Premier chapitre

Et encore une année de plus, pensais-je à regret.

Je me sens tellement seule… En cette journée qui pour certains serait un jour joyeux, mais pas pour moi. Mes anniversaires étaient les pires jours de l'année pour moi. Parce que c'était à ce moment-là que je réalisais combien mes parents ne m'aimaient pas, et que j'étais une terrible déception pour eux… Alors que ma sœur Marie était leur fierté. Mon ainée ne se gênait pas pour me le faire remarquer !

Pour eux, elle était parfaite ! Elle suivait des cours de droit dans la plus prestigieuse université de Londres. Alors que moi-même, si j'avais les meilleures notes de ma classe, j'étais doué seulement pour écrire. Mes professeurs me reprochaient souvent d'avoir un manque d'attention et d'être trop souvent dans la lune.

— Sophie ! dit ma mère.

— J'arrive ! Hurlais-je depuis ma chambre.

Je me levais de ma chaise de bureau en prenant bien soin de dissimuler mon journal afin que personne ne puisse le lire en mon absence.

Ma mère se trouvait juste devant la porte d'entrée de notre grande demeure. Elle était sublimement habillée d'une robe de soirée noire à paillette et bien sûr, sa coiffure était des plus ravissantes.

— Je ne veux pas que tu me causes encore des ennuis, c'est clair ?

Je hochai la tête pour lui signifier mon accord.

— Très bien ! Si seulement tu pouvais être comme ta sœur, se lamenta ma mère en soupirant.

Je retenais difficilement mes larmes.

Mais heureusement, je tiens bon. Je ne lui donnerais pas la joie de me voir pleurer devant elle.

Ça lui ferait sans doute trop plaisir.

— On ne sait pas à quelle heure on rentre. Madame Leblanc t'a laissée de quoi manger dans la cuisine.

— D'accord.

À ce moment-là, mon père fit son apparition dans l'entrée, lui aussi très élégant. Il me regarda à peine – il attrapa son manteau – et dit à ma mère qu'il était l'heure d'aller à leur réception de gens de haute société. Quand le majordome ouvrit la porte pour mes parents, l'air glacial entra dans la maison ce qui me frigorifia. Ce mois de décembre était le plus froid que je connus en dix-sept ans.

Génial ! Ils ont vraiment oublié mon anniversaire !

En même temps à quoi je m'attendais venant d'eux. Je n'étais qu'un poids de plus à supporter.

Le pire, c'est que cela ne me faisait plus pleurer. J'était tellement habitué à leur manquement en tant que parents que cela n'avait plus d'effet la façon dont ils me traitaient.

Je retournai donc dans ma chambre au dernier étage sans même aller dans la cuisine pour aller manger. Mon estomac étant trop noué pour que j'avale la moindre nourriture.

Je m'assieds sur le rebord de la fenêtre qui était un endroit moelleux et agréable grâce au futon que j'avais fait installer pour pouvoir lire en regardant le ciel étoilé.

Mais en cette soirée du 28 décembre 2018, aucune étoile n'apparaissait à cause des nombreux nuages. De la brume ondulait sur le sol et donnait une atmosphère étrange.

Je pris le dernier tome de ma série fétiche : Harry Potter et les reliques de la mort. Depuis enfant, je lisais encore et encore cette saga quand je me sentais triste. Et à chaque fois les mots de J.K Rowling m'aidait à surmonter ma peine et les coups durs de la vie.

Je regardai mon livre. Il commençait à être abîmé à cause de mes lectures répétitives. Peu m'importe ! Quand il sera trop usé, j'en rachèterais un autre. Pour moi, cette auteure était un vrai modèle et je rêvait secrètement de devenir une bonne écrivaine comme elle.

C'était elle qui m'avait donné le goût à l'écriture ainsi que la lecture. Mes premiers écrit avaient été des fanfictions sur son univers. Où dans chacune d'entre elles, je sauvais Fred de la mort… Et je permettais aux Weasley de vivre enfin une vie paisible et harmonieuse. Ils étaient un peu comme de la famille pour moi – je dirais plutôt qu'ils étaient la famille que j'aurais tant voulu avoir – même Molly avec ses colères me touchait plus que ma propre mère. Elle au moins avait la fibre maternelle…

J'ouvris mon livre et posa mon marque-page à côté de moi pour reprendre où j'en étais restée la dernière fois.

La dernière bataille se déroulait à Poudlard. Je lisais tellement vite que très vite j'arrivais au moment du livre que je détestait plus que tout ; la mort d'un de mes personnages préférés. Très vite, dès larmes brillaient dans mes yeux avant d'inonder mes joues de perle salée que j'essuyais du revers de la main.

À chaque fois, cela me faisait cet effet-là. J'avais beau connaître la fin par cœur – pourtant – j'espérais toujours que la fin change.

Je sais… C'est ridicule et pathétique ! Mais c'était ainsi. Heureusement que personne ne le savait sinon on se moquerait de moi. Je continuai à pleurer à chaude larmes quand Percy souffrait tant de la mort de son frère et qu'il souhaitait tuer tout les mangemort.

Soudain, mon regard fut attiré par le ciel. Au loin, une étoile brillait de mille feux à travers les épais nuages. C'était à la fois beau et terrifiant. Sans même savoir pourquoi, je joignis mes mains pour prier, en souhaitant que ma vie change.

Après plusieurs minutes, je me mis à rire bêtement de ma propre bêtise. Décidément, j'étais peut-être être aussi sentimentale et ridicule que le disait ma famille. Comme si une simple étoile pouvait accorder des vœux.

Je refermai mon livre en le posant sur ma table de chevet. Je détachai ma longue chevelure brune et m'allongeai dans mon lit en éteignant la lumière. Il fallait que je dorme, sinon je vais devenir folle et à me mettre à réellement croire à la magie.

Ϟ

Brusquement, un mauvais pressentiment me réveillai. J'avais l'impression que quelqu'un était présent dans ma chambre. Je regardai l'heure sur mon réveil qui indiquait minuit quinze. Je me levai en vitesse en allumant ma lampe de chevet qui éclairer faiblement la pièce. Je vis alors une vraie enchanteresse devant moi.

Une belle dame portant une robe en satin bleu me regarda avec un regard tendre. Je voulu hurler de terreur, mais aucun son ne sortie de ma bouche tant j'étais paralysée par l'apparition de cet être dans ma chambre.

N'aies pas peur Sophie ! Je ne te veux aucun mal.

Qui être vous ? Réussissais-je à demander d'une petite voix.

La dame me sourit tendrement.

— Je suis ta marraine…

Je ne pu m'empêcher de rire… Tellement que cela me fit mal au ventre ! C'était tellement drôle comme situation ! J'étais juste en train de rêver – maintenant, je m'imaginais – dans un conte de fées. Non mais ça ne va pas bien dans ma tête !

— Laissez-moi deviner. Vous alliez prétendre être ma marraine la fée ?!

— Exactement. Je veille sur toi depuis que tu es toute petite.

— Décidément, j'ai trop regardé Cendrillon moi... dis-je à haute voix.

Elle gloussa.

— Absolument pas. Ce n'est qu'un conte pour enfants. Moi, je suis bien réelle. Et ce soir, je peux exaucer un seul de tes vœux les plus chers ! expliqua-t-elle.

— Dans ce cas pourquoi ne pas être venue avant ? Quand je souffrais de vivre ici ?

— Avant je ne pouvais pas. Les règles sont très simples : une marraine fée ne peut apparaître qu'au dix-septième anniversaire de sa filleule pour lui accorder ce qu'elle souhaite.

Encore sonner par ce que je venais d'entendre, j'attrapai ma tête entre mes mains tant j'avais l'impression de perdre la raison. Puis je me pinçai pour voir si je me réveiller de ce rêve si étrange. Mais rien ne se passa. Je restait toujours debout devant cette femme magnifique.

— Surtout réfléchis bien avant de demander quelque chose. Tu n'as droit qu'à un seul souhait et pas un de plus.

Je ne sais pas quoi choisir. Mise à part avoir une vie meilleure.

Ton souhait doit être plus précis.

C'est facile à dire… Là comme ça, je n'ai pas d'idée…

La femme fixa alors mon livre toujours posé sur ma table de nuit. Elle me sourit étrangement.

— Tu es sûr d'ignorer ce que ton cœur souhaite le plus au monde ?

Mais où voulait-elle en venir à la fin ? Cela m'agaça fortement. Même s'il ne s'agissait que d'un rêve ou plutôt un cauchemar, elle commencer à me gonfler la fée.

— Ce n'est qu'un livre… Rien n'est réel… dis-je avant de me rappeler que j'étais en pleine discussion avec un être imaginaire.

Cette fois, c'était sûr, j'avais réellement perdu la tête ! J'en connais une que cela rendra heureuse ; ma très chère sœur Marie. Depuis le temps qu'elle dit à mes parents de m'emmener voir un psychiatre. Bah là, je lui donne raison pour une fois !

— Bon maintenant ça suffit ! Hurlai-je avant d'ajouter, vous n'êtes pas réelle. Je vais retourner dormir.

— Pourtant, je le suis. Et ce n'est pas qu'une histoire, commença-t-elle à expliquer, mais tes personnages fétiches vivent dans une autre dimension parallèle à la tienne.

Vous voulez dire que Poudlard existe vraiment ?

—Bien sûr ! Ma petite Sophie, tu n'es pas une simple humaine, tu as des capacités extra-sensorielles que ne possèdent pas tes semblables. Tu n'aurais pas dû naître dans cette dimension.

Et le pire dans ce qu'elle me disait, c'était que je le penser depuis tellement de temps. Je n'étais pas normal. Je n'avais pas d'amie mise à part les personnages dans les romans que je dévorais.

— Donc je pourrais souhaiter ce que je veux ?

Elle hocha la tête.

— Très bien. Je souhaite que Frederic Weasley ne meure pas et que sa famille vive heureuse pour toujours.

Et pourquoi pas, après tout, s'il s'agissait d'un rêve. J'avais le droit d'espérer changer le court du destin de mon personnage préféré, non ?!

La fée rit.

— Je ne peux t'accorder qu'un seul souhait ! De plus, je n'ai pas le pouvoir d'empêcher la mort de s'emparer d'une âme !

— Alors je ne veux rien, dis-je déçue.

— Par contre, tu peux essayer de changer le cours du destin de cette personne.

— Vous voulez dire... Que je dois me rendre dans le livre ?

Elle hocha encore la tête.

— Dans ce cas, je souhaite changer son destin.

La fée sourit affectueusement. Avant de dire :

— Vœu accordés !

Elle leva sa baguette magique prête à changer ma vie à jamais, quand je l'empêcha.

— Attendez ! Vous ne m'aviez pas dit votre nom.

— Je m'appelle Primerose. Ne t'inquiète pas, je serais là aussi dans cette dimension. Je t'expliquerais ce que tu ne dois pas faire. Et n'oublie pas que tu n'auras que cette chance-là pour le sauver.

— Et si j'échoue ?

— Il mourra et tu retourneras à cette vie triste.

La fée posa sa baguette sur moi. Plusieurs minutes passèrent sans que quelque chose ne se passe, j'en déduisais que tout était faux et qu'encore une fois, j'avais rêvé à l'impossible.

Cependant au bout d'un moment une lueur bleu argentée et dorée apparut et m'enveloppa tout entière. J'avais le sentiment d'être totalement en paix, je n'avais aucune peur, seulement un sentiment de plénitude. Mais cela cessa rapidement quand je me retrouvais en tenue d'Eve devant une personne rousse qui me regarda surpris.

J'étais morte de honte. J'essayai de me cacher autant que je pouvais derrière un meuble pour dissimuler ma nudité.

Satanée fée ! Elle ne m'avait pas prévenue de ça !

L'envie de hurler me prit. Mais juste des larmes coula sur mes joues. C'était tellement humiliant. L'homme attrapa son manteau et me le tendit en évitant soigneusement de me regarder. Je lui en était plus que reconnaissante.