Chapitre Un { Stanford, my love.
Rien n'aurait pu présagé tout ça. Non, absolument rien. J'ai toujours été cette fille sage pour les autres. Ils ne me voyaient pas comme une rebelle, grande gueule qui faisait ce qui lui chantait. Non. Pourtant, j'étais loin de l'image saine de cette personne qui était première de classe, que seul le mot « sexe » choquait. Je ne collais pas à cette vision fausse de moi-même. Je disais des grossièretés, je râlais sans arrêt, je piquais des crises quand ça ne fonctionnait pas. Mais au fond, cela ressemblait plus à cette maudite perfection que je recherchais. Mes amis les plus proches savaient qui j'étais. Ils étaient amusés par mon comportement et me trouvaient même marrante. Mais ceux qui me connaissaient moins, eux étaient plutôt agacés par ma pseudo perfection. Enfin, vous allez me dire, c'était leur problème. Seulement, quand tout s'est passé, les gens ont été profondément touché de savoir qui j'étais vraiment. Cependant, au final, ils se trompaient encore. Ils étaient encore et toujours loin de la vérité. Je ne comprenais pas leur manière de toujours déformer la vérité. C'était une mauvaise habitude de prendre les apparences pour argent comptant. On s'y faisait au final, bien qu'on ne soit pas du tout d'accord mais les gens croyaient ce qu'ils voulaient croire.
Toute ma vie a totalement changé, il y a de ça un an. J'avais encore beaucoup de mal à croire ce qui c'était passé. Mais il fallait savoir qu'à l'époque tout était différent. Ma vie était ce qu'elle était. Pas très mouvementée. Je vivais ma vie sans trop savoir où j'allais. Je faisais des études d'économie à l'université de Stanford. J'étais dans l'équipe universitaire de volley. C'était ce qui m'avait permis d'obtenir une bourse. Mon quotidien était bercé par les entrainements et les cours. Je ne sortais pas, même si j'avais déjà eu des propositions. Je n'aimais pas trop la bière et la musique trop forte finissait tôt ou tard par me donner la migraine. Du coup, je passais mes soirées plongées dans mes cours. On ne pouvait pas réellement parler de rebondissement. Mais cela a vite changé un soir. Nous avions entrainement tous les jeudi soir. Seulement au cours de la saison, notre entraineur a dû s'absenté pour des raisons personnelles et pendant, environ deux semaines, nous sommes restées livrée à nous-mêmes. Du coup, un entraineur remplaçant fut désigné.
Ce soir-là, je suis arrivée en avance et j'ai trouvé les filles en train de se préparer. Une fois toutes saluées, j'ai commencé à enfiler mes chaussures et mes genouillères. Je me suis mise à inspecter mes doigts pour poser du strape. Les doigts récalcitrants au volley étaient une habitude. Quand le ballon emportait tes malheureux doigts ou bien lorsque les malheureux doigts se tordaient invariablement dans des combinaisons de passes ou d'attaques. Bref, ce n'était pas toujours agréable mais au fond, nous étions toutes un peu maso parce que cela ne nous empêchait pas de jouer à ce sport chaque jour. Tandis que je posais la bande autour de mon index, les filles parlaient forts. Angela semblait s'amuser à taquiner Nora qui avait craqué pour un type de son cours de psychologie. Je souriais tout en me concentrant sur ma tâche. Elles étaient tout le temps débordant d'énergie et je les adorais pour ça. Je me laissais sombrer dans mes pensées quand je me rendis compte que les filles avaient cessées de parler. J'ai levé les yeux pour voir le remplaçant du jour. J'ai observé le type qui n'avait pas l'air plus vieux que nous toutes. Il tenait une plaquette avec des notes et il sembla nous regarder à tour de rôle. Sans doute pour nous jauger. Savoir à qui il avait faire. Savoir quel rôle prendre, sans doute. Je n'avais pas encore décidé si j'allais l'aimer ou pas. Je me suis donc contentée de mettre mon tape sans trop me soucier de ce gars. Je n'aimais pas les inconnus qui s'incrustait dans notre équipe. Déjà lorsque Rosalie avait intégré l'équipe en cours de l'année précédente, j'avais été très sèche et Rose, qui était mon amie, avait ramée. La pauvre. Les filles avaient essayé de me convaincre et j'avais mis beaucoup de temps. Mais voilà, le volley était la seule chose positive dans ma vie. Alors, j'avais peur du changement. Et ce type était un changement que je refusais. Je ne disais pas que j'étais du genre à rendre dingue les inconnus juste pour le plaisir. Non, je rendais dingue les gens parce que j'avais peur. Je le savais. J'étais bourrée d'incertitude qui remontait à mon passé. Un toussotement me fit relever les yeux. Il me regardait sans aucunes émotions. Juste la déconvenue qui grandissait déjà. Je crois que je commençais mon manège, encore. C'était étrange comme un échange de regard pouvait communiquer beaucoup à la fois. Si je devais analyser la lueur dans ses yeux claire, je pouvais y trouver, défi, intérêt, prise de position, défensive, impertinence. Je savais que rien ne serait simple. Je savais que je devais prendre les choses en main. J'étais la capitaine. Je ne pouvais pas toujours prendre ce rôle de frigide. J'ai donc collé le dernier morceau de strape sur mon poignet et je me suis tournée vers l'inconnu. Le silence était plutôt intimidant mais j'ignorais comme à mon habitude les regards qui m'observait quand j'étais sur le point de faire opposition en quelque sorte. Il semblait attendre que je dise quelques mots. Pour rappeler que nous étions motivées à gagner le championnat cette année alors que nous étions des habituées des bas de classement depuis toujours. J'avais rejoint l'équipe depuis deux ans maintenant. Je n'étais pas la plus vieille mais à priori, on me considérait avec suffisamment de respect pour oser me confier le doux poste de chef. Dieu seul sait à quel point c'était terrible d'être mise dans une telle position. A bien y penser, je ne savais pas comment faire pour me présenter sous mon meilleur jour. Mais, surtout, je n'avais pas envie de la jouer bien.
-Je me présente, je suis Edward Cullen. Votre entraineur pour une période indéterminée. Je suis là, à la demande de Mr Andrews, votre coach qui ne peut assumer son rôle pour l'instant. Il m'a touché un mot de vous toutes et de votre équipe.
Il baissa les yeux sur la plaquette. Un froncement de sourcil. Désapprobation continue. Il allait nous parler de nos résultats déplorables.
-J'ai fait de mon côté mes petites recherches. Je vois que vous êtes abonnées aux dernières places du classement.
Je soulevais un sourcil. Evidemment.
-J'aimerai comprendre pourquoi.
-C'est une question ?
Il se tourna vers moi aussi vite que les filles.
-Vous êtes sans doute, mademoiselle Swan, la fameuse capitaine.
Je souris amère en entendant le fameuse. Il savait parfaitement qui j'étais.
-En effet. C'est une question. Bien que j'ai déjà une petite idée de la raison du pourquoi.
-Ah oui ? Dites-nous. On est curieuse.
Il se tu me dévisageant longuement cherchant la faille. Je savais que je cherchais l'opposition. J'étais comme ces bêtes furieuse qui marquaient leur territoire quand une bête venue de loin cherchait à renverser la pyramide.
-Vous êtes juste des amatrices sans ambition. Et fainéantes en plus de ça.
J'ai senti les filles tressaillir tandis que certaines se révoltaient. La moutarde montait tout doucement.
-C'est le bon moment pour vous préciser que je ne suis pas votre pote mais votre entraineur. Vous n'êtes clairement pas en position de me contredire. C'est pour ça qu'on va s'y mettre tout de suite.
Tout le monde se tut. Il regarda sa montre.
-C'est parfait, on va commencez par vous faire éliminer votre McDo de ce midi, en courant. Longtemps.
Un regard sombre de sa part et des filles. Bref, ça ne faisait que commencer.
-Maintenant.
Les filles se sont levées d'un même mouvement. J'ai été la plus lente. Il m'a dévisagé longuement. Les filles avaient démarré. Je me suis arrêtée à sa hauteur.
-L'intimidation n'a aucun effet sur moi, vous savez.
Il a vaguement souris.
-Peut-être bien. Mais, je crois devoir vous rappeler que tu es la capitaine. Et ça implique que vous êtes leur exemple. Si vous vous mettez à jouer les poids morts, sachez que je n'aurai aucun remord à vous mettre dehors. Rappelez-vous bien de ça, ici, celui qui décides, c'est bien moi.
Je l'ai regardé droit dans les yeux comme on le faisait quand quelqu'un semblait vouloir vous menacer. J'avais tout un tas de discours qui me vint à l'esprit. Mais étrangement aucun mot ne sortit. Peut-être que je n'en croyais pas mes oreilles. Ni mes yeux.
-Vous devriez y aller maintenant. Les autres ont déjà pris pas mal d'avances.
Pourquoi je me sentais comme cela ? Comme si je ne contrôlais plus rien de la situation ? Et d'ailleurs pourquoi ça avait tellement dégénéré en à peine deux minutes ? Je sentais que les filles n'étaient pas dans leur état normal. Entre Nora qui était rouge comme une tomate après qu'il lui a fait remarquer très sèchement qu'elle n'avait strictement aucune condition physique ou Rosalie qui n'avait pas encore ouvert une seule fois la bouche. En même temps quand elle a tenté de lui faire remarquer que Nora allait courir tous les matins, il lui a clairement dit : « On ne vous a pas demander votre avis, mademoiselle Hale. Si j'ai besoin de votre avis, je vous demanderais. Pour le moment, descendez plus bas le bassin, je n'ai pas l'impression de voir une planche. Encore, une minute. » J'avais eu le droit à plusieurs reprises à des regards graves auquel cas, je me contentais d'avaler ma fureur. Après tout, nous n'étions pas habitué à un tel degré d'égocentrisme. Mr Andrews ne nous avait absolument pas habituer à cela. Nous ne nous confrontions pas à un mur d'exigence avec lui tandis qu'aujourd'hui, ce type-là nous faisait ravaler notre déplorable laisser aller. Etais-je réellement en train de lui donner raison ? Sans doute. Mais, cela ne l'obligeait pas à se comporter comme cela. A la fin de l'entrainement, on était complétement abattu. La fatigue se lisait parfaitement sur les visages. Nous n'avions pas encore touché un ballon et je savais que ça nous démangeait. Mais le King ne semblait pas nous autorisé à reprendre un entrainement normal tant que nos capacités physiques étaient correctes.
-Bien, je vous conseille de bien vous étirer. En attendant, autant vous le dire. Vous êtes situé dans le néant pour ce qui concerne votre endurance. Si vous voulez conserver votre place dans cette équipe, il vaudrait mieux persévérer.
Il avait dit cela en me regardant sans aucune pudeur. Je crois que je venais de me faire un ami.
-On se retrouve demain. Pas besoin de vos genouillères ou de strape. Pour le moment, le ballon n'est pas d'actualité.
-Quoi ? Mais on un match important dans un mois…
Victoria semblait effaré comme tout le monde en fait. Je savais qu'elle serait la réponse.
-Je pense que pour l'instant, mademoiselle, vous avez plus besoin de vous forger du muscle que de savoir faire quoique ce soit d'autre.
Il a fermé sèchement son carnet dans lequel il venait de remplir. Il est parti sans un mot. Nous laissant complétement silencieuse. Quand la porte de la salle claqua, les filles se mirent à parler en même temps. Dire que pour une fois j'étais à court de mot. Je pris ma gourde et but le restant de mon eau. Je ne parvenais pas à me concentrer sur ce que les filles racontaient. De toute façon, elles étaient scandalisées. Qui ne le serait pas ?
-Que va-t-on faire Isabella ?
Je soupirais. Je ne savais absolument pas. Même si la réponse semblait évidente. J'ai pris la bandoulière de mon sac et je me suis levée. J'ai glissé un regard vers elles. Elles étaient toute rouges. L'effort avait révélé de nouvelles couleurs. Et puis, je me suis mise à hésiter franchement. Il ne fallait en générale pas grand-chose pour me mettre le doute au fond. Je savais qu'il avait raison. Nous étions fainéantes. Je n'aimais pas comment il s'était adressé à nous. Je détestais cela mais, si notre intérêt à toutes étaient justement de faire ce qu'il disait ?
-Isabella ?
Rosalie me regardait attendant que je réagisse. Rosalie était la dernière arrivante de ce groupe. Elle était peut-être mieux placer pour décider ? J'aurai pu lui poser la question mais quelque chose m'arrêtait. J'étais capitaine et les décisions devaient être prise par moi. Bon sang, je n'aimais pas prendre cette position. J'ai soupiré.
-Je ne sais pas, Rosalie. Je crois que pour le coup, il n'a pas complètement tort.
Le silence était pesant tout à coup. Pourquoi j'étais dans cette position ?
-Tu veux dire qu'on doit se contenter de faire comme il dit ?
J'ai regardé Rose. J'ai eu un sourire entendue.
-Je pensais plutôt faire honneur à notre réputation.
-Comment ça ?
Sarah s'était levée et m'observait intriguée. Je crois que le chemin était tout tracé. Je m'en réjouissais presque.
-On va faire ce que notre chez Roi Cullen souhaite. Mais…
-Mais ?
-Mais on ne va certainement pas lui faire de cadeau. Nous ne sommes pas des punching ball. Oh que non.
Je ne m'étais plus sentie aussi prête à tout qu'à cet instant. Prête à quoi, ça, il fallait encore le déterminer.
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Comeback pour moi sur Fanfiction avec cette toutes nouvelles histoires.
Rien de bien différent mais j'avais cette petite histoire en stock et j'avais trop envie de vous la poster. Bonne ou mauvaise idée ? L'avenir -ou plutôt vous ?- me le dira.
Je vous poste déjà la suite sous peu. En attendant, je vous embrasse, à très vite.
