Bonjour et bienvenue à vous sur notre fic L'étoile de Nörrùnheim - Amarok Star-

C'est une histoire écrite à quatre mains et à deux voix alors on espère que vous ne serez pas trop perdus lors des changements de narrateur...

Disclaimer : Le monde d'Eldarya et ses personnages principaux appartiennent à ChinoMiko et au studio Beemov. Les OC sont en revanche à nous (et ils en bavent les pauvres !)

Edit 03/08/16 : j'ai une question pour vous, chères lectrices. N'hésitez pas à MP pour y répondre : j'ai vu que certaines personnes n'étaient pas fans des dialogues en gras pour les faire ressortir, qu'en pensez-vous ? Devrions nous retirer ce type de mise en forme pour votre confort de lecture ?


Prologue

Cité d'Eel, un peu plus d'une année après mon arrivée dans le monde d'Eldarya.

Nous avions profité de cette belle après-midi ensoleillée pour aller nous entraîner sur la plage avec Valkyon. Personnellement, j'aurais préféré lézarder au soleil –ou mieux sur la plage-, plutôt que d'aller suer sang et eau sur le sable bouillant. Valkyon avait insisté en arguant que cela ne me ferait pas de mal, et qu'il voulait m'entraîner à mieux maîtriser mon corps. J'avais beau m'exercer presque quotidiennement –ben oui quoi, c'est pas des rigolos les Obsidiennes- au maniement de mon marteau et des petites lames, mon chef de garde estimait que je n'étais pas encore assez habile. Soit. Quand on voit sa parfaite maîtrise de l'art, on comprend tout de suite pourquoi il devenu chef de garde. Je n'étais pourtant pas dépourvue de muscles : ma formation de forgeron dans le monde des humains m'avait fait acquérir un minimum de viande sur les os. J'avais en plus l'habitude de manipuler des lames, et il s'avérait que je ne me débrouillais pas trop mal en combat rapproché. Et puis, en deux ans, j'avais eu l'occasion de me perfectionner. Alors sincèrement, j'estimais bien pouvoir glander cinq minutes au soleil en cette belle journée. Manque de pot, mon très cher chef de garde passait par-là, et me voyant « larver », m'enjoignit à le suivre. Je pensais qu'il avait besoin de moi pour une quelconque mission, mais non… Adieu soleil de midi …

Arrivés à la plage, il me demanda de me délester de toutes les choses encombrantes que je portais, c'est-à-dire mes deux lames qui ne me quittaient jamais, ma ceinture, mes chaussures, etc pour ne plus garder que le strict minimum : mon haut et mon short. Valkyon s'était lui aussi débarrassé de tout son attirail, pour se retrouver torse nu –le bonheur sur Terre qui valait bien l'insolation- et se plaça face à moi. Il se mit en garde, poings en avant, m'enjoignant à l'imiter. Je ne comprenais pas trop le but de l'exercice, mais m'exécutais sans mot dire.

« T'es prête ?

-Euh… oui ? »

Avant même que je n'ai eu le temps de réagir, je me retrouvais face contre terre, Valkyon immobilisant mon bras gauche d'une main, un genou enfoncé dans le creux de mon dos. Je n'avais pas mal, mais je sentais la force qu'il appliquait sur mon corps.

« Pas si prête que ça, on dirait.

-On feut favoir fe que tu ferfais à faire ? grognais-je en crachant du sable.

-A t'améliorer au combat au corps à corps lorsque tu n'es pas armée, dit-il en lâchant prise. Il m'aida à me relever, et je m'époussetais en le fusillant du regard, crachant les grains de sables collés sur mes lèvres.

-Tu es douée au couteau, c'est vrai, mais tu te reposes trop sur tes lames pour te protéger, reprit-il.Ce sont des prolongations de ton corps, pas des boucliers. Le but de cette séance est de t'amener à utiliser ton corps différemment, c'est pour ça que je t'ai demandé de laisser tes lames. A partir de maintenant, ton arme sera ton corps et rien d'autre.

- Et on ne pourrait pas s'entraîner ailleurs que sous un soleil de plomb ? C'est une véritable torture de me demander de m'entraîner alors que la mer n'est qu'à quelques mètres et que je pourrais me baigner ! m'indignais-je.

-Feignasse ! Si tu as le temps de te dorer la pilule, entraîne-toi ! sourit-il.

-Mais j'assume totalement le fait d'être une procrastineuse de première.

-Trêve de bavardages, on s'y remet ! »

Et il en fut ainsi pendant quelques rounds, finissant toujours de la même manière, moi mordant le sable, Valkyon me dominant à chaque fois. Comme le sol n'était pas régulier, je perdais souvent l'équilibre et tombais des fois sans raisons. Mais à force de persévérance, j'avais trouvé un moyen de rester debout sans trop d'efforts. Plus ça allait, plus je m'améliorais : j'avais une meilleure appréhension de ses attaques et de ses mouvements, je bougeais mieux, esquivais plus, mais je n'étais pas encore capable de lancer l'offensive.

Valkyon lança une énième attaque que je réussis à parer en croisant mes bras devant moi. Je vis un petit sourire en coin se dessiner sur ses lèvres. Il attrapa alors mon poignet et me retourna comme une crêpe. Ce coup-ci je tombais sur le dos avec un grand bruit. Valkyon se pencha pour me relever une nouvelle fois, tout sourire. J'attrapais alors sa main et tirant de tout mon poids, je l'entrainais au sol. Perdant l'équilibre sous la surprise, il tomba et avant qu'il n'ait atteint le sol, je me jetais sur son dos à la vitesse de l'éclair, enroulant bras et jambes autour de son corps. Mes cuisses emprisonnaient sa cage thoracique tandis que je m'appliquais à l'étrangler –sans serrer- avec une clé. Il n'essaya pas de se débattre, donnant une petite tape sur mon avant-bras, signifiant qu'il déclarait forfait. Je le lâchais, non sans un énorme sourire de satisfaction. Il se retourna et s'assit dans le sable regardant la pauvre andouille que j'étais, toute fière d'elle, les poings sur les hanches, le sourire jusqu'aux oreilles. Il ne put s'empêcher de glousser devant cette vision grotesque.

Nous restâmes un petit moment ainsi, moi savourant ma victoire, lui regardant l'océan et profitant du vent frais, tout en buvant quelques gorgées d'eau fraîche à sa gourde. Il m'expliqua alors que le choix de la plage n'était pas innocent : l'idée derrière tout ça était de me faire travailler ma stabilité et ma détente. Je l'écoutais pieusement, à la recherche de conseils avisés. C'était tout Valkyon, ça : je tape d'abord, j'explique ensuite. Il me complimenta pour l'avoir pris au dépourvu, mais je savais très bien qu'en combat réel, il ne se serait pas laissé avoir si facilement. J'avais parfaitement conscience qu'il retenait ses coups avec moi. Mais bon, on n'était pas là pour se faire mal, juste pour passer le temps de façon utile et productive. Et donc, la production du jour se révéla être des crampes dans les mollets… Youhou, la joie…(oui je sais, je suis hyper convaincante… mes mollets aussi).

Bref après nos étirements, nous nous rhabillâmes, et nous dirigeâmes vers l'escalier menant au plateau. Le jour commençait à décliner, mais il faisait encore bon, l'air était doux et la soirée s'annonçait plutôt agréable. Nous devisions gaiement sur le chemin du retour, nos pas nous rapprochant du sentier qui menait au QG. Nous allions tourner, lorsque j'entendis le bruit d'une course affolée. Je tournais la tête pour tenter d'en trouver l'origine. Valkyon aussi semblait avoir entendu. Les pas se rapprochèrent et instinctivement, moi comme Valkyon, portâmes nos mains aux manches de nos armes. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous vîmes Nery, toute essoufflée et paniquée courir en direction du QG. Je l'appelai et lorsqu'elle me vit, elle se précipita vers nous, trébuchant à moitié. A mesure qu'elle approchait, je constatais que les vêtements de la Brownie étaient sales, déchirés à certains endroits, ses cheveux en bataille et qu'elle pleurait. Nous allâmes à sa rencontre, inquiets. Elle se jeta dans mes bras, hoquetant entre deux sanglots.

« Que vous est-il arrivé ? demandais-je.

-Au …se…cour, aidez…-moi, mon fils… C'est Mery, il… balbutia la Brownie.

-Que s'est-il passé ? interrogea Valkyon.

-On … on a été attaqués, lâcha-t-elle, tentant de calmer sa respiration saccadée.

-Où ? Par qui ? s'enquit le Faelien, prenant conscience de la gravité de la situation.

-Da-dans la forêt… une bête… immense, toute rouge! Avec de grands yeux verts ! On a… on a été séparé… près du passage des Anciens ».

Elle se mit à pleurer de plus belle, gémissant, s'attrapant les cheveux et s'accusant d'être une mère irresponsable, incapable de veiller sur son fils. Alors que je tentais de la calmer, je vis qu'elle saignait beaucoup à plusieurs endroits. Je lui demandais la permission de regarder ses blessures et retint un hoquet de surprise devant l'ampleur des entailles qui parcouraient sa cuisse. Les yeux de Valkyon s'agrandirent en découvrant le spectacle. Il la prit par les épaules, lui demandant quel genre de créature avait bien pu faire ça, mais la jeune femme était incapable de lui répondre clairement, ses phrases étaient entrecoupées de sanglots, la douleur et la confusion rendant son discours incohérent.

« Sylfe, tu la raccompagnes au QG et tu vas chercher de l'aide, m'ordonna Valkyon. Dis à Miiko que c'est un cas de force majeure et que c'est moi qui t'envoie. Je veux qu'une escouade soit sur pied et me rejoigne dans la forêt le plus vite possible. Il faut organiser une battue.

-Mais t'es malade ! Tu vas pas y aller tout seul quand même !?

- On n'a pas le choix, il n'y a pas une minute à perdre ! On a encore une chance de retrouver le petit si on y va maintenant, je peux pas me permettre d'attendre que tout le monde soit prêt ! Dépêche-toi et fais ce que je dis, c'est un ordre !

-Pour te faire tuer ? Et puis quoi encore ? Je viens avec toi ! Et je me fiche que tu sois d'accord ou pas ! »

Il me regarda un instant, avant de soupirer.

« Très bien, céda-t-il. A deux, on sera sans doute plus efficaces. Nery, retournez au QG, demandez de l'aide, expliquez ce qui s'est passé et allez à l'infirmerie, se tournant vers la Brownie.

-Pitié, ra-ramenez-moi mon fils !

-Je vous le promets, maintenant partez, on s'occupe du reste.»