Disclaimer : SNK ne m'appartient pas, œuf course. Probablement des spoilers si vous n'avez pas lu le manga. Z'êtes prévenus.
Rédigé dans le cadre de l'APDES, ce texte est le 2ème pas de la Croisade d'Erwin Smith. Il fallait choisir un trio de couleurs, et mon choix se porta sur Rubis, Saphir et Émeraude.
(liens sur mon profil et explications en PM si besoin, n'hésitez pas)

Bien le bonjour !
Fichtre, cela faisait bien trop longtemps que je n'avais plus posté pour la Croisade. (Ce défi porte si bien son nom...)
Trouver un titre à ce recueil fut particulièrement casse-pieds, j'ai donc décider d'être follement originale et de faire comme pour Vulneris. (Voilà, paye ton imagination de fou !) Donc, du coup, ça ressemble à une marque de bijouterie, mais tant pis.
(Et on ne parlera pas du résumé, je suis déjà dans une grotte pour me cacher tellement qu'il est mauvais, merci.)
Ce texte change un peu de tout ce que j'ai pu écrire jusque là, je crois. Peut-être parce qu'il s'agit d'un texte sur Nile et Marie dont on ne sait pas grand chose finalement. Mais je pouvais réellement faire une Croisade pour Erwin sans parler de Nile et Marie ?

Mais j'arrête de parler, et vous souhaiter une bonne lecture.

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Gemmalis
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Rubis

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Quelque part, Nile Dawk se dit qu'il devrait ressentir de la fierté, mais il n'en est rien.

Il l'a été, quelques instants plus tôt, lorsque le Commandant-en-chef Darius Zackley a passé autour de son cou le bolo orné du fameux rubis poli, parce qu'il est Commandant désormais. Commandant des Brigades Spéciales et il est dur d'imaginer un meilleur poste que celui-ci.

(Même s'il songe surtout à la vie que Marie et les petits pourront avoir à présent et il se sent serein car ils n'auront jamais faim ni froid.)

Puis il a croisé ces yeux bleus qu'il reconnaîtrait entre mille. Putain d'Erwin Smith. Lui et son regard glacial, impassible. Le temps n'a pas arrangé l'homme et il est devenu encore plus insondable.

Parfois, Nile aimerait ne pas avoir connu Erwin Smith. Parfois, il aimerait ne jamais avoir été son ami, et encore moins son rival.

Il a l'impression qu'on lui a passé une corde autour du cou désormais et la présence de cette espèce de chien de la ville souterraine à ses côtés, lui qui l'a humilié plus d'une fois lors de nombreuses courses poursuites, n'arrange rien à la situation. C'est ce criminel qui aurait dû avoir la corde au cou pour expier ses crimes, mais Erwin a décidé de transformer cette corde en laisse pour faire de ce Levi son second et son vieil ami lui lance ce regard froid, comme si c'était à lui d'expier les crimes commis par les soldats des Brigades Spéciales.

Erwin déteste les Brigades Spéciales. Du moins, c'est ce que Nile en a déduit si Erwin est capable de ressentir le moindre sentiment.

Rubis... Rouge, comme le sang, avait murmuré Erwin un jour, à peine audible, pendant un cours théorique lorsqu'ils n'étaient que deux recrues en formation.

Cela n'avait été qu'une remarque pour lui-même, soudainement envahi par le souvenir de son père disparu mais Nile n'avait compris que plus tard ce que cela signifiait. Et cette remarque était surprenante car Erwin était déjà le meilleur d'entre eux et on ne cherchait à être le meilleur que pour faire partie de l'élite, soit entrer dans les Brigades Spéciales.

Puis, Erwin savait parfaitement pourquoi le Commandant des Brigades Spéciales portait un rubis : il s'agit de la gemme la plus précieuse et la plus chère. (En dehors des diamants, mais ils sont tellement rares qu'on n'en connaît que le nom si on a pas eu la chance de se tenir en face du Roi.)

Et en observant celui qui orne son bolo, même si celui qu'il porte n'est certainement pas la plus belle pièce parce qu'il n'est ni Zackley, ni le Roi, Nile se dit que ce rouge pourpre profond ressemble effectivement à du sang. Et quelque part, il espère ne jamais avoir à faire verser celui de personnes innocentes, que d'autres Professeur Smith ne mourront pas maintenant qu'il est aux commandes. Parce que l'humanité a déjà assez d'un seul Erwin Smith.

Mais Nile n'est pas si dupe, il sait en quoi consiste son corps d'armée, il l'a toujours su et c'est bien pour cela qu'il déteste ces deux yeux de glace qui le fixent.

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Enfin, la cérémonie se termine. Erwin est le premier à s'approcher pour le féliciter.

- Nous y sommes arrivés tous les deux, finalement.

Il y a presque du regret dans la voix d'Erwin, parce qu'Erwin le voit toujours comme un ami et qu'il se rappelle de toutes ces promesses faites sur le haut du Mur Maria quand ils n'étaient que des recrues, les yeux rivés vers ce monde extérieur qui ne demandait qu'à être exploré et repris aux titans. Nile aurait dû être aux côtés d'Erwin, c'est vrai, et il devrait peut-être le regretter mais ce n'est pas le cas.

Ce n'est pas le cas parce que Marie le rejoint, aussi radieuse et rayonnante que d'habitude et il se sent tout à coup rassuré quand elle passe son bras autour du sien.

- Madame Dawk, c'est un plaisir de vous revoir, la salue Erwin en déposant un baiser chaste sur le dos de sa main. Vous n'avez pas changé.

Marie laisse échapper en léger rire et secoue un peu la tête avant de l'enlacer en le réprimandant doucement. Nile serre discrètement son poing, même si ce n'est qu'une simple accolade purement amicale qui ne dure que quelques fractions de seconde.

- J'ai eu trois enfants, Erwin. J'ai changé. Nous avons tous les trois changé.

Erwin hoche la tête et ils s'échangent alors quelques banalités. C'est vrai, ils ont tous les trois changés. Erwin a perdu cet air juvénile qui aidait à contrecarrer sa personnalité trop rigide alors que désormais, il semble presque plus vieux que son âge avec toutes les batailles qu'il a enduré et auxquelles il a survécu. Il ne peut nier que Marie aussi a changé car la maternité l'a rendu plus douce et plus sévère à la fois et cela la rend d'autant plus séduisante à ses yeux.

En fin de compte, c'est peut-être lui qui a le moins changé car il se sent toujours envahi par cette vieille rancœur envers cet homme qu'il avait presque considéré comme un frère.

Nile se sent idiot à serrer de nouveau son poing. L'indifférence d'Erwin devrait le réjouir, le rassurer, mais le voir parler à Marie comme s'ils n'avaient jamais été amants, presque fiancés, comme si Marie n'avait jamais été folle amoureuse de lui et comme s'il ne lui avait jamais brisé le cœur, cela le met hors de lui. Erwin Smith n'a donc pas de cœur ? se demande Nile pendant quelques secondes.

Ou peut-être qu'il est simplement le seul à ne jamais avoir tourné la page ?

Nile les laisse discuter, à contrecœur, car il ne peut ignorer toutes les personnes qui viennent le féliciter mais savoir sa femme à moins d'un mètre d'Erwin et, pire, de Levi ne lui plaît pas vraiment. (Comment un des criminels les plus recherchés du Royaume peu finir Second du Commandant des Bataillons d'Exploration ? Comment Zackley a-t-il pu accepter ou, plutôt, qu'est-ce qu'Erwin a pu faire pour avoir son accord ? Et, surtout, comment a-t-il réussi à garder un tel type si prêt de lui sans avoir la gorge tranchée dans son sommeil ?)

Cependant, cela ne s'éternise pas car c'est Erwin et la présence de ce bourreau de travail est déjà une surprise en soi.

- Sois-en digne, murmure finalement le blond à son oreille de cette voix dure et presque froide qu'il a fini par avoir avant de prendre congé.

Nile observe Erwin s'éloigner, son chien sur les talons, et se demande un instant s'il parle de son grade ou de sa femme. Bien sûr, Erwin parle des deux parce que Marie est la raison pour laquelle leurs chemins se sont séparés et qu'il est désormais à la tête des Brigades Spéciales. Il ne pouvait pas tourner le dos à cette femme fantastique qui méritait une vie de reine.

Tout à coup, Nile se demande comment serait sa vie s'il avait suivi Erwin, ou si les rôles avaient été inversés. Il se met à imaginer un monde où ils se battraient tous les deux contre les titans, un monde où Marie ne serait plus là et où elle vivrait sa vie en les oubliant. Ou bien un monde où Erwin aurait changé d'avis, où il aurait rejoint les Brigades Spéciales ou la Garnison, un monde où il serait marié à Marie, père de ses enfants. Marie Smith serait-elle plus heureuse que Marie Dawk ? À quoi ressemblerait leurs enfants ?

Il se sent presque étranglé par les images que font naître sa propre imagination et il les exorcise en passant un bras possessif et protecteur autour de la taille de son épouse qui le gratifie d'un sourire plus éblouissant que les rayons du soleil en plein été.

Les choses sont mieux ainsi, pense-t-il finalement, et peut-être qu'un jour, il arrivera à aider ce connard à accomplir son rêve car c'était celui de l'humanité.

Celui d'être libre dans un monde sans titan.

Car, au fond de lui, Nile sait que s'il ne doit exister qu'une seule personne capable de gagner cette ultime bataille, c'est bel et bien Erwin Smith.

À cette pensée, plus que jamais, Nile a nouveau l'impression de s'être passé la corde autour du cou en se demandant quel rôle il aura dans cette bataille alors que, par réflexe, il pose ses doigts sur le rubis qui orne son bolo.

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Merci d'avoir lu, j'espère que ce court texte vous aura plus.
En tout cas, ce que je sais c'est que j'aime encore plus Erwin maintenant. (Je crois que je suis atteinte.)
Et je suis frustrée, car je veux en savoir plus sur Marie ! (Et sur Erwin et Nile quand ils n'étaient que des recrues...)
D'ailleurs, j'aurais aimé rendre ce texte plus long, parler plus de Nile, plus de Marie mais... Je n'ai pas réussi, donc tant pis, j'aurais bien d'autres occasions de toute façon, non ?
N'hésitez pas à me donner votre avis, et à bientôt pour les deux autres OS du recueil qui arriveront...
Un jour. Quand je les aurais écrit. Voilà.

(Quoi ? À chacun son rythme pour son chemin de croix.)