Disclamer : Pas n'a moi. Sérieusement, si j'avais fait ce jeu, vous pensez réellement que j'aurais fait ça à mon Seifer ?

Merci à ma bêta, flammula, pour sa correction.

Note : Un ABC amoureux... J'espère ne pas sombrer dans la mièvrerie. (en fait, je sais que je vais quand même le faire.) Le principe est simple : à chaque lettreva correspondre à un thème sur lequel je vais écrire un one-shot. Vous pouvez me donner des thèmes ou même des mots que je devrais placer dans mon histoire, ce serait amusant à faire. (surtout que moi, en fait, j'ai pas trop d'idées...)


L'air était lourd en cette fin d'après-midi, lorsque Irvine se réveilla, son petit ami dormant encore à ces côtés. Cette vision rassura le roux, qui sourit tendrement au grand blond endormi. Seifer avait l'air presque enfantin quand il se reposait, le sommeil détendant agréablement ses traits, d'habitude figés en un masque d'arrogance. L'épéiste paraissait si innocent et si fragile, on aurait dit un ange. Irvine ricana doucement à cette pensée. Si jamais les autres l'entendaient, ils le diagnostiqueraient immédiatement fou. Il fallait bien avouer que le jeune homme qui lui servait d'amant était plutôt démoniaque quand il était levé, connaissant toujours le truc pour emmerder son interlocuteur. Mais pour l'instant, il avait plutôt l'air angélique, perdu dans son sommeil. Le sniper se leva presque à regret. Il aurait aimé demeurer dans cette chambre avec son petit ami, mais il avait rendez-vous avec une fille. Malgré tous ses efforts, il n'arrivait pas à rester fidèle à Seifer bien qu'il l'aimait réellement. Il avait essayé pourtant, cependant il ne pouvait s'empêcher de courir les filles lorsqu'il arrivait à passer outre sa culpabilité vis-à-vis de l'épéiste. Peut-être était-ce une question d'orgueil masculin, celui d'un garçon qui n'arrivait pas accepter de coucher avec un autre garçon, même si il avait le plus souvent le dessus ? Perdu dans ses réflexions, il avait récupéré ses habits dispersés ci et là dans la chambre et s'apprêtait à en sortir pour retrouver son flirt d'un soir, quand une voix ensommeillée retentit derrière lui.

« Tu vas où, Irv' ?
- Nulle part. Tu peux te rendormir, Seifer. »

Un gémissement enfantin qu'Irvine trouva absolument adorable lui répondit tandis que le blond replongeait sans attendre et avec délice dans les doux bras de Morphée. Irvine sentit une pointe de culpabilité lui tordre douloureusement le ventre en voyant la confiance totale que Seifer lui accordait. Il faisait un bien piètre petit ami à mentir et à tromper ainsi son amant. Il ne restait jamais à l'intérieur de la BGU lorsqu'il avait rendez-vous avec une fille, préférant aller dans un des nombreux bars de Balamb, surtout ceux où il était sûr que le blond n'y mettrait jamais les pieds, sauf contraint. Il le faisait à la fois pour limiter les risques de se faire surprendre en galante compagnie mais aussi et principalement parce qu'il avait la confuse et étrange impression que tromper Seifer dans l'enceinte même de l'université serait un sacrilège impardonnable. En tout cas, les autres ne fermeraient plus les yeux sur ses sorties dans ce cas-là. Ils procédaient jusqu'à présent selon le vieil adage comme quoi ce que l'on ne voit pas n'existe pas, mais Irvine supputait surtout qu'ils ne voulaient pas faire souffrir l'épéiste en lui révélant les aventures de son petit ami. Le roux soupira une dernière fois lorsqu'il regarda le bel endormi avant de sortir définitivement de la chambre. Il ne pouvait lutter contre sa nature profonde qui était de courir les jupons, il espérait juste que Seifer n'apprendrait jamais, ô grand jamais son infidélité. Il ne voulait ni le blesser, ni le perdre. Mais n'était-il pas déjà trop tard pour cela ?

Irvine gémit et se flagella mentalement pour sa faiblesse et sa lâcheté en sortant du garage de l'académie militaire avec la voiture qui allait le mener vers son flirt d'un soir. L'infidèle comprendrait-il un jour à quel point l'on peut souffrir d'amour ?

Sur la route qui l'amènerait à Balamb, le tireur d'élite se souvint d'une conversation qu'il avait eu il y a une ou deux semaines avec une Quistis bien décidée à mettre les points sur les « i » avec un Irvine pas très enthousiaste pour cette corvée. Ce jour-là, il rentrait justement d'un flirt qui avait duré toute la nuit et il n'était revenu qu'au petit matin, laissant Seifer seul toute la soirée.

« Tu devrais arrêter ton petit jeu, Irvine, le prévint l'ex instructrice en surgissant du coin d'ombre où elle s'était réfugiée en l'attendant.
- Tu parles de quoi, là ? demanda un roux l'air innocent, avec un sourire un peu crispé toutefois.
- Ne fais pas l'imbécile. Seifer ne t'attendra pas éternellement, tu sais ? Au bout d'un moment, il va finir par se lasser de t'attendre et il va partir. Ne joue pas avec ses sentiments, Irvine. C'est une chose où Seifer ne connaît vraiment pas ses limites et il va en ressortir terriblement blesser. Tu risques de tout perdre. »

Irvine tiqua. Il n'avait absolument pas envie de ce genre de souvenirs moroses maintenant. Ça allait lui gâcher toute sa soirée. Pour l'instant le vent sifflait à ses oreilles, s'engouffrant par la fenêtre ouverte et l'orage grondait au loin, prêt à éclater.

Dès que la porte de la chambre se referma sur Irvine, Seifer ouvrit les yeux et prit un air désabusé. Il savait parfaitement ce qu'allait faire son petit ami et où, et aussi qu'il ne rentrerait pas avant plusieurs heures. Il allait encore passer cette nuit seul dans une pièce froide, vide de la présence chaleureuse et réconfortante du roux. Quand est-ce que ce petit manège avait commencé ? Depuis quand faisait-il semblant de ne pas savoir que son Irvine (si jamais il avait un jour été sien) ne lui appartenait plus ? Plusieurs mois, au moins. Et il ne voulait plus attendre en vain de redevenir l'unique personne aux yeux du sniper. Il savait parfaitement qu'il était totalement futile d'espérer qu'Irvine puisse rester fidèle. L'unique choix qu'il avait était ou de faire avec ou de le quitter. Sans hésitation apparente, il attrapa son téléphone et composa le numéro privé du chef des Seeds.

« Squall ? C'est Seifer. Je pars ce soir à Esthar pour la mission dont tu m'avais parlé. Les papiers sont prêts ? »

Un silence assez long suivit la phrase du blond. Apparemment, cette demande était suffisamment surprenante pour que le commandant, pourtant d'un sang-froid remarquable, ne trouve plus ses mots. Enfin, la voix du brun s'éleva à l'autre bout du fil, un peu hésitante toutefois.

« Tu as prévenu Irvine ?
- Tu sais aussi bien que moi ce qu'il est en train de faire, Leonheart. Et je ne voudrais surtout pas le déranger.
- Quistis a les papiers. Va les chercher. » Squall avait parfaitement compris la situation et ne cherchait même pas à dissuader son ami. Il n'avait jamais accepté la façon dont se conduisait Irvine, de toute façon. « Le dernier train pour Esthar part à vingt-deux heures. Ne le rate pas.
- Très bien commandant. À dans plusieurs mois. » La voix de Seifer était légèrement sarcastique mais ne parvenait pas à masquait entièrement la souffrance morale qui accablait le jeune homme, chose que son interlocuteur saisit aisément. Interlocuteur qui hésita un moment avant de se décider à poser sa question.
« Seifer... Ça va aller ? demanda le brun, avec une pointe de timidité.
- J'espère. » Un long silence. « Merci, Squall. »

Seifer raccrocha le téléphone puis parcourut la chambre d'Irvine du regard, son coeur se serrant un peu plus chaque fois qu'un objet particulier lui remémorait des jours insouciants plus heureux. Mais il ne pouvait plus faire semblant et fermer les yeux sur les infidélités de son petit copain. Serrant les dents pour s'empêcher de pleurer, le blond emballa toutes les affaires qu'il avait transportées petit à petit dans la chambre du roux, les ramenant pour la plupart dans son propre dortoir, qu'il n'avait plus beaucoup utilisé depuis son « emménagement » chez Irvine. Il se rendit une dernière fois chez son désormais ex-petit ami, déposa sur une table la lettre d'adieu qu'il venait d'écrire et le double des clefs qu'il possédait, avant de partir définitivement sans un regard en arrière.

Irvine passait en ce même moment une bonne soirée en compagnie de la fille aux moeurs plutôt légères qu'il avait rencontrée et draguée il y a quelques jours, mais il ne pouvait bloquer le sombre pressentiment qui montait sournoisement en lui. Il se débarrassa rapidement de son flirt d'un soir, sachant que la jeune fille se consolerait vite de son départ.

Seifer attendait sur le quoi de la gare le train qui le mènerait à Esthar, son unique sac de voyage à ses pieds. Il luttait pour empêcher ses larmes de couler et contre l'envie quasi-irrépressible d'aller se jeter dans les bras d'Irvine, et au diable les nuits froides passées seul dans le lit pendant que le roux aller courir les filles. Il savait que, tôt ou tard, il aurait de toute façon finit par faire ce choix, mais cette constatation ne le consolait pas.

Irvine se gara précipitamment sur le parking de la BGU. Pendant le trajet, il avait plusieurs fois essayé de contacter Seifer, seulement son petit ami n'avait jamais décroché. Pressant le pas, il se dépêcha de rejoindre son dortoir, lieu où il avait quitté le blond pour aller draguer en ville. Une boule douloureuse d'anxiété serra sa gorge tandis qu'il ouvrit d'une main légèrement tremblante sa porte. Son coeur rata plusieurs battements lorsqu'il s'aperçut que la chambre était entièrement vide. Il n'y avait plus aucune trace dedans de la présence de Seifer. L'endroit n'avait jamais eu l'air aussi bien rangé, maintenant que toutes les affaires de son petit ami, qui traînaient ordinairement sur le sol, avaient disparues. Irvine restait figé au milieu de la pièce, incapable de bouger et de prendre la lettre que le blond avait laissée bien en évidence sur son bureau. Il n'essaya même pas d'ouvrir les placards pour en vérifier le contenu, les sachant déjà vides. Seifer était parti.

« Le train pour Esthar va entrer en gare d'ici quelques minutes. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai. »

Seifer sentit son ventre se tordre douloureusement d'anticipation, devant l'idée d'une vie loin d'Irvine. D'une main qu'il tenta vainement de rendre ferme, il saisit la lanière de son sac et s'avança sur le quai. Au dessus de sa tête, de sombres nuages chargés de pluie s'assemblaient, menaçant de laisser éclater l'orage.

Irvine déplia la lettre de Seifer d'une main tremblante, redoutant de voir écrite noir sur blanc la fin de sa relation avec le blond. Les mots élégamment écrits qui s'étalaient sur la feuille de papier froissée lui enlevèrent tout l'espoir qu'il pouvait encore garder.

Irvine,

Comme tu as dû le comprendre en voyant la chambre aussi vide, je suis parti. C'est fini entre nous, Irvine. Tu ne t'en doutes sûrement pas, mais je suis au courant de tes infidélités depuis le début. Je ne suis pas idiot, cow-boy, contrairement à ce que tu avais l'air de penser. Je n'ai rien dit, peut-être parce que j'espérais que tu finirais par arrêter. Ou simplement parce que je ne voulais pas te perdre ? Je t'ai aimé, Irvine, et je t'aime encore. On aurait vraiment pu faire qu'il y ait un 'nous', que nous ayons une vraie histoire. Mais tu n'as pas permis à ce 'nous' d'exister. Peut-être que les autres avaient raison et que nous avions des caractères trop opposés pour que ça colle. Entre moi, trop stupidement romantique et passionné et toi qui passe ton temps à courir les filles, est-ce que ça aurait pu marcher si on avait fait des efforts ? Ou est-ce que j'ai été trop con de croire que ton amour était suffisamment grand pour que tu apprennes à être fidèle ? Je ne sais pas et je peux désormais te dire que je m'en fous. Car c'est fini, Irvine. Il est trop tard maintenant pour qu'il y ait un 'nous'. Je pars en mission à Esthar pour plusieurs mois. N'essaye même pas de me contacter, cow-boy. Tu as joué et tu as perdu. C'est trop tard maintenant.

Il n'y aura jamais de 'nous'.
Seifer.

Irvine était tombé à terre lors de sa lecture et se balançait maintenant légèrement d'avant en arrière, ses mains pressant les derniers mots de Seifer contre sa poitrine, dans une attitude de prostration désolante. Il grelottait misérablement, perdu dans sa pitoyable solitude glaciale qu'il avait lui-même créée. Les pensées tourbillonnaient sans répit dans son crâne alors qu'il se rendait compte du gigantesque gâchis qu'il avait fait et dont il était le seul responsable.

« Tu risques de tout perdre, » murmura la voix fantomatique de Quistis.

« Tu as joué et tu as perdu, » lui firent écho les mots de Seifer. Les larmes d'Irvine commencèrent à couler silencieusement le long de ses joues. Perdre le blond était sa punition pour l'avoir fait tant souffrir.

« Il est trop tard. C'est fini. »
Les hoquets muets devinrent de plus en plus violents et irrépressibles tandis que le roux comprenait à quel point il avait tout gâché par bêtise et par orgueil. Pourquoi fallait-il que ce soit au moment de perdre Seifer qu'il se rende compte combien il aimait l'épéiste ? Ses sanglots reprirent quand il s'aperçut qu'il n'avait jamais dit ces mots au blond.

« Je t'ai aimé, Irvine, et je t'aime encore. »
Un faible sourire perça à travers les pleurs, comme un timide rayon de soleil pointe entre les sombres nuages chargés de pluie. Ces mots tendres, bien que synonymes de rupture et d'adieu dans cette lettre, lui réchauffaient légèrement le coeur et l'âme. Les yeux voilés de larmes, il adressa ses mots d'adieu à son désormais ancien petit ami.

« Moi aussi, Seifer, je t'aime toujours. »

Au dessus de sa tête, l'orage éclata, les lourds nuages laissant s'échapper des flots de pluies.

Au loin dans le train qui l'emmenait vers sa nouvelle vie sans Irvine, Seifer regardait par la fenêtre les trombes d'eaux célestes s'abattre sur la terre dans la nuit noire. Devant l'immense ciel qui semblait partager sa peine, il s'autorisa enfin à pleurer.

« It's time to say goodbye, cow-boy. »


Ma première fic Irvine/Seifer ! Nied est fière d'elle. Même si c'est une histoire de rupture. (snif !)

Seifer : Y a pas de quoi être fière.

Sinon, la dernière phrase signifie plus ou moins : "il est temps de nous dire adieu/au revoir, cowboy." Ça résumait assez bien l'histoire. (en fait, j'ai écrit en ayant déjà cette phrase en tête, c'est elle le fil directeur. Et oui, je suis partie avec l'idée que ce couple allait se briser.)

Si vous avez des idées de prochains thèmes, je suis preneuse.
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