Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : UA, One-shot posté en 3 parties, romance, humour et pourtant sérieux. Yaoi.

Rating : T

C'est quoi ? C'est le kdo d'anniv de Luna que j'ai pu enfin finir (glory glory alléluia) !

Résumé : Votre copain est pénible mais vous restez avec. Il fait une connerie de plus et vous lui laissez une chance et ça saoule votre meilleur ami qui ne peut rien y faire.

Micis ! A toutes les personnes qui ont pensé à moi et qui ont mis un petit mot.

PS : je poste vraiment bcp en ce moment. Mais c'est ce que je fais quand je suis contrariée ou inspirée, j'écris, ça peut s'arrêter du jour au lendemain. Je suis contente en tous cas de pouvoir partager :p


Le numéro que vous avez demandé

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1ère Partie : Laisser une chance

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Appartement de Duo Maxwell, 13 avril 2009

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Duo s'était réveillé une heure avant le réveil et avait à peine dormi, en partie à cause d'une bonne quinte de toux.

En avril… ne te découvre pas d'un fil… sauf qu'il ne s'était à aucun moment découvert.

Juste découvert son lit vide. Encore.

Depuis quelques temps son petit ami n'était là que par intermittence et quand il était là… même faire l'amour ne l'apaisait plus, au point qu'il ne pense qu'à hurler au lieu de lui dire bonjour, hurler au lieu de le toucher, de l'embrasser, de le prendre dans ses bras.

Hurler et claquer la porte. Pour mieux revenir, s'excuser et filer doux et c'était… de plus en plus temporaire cette douceur aux allures de trêves, de paix armée.

Dormir seul n'était pas dramatique en soit quand on vivait seul, surtout quand les humeurs de son homme pouvaient en période de crise, justifier à elles seules la notion de « besoin d'espace »

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- …

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Chacun son appartement pouvait être un échec après tout ce temps, mais en même temps une mini délivrance puisqu'il avait un chez-lui.

Duo pouvait s'inquiéter un peu au lieu de se faire un sang d'encre, comme au début.

Duo s'inquiétait de moins en moins mais il avait très, très peu dormi.

Il se sentait coupable d'être à la fois mal et quelque part soulagé.

Il avait pris le pli, un mauvais, un faux, qu'il corrigerait au fer de l'espoir. Qu'ils corrigeraient. Ensemble.

Duo grommela. Il pensait beaucoup trop pour se rendormir.

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- Shit.

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Après avoir tourné et viré entre ses draps pour faire bonne mesure, il avait tâtonné et déprogrammé son alarme de barbare, par mesure de précaution.

Puis, dépité, il avait rejeté sa couverture et, nu et dans le noir, s'était dirigé aux toilettes ; il se doucherait plus tard, ne se sentant pas la force d'affronter les néons de la salle de bains.

Il ouvrit la porte, bailla et s'appuya légèrement au porte-rouleau.

Seulement celui-ci céda et dérouleur et papier tombèrent dans le silence en un concerto pour plastique en lino majeur amplifié par l'écho.

Court et intense.

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- AHHHHHHHHH !

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Emporté par le mouvement ses doigts effleurèrent l'interrupteur et il se prit comme un voleur sous les projecteurs, la pleine puissance de l'ampoule changée la veille.

Rendez-vous. Vous êtes cerné. Vous n'échapperez pas à une journée de merde.

Dans sa hâte il ferma l'interrupteur trop vite – grillant l'ampoule neuve dans la manoeuvre.

Il cligna une fois, deux fois des paupières avant de s'asseoir, hébété sur la cuvette.

Il se relèverait plus tard.

… bien plus tard…

Oula… il n'allait pas falloir le faire chier aujourd'hui. Mais alors pas du tout.


Quelques heures plus tard.

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- Comment tu fais pour sortir avec un tel con ?

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Et c'est parti...

Certains, visiblement ne connaissaient pas la notion de ne pas faire chier.

Même si ça partait d'une bonne intention.

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- Hello to you too, Quatre. Et il n'est pas con… il a juste ses moments, comme tout le monde…

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Duo soupira.

C'était un sujet habituel. Un sujet sensible, comme son ami, qui ne supportait pas de le voir « comme ça »

Cassé.

A vif.

Usé.

Duo ne pouvait pas se permettre de ne pas être à 100%.

Surtout quand on était dans l'humanitaire et sur le terrain.

Offrir un visage ravagé à ceux qui avaient tout ou trop perdu, ce n'était ni sérieux, ni juste.

C'était presque une offense que d'avoir une vie privée. Débile, injuste, complètement.

Un humain idéal. Comment ne pas péter les plombs parfois ?

Duo ne pouvait pas dire à Quatre qu'il avait raison : oui ils s'étaient disputés, oui il avait peu dormi… mais tout n'était pas si simple.

Et en cela, Quatre avait tort.

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- Quatre.

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Il était 11h00 dans le self gris aseptisé réservé aux employés.

Plus aseptisé que le « réfectoire des pensionnaires », où il officiait : il distribuait les repas et parfois était lui-même en cuisine.

Il avait des horaires décalés et mangeait plus tôt, pour pouvoir servir les repas jusqu'à 15h00.

Parfois il mangeait plus tard pour discuter un peu plus avec les pensionnaires. Il était beaucoup apprécié.

Il aimait d'ordinaire offrir de son temps et s'enrichir au contact de ceux qui devenaient parfois des amis.

Mais aujourd'hui Duo voulait respirer. Il en avait plein la tête.

Il était au boulot depuis 8h00 et avait réussi à être à peu près tranquille jusque-là.

Il était ainsi attablé, un plateau avec un jus d'oranges, un mauvais café et deux tartines bien trop beurrées.

Il ne s'était pas attendu à trouver un Quatre censé être de repos aujourd'hui et visiblement pas d'humeur à lâcher prise.

Le blond s'approcha de lui.

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- Non mais tu les vois tes cernes ??? On dirait un panda. Il a pas autre chose à foutre que de te faire chier ?

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Les amis avaient tendance à se ranger trop de son côté, à n'avoir qu'une partie de l'histoire et à juger en conséquences.

Cela pouvait être aussi adorable que pesant.

Le soutien trop appuyé forçait Duo à être trop objectif, à être dans l'excès inverse, à tout minimiser par habitude-amoureuse autant que par lassitude.

C'était dur d'être en couple parfois.

C'était dur d'avoir de bons amis aussi.

Il haussa les épaules. Ce serait bref.

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- Il faut être deux pour se faire chier, Quatre.

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Duo aurait pu dire que ça n'avait rien à voir avec son mec.

Juste pas un jour avec.

Mais il avait appris que ça ne servait à rien de mentir. Surtout avec Quatre.

La vérité le rattrapait toujours, virage en épingle, accident de parcours.

Crash.

Surtout, il n'aimait pas ça, mentir.

Réminiscences, réminiscences...

Ses parents avaient passé leur temps à se raconter de gros mensonges, de jolis mensonges pour aller évacuer le stress professionnel et conjugal…

sur le divan de leurs amants et maîtresses.

La meilleure des thérapies.

Un couple parfait aux multiples histoires de fesses.

Rien d'extraordinaire.

Duo but une gorgée de son café. Il sentait pointer un gros mal de crâne.

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- Et tu vas me sortir quoi après ? Qu'en ce moment le boulot lui prend la tête ?

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Se raconter des histoires entre adultes était une chose, la vie privée des parents ne regardant en rien leurs enfants.

Papa travaille beaucoup, tu sais, pour soulager ses patients.

Maman est restée plus tard pour aider un élève

Raconter des histoires à ses mioches en n'étant pas suffisamment discret, laissant d'autres mioches plus méchants que maladroits effriter leurs repères en était une autre.

Les enfants étaient cruels quand il se servait des armes des adultes.

J'ai vu ta maman embrasser mon grand frère comme à la télé.

Papa m'a dit qu'à l'hôpital, on appelait ton papa le tombeur.

Duo buvait son café calmement, son attention rivée à la fois à ses souvenirs et à Quatre qui serrait les dents.

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- Voilà.

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Duo n'était ni stupide, ni nostalgique. S'il comprenait que ses parents lui aient menti à l'époque, il aurait préféré ne rien savoir.

Ou ne pas l'apprendre de cette façon, s'il y avait quelque chose à apprendre, une façon de l'apprendre.

La vie privée des parents ne regardait en rien les enfants. Sauf quand elle devenait, par imprudence, publique.

Quatre était stoïque comme à son habitude. Mais intérieurement il trépignait.

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- Bordel, Duo…

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Il n'en avait jamais parlé à ses parents, de cette hypocrisie ambiante, de son silence qui prévenait l'implosion familiale.

Papa ne sait pas que maman. Maman ne sait pas que papa. Mais quels imbéciles.

Les enfants sont grands, les enfants sont partis, pourquoi restent-ils ? Que reste-t-il ?

Les apparences ? Un peu plus ? On s'en fout.

Les secrets des enfants ne regardaient en rien leurs parents.

Même si ces secrets étaient mieux gardés qu'ils ne les garderaient jamais eux-mêmes.

Un bon mensonge était un mensonge maîtrisé, sans dommages collatéraux.

Les yeux de Quatre étaient un peu plus sombres, plus vite.

Quatre monterait en puissance plus rapidement que d'habitude.

Duo ne voulait pas péter un câble mais c'était mal parti. Il but une nouvelle gorgée de son café.

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- …

- Tu vas me sortir cette excuse combien de fois par semaine ? Et lui tu le laisseras combien de temps te baratiner ?

- Quatre. Je veux finir mon mauvais café et avoir la paix.

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Sous-entendu : « pas aujourd'hui »

Duo regardait la vie avec des yeux d'enfants sans innocence et sans concession.

Il la regardait avec son cœur et sa tête, même si son entourage – dont faisait parti Quatre - pensait à tort qu'il ne voyait que par le premier.

Les faux-semblants il le laissait aux autres. Ce qui ne le rendait pas naïf pour autant.

En vérité Duo haïssait le mensonge parce qu'il le maîtrisait à la perfection.

Quatre poursuivait, sans relâche, se retenant avec peine de taper du poing sur la table,

sa voix montant à peine.

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- Vas dire ça à ton mec. On bosse tous, bordel ! Ca justifie que tu tires une gueule de déterré chaque fois que monsieur a ses humeurs ?

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C'est vrai que Duo avait oublié qu'il évitait les miroirs ce matin.

Trop de luminosité dans la salle de bain.

Il avait l'air si horrible que ça ?

En tous cas il se sentait épuisé, c'était sûr.

Encore une gorgée d'un café qui tiédissait trop vite.

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- Je suis juste vanné. Faut que je dorme et… qu'on me foute la paix.

- Faut que tu te changes, ouais ? On dirait que t'as dormi dans tes vêtements.

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Duo était en jeans délavés, polo et baskets noirs et il était propre.

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- Faut que tu le largues ça ne peut plus durer. Je sais que ça te saoule que je me répète. Mais je ne me répèterais pas si tu m'écoutais.

- Je fais encore ce que je veux de ma vie, Quatre.

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Duo posa sa tasse si fort qu'elle aurait pu se briser.

Son ton était très froid, aussi froid que son regard indigo.

Le bleu foncé pouvait être glacé même s'il était un peu violacé.

Le bleu lagon pouvait donner des frissons.

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- Non, Duo. Il fait ce qu'il veut de ta vie. Il te manipule, te retourne le cerveau, te culpabilise. Il ne se sent pas bien donc il te pourrit. Comme d'habitude.

- Je ne suis pas innocent dans l'affaire, Quatre.

- Non. Et c'est ça le problème. T'es conscient de ce qu'il se passe. Et tu restes.

- …

- Si tu mettais autant de détermination à l'envoyer bouler qu'à m'envoyer chier on ne serait pas là à discuter.

- On ne discute pas. Tu parles et tu voudrais que je t'écoute. Mais ça ne marche pas comme ça.

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Qamar « Quatre » Raberba Winner avait gagné son diminutif en passant quatre fois son permis avant de l'obtenir.

On aurait dû le surnommer « adorable pittbull ». Il était petit, musclé et pouvait être dangereux si on cherchait des noises à ses amis ou à lui-même.

Il était d'une beauté incroyable, de cœur comme de corps, et beaucoup s'étaient laissés prendre par sa voix grave et douce, sa bouche pleine et son sourire franc, ses yeux lagon et sa chevelure soleil.

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- Ben si tu m'écoutais tu n'en serais pas là. Tu croyais quoi ? Qu'en m'envoyant chier j'abandonnerais ?

- …

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Non, ce n'était pas le genre de la maison

A côté de ça, ce ne serait pas Quatre.

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- T'aimes les causes perdues donc tu sors avec lui. Je t'aime toi et je sais qu'il y a un peu de lumière dans toute cette merde.

- Quatre…

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Quatre avait cette franchise brute, agaçante quand on avait besoin de tact, de paix.

Quatre avait été discret au début de sa relation avec Ben.

Il lui avait juste dit : « je le sens pas. Mais bon, à voir »

Puis sont venus les problèmes… récurrents.

Ben ne comprenait pas l'attention qu'il accordait à ses pensionnaires. Ben ne comprenait pas que parfois il dépasse ses horaires parce que l'un d'entre eux avait un peu plus le cafard.

Ben gagnait plus d'argent que lui mais n'était pas aussi épanoui, pas reconnu dans son travail, alors il le lui faisait sentir par des cris, des claquements de porte.

Des absences. Des coups au moral, au cœur, là où ça faisait plus mal.

Il n'avait jamais levé la main sur lui. Jamais. Et il n'avait pas intérêt ou il lui arracherait le bras. Et le reste.

Et éventuellement, Quatre l'enterrerait vivant.

En attendant…

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- J'en ai marre de devoir limite justifier les actes de mon mec.

- T'aurais pas eu à le faire si t'étais pas avec ce minable. Tu crois que j'en ai pas marre de te voir comme ça ?

- …

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Ben pouvait être mesquin, puéril, imparfait quand ça n'allait pas.

Mais il pouvait être aussi gentil, tendre, amoureux s'il était d'humeur. Ben n'était pas qu'un infâme salaud qui le faisait souffrir, Duo était très gentil mais il n'était pas toujours tendre et savait aussi frapper là où ça faisait mal, même s'il n'y prenait aucun plaisir. Et il avait frapper un peu souvent ces derniers temps, sous la ceinture et même au-dessus. Duo détestait ce qu'il était doucement en train de devenir mais il ne se laisserait pas faire.

Ben et Duo se connaissaient depuis longtemps, avaient fait le lycée ensemble avant que leurs chemins ne se séparent. Ils s'étaient retrouvés par hasard à une réunion d'anciens et de fil en aiguille les choses s'étaient faîtes.

Ce que l'on pouvait oublier parfois, c'était que les copains d'avant, parfois ce n'était pas pour rien qu'ils soient « d'avant »

Ce n'était parfois pas fait pour qu'ils soient de « maintenant »

Mais si épuisé qu'il était parfois par Ben, par sa vie de couple… il n'était pas prêt à renoncer à ça. Pas après trois ans. Pas après avoir été amis avant d'être plus. Il n'avait pas toujours été cynique et froid et Duo n'avait pas toujours été amer et fatigué.

C'était une mauvaise passe, le genre de chose que les amis qui vous voient tristes parfois – eux pensent que c'est « à répétition » - ne comprennent pas, ne comprendront jamais.

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- Je suis ton ami, pas un hypocrite. Je suis pas là pour te dire ce que tu veux entendre ou pour te faire écouter mes silences.

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Duo savait qu'il ne mangerait pas son marbré finalement.

Il ne chercha plus à raisonner Quatre ; il en avait sa claque.

Ils se connaissaient depuis cinq ans, depuis que Duo était entré à « Bouge ! », une association humanitaire type Restos du cœur : les actions allaient de l'aide alimentaire à l'aide au logement, en passant par la réinsertion par l'emploi.

Ceux qui étaient en situation de détresse absolue, sans la moindre ressource pouvaient être logés temporairement au siège ou dans des locaux d'appoint mis à disposition par de généreux donateurs ou les conseils régionaux, parfois généraux quand arrivaient les élections.

Ceux qui bénéficiaient de ce régime spécial, l'équipe les appelait affectueusement ses « pensionnaires »

Ceux qui étaient victimes de violences pouvaient bénéficier d'une aide juridique, dispensée gratuitement par Quatre qui pouvait aller jusqu'à les défendre au tribunal.

L'association le payait au lance-pierre mais il s'en contrefichait : il ne faisait pas ça pour l'argent.

Tout ça avait dû lui monter un peu à la tête. A trop être confronté à la violence il pouvait extrapoler en voyant certaines choses.

Ou il devait amalgamer.

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- Quatre, tu dois me confondre avec tes clients. Je sais me défendre.

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C'était un coup bas mais il en avait marre, marre, marre.

Pas de raison que ce soit les mêmes qui encaissent et décaissent.

Le regard de Quatre ne se fit pas plus dur.

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- Tu sais, oui, c'est ça le problème. Ca ne veut pas dire que tu feras. Tu ne le fais déjà pas, tu subis sa violence et tu ne t'en rends même pas compte.

- Je ne subis pas !

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Duo se leva.

Quatre resta de marbre.

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- Tu subis, Duo. Tu crois que tu te défends, tu crois que tu ripostes mais ça continue, ça empire et ça ne sert à rien. La différence entre certains de mes clients et toi ? Là je la vois pas. Tu es plus lassé que révolté. Et c'est moi qui t'énerves plus que ta situation.

- Et tu as raison. Ben a des problèmes, merde ! Il a besoin de parler à quelqu'un, d'évacuer. Il a besoin qu'on lui laisse sa chance. On a tous droit à une seconde chance.

- La vie c'est pas un Monopoly et même, la carte Chance elle n'est pas illimitée. Tu te racontes des fables si tu crois qu'il va changer, Duo. Ressaisis-toi.

- …

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Il n'y avait rien à dire. Quatre et lui étaient d'accord, il fallait que cela cesse.

Quatre et lui n'étaient pas d'accord : Duo n'était pas prêt à partir.

Même s'il y pensait.

Plus on attaquerait Ben, plus il le défendrait.

C'était ridicule. C'était instinctif. C'était comme ça. Et Quatre continuait de parler.

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- Y a que toi qui changes, là. Y a que toi qui t'enfonces. La diplomatie je la laisse aux gens qui ont le temps de perdre du temps. T'as encore l'occasion de te tirer, Duo et je n'abandonnerais pas.

- …

- Tu aimes Ben et tu laisses couler et c'est ton droit même si ça m'enrage. Je t'aime toi. Qu'il aille plus loin qu'il n'y va en ce moment et je l'explose. Juridiquement ou non.

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Et Duo savait qu'il n'hésiterait pas à le faire. Il connaissait Quatre dans un prétoire. Il connaissait Quatre dans la vie. Toujours à mille pour cent pour ceux qu'il aimait, ceux qu'il respectait. Dans l'excès quand il était convaincu et quand il avait peur.

Une vraie grande gueule qui ne se contentait pas de gueuler. Qui agissait.

Une vraie force de caractère. Une vraie plaie. Un véritable ami, même si Duo devait s'en rappeler très fort à l'heure actuelle, pour ne pas le sortir définitivement de sa vie, même si Quatre pensait agir pour son bien.

Sur un coup de tête on pouvait faire n'importe quoi, sur un coup de colère aussi. Mais pas au point de virer l'une des plus belles choses qui lui soit arrivées et qu'il ne voulait pas perdre, même si Ben les éloignait.

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- Je t'aime aussi, blondasse. Mais tu me fais chier.

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Une vibration accompagnée d'une douce mélodie mono de très vieux portable le fit sursauter.

Duo décocha un sourire à Quatre, levant une fesse pour extirper le portable de la poche de son jean.

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- Ma fesse vient de se faire molester par mon portable.

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Quatre secoua la tête aussi amusé que dépité.

Ce ne serait pas aujourd'hui que Duo larguerait son âne de copain, hélas.

Reprendre après une interruption c'était difficile, ce n'était pas pour rien que les breaks – inventions inutiles de gens empêtrés dans la routine et la peur d'être seuls - ne marchaient pratiquement jamais (à son humble avis)

Il se serait bien contenté d'un break entre eux…

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- Ton portable est moche mais il a du goût.

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Duo éclata de rire, signe qu'il était soulagé que la discussion ne reprenne pas.

Quatre n'eut pas le temps d'avoir un pincement au cœur : le rire avait laissé place à une exclamation de surprise à la lecture du message.

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- ' the fuck?

- C'est un 'the fuck' cool ou un 'the fuck' qui fait chier ?

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Duo écarquillait les yeux et lisait et relisait les mêmes lignes.

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- …

- Quoi ? C'est un sms pour que tu rappelles un ami imaginaire au 08 quelque chose 5 euros la connexion, 2 € le message ?

- …

- Y a quelqu'un qui est mort ?

- …

- ACCOUCHE !

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Duo ne répondait toujours pas.

Mais ses joues rougissaient un peu et un petit sourire vint taquiner le coin de ses lèvres.

Il tendit son téléphone à Quatre.

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- « 20h00 resto habituel. A ce soir, trésor. »

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Quatre haussa un sourcil.

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- Un admirateur secret ?

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Duo plissa des yeux comme un chat tout content.

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- Non c'est Ben.

- Euh… t'es sûr que c'est lui ?

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Duo tapa son portable comme Al taperait Ziggy dans une série qu'il adorait dans son enfance.

D'ailleurs son portable s'appelait Ziggy Jr.

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- Oui c'est son numéro, tu crois que je le connaîtrais pas depuis le temps ? Mon portable bogue depuis des semaines, faut que j'en change.

- Puisqu'il arrive quand même à te joindre, ton portable marche trop bien à mon goût.

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Duo fit les gros yeux et Quatre tira la langue.

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- …

- C'est quoi le binz ?

- Quand Ben m'appelle il n'y a que son numéro qui s'affiche, pas son prénom.

- Il a deux numéros de portable ?

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Duo fronça des sourcils, ne voyant pas le rapport.

Quatre semblait ne pas voir l'importance du problème.

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- Oui. Un pro et un perso. Pourquoi ?

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Quatre haussa les épaules.

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- C'est normal. Tu as dû enregistrer deux fois le même numéro sous deux contacts différents. C'est pour ça que ton portable ne peut pas identifier l'appelant. Du coup seul le numéro s'affiche.

- Tu veux dire que ce n'est pas mon portable qui merde ?

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Quatre lui fit un clin d'œil.

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- En l'occurrence là c'est une erreur humaine. Te rassure ça m'est arrivé plus d'une fois et il a fallu que je me paye une honte pour le comprendre.

- Ah, ça me rassure du coup. En ce moment je suis ric rac et je me voyais mal changer d'abonnement pour avoir un nouveau portable qui sert à tous sauf téléphoner.

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Un silence, puis.

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- Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Il ne s'excuse jamais d'habitude. Là il m'invite à dîner c'est peut-être bon signe ?

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Quatre secoua la tête.

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- Il suffit de te nourrir pour que tu pardonnes ?

- Je ne pardonne pas, Quatre. Je laisse des chances. On a tous droit à l'erreur, n'en déplaise à sa seigneurie. C'est la vie !

- ...

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Quatre préféra ne pas répondre.

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- Oula, faut que je me grouille, les affamés vont débarquer.

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Duo enfourna une tartine avant de beurrer la joue droite de Quatre de bisous.

Quatre se vengea en enfournant l'autre tartine dégoulinante de beurre et en l'embrassant à pleine bouche.

Duo s'essuya les lèvres du revers de la main.

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- Beurk !

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Avant de répondre au sms avec enthousiasme sous le regard dépité de Quatre…

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Tzusuku


Voilà la première partie

J'espère que ça vous aura plu – surtout à toi ma Lunanamoi ! Gros bisous !

Prochaine partie : le passé de Quatre, un soupçon de Trowa et une grande partie du dîner de réconciliation.

A pluch' tout le monde !

Mithy ¤et hop ¤