqué ! Je ne peux pas vraiment choisir ma destination ou transporter de la matière qui n'est pas organique, mais il n'empêche que Pyon-Pyon Warp-kun peut courber la réalité sur une courte distance !

Ah oui. Evidemment. Elle venait de l'espace, donc elle possédait une technologie hors du commun qui lui permettait de se téléporter n'importe où, qu'elle contenait dans un bracelet et qui ridiculisait le plus performant des avions supersoniques américains. Comme dans la majorité de tous ces films d'invasion extraterrestre où l'espèce humaine était réduite à néant par des races de petits hommes verts et autres espèces humanoïdes hideuses. Naruto était sûr que c'était des hommes verts dans ces films, et non pas des filles aux gros seins qui inventaient des bracelets pouvant téléporter dans des baignoires.

- Et pourquoi est-ce que tu t'es téléportée dans ma baignoire exactement ?

- Je ne sais pas, répondit Lala en mettant son doigt à sa bouche dans la réflexion. « Je suppose que c'est parce que j'ai utilisé Pyon-Pyon Warp-kun dans la salle de bain de mon vaisseau spatial. La courbure a dû m'envoyer dans la tienne. »

- Je vois…

Effectivement, il s'agissait bien du karma. Elle avait utilisé son gadget depuis son vaisseau spatial en orbite, et il avait fallu que sur plusieurs milliards de salle de bains que comptait la Terre, elle apparaisse dans la sienne au moment où il prenait son bain. Il avait parlé du karma ? Il se corrigeait, ce n'était pas son karma. C'était la loi de Murphy. De toute façon il s'agissait toujours de cette foutue loi quand ça concernait les filles. Une fille était apparue dans sa baignoire complètement nue ? Loi de Murphy. C'était trop beau pour être vrai, alors il savait que quelque chose allait mal se passer. Ça se passait toujours mal. Toujours. Il l'avait compris après avoir embrassé plusieurs dizaines de fois les poings de Sakura.

- Donc, tu t'es téléportée sur la Terre, sans vraiment savoir où tu apparaitrais et sans aucun vêtement. Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

Pour la première fois depuis leur rencontre, le sourire de Lala s'effaça, laissant place à une expression neutre, presque soucieuse. Naruto sut aussitôt qu'il avait posé la bonne question – ou la mauvaise.

- C'est parce que je suis poursuivie, révéla-t-elle calmement alors que fixant le vide, son regard s'évasa. « Je pensais que je serais bien cachée sur Terre mais mes poursuivants ont réussi à me rattraper. J'étais sur le point d'être capturée, et si je n'avais pas eu Pyon-Pyon Warp-kun à ce moment-là… »

Voilà.

Il l'avait dit ! C'était la loi de Murphy. Une fille nue dans son bain ? Pff ! Une armée d'extraterrestre prête à exterminer l'espèce humaine, voilà ce que c'était ! Bon sang, et il fallait qu'il soit le seul à assumer ce genre de chose. Il en avait marre de toujours être le seul à jouer les héros et sauver les princesses contre des tyrans assoiffés de sang.

… Qui espérait-il convaincre ? Comme s'il pouvait ne pas aimer sauver les princesses en détresse. Il était le ninja le plus impressionnant existant, et sauver les filles en détresse, c'était son métier, même quand il n'avait rien demandé.

- LALA-SAMA !

Le cri retentissant à l'extérieur interpella les deux adolescents, leur faisant tourner la tête vers la fenêtre entrouverte. Naruto dut cette fois-ci se forcer pour ne pas attaquer à l'instinct lorsqu'une étrange et petite créature de forme humanoïde entra à toute vitesse dans la chambre et se rua sur Lala. Elle avait une tête ronde, des yeux en forme de tourbillon ainsi qu'une paire d'ailes évoquant des ailes de chauve-souris dans le dos.

- Peke ! lança Lala d'un air soudainement ravi, reconnaissant la petite créature.

- Lala-sama ! s'écria à nouveau la petite créature en s'enfonçant dans les bras grands ouverts de Lala et commençant même à geindre. « Dieu merci il ne vous est rien arrivé ! J'étais si inquiet ! »

- Oh Peke ! Tu as réussi à t'échapper toi aussi !

- C'est sur un coup de chance Lala-sama, répondit le dénommé Peke sur un ton dorénavant plus contenu. « Je n'aurais pas pu leur échapper si nous n'étions pas entrés dans l'atmosphère terrestre. »

Naruto observa l'interaction entre les deux extraterrestres d'un regard désabusé. Sa chambre venait-elle vraiment de devenir une halte pour réfugiés intergalactiques ?

- Lala-sama, qui est cet humain grotesque ?

La question de Peke ne manqua certainement pas de faire tiquer la tempe gauche de Naruto. « Humain grotesque… ? Tu es en train de squatter ma chambre, teme… ! » Humain grotesque… Il était le seul et unique ninja existant sur Terre de ce qu'il en savait, ce qui faisait de lui l'humain le plus impressionnant de la Terre. Ce n'était pas rien !

- Il vit ici, informa Lala à son petit partenaire avant de se tourner vers Naruto et de reprendre sur un ton plus doux. « D'ailleurs, je ne sais même pas comment tu t'appelles… »

Maintenant que Naruto y pensait, c'était vrai qu'il n'avait pas donné son nom à Lala. Passant une main dans ses cheveux, il sourit à sa belle invitée dans une légère excuse.

- Je m'appelle Naruto, Uzumaki Naruto.

Acquiesçant et satisfaite de savoir comment il s'appelait, Lala saisit Peke et le lui montra.

- Voici Peke ! C'est un robot costumier que j'ai créé !

- Enchanté, prononça le petit Peke dans un revirement complet de considération à son égard.

Naruto haussa un sourcil, s'interrogeant sur la nature du robot. Il s'apprêtait à enquêter lorsque sans crier gare, Lala laisser tomber sa serviette et lui présenta à nouveau son corps nu. Sans surprise, le sang monta aux joues de Naruto comme il put à nouveau profiter de la vue absolument unique. Il ne pensa même pas à questionner sa belle invitée sur le pourquoi elle s'était dénudée, se contentant de l'observer se retourner vers Peke qui flottait autour d'elle. Il fut un instant captivé par la queue noire de Lala qui gigotait de droite à gauche tout comme la queue d'un chat.

- Ok Peke, tu sais ce que tu dois faire ! s'exclama Peke, ce dernier répondant dans un « Hai ! » distinct et docile.

La seconde suivante, sous les yeux étonnés de Naruto qui n'attendit pas pour les protéger de sa main, la salle disparut dans un flash intense de lumière, engloutissant Lala et Peke. Lorsqu'il put de nouveau ouvrir les yeux, ce qu'il vit le laissa pantois et déglutissant. « Tadaa ! » Lala était désormais habillée, Peke en tant que petit robot ayant laissé place à un ensemble de vêtements. Si l'on pouvait appeler cela des vêtements. Car Lala portait ce qu'il pouvait raisonnablement appeler une tenue en forme de Peke, le petit robot s'étant allongé et ayant épousé en tant que justaucorps la silhouette voluptueuse de Lala. Et l'ensemble ressemblait plus à une combinaison de cosplay que l'on pouvait apercevoir dans des évènements d'inspiration steampunk qu'à une tenue normale. Mais ça lui allait plutôt bien, si on omettait la bizarrerie.

Et le chapeau en forme de Peke avec les ailes de chauve-souris donnait à Lala ce côté incroyablement mignon.

- Est-ce trop serré Lala-sama ? enquit docilement Peke, sa voix émettant depuis le chapeau.

- C'est parfait, répondit Lala aimablement en passant ses mains sur son corps avec délicatesse. Elle regarda ensuite Naruto et lui fit un grand sourire. « Je suis contente que Peke m'ait retrouvée. Sans lui, je n'ai rien à mettre. Alors, de quoi j'ai l'air Naruto ? »

Naruto l'observa, essayant de ne pas trop montrer qu'il aimait un peu trop la regarder.

- Tu es jolie, l'informa-t-il avec énergie. « Ça te va bien ! » rajouta-t-il ensuite dans un clin d'œil encourageant.

Surprise par sa réplique et la sincérité dans sa voix, Lala plaça une main sur sa joue en rougissant légèrement. « M-Merci… » souffla-t-elle doucement avant de se reprendre et de placer ses mains à ses hanches. « Bien ! » Naruto ne nota même pas le rebond de sa poitrine lorsqu'elle sautilla d'enthousiasme, prête à sa future vie sur Terre. « Que comptez-vous faire sur Terre Lala-sama ? Avez-vous des plans pour l'avenir ? » La question de Peke correspondit également à celle de Naruto. Non pas que la jeune fille et sa présence exotique le dérangeait, mais il préférait savoir ce qu'il en retournait véritablement, si elle comptait rester dans son appartement indéfiniment, s'ils risquaient une attaque, et mieux encore, si l'espèce humaine n'était pas menacée d'invasion galactique massive.

- Si tu veux tout savoir, j'ai une petite idée… s'exprima Lala coquettement.

L'air malin sur son visage démontra clairement qu'elle avait bien un projet concret en tête, mais Naruto ne savait pas si c'était rassurant ou non. Quelque chose chez Lala lui disait que non. Cette fille semblait pire que lui dans le domaine des projets saugrenus, et il y avait du niveau, parce qu'il était le seul ninja qui avait réussi à peinturlurer le monument des Hokage en plein jour et sous le nez de toutes les forces de défense de Konoha. Il espérait juste que ce qu'elle préparait ne le concerne en rien, même de loin. Hélas, Lala n'eut même pas le temps de mettre en pratique ce qu'elle préparait ni Naruto de souffler de répit lorsqu'un appel d'air s'engouffra avec force dans la salle, et qu'encore plus rapidement que Peke, deux hommes apparaissent dans la salle.

Naruto se tendit, imperceptiblement prêt à adopter une posture de combat devant les deux intrus. Apparus littéralement en coup de vent, presque aussi rapidement que des shinobis, ils encerclèrent Lala de leur présence menaçante, sous le regard choqué de cette dernière et le regard méfiant de Naruto. L'Uzumaki comprit aussitôt à leur aura qu'il s'agissait là des fameux poursuivants qu'elle avait mentionné plus tôt. Les deux nouveaux intrus se redressèrent, intimidant de leurs statures leur cible interloquée. Dépassant les un mètre quatre-vingt, ils ressemblaient tous deux à des vigiles louches, portant le costard-cravate noir et des lunettes de soleil opaques. Comme ce film, Men in Black, que Naruto avait récemment vu à la télévision…

Le premier, le plus mince, avait les cheveux blonds, coiffés sous laque, tirés en arrière et portait également un petit bouc. Une grande cicatrice passait par son œil gauche, s'étendant de son front jusqu'à sa mâchoire, ne le rendant pas plus sympathique à première vue. Le second, de stature plus large, était quant à lui brun. Il avait un gros nez qui tendait à s'épater et sa mâchoire était carrée à la manière de sa physionomie, empirant l'expression peu souriante de son visage. Le plus surprenant et perturbant fut cependant les deux longues queues noires qui sortaient de leurs dos et qui les identifièrent également comme des habitants de la planète Deviluke. La seule différence avec la queue de Lala résidait dans le fait qu'à la place d'arborer à la pointe un as de pique, elles arboraient de simples triangles.

Si Naruto ne sut pas vraiment réagir à leur apparition, Lala fut figée dans une mauvaise surprise, les observant avec frustration et défi.

- Peke… Ne t'avais-je pas dis d'être prudent avec nos poursuivants ? Qu'il ne fallait pas que tu sois suivi… ?

- Si Lala-sama… répondit Peke d'un ton embarrassé.

Lala se mordit les lèvres, encore plus frustrée qu'avant à la réponse de son robot. Elle poussa alors un grognement excédé en fermant les yeux, avant de simplement fustiger son énervement à Peke. « Robot stupide ! Tout ça n'aura servi à rien à cause de toi ! » Si ces poursuivants ne paraissaient pas si sombres et menaçants, Naruto aurait presque put rire à la petite colère de Lala. Parce qu'elle n'était pas vraiment effrayante. Mignonne oui. Effrayante… Non.

- Bon, ça suffit, tonna son détracteur blond amèrement, en grimaçant. « Nous avons assez attendu. »

Lala recula en entendant sa voix, fronçant les sourcils. Les yeux en tourbillon de Peke sur le chapeau de Lala semblèrent également présenter un certain souci.

- Lala-sama, utilisez votre bracelet encore une fois, vous avez encore une chance de les semer.

- Peux pas, se contenta de répondre la jolie Devilukienne. « Il faut attendre un jour pour qu'il se recharge. »

Les deux hommes en noir grognèrent en observant leur cible, s'impatientant en la voyant discuter avec son robot, aussi n'attendirent-il pas qu'elle finisse. Le blond s'avança d'un grand pas. « Allez ! On n'a pas toute la journée ! Venez ! » ordonna-t-il en lui saisissant brusquement le poignet et en la tirant. La réaction de Lala fut évidente. « Laissez-moi ! NON ! LAISSEZ-MOI ! » Si elle ne bougea pas pendant les premières secondes, elle se mit à se débattre au moment où elle cria. Pris au dépourvu par son énergie soudaine, l'homme manqua de la lâcher mais redoubla de force pour la maintenir, la prenant dans une clé de bras pour l'empêcher de bouger. Son acolyte vint aussitôt en renfort en voyant Lala mordre le bras de son agresseur et lui asséner des coups de pieds dans les chevilles.

Naruto avait du mal à croire que cette scène se déroulait dans sa chambre, juste devant lui. Le sort avait vraiment de drôle de façon de lui rappeler qui il était vraiment, entre les attaques inexplicables de yakuzas revanchards et… et ça. Ces deux armoires à glace ne pensaient quand même pas s'en tirer comme ça ? A enlever une jeune fille devant lui sans qu'il ne fasse rien pour les arrêter ? Ils devaient penser qu'étant un humain il ne poserait absolument problème et les laisserait faire ce qu'ils voulaient pour ne pas être ennuyé par la suite. Naruto serra les poings, son égo piqué à vif qu'on enlève quelqu'un chez lui et qu'on l'ignore par la même occasion. Il allait leur montrer à ces deux fous ce qu'ils venaient de provoquer sans le savoir.

La seconde suivante, le vigile Devilukien blond fut expédié dans le mur, s'écrasant et traversant la structure dans un fracas de débris, une empreinte de chaussure sur le côté du visage. Son coéquipier n'eut même pas le temps de réagir, Naruto apparaissant devant lui plus rapidement qu'il ne put le calculer et tenant un orbe de chakra bleu dans les mains. « RASENGAN ! » Sans plus de cérémonie, Naruto enfonça sa technique signature dans le ventre du second Devilukien, qui dans un cri partit traverser plusieurs séries de mur de son appartement, sous les regards choqués de Lala et Peke. Naruto fit mine de se dépoussiérer les mains, tout à coup très satisfait de lui, et ravi comme tout d'avoir enfin eu l'occasion d'utiliser ses techniques au combat. Ça faisait longtemps !

- Sugoi… !

Naruto se retourna vers son invitée et put ainsi constater les étoiles brillant littéralement dans ses yeux. Là encore, il se retint de rire d'orgueil en voyant une telle admiration.

- C'était tellement cool ! s'esclaffa Lala en sautillant avec excitation. « La façon dont tu les as dégommé ! C'était un grand Shblam ! Et puis il a volé et ensuite tu as crié et Pshiuuuuu ! »

Naruto ricana à son énergie presque enfantine et à la façon dont elle fit de grands gestes des mains pour illustrer ses paroles. Il rangea dans un coin de son esprit qu'il venait de se créer des ennuis, préférant se soucier de son penchant pour les situations héroïques et la sécurité de la jeune fille. Son bon sens lui disait que c'était la bonne chose à faire… Non pas qu'il n'aurait rien fait, même si ça avait été la mauvaise chose à faire. Uzumaki Naruto n'était pas du genre à laisser une personne en détresse se faire agresser impunément. Surtout quand c'était une fille inhumainement sexy.

- Je suis cool comme ça, se vanta-t-il en croisant les bras et en acquiesçant à ses propres mots. « Botter le cul des mecs lourds, c'est ma vocation. »

- Sugoi… murmura Lala encore plus admirative.

Il n'aurait jamais pensé que Lala prenne au sérieux ses répliques faites uniquement pour se vanter, et qui d'ailleurs lui aurait valu un poing de Sakura, histoire de le faire redescendre sur Terre. Il n'allait pas s'en plaindre ceci dit. Un bruit attira aussitôt son attention, et il put voir à travers leurs rangées de trous respectives les deux agresseurs de Lala se relever difficilement, l'un plus désarçonné que l'autre. « Ils sont résistants… ! » pensa Naruto avec agacement, même s'il n'était pas vraiment surpris. Des ninjas bien formés pouvaient résister à ses coups ou au Rasengan, surtout qu'il était loin d'y avoir mis toute sa force.

Sans réfléchir, il saisit Lala et la souleva, la portant en berceau. Il courut ensuite vers la fenêtre et canalisant le chakra dans ses pieds, sauta à l'extérieur. Sous le souffle excité de Lala, il atterrit sur le toit d'une maison du quartier une vingtaine de mètres plus loin, et commença une course sur les hauteurs, mettant à profit ses compétences et son agilité de ninja pour s'éloigner le plus rapidement possible de chez lui. Trente secondes après, il ne voyait déjà plus son immeuble, s'enfonçant dans la zone résidentielle de Yokohama ouest. Une main sur son chapeau pour retenir Peke de s'envoler sous la vitesse, Lala observa Naruto avec curiosité maintenant qu'il était si près.

- Je n'avais pas remarqué tes marques de moustaches, dit-elle en y portant ses doigts, avant de sourire. « C'est mignon ! »

Naruto ne répondit pas, même si l'envie l'en démangea. Ces marques sur ses joues le faisaient systématiquement passer pour un imbécile, alors il préférait qu'on ne les mentionne pas ni ne les touche. Mais ce n'était pas le moment, étant donné qu'il avait à ses trousses deux Devilukiens certainement en rogne au moment même. Trop concentré dans sa course aérienne et dans ses sauts boostés par le chakra à la plante de ses pieds, il ne remarqua pas une jeune fille en contrebas qui le remarqua dans la surprise alors qu'elle promenait son chien. Sachant qu'il finirait par être rattrapé s'il était trop visible, Naruto bifurqua sur la gauche et descendit agilement dans la rue, posant pied sans bruit sur le trottoir et longeant les murs. Dans ses bras, Lala s'occupa de regarder autour d'elle, visiblement peu inquiète d'être poursuivie.

Malgré sa course, Naruto sut quand il fut rattrapé lorsqu'un camion vola par-dessus sa tête et vint s'écraser une dizaine de mètre plus loin, lui barrant la route. S'arrêtant dans un dérapage adroit, il se retourna, apercevant alors les deux hommes de Deviluke atterrirent en face de lui dans des airs à la fois harassés et professionnels. Inutile de fuir indéfiniment. Il s'était juste éloigné avec Lala loin de chez lui pour que ces deux types le suivent et s'éloignent également de son appartement. A l'instant même où il les avait vu se relever, il savait que le combat serait inévitable. Et ce n'était pas plus mal lorsqu'il sentait son sang bouillir d'excitation.

- Retire-toi, humain ! ordonna le balafré sèchement. « N'interfère pas ! »

Naruto ne bougea pas, laissant simplement Lala poser pied à terre et reculer derrière lui. L'ordre du Devilukien n'était pas très convainquant de toute façon. Et il avait envie de se battre, alors laisser passer la seule et unique opportunité de se mesurer à de bons adversaires n'était pas dans ses dispositions.

- Ne nous oblige pas à utiliser la force ! reprit le second homme, le brun aux cheveux courts plaqués en avant. « Si tu ne recules pas nous n'aurons aucun scrupule, humain ou pas ! »

- Ce que vous dites ne m'intéresse pas ! rétorqua Naruto avec défi et en souriant avec arrogance. « Ramenez-vous bande de larves. Je vais vous montrer ce qu'un humain peut faire ! »

- Nous t'aurons prévenu.

- Ils disent tous ça, rétorqua Naruto sans perdre le sourire. « Avant que je leur botte le cul ! »

Insultés par le sous-entendu de l'Uzumaki, les deux Devilukiens grimacèrent. Ils s'élancèrent sans attendre, fermement décidés à accomplir ce qu'ils étaient venus faire sur Terre et à faire taire cet humain humiliant qui osait leur barrer la route. Fier d'avoir touché leur orgueil et de les voir se ruer au combat, Naruto composa le mudra du tigre, une série de sceau s'illuminant sur sa peau. La seconde suivante, dans un nuage de fumée, ses vêtements pour traîner furent remplacés par une véritable tenue de combat. Le pantalon noir serrant ses jambes, les chevilles bandées et les sandales de ninjas aux pieds apparaissant lui rappelèrent la sensation d'être équipé pour une mission. Cette sensation fut accentuée lorsqu'un lourd pull de laine synthétique apparut sur son torse et qu'un gilet de combat de Chūnin de Konoha surgisse par-dessus, l'enserrant telle une armure.

Paradoxalement à son équipement de combat, il sentit une sensation de liberté et de légèreté démontrant que la série de sceau qui avait été activée contenait également des sceaux de poids d'entraînement. Il se sentit presque pousser des ailes en sentant le poids latent que ses sceaux avaient émis se libérer d'un coup. S'élançant à son tour, il plaignit d'avance ses deux adversaires… ou pas. Surpris par son changement d'apparence soudain, les deux Devilukiens vinrent à son contact sans attendre pour libérer leurs coups et en finir une fois pour toute. Jamais, au grand jamais, s'étaient-ils attendus à ce que Naruto esquive et bloque leurs nombreuses tentatives pour le frapper. Serrant les dents dans l'agacement, ils redoublèrent ainsi d'effort, leurs corps devenant de plus en plus vifs et accentués.

Naruto, partagé entre concentration et excitation, se laissa porter par l'adrénaline. La faille que les deux vigiles présentèrent alors fut trop tentante pour ne rien en faire, aussi se baissa-t-il dans une esquive lorsqu'ils assenèrent respectivement un balayement du pied et un crochet du droit. Naruto vint saisirent avec fermeté leurs membres flottants, les enserrant et les déséquilibrant dans la surprise. Profitant de son coup de théâtre, Naruto tourna sur lui-même et les envoya d'une force insoupçonnée chacun d'un côté de la rue.

- Kage Bunshin no jutsu ! s'exclama Naruto, formant avec ses mains le signe de la chèvre à sa manière.

Un clone d'ombre apparut à sa droite, provoquant la stupéfaction des trois Devilukiens l'entourant. « Whoaaaa ! » lança Lala en fixant l'incroyable combat qui se déroulait devant ses yeux et l'enchaînement unique de techniques martiales. « Il y a deux Naruto ! » Naruto sourit en entendant la jeune fille et partagea un regard avec son clone. Simultanément, lui et sa copie fusèrent à droite et à gauche, attaquant les deux Devilukiens encore perturbés par le revirement de situation inédit. Le plus imposant se redressa et se jeta de rage sur son adversaire improvisé, dressant son poing et essayant d'atteindre sa tête. Le Kage Bunshin se servit du manque de retenue de son adversaire et fit un pas agile sur le côté, frappant ses chevilles et lui faisant perdre prise. Sa jambe s'imbiba de chakra juste avant qu'il n'assène un coup dévastateur au grand garde, qui roula violemment dans un cri au milieu de la rue.

- SMUTTS ! hurla son coéquipier blond en apercevant l'attaque dévastatrice.

- Trop lent ! lança Naruto, brisant la garde de son adversaire dès lors qu'il fut déconcentré. « RASENGAN ! »

- Qu'est-ce qu- AAAAH !

Ayant écarté le bras du Devilukien balafré d'un revers de la main gauche, Naruto forma instantanément un Rasengan dans sa main droite qu'il enfonça dans le ventre de l'homme. Ce dernier fusa en tourbillonnant, formant un profond sillon sur son passage et hurlant de douleur. Le clone de Naruto, qui se trouvait sur son passage, termina de l'achever en lui assénant un véritable coup de pied Mawashi, l'envoyant au même endroit que son coéquipier abattu. Les deux hommes tremblants n'arrivèrent pas à se relever et le silence revint dans la rue.

En réalité… pas tout à fait.

- SUGOI ! Tu es trop cool Naruto !

Lala était toujours là et sautait littéralement sur place avec amusement. Souriant et satisfait, Naruto s'approcha d'elle, sa tenue shinobi disparaissant dans un nuage de fumée, laissant de nouveau place à ses vêtements civils d'origine. Il ne remercierait jamais assez Jiraiya de lui avoir enseigné les bases du Fuuinjutsu. Néanmoins, il s'attendait à plus de la part de ses deux adversaires. Les deux n'avaient pas réussi à calculer son potentiel et l'avaient clairement sous-estimé par qu'il était humain. Et il leur avait fait regretter.

- M-Maul… ! Maul, répond moi ! Est-ce que ça va ?!

Le grand brun, Smutts s'il avait bien entendu, s'était légèrement redressé malgré ses blessures et s'occupait à secouer son équipier balafré, Maul. Ce dernier émit un gémissement de douleur en guise de réponse, montrant qu'il l'entendait mais qu'il était trop sonné et mal en point pour dire quelque chose de plus compréhensible. Pris de panique, Smutts le souleva et passa son bras droit par-dessus ses épaules, l'aidant à se relever. Maul cracha une boule de sang, avant de prendre un bon souffle, montrant que c'était ce qui l'avait gêné juste avant. Naruto se tourna vers eux, les deux Devilukiens l'observant avec rage et incompréhension.

- C-Ce n'est pas terminé humain ! On va revenir ! Et tu vas le regretter !

- Je vous attends ! lança Naruto en croisant les bras.

Peut-être que la prochaine fois, ils le prendraient au sérieux et lui donneraient un vrai combat. Les deux quittèrent aussitôt la zone en sautant de toit en toit, sans doute pour aller rejoindre leur vaisseau posé à proximité. Naruto les regarda partir, avant de tourner son attention vers Lala qui observait également leur fuite. Quand ils disparurent au loin, elle se tourna vers lui à son tour. Puis lui adressa un sourire radieux, brillant comme un soleil malgré l'obscurité.

- Merci Naruto, dit-elle. « Sans toi, ils auraient réussi à m'attraper. »

- De rien, je suppose… répondit-il pensivement. « Alors, que vas-tu faire maintenant qu'ils sont partis ? »

Il y eut un long silence, le sourire de Lala ne se dissipant pas.

- Je sais pas !

Comme par hasard.

- Heu… Tu n'avais pas un plan, ou quelque chose ? continua Naruto avec hésitation.

Il y eut encore un long silence, le sourire de Lala ne se dissipant toujours pas.

- M'en souviens plus !

Naruto gémit intérieurement de dépit. Sérieusement, cette fille. Elle était poursuivie par ce qui avait l'air d'être des agents intergalactiques, elle fuyait sur la Terre pour s'y cacher, et maintenant rien ? Pourquoi avait-elle fui pour commencer ? Et sur la Terre aussi ?

- Très bien, soupira-t-il. « Tu peux rester chez moi si tu veux. J'ai une chambre de libre. »

Lala souffla dans la surprise et l'excitation à sa proposition. « C'est vrai !? Merci Naruto ! » s'écria-t-elle avant de se jeter sur lui et de lui faire un câlin avec une force surprenante. Le jeune ninja de Konoha ne sut ce qui le surprit le plus entre ce câlin venu d'ailleurs et cette force démesurée, mais quand la poitrine ample de Lala se pressa contre son torse et qu'elle frotta sa joue contre la sienne… Il oublia assez rapidement ses questions.

C'était bien de jouer les héros. Parfois.


Le jour suivant.

Le réveil n'avait pas été facile du tout pour Naruto aujourd'hui. Bon, ce n'était pas comme si se réveiller avait été une seule fois facile parce que Naruto n'était pas ce que l'on pouvait appeler un lève-tôt, et il aimait bien faire la grasse matinée quand il le pouvait, mais ce matin-là était pire qu'à l'habitude. Principalement parce que Naruto avait vraiment mal dormi. Et il ne plaisantait pas avec les mots. Il avait vraiment très mal dormi ! Et tout ceci à cause de ces énergumènes venus tout droit de Deviluke. Lala n'était pas vraiment fautive puisqu'elle avait été pourchassée, mais ce n'était pas le cas des deux autres. Car s'ils étaient sortis de chez lui comme ils étaient entrés, tout se serait relativement bien passé et il aurait été cool, mais non, il avait fallu qu'ils partent en défonçant les murs du bâtiment au passage !

Les trous dans ses murs intérieurs ne posaient pas énormément de problème à court terme excepté que ce n'était pas terrible d'apercevoir la télévision du salon depuis sa chambre, et ce n'était rien qui ne pouvait pas être réparé au final. En revanche, les trous donnant sur la rue… Il avait de la chance que la police ne soit pas encore venue sonner à sa porte ! Que pouvaient penser les gens marchant dans la rue en contrebas en apercevant deux énormes brèches dans le mur comme si l'appartement avait été assiégé au canon – ce qui n'était pas tellement éloigné de la réalité, soit dit en passant… Quoi qu'il en soit, les dégâts étaient tels que Naruto avait renoncé à se rendre au lycée aujourd'hui. Il devait réparer les trous, auquel cas il aurait des ennuis, et s'il comptait déjà ceux qu'il avait entre les multiples bandes de voyous qui voulaient sa peau pour aucune raison et les agents bulldozers de Deviluke, il n'avait pas besoin que les autorités japonaises s'ajoutent à la note suffisamment salée.

Il s'était donc levé très tôt, sans avoir véritablement dormi – parce que c'était difficile de se détendre avec un trou de trois mètres dans le mur de sa chambre – et s'était très vite activé à cacher les brèches comme il le pouvait. Cacher les brèches n'était pas trop difficile, il était un ninja et ce n'était rien qu'un petit genjutsu ne pouvait pas dissimuler. Ses clones postés à côté des trous et dans la rue s'occupaient ainsi de jeter et maintenir l'illusion que le bâtiment était intact. Pendant ce temps-là, il était parti avec d'autres clones déguisés sous des Henge chercher de quoi réparer l'infrastructure d'un immeuble. Le genre de chose que les gens qui ne font pas partie du domaine du bâtiment ne savent pas réparer. Et il ne faisait pas partie du domaine du bâtiment. Mais il était un ninja, et les ninjas devaient savoir tout faire… Même si la théorie était plus facile à respecter que la pratique.

Quand il était revenu très tôt à l'aube avec des blocs de parpaing, des poutres et des câbles en métal, des brouettes pleines de ciment et divers outils de maçonnerie, il lui avait fallu un certain temps pour comprendre comment s'en servir. Mais même des trous dans les murs ne pouvaient pas résister à son utilisation parfaite du Kage Bunshin no jutsu. Et il en était là, à onze heures du matin, à fixer le fruit de son labeur.

- Ca, c'est fait, prononça-t-il avant que ses clones ne se dissipent en masse.

Il n'y avait aucune différence entre le mur avant la brèche et le mur d'après, à sa grande satisfaction. Il allait ainsi éviter d'être poursuivi en justice par le propriétaire et perdre encore plus d'argent qu'il n'en avait dépensé pour trouver les matériaux nécessaires à la réparation. Son ventre émit alors un gargouillement profond, témoignant du fait que tous ces évènements, entre hier soir et aujourd'hui, lui avaient creusé l'appétit. Et il n'avait rien mangé en se levant. Il se dirigea donc avec enthousiasme jusque dans sa cuisine, content que tout soit revenu dans l'ordre…

- Ohayō Naruto !

Presque tout. Il avait oublié Lala.

- Bonjour Lala, comment vas…

Il se tut. Lala était assise sur une chaise dans la cuisine, ce qui était tout à fait attendu. En revanche, Lala était nue. Absolument et entièrement nue. Elle était souriante, attendant sagement sur sa chaise que Naruto la rejoigne, et sa queue frétillait dans son dos dans le bonheur. Lala était de bonne humeur. Mais toujours nue.

- Heu Lala… P-Pourquoi est-ce que tu es à poil… !? demanda Naruto avec énergie en portant aussitôt une main à son nez pour contenir tout saignement.

- Hm ?

Lala baissa les yeux sur son corps, prenant ses deux gros seins en main et les pressant, un air de réflexion sur le visage. Comme s'il n'avait pas assez de mal à se contrôler, le sang de Naruto quitta momentanément son nez pour une autre extrémité de son corps. Il essaya tant bien que mal de détacher son regard de son corps, mais la curiosité et l'excitation furent trop grandes pour les combattre.

- Peke dort ! répondit-elle, Naruto se demandant comment diable un robot pouvait dormir. « Il recharge son énergie en dormant ! Il a dépensé beaucoup d'énergie hier et je ne peux pas l'utiliser ! Donc je suis nue ! »

C'était… plutôt logique, à dire vrai. Mais ça n'expliquait pas pourquoi elle se présentait nue aussi facilement.

- Je comprends.

Le silence revint. Lala regarda Naruto. Naruto regarda Lala. « Merci Kami. Rien que pour cette vue, ça vaut la peine d'être ici. » Cela dit, il ne pouvait pas continuer de la regarder indéfiniment, même si elle ne disait rien. Alors il se racla la gorge et tenta de réfréner ses instincts.

- Je… Je vais te chercher quelques vêtements pour que tu n'attrapes pas froid. Attends ici, je reviens.

- D'accord !

À pas rapide, il revint dans sa chambre, cherchant des vêtements que Lala pourrait mettre. Naturellement, il ne possédait pas de vêtement pour fille, mais ça ne changeait rien. Il retira un T-Shirt ample de son armoire ainsi qu'un short et revint dans la cuisine où Lala l'attendait, toujours à la même place. Quand elle aperçut les vêtements qu'il avait apporté pour elle, elle se leva en souriant. Avalant sa salive, il les lui tendit. Elle enfila son T-Shirt sans mal. Elle observa ensuite curieusement le short, avant de regarder Naruto.

- Dis Naruto, je fais comment pour ma queue ? demanda Lala en se retournant et en montrant… sa queue.

Naruto regarda, bien évidemment. Il irait en enfer pour être un tel pervers, alors autant profiter… n'est-ce pas ?

- Je peux faire un trou ? continua-t-elle avec hésitation.

- Bien sûr, ce seront tes vêtements pour trainer, la rassura son hôte avec amusement en constatant qu'elle était plus inquiétée par le fait de trouer un vêtement que celui d'avoir le bas du corps entièrement exposé devant un garçon. En tout cas, grâce à ça, Naruto était assuré que le rose était vraiment sa couleur de cheveux naturelle…

- Merci Naruto !

Elle s'exécuta alors et fit une incision sur le short à l'emplacement de sa queue, avant de le mettre. Rayonnante, elle se tourna vers Naruto, les mains sur les hanches, fin prête à commencer la journée dans sa nouvelle cache. « Quand est-ce qu'on mange ? » Naruto, rigolant légèrement et classant dans un coin de sa tête la bizarrerie qui venait encore de se dérouler, commença alors à préparer un petit-déjeuner qui pour la première fois depuis son arrivée au Japon – et sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, pour la première fois de sa vie – ne serait pas seulement pour lui.

Ils mangèrent ainsi, dans le calme, écoutant le son des couvercles, du repas et des quelques véhicules à l'extérieur. A quelques reprises, Lala chantonna quelques airs mélodieux tout en mâchant ses tartines, tandis que Naruto l'observa curieusement, ayant du mal à saisir à quel point la jeune fille pouvait être innocente et enfantine. De temps en temps, il ne savait pas si elle faisait exprès, mais à bien la regarder, il était facile de comprendre qu'elle était tout à fait naturelle dans sa façon de manger, de chantonner, de parler et tout simplement d'être cette étrange fille naïve. En y réfléchissant, autant sur son physique voluptueux que sur son caractère volatil, Lala était l'antithèse parfaite de Sakura. Elles étaient toutes deux totalement opposées mais pourtant si semblables. Ou alors se fourvoyait-il complètement. Il n'en savait rien, mais Lala en quelques regards lui évoquait quelque chose, de la même façon que Sakura, et ça, c'était important.

La sonnerie soudaine à sa porte l'interpella et le sortit de ses pensées, le ramenant violemment à la réalité. Lala l'observait dans la curiosité, comme si elle n'avait pas reconnu le son et se demandait de quoi il s'agissait. Ce qui était probablement le cas. Naruto lui intima du regard de ne pas s'en soucier et se leva pour aller à sa porte. Il se demanda qui était venu le voir et ce qu'on lui voulait. Les publicitaires ne sonnaient jamais, il n'avait rien commandé par internet et les autres susceptibles de venir le voir – comme les inspecteurs des autorités pour mineurs – savaient qu'il était censé être en cours en ce moment…

Il saisit sans plus de pensées la poignée de porte et ouvrit. Son regard curieux et détendu se changea aussitôt pour un clair désabusement. « Pitié non. Pas maintenant… »

- Bonjour terrien. Je suis le commandant Zastin de la garde royale de Deviluke. Je cherche une certaine Lala, l'auriez-vous vu ?

Naruto soupira de dépit.

Il n'avait pas encore vu la fin de cette histoire…


Voilà !

C'est la fin de ce premier chapitre. J'espère que vous vous serez autant amusés à lire que moi à écrire, et je vous dis à la prochaine sur une autre de mes fictions !

N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour m'encourager, me dire ce qui vous a plus, ce qui ne vous a pas plus, etc...! :D

Etsukazu