Hello mes petites croquettes !

Je vous propose aujourd'hui une histoire que j'ai mis beaucoup de cœur à écrire et qui, j'espère, vous plaira. Le sujet choisi est... plutôt original je pense x) Pour l'instant, elle ne comportera que deux chapitres.

Pleins de remerciements à Sayo Yamamoto et Mitsurō Kubo pour avoir créer et donner vie aux personnages de YoI que je ne fais qu'emprunter le temps de cette petite histoire.

Bonne lecture ! :3


Chat-pitre 1


Elle naquit un soir de décembre. Accueillie dans ce nouveau monde par la langue rappeuse mais apaisante de sa mère. Première inspiration suivit d'un petit cri marquant son existence. Sourde et aveugle, elle avait tout de même trouvé le chemin menant aux tétines gorgées de lait. Blottie contre la chaleur de ses quatre frères, elle s'était alors repue. Oubliant bien vite dans la succion du liquide maternel cette première épreuve de sa vie. Et transformant alors cette soif vitale en quête de découverte.

Malgré son handicap de naissance, elle n'avait en effet guère peur du monde qui l'entourait. La plus courageuse de la fratrie. Si la vue et l'ouïe tardèrent à arriver, elle pouvait toujours compter sur ses autres sens pour la mener toujours plus loin du cocon familial. Palpant le vide pour avancer maladroitement. Humant son environnement pour suivre la voie lactique, la ramenant toujours auprès de cette chaleur agréable. Émettant des petits cris lorsqu'elle s'égarait en chemin. Dans ces cas-là, elle pouvait sentir les crocs de son père s'enfoncer délicatement dans la peau de son cou, la soulevant du sol pour la déposer l'instant d'après au milieu de ses frères.

Lorsque l'ouïe lui fut donnée, légèrement en retard sur sa fratrie, ce fut pour entendre ces derniers chahuter gentiment sur le devant du panier. Elle découvrit également les ronronnements agréables de sa mère et les miaulements protecteurs de son père. Sa propre voix lui apparut distinctement, s'échappant de son esprit où elle semblait, par le passé, à la fois résonner et ne pas exister. Mais, plus impressionnant encore, elle fit la connaissance de son environnement auditif. Percevant des brides de conversations « humaines » comme lui disaient ses parents. Le chuchotement du vent hivernal en dehors de la maisonnette. Le grésillement des lumières au-dessus de leur tête dont la lueur commençait déjà à créer des ombres au travers de ses paupières. Elle avait alors développé un désir de découvrir ce monde de ses propres yeux. Car, une nouvelle fois, ses frères l'avaient devancée. Eux qui pourtant ne quittaient jamais le cocon familial, ils se mirent en effet à gambader plus loin. La laissant seule, aveugle, auprès du doux poil de sa mère. Elle eût soudain peur de ne jamais pouvoir voir, de rester tapie dans cette obscurité qui commençait à l'effrayer. Sa mère tentait de la réconforter comme elle pouvait, léchant tendrement le haut de son crâne. Mais il n'y avait rien à faire. Ses ronronnements de plaisir n'étaient devenus qu'un moyen d'éloigner ses craintes.

Fort heureusement, cette peur se mût très rapidement en joie lorsqu'un matin elle sentit les membranes de ses paupières se soulever délicatement. La maisonnette était alors animée bien différemment qu'à l'accoutumée. De nouvelles voix humaines se mêlant à celles habituelles. Mais elle n'y prêta guère attention pour le moment, se concentrant sur sa nouvelle découverte. Elle pouvait sentir la présence chaleureuse de toute sa famille autour d'elle. Pourtant, lorsqu'elle ouvrit pour la première fois ses paupières, ce ne fut pour plonger son regard ni dans l'océan calme de sa mère, ni dans le ciel orageux de son père, ni dans les perles malicieuses de ses frères. La première chose qu'elle vit fut en effet ces deux iris d'un vert profond scintillant de curiosité. Cette même curiosité qui l'avait animée lorsqu'elle était venue au monde. Les deux orbes qui la fixaient de manière intense étaient encadrées de quelques mèches dorées. Une bouille qu'elle ne put que qualifier d'adorable se présentait devant elle, illuminée d'un sourire où manquait une incisive. Fascinée, elle ferma plusieurs fois ses paupières pour les rouvrir toujours sur cette vision étrange. Elle pouvait sentir le regard de son père qui, tout proche, était prêt à intervenir si nécessaire. Effrayés par cet être inconnu, ses frères avaient trouvé refuge contre l'abdomen de leur mère, la laissant seule sur le devant du panier. Le « jeune humain », comme elle l'apprit plus tard, avait alors levé une main dans sa direction. Doucement. Une pointe d'hésitation faisant de temps en temps reculer son avancée. Elle le laissa faire, curieuse. Lorsque ses doigts, légèrement froids, rencontrèrent enfin la surface de son crâne duveteux, elle ferma un instant les yeux. Un ronronnement lui échappa, se mêlant à la perfection au rire de l'enfant.

« - Papy ! Lâcha-t-il en tournant sa tête blonde vers les trois silhouettes qui conversaient plus loin »

Sa voix était mélodieuse. Rythmée par cet accent que possédaient également les humains de ses parents. Voyant que l'adulte ne l'entendait pas, l'enfant soupira et se releva. Elle émit un petit miaulement de frustration, les doigts ayant cessé leurs caresses. Il lui fit signe de patienter en souriant et s'en alla rejoindre son grand-père. Alors qu'elle le regardait s'éloigner, elle sentit son cœur battre étrangement plus vite. Son père vint la rejoindre, entourant son petit corps de sa longue queue brune et touffue. Elle découvrit ainsi ses pupilles orageuses et, frottant son crâne contre son menton, laissa entendre des ronronnements de satisfaction. Elle ignorait encore quel était ce sentiment, bien trop jeune pour le comprendre. Mais elle le savait lié à ce jeune humain. À son regard émeraude et à son sourire percé.

« - Doucement Yurachka ! »

La voix était grave. Interloquée, elle reporta donc son attention devant elle. L'enfant revenait, tirant de ses deux mains sur celle d'un homme aux traits creusés par les âges. Il était bien grand, comparé au plus jeune qui lui arrivait à peine au-dessus des genoux. Ses cheveux, coiffés d'un béret, et sa barbe d'un noir d'encre commençaient déjà à grisonner. Elle se sentit soudainement intimidée face à cette imposante silhouette. Son père restait prêt d'elle, lui insufflant du courage par sa simple présence. Le jeune humain lâcha la main de son grand-père et revint s'agenouiller devant elle. Elle retrouva alors ce sourire et ses prunelles vertes. Le vieil homme possédait les mêmes. Et face à son regard doux, toute trace de peur s'évanouit aussitôt. Elle se surprit même à venir quémander une caresse contre la main de l'enfant qui rit aussitôt. Ses doigts contre son duvet, il n'y avait rien de tel.

« - J'ai l'impression qu'elle t'aime déjà, rit l'humaine de ses parents en s'avançant avec son mari derrière le vieil homme. »

L'enfant se tourna vers elle en souriant. Continuant de parcourir sa colonne vertébrale de caresses. Exquise sensation. Elle en ronronna de plus belle. Mordillant légèrement la paume du jeune humain pour lui montrer son affection.

« - Alors c'est celui-ci que tu veux ? Demanda le grand-père en posant sa main sur le crâne blond »

Retirant sa main prisonnière des petites pattes chocolat, il la souleva délicatement du sol pour la porter devant son visage. Vue de si prêt, ses iris émeraude étaient encore plus magnifiques. Ne cessant jamais de ronronner, elle émit un petit miaulement qui parvint à agrandir d'avantage le sourire de l'enfant. Celui-ci vint poser son nez contre son museau. Elle ferma les yeux, savourant l'échange. Une douce odeur lui frôla les narines. Et, bien que ne comprenant pas encore le langage des humains, elle perçut dans le petit « Oui ! » déclaré par l'enfant toute la joie de ce dernier. Une promesse d'un futur partagé.

« - Alors c'est décidé, voici le nouveau membre de la famille Plisetsky ! Sourit le grand-père en se relevant »

Rouvrant les paupières, elle tourna la tête dans sa direction. Elle savoura la consonance des deux derniers mots prononcés. L'enfant la reposa auprès de son père. L'humain de ses parents prit la parole.

« - Je suis sûre qu'elle sera heureuse avec vous deux, Nikolaï. Cependant, il va falloir un peu patienter.

- Combien de temps ? Demanda l'enfant en gardant ses prunelles fixées dans les siennes

- Deux ou trois mois, cela dépendra du temps qu'il lui faudra pour prendre son indépendance. »

Une petite moue se dessina sur les lèvres du jeune humain. Camouflant ce doux sourire qu'elle aimait tant. Venant frotter son museau contre sa main, elle émit un petit miaulement. Il étira légèrement ses lèvres. Un petit sourire mais suffisant pour chasser la peine qui avait un instant assombri son regard. Posant ses mains sur ses frêles épaules, l'humaine de ses parents tenta elle aussi de le consoler et demanda :

« - Pourquoi ne pas lui donner un prénom, Yuri ? »

Tournant son regard dans sa direction, son sourire s'agrandit de plus belle. Songeur, il gratta délicatement sa gorge beige, reportant son attention sur elle. Elle leva la tête, lui donnant un meilleur accès à cette zone sensible. Décuplant ses ronronnements.

« - Que penses-tu de... »

Il se mordit la lèvre inférieure, effaçant un instant son sourire. Ses caresses devinrent mécaniques, rythmant ses réflexions. Il continuait de la fixer, comme si la réponse pouvait se trouver dans son regard au bleu encore indéfini. Il semblait prendre la décision la plus dure de sa vie. Des petits « Hm... » échappèrent à ses lèvres. Soudain, la trouvaille se lut sur son visage, étirant ses traits faciale en une mimique adorable. Retrouvant ce sourire source de bonheur, il l'attrapa alors et la déposa sur ses cuisses. Faisant grandir l'attente des trois adultes qui gardaient leurs yeux fixés sur lui. Assise, sa queue fouettant lentement l'air dans son dos, elle pouvait se vanter d'obnubiler le moindre nanomètre de ces scintillantes émeraudes. Une sorte de dialogue s'établit entre les deux. Lorsque le mot fut prononcé, elle eut l'impression de l'entendre à la fois au creux de ses oreilles et dans les tréfonds de son esprit. Deux simples syllabes. Mais pour elle, un véritable trésor.

« - Potya ! Répéta-t-il pour la seconde fois en riant. Tu aimes ? »

Comme pour lui répondre, elle émit un petit miaulement et retrouva l'agréable sensation des ronronnements remontant le long de sa gorge. Se penchant par-dessus son épaule pour observer la petite boule de poil, le vieil homme demanda alors de son timbre rayé par les âges :

« - Potya ?

- Puma Tiger Scorpion, répondit simplement l'enfant, comme s'il s'agissait là d'une évidence. Potya pour aller plus vite.

- C'est un très joli prénom, Yuri, laissa entendre la maîtresse de ses parents en venant caresser les mèches blondes. Je suis sûre qu'elle apprécie beaucoup. »

« Yuri ». Ce mot résonna plusieurs fois dans son esprit. Se mêlant à la perfection avec cette nouvelle consonance qui, désormais, la désignait. « Yuri et Potya ». « Potya et Yuri ». Se blottissant contre le ventre du jeune humain, elle se répéta en boucle ces deux mots. Il lui avait donné un prénom, lui offrant par la même occasion une promesse d'avenir. Satisfaite, elle ferma les yeux. Elle le sentit légèrement remuer pour prendre, sans doute, une position plus confortable. Comprenant qu'elle n'avait pas l'intention de bouger pour le moment. L'odeur enivrante du petit blond l'enveloppant. Tout comme la chaleur qui s'échappait de son corps, jurant à la perfection avec la fraîcheur de ses doigts qui continuaient de la caresser. Ses ronronnements se firent plus légers. Ses griffes vinrent se planter à intervalles réguliers dans la chair de sa cuisse. Et très vite, le sommeil l'emporta dans un monde onirique.

Lorsqu'elle se réveilla, quelques heures plus tard, l'enfant avait disparu. Sa chaleur et son odeur aussi, remplacées par celles si familières de sa mère. Le souffle de ses frères résonnait non loin de là. La nuit était tombée. Seule une faible lueur artificielle diffusait au travers des rideaux. Elle avait croisé ses iris océans. Et, d'un coup de langue, sa mère lui avait intimée de se recoucher. Alors, se blottissant contre l'une des mamelles gorgées de lait, elle avait pris son repas du soir. Replongeant lentement dans les bras de Morphée où un sourire coiffé d'or l'accueillit les bras ouverts.


Tadam !

Alors ? Qu'en avez-vous pensés ? N'hésitez pas à me dire :D

Remerciements à mes amours : Luna, Calypso, Cupidon, Éros, Venus, Hélios et Gaïa (en photo) pour m'inspirer quotidiennement :3 Enfin, tendres pensées à toi Athéna, mon petit ange jamais oubliée...

Pour la suite, il faudra attendre le chat-pitre 2 ! En attendant, prenez soin de vous !

Nya ~