Bonjour à tous et à toutes.
Nous vous présentons aujourd'hui une nouvelle fic sur un thème qui nous tient beaucoup à cœur et qui est malheureusement trop présent dans les actualités. Pourquoi malheureusement ? Car il ne devrait pas occuper une telle place dans les médias. Il s'agit des difficultés dans le milieu médical, plus précisément pour cette fic: l'hôpital en crise avec ses manques de moyens et de personnels, ainsi que les conséquences qui en découlent (services surchargés, patients délaissés, burn out du personnel pouvant donner de dramatiques conclusions, etc.). Pour cela nous avons choisi d'utiliser les Miracles et leurs équipes pour tenter de mettre en avant le problème.
Nous sommes deux auteures sur le projet: PerigrinTouque et Zexyheart. Et nous sommes toutes les deux concernées car nous appartenons à ce secteur en péril (Zexyheart est encore au statut d'étudiante mais elle a côtoyé le milieu de l'hôpital en crise).
Par ailleurs, nous vous prévenons d'avance que certaines scènes pouvant paraître choquantes (dans le sens de l'impact d'un hôpital en crise sur son personnel et ses patients) sont parfois tirées de choses réellement vécues par l'une de nous. Évidemment, le tout dans le respect de l'anonymat des personnes. Pour certaines scènes, nous préciseront peut-être si elles sont réelles ou pas en fin de chapitre et n'hésitez surtout pas à demander si jamais nous ne précisons pas. Toutefois, ce n'est pas parce que l'on ne dit rien (parce qu'aucune scène n'est du vécu de chacune), que cela est irréel. En effet, des soignants et patients le vivent malheureusement ailleurs.
Merci de votre attention sur cette petite présentation.
Bonne lecture à tous.
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The Miracle Hospital
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Chapitre 1
Que les hostilités commencent
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Ce matin au sein du très renommé Miracle Hospital, c'était le branle-bas de combat. Tout le personnel était excité mais aussi angoissé à l'idée d'accueillir le nouveau directeur. Les rumeurs les plus folles circulaient depuis plusieurs semaines déjà, dès que l'ancien directeur avait posé sa démission et donné une réunion extraordinaire pour expliquer sa décision.
Ce n'était pas un secret d'état : l'hôpital dépérissait, se trouvait endetté comme bon nombre d'établissement de santé. Beaucoup de services ne rapportaient pas assez et enfonçaient même le budget dans les abysses financiers. Donc avant que le bateau ne coule, l'ancien Capitaine avait quitté le navire avant de sombrer avec lui, laissant par le fait son équipage au bord de la noyade.
Personne ne connaissait réellement le remplaçant mais ça ne les empêchait pas de spéculer sur tout et n'importe quoi. Seule son affiliation avec son prédécesseur fut révélée : Akashi Seijuro digne héritier de son tyran de père. Normal que les employés ressentent de la peur pour leur avenir… On disait que le jeune homme n'avait aucune expérience en matière de management, qu'il était pourri-gâté et qu'il possédait probablement le même côté dictateur que son géniteur. En l'occurrence rien de réjouissant pour le futur.
Surtout qu'il fallait ménager les égo-surdimensionnés de chirurgiens talentueux, les frasques de certains médecins ainsi que de gérer leurs crises existentielles ou leurs querelles puériles. Justement, à l'étage de chirurgie générale, les médecins de garde discutaient à la salle de pause autour de tasses de café ou de thé.
Un homme avachi sur sa chaise, baillait à s'en décrocher la mâchoire tout en se triturant l'oreille de son auriculaire.
— Quand c'est qu'on l'aura cette réunion barbante ? Je sens que je vais pioncer pendant, j'ai des heures de sommeil à rattraper…
— Aominecchi, ce n'est pas poli de dormir pendant une réunion du grand patron. Tu vas te faire mal voir encore.
Ces paroles provenaient d'un beau blond l'air avenant. C'était Kise Ryōta, l'anesthésiste en titre.
Un grand type pénétra l'air nonchalant dans la pièce en se dirigeant droit sur les placards.
— Oh non, il n'y a plus de beignets… Qui a mangé les derniers beignets ils étaient pour moi ?
— Murasakibaracchi comment vas-tu ?
— Mal je suis déjà fatigué avant de commencer la journée…
— Tu arrives seulement et tu fais déjà cette tête ? questionna le brun avachi.
— Mine-chin t'es pas sympa, bien sûr que je suis déjà fatigué, je n'aime pas travailler.
— Ouais moi non plus.
Kise posa sa tasse de café sur le comptoir et s'étendit pour faire craquer ses vertèbres.
— Bon, je vous laisse, je dois passer en réa, Haizakicchi veut me voir pour un de ses patients dans le coma. A plus tard !
D'un œil suspicieux, Aomine – le brun et accessoirement chirurgien obstétrique – regarda son confrère partir en appuyant ses pupilles lubriques sur les fessiers rebondis. Son confrère chef de la réa quémandait le blond pour un oui, pour un non. Ca en devenait risible d'ailleurs. Il ne l'aimait pas lui et ses manières déplacées.
Le grand type s'assit autour de la table tout en grignotant un cookie.
— Au fait, j'ai vu Kuro-chin il ne pourra pas participer à la réunion, il faut que je prévienne le nouveau directeur.
— Pourquoi ? demanda Aomine en faisant la moue.
— Je sais plus.
Un autre médecin à la mine sévère pénétra à son tour en consultant une feuille qu'il tenait dans ses mains.
— Kuroko nous l'a expliqué tout à l'heure : il est sur un cas difficile de décompression respiratoire d'un nouveau né. Il ne peut pas l'abandonner. Laisse, c'est moi qui l'expliquerait.
— Merci Mido-chin.
— Faudrait peut être que j'aille l'aider, intervint Aomine.
— Tu te proposes uniquement pour éviter la réunion, le coupa Midorima oncologue réputé. Kuroko sait ce qu'il fait, s'il avait besoin de toi il t'aurait bipé.
— Ouais ouais, ronchonna le brun en se tassant sur sa chaise.
N'importe quel prétexte était le bienvenu pour glander.
Un beau brun avec un petit grain de beauté se présenta sur le palier de la porte.
— Atsushi il faut que tu viennes, c'est l'heure des visites du matin.
— Mais j'ai pas fini ma pause.
— Ne fais pas l'enfant, ce n'est pas l'heure pour commencer et les étudiants t'attendent en diabéto.
— Moui, j'arrive Muro-chin.
Résigné, l'homme aux cheveux violets se releva toujours avec son gâteau dans la bouche et suivit son nutritionniste.
La salle se dépeupla peu à peu, même le grand Aomine, bourreau des cœurs se décida de se bouger son divin postérieur. Egal à lui-même, il arpenta les couloirs en offrant des clins d'œil aux jolies infirmières ou externes, l'air plus séducteur que jamais. Ici tout le monde l'appelait « docteur mamours » la faute à sa belle gueule et ses histoires frivoles. Ses collègues n'y prêtaient plus attention au fil des ans.
En passant près du service de pédiatrie, il voulut aller voir son collègue mais se ravisa. Effectivement il ne semblait pas avoir besoin de lui. Il devra se coltiner cette réunion de présentation chiante au possible.
Tout le monde prit son poste en attendant l'introduction de leur nouveau dictateur…
Dans le sous-sol, c'est-à-dire dans la partie oubliée de l'hôpital, les rumeurs allaient bon train également.
Un brun à lunettes l'air faux s'appuya contre le chambranle de la porte de la morgue. Son collègue notait des choses sur les étiquettes des casiers.
— Tu sais que le nouveau directeur arrive aujourd'hui ?
— Ouais et je m'en fous.
— Allons allons, ne sois pas si impoli Mako-chan. Ce changement de direction va provoquer des répercussions sur tous les services, même le tien…
L'autre souffla bruyamment et leva les yeux au plafond, puis se retourna le visage peu avenant.
— Qu'est-ce que ça va changer pour moi et les macchabés, hein ?
— Pour eux rien mais pour nous peut-être beaucoup…
— Bah au moins t'arrêtera de me coller tout le temps ! Ca me fera des vacances.
Imayoshi remonta ses lunettes en haut de son nez, un sourire vicelard collé sur ses lèvres. Il quitta son poste d'observation pour serpenter lentement jusqu'à son collègue. Toujours avec son air de ne pas y toucher, il se lécha les lèvres et posa sa main sur la taille d'Hanamiya le médecin légiste.
— Tu vas me faire croire que nos petites séances de détente ne te manqueraient pas ?
— Pfff, dans tes rêves, imbécile ! répliqua Makoto en détournant la tête.
— Oh comme tu es mignon de te défendre comme ça. Sauf que je n'y crois pas une seconde.
— Bon, t'as pas du travail dans ton labo au lieu de venir me déranger ?
— Justement si j'ai du travail qui m'attend, je dois effectuer un prélèvement sur mon petit cobaye du jour…
Sans plus de préliminaires, Imayoshi plaqua son vis-à-vis contre les casiers et s'attaqua à son cou. Ce dernier ne put retenir le premier gémissement de traverser la barrière de ses lèvres. Il avait posé ses mains contre les épaules adverses sans grande conviction puisqu'il se laissait malmener avec ravissement. Pendant l'acte, le noiraud aimait se faire insulter, ça avait le don de décupler son plaisir.
Ce fut donc entre les coups de rein déchainés et les grossièretés que Ryō, le responsable de la pharmacie entra tout penaud. Il se statufia à l'entrée de la pièce réfrigérée, rouge de gêne et s'empressa de déclamer son éternel refrain en agitant les mains devant lui.
— Désolé !
Les deux amants en pleine action s'arrêtèrent et se retournèrent. Makoto l'insulta tandis que le chef laborantin se délecta avec un sourire carnassier.
— Tu veux te joindre à nous Ryō, ça ne nous dérange pas ?
Abasourdi, le petit brun mignon agita sa tête de gauche à droite et déguerpit en courant. Le sous-sol regorgeait d'individus étranges et malsains. C'était pour cette raison que personne n'y mettait les pieds.
Sakurai s'enferma dans son bureau encore choqué de la vision de dépravation qu'il avait eu sous les yeux.
Aux urgences le personnel n'avait certainement pas le temps de batifoler ni de rigoler. Wakamatsu menait son équipe d'une main de fer, intransigeant en hurlant à tout va. C'était sa manière de faire, personne n'y trouvait rien à redire. Tout le monde le craignait aussi, il va s'en dire que le grand blond était loin de ressembler à un Bisounours. Alors normal qu'il se retrouve la majeur partie du temps amputé de ses éléments – beaucoup d'infirmiers, aides-soignantes et autre petit personnel se retrouvait en arrêt maladie, ne tenant pas le choc moralement. Ce qui n'arrangeait pas son humeur massacrante. Même les patients en faisaient les frais vu qu'il n'hésitait pas à leur hurler dessus.
D'ailleurs il ne pouvait pas venir à la réunion de ce pompeux dirlo parce que qui s'occuperait de son service sinon ?
Un autre médecin faisait régner l'Enfer sur Terre : Yukio Kasamatsu alias la Bête en fureur. Il arborait constamment une mine renfrognée, aidée par ses sourcils froncés et sa mâchoire crispée. Et contrairement à son chef il en venait aux mains lui. Il frappait son personnel de par des claques derrière la nuque ou des coups de pieds au niveau des tibias. Son tempérament plus qu'emporté lui avait valu plus d'une fois des remontrances et même deux avertissements. Mais le médecin urgentiste n'en avait cure, récidivant sans cesse – surtout sur les stagiaires qu'il considérait lents et idiots. Il fallait que ça aille vite aux urgences. Vite et bien. Pas de place au tire-au-flanc. L'ambiance se révélait exécrable dans ce service. D'ailleurs les deux employés s'envoyaient des piques depuis ce matin parce que les patients s'entassaient dans la salle d'attente et le long des couloirs et qu'il n'y avait plus de lits disponibles. Ce fut une pauvre infirmière qui en fit les frais…
Non loin, à côté, au service de réanimation, Shogo Haizaki faisait le tour de ses patients en compagnie de Kise. Il avait un tic qui consistait à se passer le doigt sur sa langue comme un prédateur sournois – chose qu'il était. En vérité il n'avait absolument pas besoin de la présence de son confrère parce que les patients dont il avait la charge se trouvaient dans le coma et qu'il n'y avait aucune amélioration depuis le début. Mais appeler le beau blond faisait parti de ses plaisirs… Le voir déambuler dans son service, la bouche en cœur avec son allure légère et ses cheveux dorés l'hypnotisaient. Donc il se léchait le doigt en s'imaginant toutes les choses qu'il lui ferait un jour. Parce qu'aussi pervers qu'il était, aussi peureux il se manifestait, n'osant pas divulguer son attirance pour le bel homme.
Il était en train de le contempler quand il fut tiré de ses élucubrations par la voix chaleureuse de son collègue.
— Si tu n'as plus besoin de moi je vais remonter à l'étage Haizakicchi.
— Hum, non attends, j'ai encore besoin de ton avis.
— Ah ?
— Euh, oui il y a un cas qui me pose problème mais viens plutôt dans mon bureau, on va se prendre un petit café.
— C'est gentil mais j'en ai déjà pris un avec Aominecchi tout à l'heure.
Les yeux anthracite jetèrent des éclairs rageurs. Merde, ce sale con prenait de l'avance sur lui ! Il ne pouvait pas le piffrer ce Don Juan de pacotille, toujours fourré avec son beau blondinet. Shogo se retint malgré tout.
— Bon alors on à qu'à aller à la réunion ensemble, tu m'attends ?
— Si tu veux !
C'était toujours ça de gagné. Le chef de la réa se mordit la lèvre inférieure en déviant son regard sur les courbes avantageuses de Kise qui ne portait pas sa blouse blanche, seulement son uniforme en coton ultra léger de la même couleur. Il faisait vraiment chaud à la réa !
oOoOoOo
A huit heures tapantes, un jeune homme entra par la porte vitrée dans le hall principal de l'hôpital, suivi de trois autres individus. Certains portaient des lunettes de soleil mais tous étaient habillés de costumes chics et classes.
Le chef de file fit juste un signe de main à l'hôtesse à l'accueil qui acquiesça d'un mouvement de tête. Ils passèrent sans encombre et montèrent à l'étage en empruntant un ascenseur. Personne ne pipa un mot durant le court trajet. La cabine d'acier s'arrêta au dernier étage tout de verre décoré de par les immenses baies vitrées. Le plus petit du groupe prit la tête et marcha jusqu'à une porte au milieu d'un couloir à la décoration épurée mais résolument moderne.
— Bien messieurs, je vous prie, fit ce dernier en restant accolé contre la porte ouverte.
Après cette invitation les trois hommes entrèrent en décortiquant la pièce entièrement. Un d'entre eux se permit de toucher à tout tandis que les autres prirent place sur une des nombreuses chaises disponibles. Ils se trouvaient dans la salle de réunion. Le dernier les salua en s'excusant de devoir les abandonner quelques minutes le temps de se rendre à son propre bureau. Il se dirigea d'un pas assuré vers son refuge, connaissant à priori déjà les lieux.
Une fois dans la pièce, il se débarrassa de son manteau, de sa mallette qu'il posa sur un des fauteuils et vérifia ses messages téléphoniques que sa secrétaire avait noté sur des petits papiers. Il n'avait pas le temps de prendre ses aises et de s'assoir qu'il appuya sur le bouton pour parler à son assistante.
— Momoi, pouvez-vous prévenir les différents chefs de service que la réunion débutera à huit heures trente précisément ?
— Oui, monsieur Akashi !
— Merci. Et s'il vous plait, pourriez-vous amener les boissons en salle de réunion ?
— Oui pas de soucis, j'ai déjà tout prévu.
— Je vous remercie.
Le jeune homme lut quelques papiers puis repartit dans l'autre salle.
Les quatre individus attendaient dans un silence lourd. Akashi Seijuro, nouvellement promu directeur était assis, les coudes posés sur la table, les doigts entremêlés tandis que l'un des hommes jouait avec un Rubicon qu'il tournait dans tous les sens sans parvenir à faire une rangée. Son collègue le lui prit des mains en rouspétant pour s'amuser à son tour. Le troisième semblait avoir les nerfs, son pied ne cessait de marteler le sol. Momoi arriva avec un chariot où étaient posées tasses, mignardises et thermos.
On entendit un sifflement peu flatteur sortir de la bouche d'un des hommes à lunettes. Le directeur le fusilla de ses yeux vairons meurtriers.
— Merci Momoi, vous êtes aimable.
L'homme en question tiqua de la bouche dans une interpellation équivoque. La finesse à l'état pure en somme.
Les minutes défilèrent encore quand un premier médecin entra en frappant à la porte grande ouverte. Peu à peu la salle se remplit dans un brouhaha sans nom. Ca parlait, ça chuchotait et bien entendu ça dévisageait le jeune président.
L'heure était déjà dépassée quand le dernier retardataire arriva en courant. Les murmures continuèrent, on entendit même des petits ricanements. Le personnel déjà en place scrutait attentivement les trois nouveaux assis près du directeur, leurs allures clinquantes ne plaisaient pas.
Le jeune homme en bout de table se leva pour fermer la porte, se rassit et parla d'une voix assurée et autoritaire malgré son timbre respectueux.
— Bonjour à tous, comme vous devez le deviner je suis le nouveau directeur de cet hôpital, Seijuro Akashi. Je vous ai convoqué à cette réunion de présentation pour que vous puissiez me connaître et moi en faire de même. De plus, je souhaiterais vous faire part de ma vision des choses et vous rassurer sur le fait que je ferais mon maximum pour redresser le budget du Miracle Hospital.
Il se stoppa quelques instants afin de vérifier que ses paroles furent assimilées par ses collaborateurs. Tout en épiant de ses yeux aiguisés les réactions des uns et des autres.
— Je voudrais instaurer une atmosphère de confiance basée sur l'échange. Il y aura des changements au sein de cet établissement, néanmoins pas de suite. Je vais d'abord m'imprégner de votre façon de fonctionner, aller sur le terrain pour vérifier de moi-même les réajustements à venir.
On ne pouvait pas dire que son auditoire l'écoutait d'une oreille attentive… Aomine était vautré sur sa chaise, se curant l'oreille, Kise se triturait une mèche de cheveux sous le regard envieux d'Haizaki. Murasakibara s'était déjà servi en viennoiseries sous les remontrances d'Himuro. Makoto regardait le plafond, Imayoshi faisait mine d'écouter, Sakurai tremblait en regardant les autres, un grand brun – Kiyoshi à l'imagerie médicale – dessinait des chibis sur un calepin.
Devant tant d'impertinence, Akashi éleva un tantinet la voix, juste d'une octave, ce qui eut pour effet l'attention de tous.
— Il serait de bon ton de rester concentré. Il ne manque pas une personne ? Je pense que tout le monde n'est pas présent.
Il regarda la liste des participants sur sa feuille et scruta son assistance l'œil sévère.
— Il manque une personne. Où est-elle ?
Midorima toussa pour prendre la parole.
— Pardonnez-moi monsieur Akashi mais mon confrère, le docteur Kuroko n'a pu se libérer, il est pris par une urgence vitale qui requiert ses compétences. Il m'a chargé de vous faire part de son absence.
— Je vois, répondit de façon impassible l'homme aux cheveux magentas.
Ses yeux luisirent d'un éclat inquiétant, une chape de plomb s'abattit sur l'ensemble des employés.
— Quand je dis qu'une réunion est organisée, je sous-entends que tout le monde doit être présent, ce n'est pas exhaustif. Mes ordres sont absolus, je ne tolérerais pas un tel manquement.
— Permettez-moi mais là il s'agit d'un cas de force majeur, défendit l'oncologue.
— Suffit. Je ne veux pas débattre sur ce sujet avec vous. Ce Kuroko… Il fait parti de quel service ?
— C'est le chef de la pédiatrie.
— Très bien, j'en prends note. Je continue. Mais… Il manque quelqu'un d'autre.
Haizaki prit la parole sur un ton orgueilleux.
— Oui, il manque le chef des urgences. Wakamatsu et son excuse à lui c'était qu'il avait autre chose à faire que de participer à cette réunion inutile.
Le visage juvénile du directeur ne changea pas, cependant l'expression de ses yeux donna des sueurs froides à tout le monde.
— Je vois. Il va falloir remettre un peu d'ordre à tout ça. Bon, débutons messieurs. Comme vous le savez notre hôpital est en déficit, nul n'ignore l'état déplorable des comptes. Les patients partent se soigner ailleurs, de grands médecins désertent au profit d'autres postes mieux rémunérés, des services périclitent… Tout ça n'est pas des plus réjouissants. Je vais bien entendu pratiquer des changements mais avant tout, je me suis permis de recruter trois chirurgiens de renom aux Etats-Unis. C'est un pays novateur en termes de technicité, il nous fallait ces talents. Je vous présente respectivement vos nouveaux collègues : Kagami Taiga chef de la chirurgie orthopédique, Nash Gold Jr chef de la chirurgie vasculaire et enfin Silver Jason chef de la chirurgie viscérale. Je compte sur vous pour leur faire un bon accueil et les aider dans l'acclimatation de leurs fonctions.
Akashi se tourna vers eux et leur ordonna d'enlever leurs lunettes de soleil.
Aomine détailla leurs allures superficielles, leurs bronzages tape à l'œil, surtout le grand rouquin, il ne pouvait déjà pas le sentir.
Nash et Silver narguaient leurs nouveaux collègues, sourire moqueur en coin en se sentant supérieurs.
Himuro jugea d'un regard appréciateur le même roux qui semblait un peu perdu et le directeur intervint encore pour reprendre Murasakibara qui dévorait toutes les pâtisseries.
— Voulez-vous bien reposer la brioche que vous avez dans la bouche ? Ceci n'est pas un brunch mais une réunion de travail. Nous ne sommes pas là pour nous restaurer.
— Mais…
— Reposez-la je vous prie.
— Mais enfin…
— Ce n'est pas discutable.
— Mais enfin non j'ai le droit de manger un peu ! objecta le diabétologue.
— Chut ça va aller, repose-la doucement, temporisa le brun au grain de beauté. Tu mangeras plus tard.
Akashi ne le lâcha pas du regard tant que la brioche ne fut pas déposée dans la corbeille. On entendit un petit ricanement provenir de la bouche d'Hanamiya.
— Quel gros débile, marmonna-t-il.
Son amant esquissa un sourire perfide, ces deux là s'entendaient à merveille. Maintenant le chirurgien obstétrique se curait les dents dans des bruits insupportables.
— Si je vous dérange vous pouvez toujours me le dire ? lança d'une voix polaire le jeune directeur.
Et de qui se redressa instantanément en s'excusant dans sa barbe.
— Non, ça va j'écoute.
Akashi riboula des yeux et souffla, ses nerfs pourtant solides venaient d'atteindre leurs limites. Il continua d'énumérer les autres points de l'objet du jour et termina rapidement vers la fin, harassé de tout ce cinéma. Il n'avait pas d'éminents médecins devant lui mais ni plus ni moins que des mioches dans une cour de récréation.
Vers les dix heures et des poussières, tout le monde fila dans son service respectif, y compris les nouveaux venus. On leur assigna un guide qui n'avait pu émettre son avis, ce fut donc le gentil Furihata – psychologue – qui leur montra leurs nouveaux quartiers, tremblotant et frissonnant.
Akashi se mit de suite au travail, la tâche allait être ardue.
(suite...)
Note :
Docteur mamours : surnom provenant de la cultissime série Grey's anatomy parce que j'adore ce personnage.
