Auteur : Lonely Seira
Titre : Les mots des maux
Genre : Romance/Shonen-aï/UR/OOC
Rating : K+
Pairing : Naruto&Sasuke
Disclaimer : Les personnages de Naruto sont à Masashi Kishimoto. Je ne fais que les emprunter et ne fais aucun bénéfice sur leur dos (dommage ! XD).
Avant-propos : Dépressifs, passez votre chemin, y'a rien de joyeux ici.
Tout ce que vous lirez dans cette section, les textes comme les poèmes, sont ma création personnelle ... bah oui, tout vient de mon petit cerveau (sauf les personnages bien sûr).
Un grand merci à ma bêta Lenne26 et à ma bêta intérimaire Azerty au rapport pour leurs commentaires et leur relecture. J'espère que ça vous plaira autant qu'à elles.
Miroir mensonger
Quand on ne voit pas celui que l'on est
Mais que l'on voit celui que l'on connaît
Le bonheur qui est à portée de main
Pourrait à jamais rester partie du rien
« Je me réveille en sursaut, écarquillant les yeux et les refermant aussitôt sous l'assaut brutal des rayons du soleil qui transpercent mes rideaux. Une nouvelle journée dans mon enfer vient de commencer, alors que je quitte à peine l'enfer de mes cauchemars. Dehors le soleil brille de mille feux, comme s'il prenait un malin plaisir à me narguer en m'offrant un ciel sans nuage, tandis que ma vie en est remplie. Je reste allongé, amorphe ... peut-être que si je ne bouge pas d'un millimètre, on ne me remarquera pas ... on me laissera juste là. Comme chaque matin, je suis face à un furieux dilemme. Dois-je me lever et vivre mes cauchemars en ayant l'espoir de les combattre ? Ou dois-je rester couché en les laissant me prendre, sachant qu'ils ne sont pas réels ? Je ne sais pas ... mais je finirai par choisir comme d'habitude. De toute façon quoi que je fasse, rien ne changera.
Je suis une petite chose sans importance
Un rêve qui meurt au matin
Je suis l'incarnation de l'ignorance
Un morceau du néant et du rien
Je suis juste une image, une apparence
§ Je me réveille en sursaut et laisse échapper un grognement en constatant que ma chambre est déjà baignée de lumière. Je plisse les paupières et laisse le soleil m'agresser. Je refuse de lui faire le plaisir de fléchir devant lui. Une nouvelle journée de supplice commence, alors que je m'échappe tout juste des griffes de mes tourments nocturnes. Je me lève en vitesse et commence à faire des pompes pour me donner un coup de fouet. Malgré l'envie irrépressible de rester sous mes couettes sans bouger, je me force à m'agiter pour ne pas me laisser engloutir à nouveau. Cette ombre sanguinolente qui plane sur moi est aux aguets du moindre signe de faiblesse. Je préfère la souffrance réelle que me procure sa présence et contre laquelle je peux lutter, à ce monstre qui gangrène mon esprit et contre lequel je ne peux m'élever. De toute façon quoi que je fasse, rien ne changera.
Tu es tout ce que je désire
Une étoile immortelle
Tu es la raison de mes sourires
Un bonheur éternel
Tu es la lumière de mes souvenirs
« Je me lève enfin et me dirige avec lassitude vers ma salle de bain. Dans mon appartement minuscule, je n'ai que quelques pas à faire pour l'atteindre. Face au miroir, je contemple l'image qu'il me renvoie. Comme tous les jours, il me faut bien cinq secondes pour réaliser que la personne face à moi n'est que mon reflet. Il a l'air tellement normal malgré ce voile de tristesse dans son regard, que j'ai toujours un mal fou à me dire qu'il ne fait qu'un avec moi ... que c'est juste moi. Ce n'est rien d'autre qu'une façade si fragile. Des cheveux blonds ébouriffés, un regard bleu azur captivant, de fines traces sur les joues. Et je commence cette mascarade. Une minute plus tard, je parviens à afficher un sourire convaincant après divers essais infructueux. Encore une minute, et cette joie factice allume la lumière de mes yeux. Je suis prêt pour cette énième valse de faux semblants.
Je suis mort lorsque je suis né
Une peinture inachevée et triste
Je suis l'errance sans vitalité
Une trace, un indice, une piste
Je suis venu pour pleurer
§ Je me relève et me dirige avec ennui vers ma salle de bain. Dans cette immense demeure dénuée de vie, il me faut bien deux minutes pour l'atteindre. J'en profite pour faire disparaître les derniers engourdissements dus à cette nuit peu reposante. Face au miroir, je fronce les sourcils en croisant mon propre regard. Encore cette ombre de douleur qui se tapit dans ces pupilles qui me semblent appartenir à un autre. Il a l'air tellement blessé que j'ai une sainte horreur de me dire qu'il s'agit bien de moi. Des cheveux noirs indomptables, des yeux d'encre sans fond, un visage de marbre animé d'une expression torturée que je hais. Et je commence cette mascarade. Une minute plus tard, je parviens à afficher ce masque de fierté inébranlable. Encore une minute, et cette dignité efface l'ombre de mes yeux. Je suis prêt pour cette énième valse de faux semblants.
Tu es une fleur dans mon désert
Un parfum hypnotisant
Tu es mon ange venu sur Terre
Une plume du firmament
Tu es la vie dans mon cœur de pierre
« Je quitte mon petit immeuble et marche dans la rue, d'un pas que j'espère nonchalant et désinvolte. Mon cauchemar devient une triste réalité. Les regards qui se posent sur moi transpirent la haine et le dégoût. Quelle importance ... rien n'a évolué depuis des années. Pour eux je ne suis que le monstre, le tueur, le démon. À l'intérieur de moi, c'est vrai que je le suis. Je me suis battu contre ça. Il m'a fallu 16 ans pour m'attirer quelques regards de sympathie, mais toujours empreints d'une certaine méfiance par moment. Juste quelques amis, si peu nombreux ... combien de temps me faudra-t-il encore lutter pour obtenir cette reconnaissance que je pourchasse depuis ma naissance ? Mais je ne veux pas qu'ils voient à quel point leur mots m'ont atteint ... je ne veux pas qu'il le voit. Alors je garde ce masque intouchable et pourtant si friable. Ce masque de joie feinte qui dissimule mon cœur solitaire et blessé.
Je suis une souillure, un déchet
Une erreur du tout puissant
Je suis une ombre qui disparaît
Une tache effacée dans l'instant
Je suis une âme dont on se repaît
§ Je quitte le domaine familial et marche dans la rue, d'un pas que j'espère vif et assuré. Mon mal-être va bientôt se muer en torture. Pendant ce répit qui m'est accordé, des regards glissent sur moi, teintés de crainte et de respect. Personne n'ose plus me regarder dans les yeux depuis mon enfance. Est-ce à cause de leur terrifiant pouvoir ou par peur de la malédiction que porte mon nom ? Quelle importance ... rien n'a évolué depuis des années. Pour eux je ne suis que le survivant, le miraculé, le frère du génie du mal. C'est vrai que je le suis. Et je l'ai accepté avec dignité. Il m'a fallu 16 ans pour tous les éloigner de moi, pourtant certains continuent à me mettre sur un piédestal où je n'ai pas ma place. Mais je ne veux pas qu'ils me voient ... je veux juste qu'il me voit. Alors je garde ce masque impénétrable en espérant que lui seul le traverse. Ce masque d'arrogance feinte qui dissimule mon cœur solitaire et écorché.
Tu es ma fontaine de Jouvence
Un joyau dans l'infini
Tu es le trésor de mes espérances
Une merveille sans prix
Tu es le remède à mes souffrances
« J'arrive au point de rendez-vous. Sakura est la première sur place et je serai le dernier, comme toujours. Mon regard se perd au-delà de sa silhouette toute en courbes pour accrocher la haute stature de ma seule raison de poursuivre le combat. Grand et ténébreux, fier et fort. Chacun de ses pas fait vibrer tout mon être. Et à mesure que la distance s'amenuise entre nous, je me sens encore plus émerveillé par tant de prestance. Il est mon idéal par bien des aspects. Les regards qu'il reçoit sont si déférants, et pourtant rien ne semble pouvoir le toucher. Ni la peur, ni la mort, ni les fantômes de son passé. Dieu que j'aimerais posséder sa grandeur ... Dieu que j'aimerais qu'il me possède sans heurt. Je me sens tellement fort à ses côtés. Cette rivalité que j'entretiens depuis toujours est mon oxygène. Parce qu'il a été le premier à me voir ... et que j'ai été le premier à le vouloir. Mais nous sommes si différents.
Je suis vide de sens et de mot
Un livre totalement vierge
Je suis peut-être la goutte de trop
Un bateau échoué sur la berge
Je suis las de t'être un fardeau
§ J'arrive au point de rendez-vous. Sakura est déjà là et lui sera le dernier, comme toujours. Mon regard capte immédiatement sa lumineuse silhouette qui déambule au loin. Tout en lui respire la joie de vivre et l'espoir. En comparaison, j'ai l'air de tout juste exister. Fin et désirable, puissant et affirmé. Chacun de ses pas fait trembler mon corps. Et à mesure que la distance s'amenuise entre nous, je sens mon cœur oppressé par sa présence que je peux à peine effleurer. Mon supplice au quotidien, est de le côtoyer sans pouvoir le regarder. Ses yeux si brillants m'irradient d'une force qui me fait peur. Les regards qu'il essuie sont si haineux, et pourtant rien ne semble pouvoir le toucher. Ni le démon, ni le dégoût, ni le rejet. Dieu que j'aimerais posséder sa détermination ... Dieu que j'aimerais le posséder sans condition. Je me sens tellement vivant à ses côtés. Parce que j'ai été le premier à le voir ... et qu'il a été le premier que je souhaitais avoir. Mais nous sommes si différents.
Tu es le pilier qui me soutient
Un espoir sans égal
Tu es le terme de mon chagrin
Un fléau tuant mon mal
Tu es mon tout je ne suis rien
Naruto et Sasuke atteignirent le point de ralliement à une minute d'intervalle. Leurs yeux ne se lâchaient pas, mais se regardaient sans se voir. Ils voyaient celui qui leur faisait face, mais ne pouvaient voir ce qu'ils étaient eux-mêmes. Mués et façonnés durant des années par des regards étrangers, ils ont fini par en oublier le regard de l'être aimé. Cette lueur de désir dans les yeux du brun, n'était vue que comme de l'arrogance par les yeux du blond. De même que cette dévotion dans les yeux azurs, ne paraissait être que de la naïveté dans les yeux charbon. Si différents dans leurs attitudes, si semblables dans leurs pensées aveugles. Car au moment où le lien de leur regard se brisa, il ne resta qu'une seule conviction insurmontable en eux ...
Je ne suis pas digne d'être avec toi
Tu es trop noble pour être à moi
Je resterai une ombre dans tes pas
Tu seras la lumière éclairant ma voie
Note de l'auteur : Alors ? J'arrête les poèmes ou je continue ? Si ça vous branche, dimanche 17 Mai sera publié le deuxième One-shot de ce recueil "Songes d'une nuit ensanglantée".
Bonne semaine !
