NDA : Au début de l'histoire, je suis approximativement la progression des épisodes donc si vous ne les avez pas encore fait, il risque d'y avoir des spoilers. Par contre je vais m'éloigner pas mal de l'histoire originale alors ne soyez pas surpris (le monde aussi sera parfois un peu différent de celui du jeu).

Je n'ai pas de beta-reader donc excusez les fautes d'orthographe. J'aborderai des thèmes sérieux par la suite mais tout contenu pouvant choquer sera indiqué dans les warnings en début de chapitre. Il y aura sûrement de la violence (l'action se passe dans la garde d'Eel qui fait office de poste de police géant. Je doute qu'ils fassent régner l'ordre à coup de bisous et de câlins) et des allusions sexuelles (car Nevra fait parti de cette histoire et que Marion est une adolescente à l'esprit parfois mal tourné). Sinon mon pseudo sur Eldarya est Mylane si ça vous intéresse.

Cette fanfiction n'est pas une romance mais il est possible que je décide à un moment ou un autre de rajouter des intrigues amoureuses mais l'histoire reste avant tout une fanfic drama/adventure. Quoi qu'il en soit, vos avis m'intéressent alors n'hésitez pas à reviewer! J'accueille toutes critiques du moment qu'elles sont constructives et que vous restez polis.

Disclaimer : Ceci est une fanfiction sur Eldarya par conséquent le monde et les personnages de ce jeu ne sont pas à moi, ils appartiennent à Chinomiko et à son équipe. Je ne touche donc aucun argent en publiant ce texte.

Rating : T


Chapitre 1 : Avenir et cercle de champignon

Je déteste les choix. Surtout s'ils sont décisifs. Malheureusement, cette année je suis servie… Je sais que je ne pourrai pas fuir cette fois, qu'il n'y a aucun échappatoire. On veut me forcer à décider mon avenir, comme si le fait d'être majeure signifiait que je suis une adulte maintenant, prête à endosser tout un tas de responsabilités et que je suis sûre de mon avenir. Sauf que non. Je ne me sens pas différente, je n'ai pas vécu de grand changement à ma majorité. À moins qu'on considère qu'entrer en boite et boire de l'alcool en toute légalité est un grand pas dans la vie.

Je soupire. Je pose mon front sur la vitre de la portière arrière et je regarde distraitement le paysage défiler. J'aime sentir la vitre froide sur ma peau, j'ai l'impression que ça m'aide à penser clairement. Les trajets en voiture sont toujours très calme dans notre famille, c'est pour ça que je les apprécie. La radio est la seule chose qui perturbe le silence. Ma mère se concentre sur la route et moi je regarde par la fenêtre, j'admire le paysage qui file sous mes yeux et je pense.

L'année prochaine, c'est les études supérieures. J'aurais un appart' pour moi toute seule. C'est cool, mais c'est aussi super flippant. Je serai toute seule, loin de ma famille et de mes amis. Bien sur, je pourrai toujours leur téléphoner, les voir pendant les vacances mais rien ne sera plus pareil. On se perdra de vue et on s'oubliera. Bien sur, je rencontrerai d'autres gens et je créerai de nouveaux liens, mais est-ce que je réussirai à me faire de vrais amis sur qui je pourrai compter ? J'aurais aussi de nouvelles responsabilités, que ce soit dans mes études ou dans ma vie. Comment est-ce que je vais survivre alors que je ne sais cuisiner que cinq "plats" différents ? (des pâtes, des omelettes, du riz, des hamburgers et des croques monsieur) J'aurai des partiels si je vais à l'université, des projets à réaliser en IUT, des stages à trouver et à faire en alternance,…

Et en plus de ces inquiétudes sur l'avenir, je dois aussi me préoccuper du présent, c'est à dire du bac et de mon orientation. En ce moment, l'avenir est pour moi un gros point d'interrogation. Je ne sais même pas encore ce que je vais faire et où je vais aller l'année prochaine. Franchement, ça me déprime. On est déjà en février et Postbac est ouvert, le bac blanc approche, les portes ouvertes se multiplient, tout comme les devoirs et les contrôles. Je veux bien admettre que le deuxième trimestre est court et je comprends qu'il faut des notes pour le bulletin, surtout que les notes du premier et du deuxième trimestre seront envoyées aux établissements choisis dans nos vœux mais on croule vraiment sous le travail en ce moment.

J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer correctement. C'est comme si je n'avais plus de vie et que je passais mon temps à bosser et à m'inquiéter. Je réfléchis à mon avenir, j'essaie de l'imaginer mais je ne vois rien. Je cherche dans les domaines qui me plaisent mais rien ne me paraît concret. À chaque fois que j'envisage une poursuite d'étude particulière ou même un métier je n'arrive pas à m'imaginer dedans. Je sens juste mon cerveau me harceler de question.

Quel diplôme faut-il avoir ? Est-ce qu'il faut un CV ou/et un entretien pour entrer dans cette fac ? Est-ce qu'il faut passer un concours ? Est-ce que tu réussiras à trouver un stage dans ce secteur ? Où est ce que tu dois aller pour le faire ? Est-ce que tu trouveras un logement là-bas ? Tu ne trouves pas que la vie est chère dans cette ville ? C'est un peu loin d'ici, non ? Est-ce que tu pourras revoir tes proches régulièrement si tu vas là-bas ? Et comment est le campus ? Sinon, est-ce que c'est un métier d'avenir ? Qu'est-ce qu'il y a comme débouchés ? C'est quoi le salaire débutant ? Et par rapport à la retraite, ça se passe comment ? Est-ce qu'il y a beaucoup de chômeurs dans ce secteur ? Est-ce que tu as droit à des bourses ? Et puis, es tu sûre que ça te plaît vraiment ? Tu te vois vraiment passer deux à cinq ans de ta vie à faire ces études ? Tu te vois vraiment bosser là-dedans toute ta vie ?

Je soupire une nouvelle fois, regardant avec intérêt la buée se former sur la vitre. Avec mon doigt, je dessine un éclair dedans, puis un nuage et des étoiles. J'aime savoir que même si mes dessins disparaîtront, il suffira d'un peu de buée pour qu'ils réapparaissent comme par magie ! Quand j'étais petite, c'est comme ça qu'on s'échangeait des messages secrets, mes frères et moi. C'était le bon temps. Maintenant c'est différent, Jérémy fait ses études à Besançon et il est toujours en stage tandis que Seb est soit avec sa copine, soit en train de bosser pour son master à Créteil. Franchement, quelle idée d'aller faire des études si loin de la maison. Il ne me reste plus que Léo... Et encore, l'année prochaine c'est moi qui vais devoir l'abandonner. Alors que je soupire une troisième fois, la voiture s'arrête. Je ferme ma veste, je mets mon écharpe et j'attrape ma sacoche avant de sortir de la voiture. Maman m'a déposée à 100 mètres de chez papa. En même temps, vu que leur divorce s'est mal passé, je ne peux pas lui en vouloir. Maman sort de la voiture et se poste devant moi les bras croisés et me regarde d'un air suspicieux.

« - Ma chérie, est-ce que tu as tout pris ? Tu as pensé à prendre tes cachets ?
- Oui maman, j'ai mes affaires. Et tu sais très bien que je les ai toujours sur moi. De toute façon, je peux trouver tout ce qui me manque chez papa.
- Mon cœur, tu sais très bien que ton père est aussi prévoyant qu'une moule marinière. Je suis sûre qu'il n'a pas d'anti-venin chez lui par exemple !
- Maman, tu exagères, c'est pas parce qu'il prend uniquement le minimum syndical qu'il n'a pas le nécessaire. Il se débrouille très bien avec ce qu'il trouve. Et puis je vais passer le week-end là-bas, on va pas aller en randonné dans la jungle ! »

Elle soupire et fouille un instant dans ses poches avant d'en sortir un objet. C'est le fameux anti-venin, je le vois à sa couleur rouge éclatante reconnaissable entre toutes. Ah, elle a remarqué que je l'ai "oublié". En même temps ça ne m'étonne qu'à moitié, elle a es yeux partout et elle sait très bien que je trouve ce truc inutile. Comme si j'allais rencontrer des bestioles venimeuses chez papa...

« - Les serpents ne se trouvent pas que dans la jungle mon poussin. Je suis sûre qu'il y en a dans le coin, il y en a toujours dans les endroits ruraux. D'ailleurs tiens, prends-le, tu as failli le laisser à la maison ! Tu croyais vraiment que je ne le remarquerais pas ?
- Au moins j'aurais essayé. Mais franchement maman arrête de t'inquiéter, tout va bien se passer. Je reviens dimanche soir, c'est pas comme si je partais deux semaines. Et tu me connais, je suis assez débrouillarde pour m'en sortir en cas de pépin. »

Elle soupire et passe sa main dans ses longs cheveux bruns. Elle fait toujours ça quand elle est inquiète ou stressée. Son regard bleu se pose sur moi et elle me sourit. J'adore la voir sourire, ça fait pétiller ses yeux et ça fait ressortir ses fossettes. Ça me fait toujours chaud au cœur. Je lui rends son sourire.

« - Tu as raison ma chérie, tu es une grande fille et tu sauras te débrouiller. J'espère que tu empêcheras ton père de faire des bêtises !
- Oui maman, je te le promets, alors arrête de t'en faire !
- D'accord ma puce, je reviendrai te chercher dimanche soir. Allez, viens dans mes bras ! »

Elle ouvre les bras et je me blottis contre elle. On me dit souvent que je suis plutôt mature en général mais dans ces moments-là je redeviens une petite fille. Je respire pleinement son odeur et je la serre très fort contre moi. Ma maman est vraiment une personne géniale parce que là, toutes mes inquiétudes se sont envolées, je me sens juste en sécurité. Finalement, on se détache l'une de l'autre.

« - À dimanche ma puce. Je t'aime.
- Moi aussi je t'aime maman, à dimanche. »

Elle retourne dans la voiture après un dernier signe de la main et démarre. Je reste un moment immobile alors que je la regarde partir. Finalement je sors mon mp3 de ma poche et je mets mes écouteurs. Une fois que la musique démarre, je remonte mon écharpe sur mon nez pour le protéger du froid et je me dirige vers la maison de mon père. C'est étrange pour moi d'aller à la campagne le week-end pour le voir, moi qui suis si habituée à la ville. Et dire qu'avant, on habitait tous ensemble dans le même appartement. Mais en fin de compte, je pense que ce divorce était une bonne chose, la maison commençait à être vraiment invivable. Des disputes, toujours des disputes… Heureusement, maintenant ça va mieux. Bon, il m'arrive toujours de me disputer avec mes parents mais c'est la même chose pour tous les ados. Ça ne m'empêche pas de les adorer.

Alors que je marche sur le sentier de gravier, je prends le temps de regarder autour de moi. Je fronce les sourcils alors que j'aperçois sur le bord de la route un cercle de champignons blancs à côté du chemin. Étrange... Je me penche pour mieux l'examiner. C'est vraiment bizarre comme ces champignons forment un cercle aussi bien fait. La nature est souvent surprenante. Je suis sûre qu'il existe pleins de documents sur ce genre de phénomène naturel étrange. Je me relève en grimaçant lorsque mes articulations craquent. Mais bon, cercle ou pas cercle, ça reste des champignons. Il n'empêche que je me demande s'ils forment un cercle géométriquement parfait... Je secoue la tête avec un sourire désabusé. Il ne manquerait plus que je fasse de la géométrie pendant mon week-end ! Je réajuste ma sacoche sur mon épaule et continue ma route en traversant le cercle quand tout à coup une lumière d'un blanc éclatant m'éblouit.