Disclamer: Borgia ne m'appartient pas.

Résumé: La postérité retiendrait le mensonge qu'elle avait prononcé mais elle ne saurait jamais que Giulia avait menti. Peu lui importait, tant que cela protégeait Laura. [Borgia ]

Une Question de survie

- La fille d'Orsino Orsini Migliorati.

Ses paroles lui écorchaient la bouche et lui décapaient la langue.

- Rodrigo ne l'a jamais reconnue. Pourquoi à votre avis ? Il savait qu'elle n'était pas de lui.

Giulia se dégoûtait presque. Sa Laura n'était pas née de l'imbécile qui lui avait servi de mari. Sa Laura était fille de pape. Du Pape Borgia. Elle était issue de la passion, de l'amour et non du dégoût et de la haine. Rodrigo devait se retourner dans sa tombe d'ailleurs. S'il vivait encore, il entrerait dans une de ses fameuses colères folles, la traitant de catin, la maudissant, lui souhaitant d'aller en Enfer. Il hurlerait, blessé dans sa fierté et dans son âme. Mais le Pape Jules II, ancien Cardinal Della Rovere, détestait tout ce qui touchait de près ou de loin à la famille espagnole établie en Italie. Ce que son tendre Rodrigo n'avait pas pu faire par manque de temps devenait une corde à son arc.

Sa famille passait avant tout.

Sa fille, son unique enfant, passait avant tout.

Elle devait lui assurer un avenir, un bel avenir. Rodrigo la comprendrait, il avait fait pareil pour tous les enfants qu'il avait eu de différentes femmes. Ne voulait-il pas faire de Juan un chef militaire ? De Cesare un cardinal sur la route des élections papales ? De Lucrezia une dame de haute société qui fondrait une nouvelle lignée, liant les Borgia par le sang à la fière noblesse italienne ? Même Goffredo, ce jeune homme sur lequel il avait des doutes concernant sa paternité, avait pu épouser une personne royale. Une bâtarde nymphomane certes, mais une bâtarde royale de Naples. Pourquoi ne pouvait-elle pas tenter de lier sa Laura, née des Borgia, à leur ennemi juré pour la mettre à l'abri ? Sinon, quelle vie pour une fillette illégitime d'un chef de l'Eglise décédé ? Au final, elle recyclait. Son défunt époux servirait au moins à ça. A donner à Laura un nom de façade. Laura était une Borgia-Farnèse et aucun enfant de ce clan ne devait être dans l'indigence. Il fallait viser le futur pour survivre. Car le passé, si charmant fusse-t-il, était stérile. Le futur se construisait avec le présent.

Le présent, c'était Della Rovere et ce futur mariage avec son neveu.

FIN