Disclaimers : Haikyuu! ne m'appartient pas.

Coucou, voici la requête 96 de Eneette sur Wattpad (ou Somnis sur Ao3, je vais te la mettre en tant que gift fic pour ce site) qui m'a demandé du UshiKage. J'ai décidé de developper un UA basé sur les anciennes contrées nordiques avec un peu de fantasy dedans. J'ai d'ailleurs fait une entorse pour te remercier Netchan. Bonne lecture. :)

Tobio Kageyama se battit avec l'énergie du désespoir. La neige se teintait d'écarlate au fur et à mesure que ses adversaires tombèrent sous le fil de son épée. Le sang épais coulant le long de sa lame la rendit d'ailleurs presqu'impraticable à force de tuer.

Le jeune guerrier se devait de survivre à cette bataille perdue d'avance.

Il en avait fait la promesse à son roi.

Celui à qui il avait offert sa dévotion.

Celui qu'il avait fidèlement servi.

Celui qu'il avait profondément aimé.

L'armée ennemie les avait pris en traitre, ses compagnons d'armes et lui, profitant du deuil de leur cité pour les prendre à revers. Quelle bande de lâches. Le noiraud fut d'ailleurs trop concentré à parer une nouvelle attaque qu'il ne se rendit pas compte qu'un archer en avait profité pour lui tirer une flèche au flanc. "Kageyama!, tonna la voix forte de son général.

Tobio ne fléchit que légèrement en tentant de faire fi de la douleur pour tuer le guerrier en face de lui en lui assenant un coup dans le ventre. Ses gants de fourrure protégeaient ses mains du gel tout comme la fourrure en peau de loup le faisait avec son torse...Sauf que l'archer avait bien visé au niveau de son plastron en cuir, le transperçant à cet endroit pour mieux l'affaiblir.

Sa vue devint floue au même moment où il se mit à cracher du sang avec un goût amer dans sa bouche.

Merde, la flèche a été empoisonnée.

Son général l'appela de nouveau avant de le prendre par la taille pour passer son bras autour de ses épaules pour le maintenir debout malgré la plaie béante sur son ventre. "Ça ne sert à rien de rester ici, déclara ce dernier en dardant d'un oeil atteré le champ de bataille devant lui, on a perdu, ajouta-t-il amèrement en serrant les dents de frustration.

Tobio ne dit mot en se laissant guider. Les habitants de la cité de Seijoh avaient tous quitté la cité suite à la décision d'Oikawa peut avant sa mort. Leur roi avait pressenti que quelque chose de grave allait se produire sans savoir de quoi il s'agissait. De toute manière, tous savaient qu'ils n'avaient aucune chance face aux soldats d'Ougi Minami.

Ceux-ci avaient fait alliance avec une guilde de mages noirs très puissante et leurs forces s'étaient considérablement affaiblies depuis que leur souverain n'était plus. Le général les fit se poser contre un arbre une fois qu'ils furent suffisamment éloignés. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne les rattrapent.

Surtout avec la trainée de sang que tous deux avaient laissé sur leur chemin.

La neige fut aussi d'autant plus épaisse que leurs traces de pas furent visibles.

Iwaizumi reprit son souffle d'une respiration saccadée en retirant la flèche du flanc de Tobio pendant que ce dernier se mordit les lèvres pour ne pas crier. Il fixa ensuite le ciel d'un oeil épuisé. La nuit était aussi sombre que le sol enneigé présent sous leurs yeux fut d'un blanc immaculé. Une chouette des neiges hululait au loin et à son soulagement, il n'entendit aucun loup hurler.

"Tiens, fit-il en haletant tout en détachant une petite fiole de sa ceinture, voilà un antidote que m'avait préparé Hanamaki au cas où, sa voix se fit plus faible, il faut que tu le boives, Kageyama, insista-t-il en voyant le noiraud hésiter, fais-le pour lui. Il ne souhaiterait pas que tu meurs."

Tobio fixa la fiole en réprimant sa colère. Tous ses camarades étaient morts : Kunimi avait été le premier à mourir sous la flèche d'un archer, puis ce fut au tour de Kindaichi. Il revit Yahaba se faire transpercer par une épée et Kyoutani se faire cribler de flèches. Hanamaki et Matsukawa avait subi les sorts d'un mage noir... "On aurait dû les vaincre, je ne comprends pas, murmura-t-il en buvant le contenu de la fiole d'une traite.

Hajime eut un sourire dépité. "Nous avons oublié que le nouveau roi... d'Ougi Minami n'a aucun... honneur et... il n'hésite pas à engager des mercenaires... pour accomplir sa... besogne... , expliqua-t-il en ignorant le sang qui coulait de sa bouche, les funérailles d'Oikawa nous a rendus tous... vulnérables..., les prunelles verts devinrent plus vitreux, son souffle fut plus ténu, ça... y est, il est ...temps pour moi de ...rejoindre les autres au ...Valhalla pour...servir les dieux."

Tobio écarquilla les yeux face au regard résigné qu'il rencontra. Non, pas Iwaizumi-san aussi. Il avait toujours considéré le général comme son grand frère. Le noiraud se hata de déchirer la manche de son pourpoint marine quand une main l'en stoppa. "C'est inu...tile..., murmura Iwaizumi d'une voix hachurée, con... tinue de... vivre... au nom de... nous tous."

Le noiraud baissa les yeux en s'efforçant de ne pas pleurer. L'antidote avait fait son effet mais la douleur au flanc était toujours lancinante. Tobio s'en moquait éperdument. Tout ce qu'il voyait, c'était un être cher en train d'agoniser sous ses yeux sans qu'il put faire quelque chose. Son coeur se meurtissait de son impuissance. Des larmes commencèrent à couler de ses joues lorsqu'il déclara d'une voix éteinte. "J'en fais le serment."

Hajime ferma alors lentement les yeux en rendant son dernier souffle avec un sourire confiant.

Tobio se leva alors avec difficulté tout en se tenant le flanc ensanglanté.

Il détourna son regard de la dépouille de Hajime et commença à reprendre son chemin le coeur lourd d'une sombre mélancolie dont il s'efforça de ne pas succomber.

Ses pas se firent lourds dans l'épaisse neige albâtre qui passa au vermillon au fur et à mesure qu'il avança.

Ses jambes furent engourdies par le froid glacial, son corps faible tremblait légèrement mais il devait tenir bon.

Pour ceux qui étaient devenus sa famille depuis son semblant d'enrollement dans l'armée de Seijoh.

A la base, il y avait été pour espionner le roi Oikawa et oublier ainsi son amour à sens unique mais au fil du temps, la cité était devenue sa patrie en même temps que le souverain avait pris possession de son coeur.

Daichi-sama ne lui avait jamais voulu de sa défection. Au contraire, le roi de sa cité natale l'avait même encouragé si ça le rendait heureux.

Et maintenant, où aller?, se demanda-t-il tandis qu'une langueur désagréable le prit dans cette errance désesperée.

Karasuno était trop loin, les soldats d'Ougi Minami seraient capable de le traquer d'un moment à l'autre.

Je dois...

Ses jambes ne répondirent plus, le forçant à s'agenouiller dans cette poudreuse qui lui semblait étrangement accueillante, telle un doux duvet de plumes.

Ses yeux azurs eurent du mal à rester ouvert tellement il se sentit faible.

Tobio s'écroula sous la neige en tentant de ramper pour ne pas faillir à sa promesse.

Même si la mort était ce qu'il voulait plus que tout à cet instant, les mots d'Iwaizumi-san étaient encore imprimés dans sa mémoire.

"... con... tinue de... vivre... au nom de... nous tous..."

Puis un souvenir lui revint en tête.

Un doux écho du passé dans lequel il se plongea malgré lui en s'accrochant de toutes ses forces à cette volonté de vivre même si celle-ci se faisait vacillante.

Ses yeux se fermèrent en se laissant bercer par cet épuisement apaisant mais trompeur, qui auraient pu être les prémices d'un glas mortuaire si un aigle blanc ne s'était pas doucement posé sur son omoplate pour signaler sa présence à deux cavaliers non loin de lui.

Voili voilou pour la première partie. A bientôt. :)