Mon identité doit rester secrète, à tout prix.

Voilà quelques années que j'ai rencontré une jeune fille, et je dois bien dire qu'après tout ce temps, les relents amers de cette Lisa ne cessent de m'étreindre d'avantage. Ressurgissant hier soir, son visage difforme m'a hanté des heures durant et poussé à coucher par écrits les mots qui vont suivre, si vous ne me croyez ou que vous me pensez fous, passez votre lecture, cette histoire n'est pas pour vous.

Je ne sais combien de temps Lisa me hantera, combien de temps je serai en train d'écrire ceci, peut-être à perpétuité... En attendant soyez prêts à lire l'atrocité incarnée : cette vie impossible, elle l'a vécu...

Attention, en vous risquant à lire ce recueil de poésie libre (très libre), vous êtes en proie à tous les supplices, à toutes les horreurs, et à toutes les infamies possibles, je ne suis responsable en rien des éventuelles folies que vous encourez en continuant cette lecture, moi-même souffre jours et nuits à écrire ces mots sortis drus de mon crâne, aucune idée de leur origine possible, d'une provenance quelconque, ils sortent sans fin et j'en bave des strophes entières sans pause, je me dois de les liter ici même.


[NARVAL]

Recueil poétique

basé sur Resident Evil, Lisa Trevor


* Muse née *

Née béante.

Je suis morte. Maintenant impersonnelle, née de la désirante odeur du néant, formée dans une bractée d'eau. Croulement sourd des perles aqueuses et frelons bleus. Invocation de la Muse morbide dans son cancrelat stérile, sortie de sa tombe aux sons flétris.

C'est un élan simpliste qui excave les cadavres des fonds et creuses les brèches sous un rayon lunaire.

La mer en devenir, la mer en esclave venteux.

Alors voilà mon corps qui s'écrase en bateau. Beau bateau chancelant dans sa vasière funérarium.

Mais qui peut entendre mes cris noyés ?

Qui peut seulement voir la boue rejeter son cercueil d'argile ? Libérée des tréfonds, guidée par les courants avides, Je passe les frontières miroitantes et nage-morte dans les spirales suffocantes.

Implore pardon, relâche-toi.

Quelle folie, Anathémancie ?

Quelle folie ais-je conduite pour

Me retrouver ainsi ?

Ballotements fuselés chaire à sa charge. Croulements jaunis de ma poitrine qui s'éveille, racle les rochers des Akernons.

Mangeur mangeant.

Sel de mer qui engloutit mon pouls, enrobe bien mon cœur arrêté. Pousse un cri dément, me faire entendre.

Rien répond plus.


Plus que les images saccadées du temps dissous. Charnière de coraux à l'est, étang vaseux survolé d'algues en ouest, ressac guaneux lascifs flottants dans les hauteurs nordiques et perles de terre perdues dans les îles du sud.

Qu'où trouver mon cou écrasé ?

Corps brûlant d'envie, découvrir

Je pars, de mon funérarium

Ma langue s'est partiellement éveillée.

Elle crache l'eau et les vers des sables, fumant aconit sous les tropiques.

Impression de vomir mes entrailles, crever les abcès de mes organe, après les autres, et léchant mes lèvres.

Bleu d'aubépine

Sérine.

Raclures récifales, je suis de nouveau née.

Lebanon clarifiant, les étoiles envolées

Enchantante, en chantant, enchantée

Enlançante, en lassant, enlacée

Endiguante, enguiant, endiguée

Fleurie la fleure sertie de brumes

Hume

Air froid rêches matins sans lits

Matinée pourrie, once noire furieuse

Esprit retrouvé, éclat apaisé

Equilibrum noir, je chante ce soir

Pour mes esprits floutés

Pour toutes les créatures flottantes

Volante

Cadavre ambulant cuirassé

La Muse s'est éveillée

Ses mains agrippent ces mains rochées

Elle s'évade du corpuscule lattent

Morte du bas de corps

Attendrie, infinie

Elle pose un ongle fendu sur le grès

Repousse les forces dans ses bras bleus

Elle s'évade des abysses nocturnes

Rejoins épave levée, perle centrale levée au réseaux des anciens. Pierres stellaires, écrase ses écailles contre terre et l'ascète gris s'empare de sa vision.

Escarpements en escarpements, se hisse au dessus des nuages flottants. Gloutonée par les vapeurs soufreuses, continue sa course. Je vais réussir à m'y trôner sur ce roc ! Colère sourde à toute pudeur, se livre entière à l'effort de la mer.

Oh… quand j'atteins enfin hauteurs.

Horreur.

Buvant le vent, sème les pleurs

Néphalie retrouvée

Oh…

Des étreintes, la muse née