Partie 1 : Chapitre 1 :
« AVERY HOLST »
1° Août 1991 :
« Severus, il faudrait que vous alliez chercher Avery.
-Directeur, je ne crois pas me tromper en disant qu'il nous reste un bon mois avant la rentrée scolaire, cela pourra sûrement attendre.
-J'ai assez attendu. Allez la chercher. »
C'est ainsi qu'un vénérable magicien avait ordonné à ce trentenaire acariâtre qu'était Severus Rogue d'aller voir un peu chez les moldus le temps qu'il y faisait et accessoirement, d'aller chercher Avery Roxane Holst pour lui annoncer qu'elle allait être scolarisée dans un internat pour les sept prochaines années, qu'elle ne pouvait pas trop y faire grand chose et qu'elle devait le suivre parce que des gens qu'elle ne connaissait pas avait décidé que ce serait comme ça jusqu'à sa majorité. Miam, la journée s'annonçait intéressante. Si la gamine révélait avoir le même tempérament que sa mère, Rogue ne jurerait de rien.
Surtout qu'il s'était passé quelque chose d'intéressant. Malgré toute l'admiration dont le monde des sorciers faisait preuve au sujet d'Albus Dumbledore, les parents d'Avery (dont la femme au charmant caractère...) avaient protégé leur maison de sorte à ce que Dumbledore ne puisse pas y venir, et comme les dits parents étaient morts, impossible de lever ce sortilège sans leur permission...difficile à obtenir.
Et ce qui était drôle, -ou pas, là encore- c'était qu'Avery était un mystère à elle toute seule. On ne savait pas si elle avait connaissance du monde des sorciers, si oui, à quel point, on ne savait pas si elle avait des dons innés comme son ascendance familiale pourrait le laisser penser et quand bien même elle en aurait, personne n'avait aucune idée desquelles.
Mais, le seul véritable problème dans cette affaire, c'était le caractère de Rogue qui avait été commis d'office à la tutelle de la gamine. Or, Rogue était certain que s'il n'avait jamais eu d'enfants à lui, c'était pas pour se farder les enfants des autres. Être enseignant ça lui suffisait amplement, pourquoi c'est toujours aux braves gens qu'on s'en prend?
Dans la journée où le ministère lui avait annoncé sa décision vis à vis d'Avery, il crut qu'il allait décéder précipitamment sous peu.
« Avery n'a plus personne sur terre », « Avery a grandis dans un monde qui est totalement étranger au notre », « Avery sera probablement perdue », « Avery » « Avery » « Avery ». Il n'en pouvait déjà plus. Et ce n'était pas peu dire. Mais comme toujours depuis longtemps, Dumbledore lui avait demandé une faveur et comme Dumbledore, c'était quand même quelqu'un, on ne refuse pas une faveur à quelqu'un qui est quelqu'un dans le milieu. D'ailleurs, c'est pour ça qu'aujourd'hui, Rogue était là, arpentant les rues de Londres comme un chien errant pour retrouver une adresse protégée par un gardien du secret décédé. Bah bravo. Chapeau les artistes. Au bout de trois heures il commença sérieusement à douter de l'existence du manoir de la famille Holst, quand, un nain de jardin à l'air sympathique l'apostropha.
-Severus Rogue?
-Oui?
-Mademoiselle Holst vous attend.
D'entre deux grosses bâtisses vieilles de mathusalem et mal entretenues, jaillis un immense jardin vert, à l'herbe grasse et bien taillées, des nains de Jardin de partout et une balançoire sur laquelle s'amusait une petite fille, poussée par un elfe de maison. Visiblement la gamine avait déjà une petite idée du monde magique : Impossible qu'un enfant moldu ou élevé comme tel ne hurle pas de frayeur à la vue d'un petit lutin aux oreilles surdimensionnées et au corps maladivement maigre vêtu de vêtements de poupées fluorescents et de petites chaussures de tennis bleues turquoises pétant.
Mais ce qui restait le plus intéressant dans cet endroit qui ressemblait plus à un jardin d'Eden qu'à un jardin tout court, c'était le mignon petit cottage peint en rose avec des volets verts flamboyants. Aucun doute que la gamine avait un don pour la magie qu'elle ne maîtrisait pas encore trop bien. Une petite de même pas onze ans ne repeignait pas sa maison comme ça.
-Bonjour, commença-t-il d'un ton qu'il voulait aimable, je m'appelle Severus Rogue et je viens pour...
-M'annoncer que je dois aller à Poudlard! S'écria-t-elle joyeuse, Ça fait deux semaines que nous vous attendions Mily et moi.
-Comment ça, vous avez reçu un hibou?
-Non.
-Ma maîtresse lit dans l'avenir, expliqua le petite Elfe.
-Ne lui dis pas tout, il va avoir peur après, la gronda doucement la petite brune. Je m'appelle Avery Holst, et j'ai bientôt onze ans. Vous, vous appelez Severus Rogue, votre maman s'appelait Eileen Prince et votre père … comment s'appelait-il, Mily?
-Vous avez dit Tobias Rogue, maîtresse.
-Toby! Voilà, c'est comme ça qu'il s'appelait... et votre oncle... je ne sais plus trop comment il s'appelait, celui-ci, je suis désolée.
-Je peux savoir comment tu sais tout ça?
-Il se pourrait que je lise dans l'avenir et dans la tête des gens, mais c'est très approximatif. J'avais prévu votre venue pour le 20 Août. Pourquoi être venu plus tôt, monsieur Rogue?
-Parce qu'on m'a demandé de le faire plus tôt que prévu.
-Se pourrait-il que celui qui vous ait demandé soit...
Elle fonça les sourcils, le nez, et sa bouche adopta un pli bizarre pendant les quelques instants qu'elle fouillait dans la tête de Rogue. Qu'elle y fouillât, ce n'était pas vraiment le problème du professeur. Sa véritable contrariété c'est qu'il ne ressentait pas son intrusion ce qui rendait son contrôle de ce qu'elle pouvait découvrir parfaitement nul.
-Vous avez mauvais caractère, vous ! Albus Dumbledore. C'est lui qui vous a demandé de venir.
-Oui. Et tu sais qui est Albus Dumbledore?
-Oui. C'est un sorcier.
-Et que suis-je, moi?
-Un sorcier tout pareil.
Severus voulait savoir jusqu'où il pouvait pousser la conversation.
-Et toi, qu'est-ce que tu es?
-Une sorcière.
-Et tu le sais depuis longtemps?
-Depuis que je sais que vous devez venir.
-Ça ne te fait pas peur?
-Pourquoi, ça devrait?
-Et bien tu as été élevée dans le monde des gens qui n'ont pas de pouvoirs alors je me disais que...
-Oui. Peut-être que ça m'a fait un peu peur mais pas beaucoup.
Severus Rogue hocha doucement la tête. A partir de ce moment il y avait deux options possibles. La première serait qu'elle et lui s'entendent très bien (ce qui serait surprenant mais pas vraiment impossible), la seconde serait qu'ils ne pourraient pas se voir au bout de deux semaines de cohabitation, ce qui pourrait très bien être le cas. Mais quand Severus Rogue vit la gamine de onze ans, petite, frêle et un peu pâlotte arriver vers lui il eut même une esquisse de réflexe parental.
-Tu devrais mettre un chapeau, quand il fait beau. Le soleil pourrait te blesser.
-Oui oui, Mily me le dit souvent.
-Ma maîtresse n'écoute pas vraiment ce que je dis, monsieur. Ce n'est pas pour insulter ma maîtresse mais vous savez, elle est un peu têtue.
Rogue se demander qui des deux il pourrait bien préférer, le petit elfe docile ou la gamine têtue.
-Mily, va chercher nos valises, nous partons.
-L'elfe vient avec nous? S'étonna Rogue
-Bah oui ! S'exclama la gamine comme si c'était une évidence. Ma mère lui a ordonné de rester avec moi tout le temps avant qu'elle ne meure, alors il est impossible qu'elle désobéisse. Et de toutes façons je ne veux pas partir sans elle.
Rogue se mordit la langue pour éviter de balancer des méchancetés à la tête de la petite fille. Et prit son mal en patience.
-Elle peut venir, elle t'aidera à t'adapter les premiers temps. Mais après, tu me jures que tu lui ordonneras d'aller vivre avec les autres elfes, d'accord?
-Je ne jure pas.
-Admettons, grogna Rogue exaspéré, … je... je suis la personne qui doit s'occuper de toi.
-Pourquoi?
-Parce que des gens du ministère me l'ont ordonné.
Les valises apparurent après que l'Elfe eut claqué des doigts.
-Je pourrais faire des trucs comme Mily si je vais dans cette école?
-Oui. Mais tu auras besoin d'une baguette. Tu sais, s'il y a bien une chose dont les sorciers ont besoin, c'est d'une baguette. Et, en plus d'en avoir besoin, il faut savoir la manipuler avec soin et précision pour lancer les sorts que l'ont veut lancer correctement.
-Vous avez l'air d'être un bon enseignant.
-Tu ne diras peut être pas ça longtemps, alors profitons-en. Mily ne t'a jamais parlé du Chemin de Traverse ou d'autres endroits comme cela?
-Non.
-...Génial. Notre premier cours commence donc ici.
Rogue attrapa la gamine par la taille et la posa sur la balançoire, l'Elfe s'assit sur la balançoire d'à côté et Rogue se mit en face d'elle pour faire apparaître un tableau noir venu de nulle part.
-Il n'y a qu'un seul monde, en réalité. Mais il y a deux genres de personnes. Les humains qui n'ont aucun pouvoir magique, et les humains qui en ont. Ceux qui n'en n'ont pas, sont des moldus. Ils vivent partout dans le monde et ne cache pas leur incapacité. Ceux qui en ont, son des sorciers, ou des magiciens encore appeler des mages. Les moldus nous attribuent la plus part du temps le surnom charlatans. Nous ne savons pas vraiment ce que cela signifie, mais c'est ainsi qu'ils nomment ce qu'ils croient que nous sommes. Parce que nous, les sorciers, nous cachons nos capacités aux moldus, pour éviter de les effrayer ou même de les frustrer devant leur incroyable ignorance du monde réel dont ils n'ont qu'une vague idée. Est-ce que tu comprends tout?
-Oui.
-Pour pratiquer la sorcellerie, il faut donc ce... talent. Il est inné et se révèle lors de l'enfance. Il est fréquent que des petits sorciers et des petites sorcières agissent magiquement sans s'en rendre compte... transforment des objets en d'autres objets, ou bien changent leurs formes et leurs couleurs, tu vois?
-Oui.
-La sorcellerie ne se révèlent pas vraiment par les antécédents familiaux. Moi, j'ai une mère sorcière, un père moldu. J'aurais pu être un cracmol, mais je suis un sorcier. Il y a des fils de sangs-purs, ça veut dire deux parents sorciers, qui n'ont absolument aucun pouvoir. Et à l'inverse, il y a des petits moldus qui se révèlent très doués pour la sorcellerie. On les appelle les sangs-de-bourbes... Mais depuis la démocratisation de l'accès à Poudlard, il ne faut plus employer ce mot, il est très vulgaire et très déplacé. Il faut dire, des nés-moldus. A partir du moment où ils déclarent leurs pouvoirs, les nés-moldus deviennent des sorciers au même titre que les autres et ce, jusqu'à la fin de leur existence.
-D'accord.
Cette petite leçon improvisée dura bien deux heures. Il lui expliquait les différentes institutions magiques, le gouvernement en rigueur et les matières qu'on enseignait à Poudlard. La gamine, aussi dissipée qu'elle avait paru au premier abord se révéla être une élève disciplinée qui buvait les paroles de Rogue comme s'il s'apparentait à un prophète. Malheureusement, Rogue avait reçu des consignes très strictes qui eurent vite fait de brimer la gamine quand il les lui eut expliquées.
-Tu sais, Avery, dans le monde des sorciers il n'y a pas que des gentils. Il y a aussi des... euh des moins gentils. Mais attention, ils ne sont pas tous très méchants sous prétexte qu'ils sont moins gentils... faut pas tout confondre. Et il se trouve que certaines personnes croient que tu es morte il y a très longtemps.
-Mais...pourquoi?
-Euh, c'est un peu compliqué, tu demanderas au fameux Dumbledore de t'expliquer. Et, comme ils croient que tu es morte, ils ne se soucient plus de toi. Et ça tombe bien. Parce que s'ils se souciaient de toi, tu serais en grand danger. Alors on va faire en sorte qu'ils ne sachent pas qui tu es vraiment, tu es d'accord?
-Comment on peut faire ça, si moi je suis une sorcière pouvant lire dans les pensées, d'autres doivent pouvoir le faire aussi bien que moi et alors nous serons foutus.
-Non. Le don que tu possèdes est un don d'une rareté exceptionnelle et personne ne peut entrer dans l'esprit de quelqu'un sans le faire énormément souffrir. Seuls les gens comme toi peuvent le faire et vous êtes vraiment très peu. Donc, tant que tu seras à l'extérieur de l'école magique, tu ne diras pas ton nom. Et c'est très important, tu m'as compris? Tu ne dois pas dire ton nom à qui que ce soit. Nous allons acheter des fournitures et tu ne devras rien dire, rien faire qui te distingue d'une petite fille moldue. Tu ne diras pas ce que tu lis dans les gens ni ce que tu sais de l'avenir.
-Je ne pourrais être moi même qu'à l'intérieur de l'école.
-Voilà. Parfait. Tu as compris. Alors maintenant, nous allons nous rendre au chemin de traverse.
Rogue se surprit à ne pas détester son rôle de tuteur, sans en être à dire qu'il l'appréciait, il n'avait pour le moment rien contre. Il posa un genou à terre devant la gamine.
-Alors, si nous allons au chemin de traverse et que, par hasard, nous croisons une connaissance à moi, que fais-tu?
-Je ne dis pas qui je suis.
-Et si on te pose la question?
-Je ne réponds pas. Je ferai la petite fille moldue effrayée par le nouvel univers dans lequel je suis.
Rogue posa une main sur sa tête.
-Voilà. C'est ça. Nous pouvons y aller, maintenant que je suis sûr que tu as compris.
Rogue attrapa les deux petites valises dans une main, l'Elfe s'agrippa à son bras et Avery lui tint la main.
-Tu vas avoir une série de sensations curieuses que tu ne dois pas craindre. Nous allons transplaner.
-Le mode de transport des grands sorciers.
-Exactement.
Et dans un drôle de bruit, ils avaient disparus de la demeure Holst. Arrivés sur le chemin de traverse, Avery posait les yeux partout autour d'elle, comme le faisait Mily qui n'était plus revenue ici depuis plus de dix ans. La première chose qu'ils firent, ce fut bien sûr la baguette. Rogue avait bien dit que c'était « l'unique chose vraiment essentielle à un sorcier » et Avery tressautait d'impatience à l'idée d'en acquérir une « tout pareil qu'un grand sorcier comme vous » avait-elle répété une bonne quinzaine de fois avant d'entrer chez Ollivander. Lorsqu'ils entrèrent dans la boutique, Rogue fut contraint de dire le nom d'Avery pour que le vendeur puisse faire son travail vraiment correctement. Le mètre ruban ensorcelé commença à faire son travail tout seul, mesurant les bras, les pieds, l'écartement des trous de nez et l'épaisseur des doigts de la petite fille, pendant que le vieux monsieur commençait à déblatérer sur la grandeur de la famille Holst qui, selon lui, malgré quelques sorciers clairement plongés dans la magie noire était une famille de braves gens. Cette information, Rogue le savait, était parfaitement discutable, mais devant la petite, il préféra ne rien dire et attendre qu'on lui remette une baguette magique sans broncher. Il n'avait pas une très bonne réputation chez Ollivander ayant casser trois baguettes, chose qu'Ollivander exécrait.
Il disparut dans les rayonnages et Avery eut l'air perdu dans ses pensées de façon anormalement profonde puisqu'elle ne répondit pas à l'appel de son nom par Rogue. La petite Elfe fit signe au professeur de se taire.
-Ma maîtresse a une vision.
-Ce qui est désespérant avec les devins... c'est qu'ils devinent.
La petite Elfe approuva d'un petit signe de tête sans mot dire. Puis Avery sortit de sa torpeur.
-Mr Ollivander! Celle qui est deux boites plus à droite! S'écria-t-elle
Le vieil homme se saisit de la boite anormalement longue pour une baguette et revint vers l'entrée du magasin.
-Tu es douée en quelle matière?
-Elle... elle est legilimens et sûrement occlumens. Elle lit l'avenir...
-Ta mère était très forte en métamorphoses, sais-tu? Elle parvenait même à se transformer en un magnifique animal.
-Si vous pouviez éviter de lui parler de sa mère, il y en a que ça arrangerait dans cette pièce, murmura Rogue d'un ton à glacer le sang.
-Oui, bien sûr, monsieur Rogue.
Il lui tendit la baguette qu'elle lui avait indiqué. Et effectivement, ce fut la bonne. Cependant ce n'était pas une baguette vraiment semblable aux autres.
-Est-il normal qu'elle soit aussi longue? Un peu plus et la baguette est plus grande que la sorcière, Ollivander, lança d'un air un peu narquois le professeur de Poudlard
-C'est l'unique baguette en métal que je n'ai jamais fabriqué et que je ne fabriquerai plus jamais. Il m'a fallut un temps fou pour la mettre au monde. En fait, j'ai fais exactement comme avec une baguette en bois, j'ai intégré tous les éléments à la matière première, sauf exceptionnellement, cette matière était en fusion. Et lors de son refroidissement, elle a atteint cette taille. J'ai fabriqué cette baguette il y a à peu près cinquante ans, petite. Et je l'ai faite essayer à bon nombre de sorciers... tu es la première à qui elle convient. Elle est incroyablement solide et contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle est très souple.
-Donc, bonne pour les métamorphoses? Demanda Rogue d'un air intéressé
-Excellente, pour les métamorphoses! Mais pas que. Je crois que c'est une baguette très polyvalente et je vais faire quelque chose que je ne fais pas souvent, petite.
Ollivander posa un genou à terre devant la petite fille.
-Je ne te vendrais cette baguette, qu'à l'unique condition que tu me jures de ne l'utiliser que pour faire le bien. J'ai vendu, dans ma vie, trop de baguettes très puissantes qui ont finalement servies à tuer des gens. Je veux que cette baguette fasse le bien. D'accord?
La sorcière intimidée par l'air inquiet du papy jura de ne faire que le bien et uniquement que du bien avec sa nouvelle compagne. Puis, d'un coup ou presque, le curieux bonhomme se releva.
-A baguette exceptionnelle, fourreau de baguette exceptionnel ma chère Avery Holst.
Il disparut de nouveau et revint quelques secondes plus tard avec un fourreau taillé pour la baguette dans lequel il la glissait.
-Maintenant que... nous avons choisi, j'aimerais aller au plus vite, Ollivander. Combien cela coûtera-t-il?
-Croyez-vous réellement que je vais faire payer une sorcière de la famille Holst? S'indigna le vieux vendeur
-Vous n'avez qu'à considérer que c'est une sorcière de la famille Rogue si cela vous gêne tant, lança-t-il amer. Ses parents lui ont laissé pas mal d'argent je ne verrais pas pourquoi on lui ferait une faveur de ce genre, ce n'est pas une pauvre petite fille et ce n'est pas son nom qui fait d'elle une personne.
-Si vous y tenez, donnez moi dix gallions.
Après avoir réglé avec l'argent qu'il prit dans une bourse en cuir estampillée d'un « H » en argent, ils sortirent du magasin.
-Bon, je crois que tu as compris tout ce que je t'ai donné comme consigne et je suis... à peu près persuadé qu'on peut te faire confiance. Il faut que nous gagnions du temps alors je vais m'occuper d'aller te chercher un nécessaire à potions, tes livres de classes et les autres objets standards. Toi, tu vas aller avec ton Elfe à la boutique de madame Guipure te chercher des vêtements. Tu demandes un assortiment de vêtements pour Poudlard et après, pas loin de là, vous irez à la ménagerie magique et tu te choisiras un animal. Un chat, un rat, un crapaud ou un hibou, rien d'autre, d'accord? Et surtout, n'oublie pas de faire faire des vêtements correctes à ton elfe, elle ne peut pas vivre vêtue comme ça.
-D'accord.
Il expédia d'un coup de baguette les bagages à Poudlard, il glissa le fourreau de baguette dans un cran de ceinture de la robe noire raide que portait Avery sur des collants rayés noirs et blancs avec un chapeau en ciré rouge, et des chaussures vernies rouges. La petite n'était pas habillée normalement ni pour une moldue ni pour une sorcière, aussi, il fallait rentrer le plus rapidement possible au château pour la mettre en sécurité, elle détonnait trop.
Les cheveux d'Avery étaient noirs corbeaux, ils étaient coupés en un carré strict dont les pointes remontaient vers l'extérieur juste en dessous de ses oreilles. Elle avait les yeux d'un gris froid et Rogue, tout Rogue qu'il soit, n'aimait pas la regarder dans les yeux.
Il lui confia la bourse qu'il avait trouvé dans le coffre de la famille Holst et remplie pour ce genre d'achats en décidant que son premier geste de tuteur serait de lui choisir le nécessaire de potions le plus adapté qui soit en le payant lui-même.
Ils formèrent deux groupes et se retrouvèrent au bout d'une heure, devant la boutique de Florian Fortarôme. Rogue avait eu le temps d'aller chercher une valise aux couleurs de Poudlard pour qu'Avery, bien qu'elle résidât au château en permanence, soit absolument équipée comme une élève normale. Quand elle le rejoignit, la petite elfe était vêtu comme une petite sorcière et sa maîtresse n'avait pas changé de vêtements. Rogue était désespéré de cette constatation mais ne dit rien. La gronder serait trop injuste elle n'avait pas encore tout à fait onze ans et elle ne pouvait pas mesurer véritablement ce qu'elle risquait.
Il ouvrit la valise et y rangea ses manuels, son gros sac de vêtements, et ses autres acquisitions, sauf la baguette dont elle ne voulait absolument pas se séparer.
-Tu veux une glace? Lui demanda-t-il, il fait chaud et on a beaucoup marché.
Elle tenait son chaton entre son corps et son avant bras comme si c'était une peluche, et ça avait un peu attendrit Rogue qui avait du attendre un moment avant de les retrouver.
-Je voudrais une glace à la fraise.
Et là, Rogue se surprit lui même.
-Et toi, Mily? Tu en veux une?
-A la vanille s'il vous plait.
Rogue disparut un moment, le temps d'aller chercher leurs rafraîchissements à l'intérieur de la petite boutique, les laissant choisir une table à l'extérieur pour y rester un moment. Quand il revint, il s'était abstenu de glace en grand garçon qu'il était, néanmoins, il profitait bien de ce petit instant de repos. La petite et l'Elfe étaient calmes, cette séance de shopping improvisée les avait fatiguées. Au bout de cinq minutes de repos mérité, ce fut le début des « emmerdements » comme l'avait pensé si fort Rogue qu'Avery l'avait saisit et en avait rit.
-Tiens, tiens... une chauve-souris en plein soleil, susurra une voix hautaine et glaciale dans le dos de Rogue. Que fais-tu ici? Oh...Mais ça ressemble à une valise pour... poudlard... Mon très cher Severus...seriez-vous devenu papa sans nous tenir au courant?
