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Arkham Therapy

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Salutations distinguées !

Je me lance dans l'écriture d'une fanfiction sur le Batman-universe (qui appartient à DC Comics), notamment basée sur le film The Dark Knight (du grandiose réalisateur qu'est Nolan).

Cette histoire sera centrée sur le personnage de Harleen Quinzel (que j'ai pris la liberté de modeler à ma guise), du Joker (basé sur celui interprété par Ledger, bien que j'ai romancé sa personnalité à ma façon) ainsi que d'autres personnages secondaires, tirés soit de l'univers DC ou de Nolan, soit de mon imagination (tels que Nicholas Cleave ou encore certains patients).

Trois parties composeront cette fiction :
. lors de la première partie, l'histoire sera centrée sur Harleen Quinzel et le Joker avant leur entrée respective à Arkham,
. la deuxième partie nous donnera un aperçu de la vie quotidienne de l'Asile et plus particulièrement de la relation patient-soignant entre Harleen et le Joker,
. enfin la troisième partie portera sur l'avenir d'Arkham ainsi que sur celui de nos deux protagonistes préférés.

Je vous souhaite une bonne lecture !

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Partie I

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Prologue

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Nicholas Cleave était assis sur l'un des sièges du couloir principal menant au bureau du maire et tapotait nerveusement ses doigts contre sa jambe. Voilà plusieurs minutes que la secrétaire, après qu'il lui ait spécifié son nom et son heure de rendez-vous, lui avait proposé de s'asseoir en attendant que le maire le reçoive – ce qu'il avait fait tout en essayant de canaliser son impatience. Ce rendez-vous, cela faisait des mois qu'il l'attendait, et c'étaient pourtant ces dernières minutes qui lui semblaient les plus interminables. Il sursauta légèrement lorsque des employés claquèrent la porte d'un bureau à l'autre bout du couloir, et il resserra sa prise sur le dossier qu'il tenait fermement contre lui. Il n'était pas du genre nerveux, habituellement. Mais la situation présente n'avait strictement rien d'habituelle. Ce rendez-vous et ce dossier représentaient tout un pan de son avenir, qui allait se jouer ici même, dans quelques instants. Chaque seconde qui le séparait du moment fatidique lui semblait durer une éternité. Il leva les yeux au plafond puis regarda par la fenêtre, admirant les formes alambiquées des nuages surplombant la ville de Gotham. Il prit un grande mais discrète inspiration, et redirigea subitement son attention sur sa gauche, non loin de lui, où la porte du bureau venait de s'ouvrir. Dans l'embrasure se tenait le maire, Anthony Garcia, qui marcha dans sa direction, un sourire sur le visage et une main tendue vers lui. Nicholas se leva, reprit toute son assurance, et franchit les quelques pas qui le séparaient de son interlocuteur.

« Docteur Cleave, je suis ravi de vous voir.

- Monsieur le Maire, répondit-il en lui serrant vivement la main. Merci de me recevoir.

- Entrez, je vous en prie. »

Les deux hommes se rendirent dans le grand bureau. Une fois la porte franchie, Nicholas s'immobilisa quelques instants et contempla la vaste pièce. Son regard se reporta rapidement sur le maire qui, d'un geste, l'invita à s'asseoir face à lui alors qu'il prenait place dans son propre fauteuil.

Alors qu'il s'asseyait, Anthony Garcia prit le temps de détailler son nouvel invité. Le docteur Nicholas Cleave, psychiatre reconnu, était un néo-zélandais venu s'installer à Gotham il y a de ça quelques années, après – de ce qu'il savait – avoir fait de brillantes études au Canada. L'homme devant lui devait avoir la quarantaine environ. Son teint hâlé, ses yeux marrons pleins de vie et son léger sourire faisaient de lui quelqu'un qui semblait chaleureux dès les premiers abords.

« J'ai cru comprendre que vous m'avez amené de la lecture ? » dit-il au psychiatre sur un ton avenant.

Celui-ci hocha la tête dans un sourire et posa devant lui le précieux dossier qu'il avait conservé entre ses mains. La couverture de l'épais dossier avait pour titre « The Elizabeth Arkham Asylum for the Criminally Insane ».

« Ah, Arkham, dit songeusement le maire en regardant le dit dossier. Je vous avoue que les lettres que vous m'avez envoyées concernant votre attrait pour cet endroit ont... attisé ma curiosité. Vous vous êtes rendu sur place j'imagine ?

- Tout à fait, répondit Cleave. J'ai également correspondu avec l'actuel directeur, Jonh Edward, qui a bien gracieusement accepté de me recevoir à deux reprises afin de me faire visiter les lieux.

- Je vois. Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?

- Époustouflant, répondit immédiatement Nicholas. Tout bonnement époustouflant. Bien sûr j'avais déjà étudié Arkham – ses origines, son histoire, sa disposition géographique... Mais y être en personne, vraiment... et bien, je n'avais jamais rien vu de comparable.

- C'est un lieu assez impressionnant, je vous l'accorde. Le Docteur Edward a-t-il partagé avec vous des éléments intéressants ?

- Et bien, lors de ma première visite c'est monsieur Cash, le gardien-en-chef d'Arkham, qui m'a accueilli. Il a accepté que nous fassions quelques légers détours avant de nous rendre au bureau du directeur. Nous avons fait le tour de l'île et j'ai donc pu voir – de l'extérieur dans un premier temps – le pénitencier, le centre médical, les soins intensifs, les jardins botaniques et enfin le manoir Arkham*. Nous y sommes ensuite entrés et monsieur Cash m'a conduit au bureau du Docteur Edward. Une fois en face à face, nous avons tous deux discuté de l'asile, de son fonctionnement, ainsi que de la retraite qu'il va prendre d'ici quelques mois. Je lui ai ensuite exposé certains points de mon projet et il m'a fait sentir son... enthousiasme. »

En réalité, lorsque Nicholas avait rencontré Jonh Edward, le vieil homme n'avait pas été extrêmement expansif. ''Enthousiasme'' était peut-être peu fort, mais ce choix de mot était plus judicieux que de rapporter fidèlement les grognements et haussements de sourcils auxquels il avait eu droit de la part de l'actuel directeur d'Arkham. D'après ce qu'il en avait déduit, Edward devait penser que son projet était trop peu réaliste. Mais celui-ci avait néanmoins donné son approbation pour que Nicholas revienne une seconde fois, pour visiter l'asile plus en profondeur – ce qui semblait tout de même être un signe encourageant.

« A ma seconde visite, j'ai pu visiter plus amplement les diverses structures d'Arkham. C'est encore monsieur Cash qui a joué le rôle de guide – à merveille, je dois bien l'avouer. Et c'est après cette visite que j'ai longuement travaillé sur les idées mentionnées dans les lettres que je vous ai écrites il y a quelques temps.

- Je vois, répondit le maire. Et si vous me parliez un peu plus en détail de votre fameux projet ? »

Nicholas posa son regard sur le dossier encore fermé devant lui, puis reporta son attention sur le maire.

« Bien sûr. Pour commencer, comme je vous l'avais mentionné il me semble, je suis spécialisé depuis de nombreuses années dans la psychopathologie criminelle. J'ai ensuite exercé dans le milieu carcéral où, malheureusement, des individus perturbés psychiquement y sont souvent enfermés, n'étant donc pas forcément à leur place ; mais vous savez aussi bien que moi à quel point pénitenciers et institutions sont peuvent être surpeuplés, et que les transferts sont souvient bien difficiles à réaliser. Enfin, au fil des ans, j'ai réussi à intégrer des équipes pluridisciplinaires de soignants dans les deux prisons où j'ai exercé, et à instaurer une réelle prise en charge de ces... criminels, appelons-les par ce qu'ils sont ; mais sans pour autant oublier qu'ils sont humains avant tout. Cette amélioration des conditions de soins psychiques pour ces personnes ont eu de très bons résultats, de par la compétence des équipes mises en place et leur bon fonctionnement. Une fois ce cadre thérapeutique carcéral bien en place, j'aurais pu me contenter d'exercer dans ces deux milieux qui me tenaient à cœur, mais... Il y a quoi, deux ans peut-être ? Oui, deux ans environ, j'ai entendu parler de votre ville remarquable, Gotham. Mais je vous avoue que ce qui a particulièrement retenu mon attention, bien évidemment, c'est l'asile d'Arkham.

- Évidemment, répondit le maire avec un léger sourire.

- J'ai donc entrepris des recherches sur cet endroit. J'ai appris l'existence de Amadeus Arkham et de sa volonté d'aménager sa demeure pour pouvoir y traiter des patients atteints de folie dans les années 1900 ; cela après avoir vu sa propre mère, Elizabeth – d'où le nom complet de l'asile – sombrer dans la démence et mettre fin à ses jours. Un homme remarquable, si vous voulez mon avis, pour avoir créé un tel lieu, pour de telles personnes. Bien sûr la fin de sa vie a pris un tournant tragique, mais l'héritage légué à Gotham et aux patients d'Arkham est, comme je le disais, remarquable.

- J'admire votre enthousiasme, répondit Garcia. Mais j'imagine que, ayant fait des recherches, vous vous êtes rendu compte que Arkham n'a pas toujours eu des conséquences... bénéfiques. Cet endroit où la folie est censée être soignée semble l'avoir parfois engendrée.

- Vous voulez parler de Amadeus Arkham ? Certes il a fini interné dans son propre asile, mais compte tenu du double drame familial vécu...**

- ...Je ne pensais pas qu'à ça, coupa le maire. Je pensais à des événements plus récents ; par exemple, au cas du Professeur Milo, qui en a été le directeur il y a quelques années – le prédécesseur du Docteur Edward. Lui aussi a fini par sombrer dans la folie. De nombreuses personnes en ont subies les conséquences à Arkham. Il y a également eu certaines expériences menées sur des patients, qui ont par la suite été portées en justice... Tout ceci a laissé un goût bien amer, ici. Sans parler d'un certain nombre d'évasions de patients de l'asile au cours des dernières années. »

Le maire poussa un soupir et se massa l'arrête du nez. Dans son esprit, il était bien difficile d'associer l'asile à quoi que ce soit de positif. Néanmoins il reprit vite contenance, et regarda le psychiatre dans les yeux.

« Vous êtes arrivé à Gotham il y a peu de temps. Même si vous n'avez pas vécu ces divers événements, vous devez vous douter de l'impact qu'ils ont eu, et des traces qu'ils ont laissé dans les esprits. Et pourtant, vous semblez passionné par Arkham. Peut-être que je manque de recul, mais je vous avoue que j'ai tout de même un peu de mal à comprendre.

- Je me doute que tout ce qui a pu se passer, en lien avec Arkham, ne doit pas laisser que de bons souvenirs. J'ai conscience de tous les événements graves, voire tragiques, qui ont pu s'y produire. J'ai côtoyé de près la folie ainsi que la criminalité, et me fais donc une idée assez juste de toutes ces conséquences. Mais je suis également passionné par mon métier et par le genre humain. C'est pourquoi malgré tout, lorsque je suis me renseigné sur Arkham puis lorsque je l'ai visité, la seule chose qui m'ait profondément marqué, c'est... le potentiel de cet endroit. Une île entière, d'immenses infrastructures, une incroyable capacité d'accueil – aussi bien pour le personnel que pour des patients... C'est cela qui m'a sauté aux yeux. C'est cela qui m'a poussé à entrer en contact avec vous. Je veux pouvoir exploiter tout ce potentiel, créer un endroit meilleur pour y permettre une vie meilleure elle aussi. »

Anthony Garcia s'enfonça un peu plus dans son fauteuil. Il était intrigué par la fougue qu'il sentait chez le psychiatre face à lui.

« Et si vous me détailliez un peu plus vos idées ?

- Mon projet n'est pas anodin, commença Cleave, comme vous devez vous en être douté à la réception de mes missives. Dès que j'ai su que le Docteur Edward allait prendre sa retraite, je me devais de sauter sur l'occasion. Comme vous le savez, je souhaite ardemment reprendre la direction d'Arkham. Mais pas seulement. »

Il ouvrit le dossier devant lui, tria quelques feuilles – celles qui répertoriaient ses principales idées – et les fit glisser en direction du maire, qui s'en saisit.

« Vous avez abordé le thème des évasions, alors je commencerai par là. En tant que responsable de Gotham, il vous tient à cœur que de pareils événements ne puissent plus se reproduire. Le Manoir Arkham date des années 1850, et le reste des structures du début des années 1900. Bien sûr quelques travaux ont été faits depuis, mais rien en profondeur. C'est donc là un remaniement complet que je vous propose. Tout en gardant la structure de base des bâtiments, il faut pouvoir entièrement les rénover, les réaménager et ensuite les équiper des systèmes de sécurité les plus performants qui soient. »

Nicholas lui pointa plusieurs feuilles, récapitulant les travaux à effectuer sur les principaux bâtiments, les remaniements internes possibles et les équipements de sécurité à la pointe de la technologie à installer. Anthony Garcia les étudia attentivement, et au bout de quelques secondes releva les yeux vers lui.

« Vous êtes architecte, en plus d'être psychiatre ? demanda-t-il, étonné par la complexité des plans qu'il avait sous les yeux.

- Je n'ai malheureusement pas eu le temps de me pencher sur cette profession, mais j'ai quelques amis extrêmement qualifiés. »

Le maire lui fit un sourire, et se replongea dans sa lecture, page après page.

« C'est tout Arkham qui vous souhaitez refaire, constata-t-il.

- La forme, lui répondit Cleave. Pas le fond. Arkham restera toujours ce qu'il a été. Mais il a besoin de renouveau, afin de solidifier ses bases et de permettre une réelle amélioration.

- Et ça ? demanda le maire en pointant un bâtiment sur une partie de la carte de l'asile imaginé par le psychiatre. Vous pouvez m'éclairer ?

- Ce serait une extension du pénitencier, comprenant les cellules des patients ne pouvant pas être mis en contact avec les autres. Ce sont certes des criminels, emprisonnés pour de bonnes raisons. Mais ce sont également des êtres humains malades. Je souhaite pouvoir améliorer leur confort.

- Leur confort ? s'étonna le maire.

- Oui, leur confort. Le confort physique aide le confort mental. Il améliore grandement les capacités de soins. Je ne veux pas exclure de possibles améliorations pour ces personnes ; il faut donc leur permettre d'avoir un cadre dans lequel elles puissent évoluer. Cela vaut d'ailleurs pour tous les autres patients. »

Anthony Garcia regarda Cleave sans réussir à masquer son air surpris. Ce personnage ne cessait de l'étonner. Du confort ? Pour des criminels ? Des meurtriers ? Des fous furieux ?

« Cela peut paraître étonnant, je le conçois, reprit le psychiatre comme s'il avait lu dans ses pensées. Mais il faut les meilleures conditions pour que les soins puissent porter leurs fruits. »

Le Maire regarda le papier entre ses mains, fixement.

« Pour ce qui est des patients, enchaîna Cleave, je souhaite pouvoir mettre en place des entretiens évaluatifs.

- Entretiens évaluatifs ?

- Nous avons besoin d'être sûrs que tous les patients d'Arkham y ont leur place. »

Garcia fut d'abord surpris par ces propos, mais il songea un instant à certains membres de la pègre ayant été admis à Arkham – alors que leur place aurait plutôt été dans le pénitencier de Blackgate – sûrement suite à la corruption de quelque juge. Comme si leur séjour pouvait être plus agréable à Arkham qu'à Blackgate.

« Je crois comprendre, avança pensivement le maire.

- Je souhaite également pouvoir évaluer le personnel, enchaîna le psychiatre. Certaines évasions et certaines pratiques médicales par le passé ont pu sembler, et bien... assez louches. Je souhaite donc savoir à quels professionnels se fier, afin de pouvoir créer une véritable cohésion dans l'équipe pluridisciplinaire. Toujours dans l'optique de renforcer l'efficacité des soins prodigués.

- Vous prévoyez des licenciements ?

- Bien que je ne l'espère pas, ce n'est pas à exclure. Une équipe de soin doit être composée de gens fiables, qualifiés et impliqués. C'est une nécessité. »

Anthony Garcia se massa les tempes. Le projet était gargantuesque. Rénover de fond en comble tous les bâtiments composant Arkham. En créer de nouveaux. Les équiper – le maire rejeta un œil à la feuille des prototypes – des meilleurs systèmes de sécurité du marché, semblerait-il. Réévaluer la place des criminels, pouvant nécessiter de rouvrir leurs dossiers auprès de la justice. Remanier le personnel – un nouveau psy venant chambouler l'organisation des vétérans du personnel d'Arkham. Gargantuesque. Cela sonnait même presque fou. Semblait irréalisable. Et pourtant... Tout ceci signifiait de permettre à l'institut Arkham de repartir à zéro. Le maire sentit une timide lueur d'espoir s'allumer au fond de lui. Il revint néanmoins très vite à la réalité.

« Est-ce que vous avez une idée de ce que tout cela pourrait bien coûter ? lui demanda-t-il en essayant de ne pas prendre un ton trop fataliste.

- Une idée très précise, en effet » répondit Cleave sans se départir de son enthousiasme. Il attrapa deux autres feuilles de son dossier, et les tendit à son interlocuteur.

« Pour les travaux, vous avez une première liste d'entreprises du bâtiment, de confiance, qui seraient prêtes à s'investir dans ce projet. La liste suivante fait mention de certaines personnalités qui souhaiteraient, si possible, participer à la rénovation du lieu en finançant certains aspects de ces travaux. »

Cleave ressentit de la satisfaction à voir les sourcils du maire grimper de plus en plus haut sur son front alors qu'il détaillait la liste en question. Convaincre toutes ces personnes et réunir tous ces fonds n'avait pas été une mince affaire.

« Mais, commença Garcia. C'est... Au total, c'est une somme colossale que toutes ces personnes... Je ne pensais pas que vous ayez autant de relations, avoua-t-il au psychiatre.

- Il m'a fallu un certain temps pour les créer, lui confia-t-il. Et pour les convaincre. Mais au final, tous semblent fort convaincus et engagés. Je pense que nous pouvons compter sur le soutien de la quasi-totalité d'entre eux. »

Nicholas décida de jouer sur la surprise du maire, et lui tendit un autre papier.

« Voici également la liste de professionnels soignants qui pourraient contribuer à l'équipe et au fonctionnement que je souhaite mettre en place. Bien sûr j'espère pouvoir garder le plus de personnes travaillant déjà à Arkham, mais je préfère avoir des ressources.

- Des ressources... » répéta doucement le maire. Il parcourut la nouvelle liste. Il n'avait pas imaginé qu'autant de personnes – psychiatres, psychologues, éducateurs, infirmiers, aides-soignants... – puissent être intéressées pour travailler à Arkham.

« Je connais également quelques avocats et juges qui pourraient accepter de réétudier les dossiers de potentiels patients devant être transférés d'Arkham » conclut Nicholas.

Il vit les yeux du maire passer d'une liste à l'autre, reprendre d'autres papiers – des plans, des notes – puis revenir sur les listes. Ce ballet visuel dura quelques minutes, dans le silence le plus total. Cleave souhaitait que le maire puisse se faire ses propres idées, et surtout sa propre évaluation. S'il avait bien compté, la mairie de Gotham n'aurait à contribuer financièrement que de 28% de la somme totale requise. Outre l'argent, il lui offrait la possibilité de remanier entièrement l'asile, le laver de tous ses anciens méfaits, de refaire sa réputation - et avec elle, celle de Gotham - ainsi que de créer un endroit perfectionné dans le soin des maladies mentales, un endroit qui aurait des chances de... réussir. Réussir là où l'échec semblait tellement présent.

Anthony Garcia ressentit à nouveau cette pointe d'espoir au fond de sa poitrine. Le projet de Cleave était presque trop beau pour être vrai. Pourtant la réalité était là, sous ses yeux. Tous ces papiers, ces schémas, ces listes, ces promesses de contributions... Cleave avait dû y passer un temps fou. Deux ans, avait-il dit ? Deux années extrêmement intensives, probablement. Il avait récolté tant d'informations, d'idées, d'éléments, de personnes... Il avait tout donné. Tout donné pour que son projet soit réalisable. Et, aussi fou que cela puisse paraître, tout cela semblait bel et bien l'être, réalisable. Au bout d'un certain temps, le maire posa la liasse de papiers devant lui et se racla la gorge.

« Docteur Cleave, reprit-il. Ce que vous me présentez-là... C'est un projet tel que Arkham, et même que Gotham, n'en a pas vu depuis des années. Une totale nouveauté. Un projet... titanesque. Mais vous semblez l'avoir pris en considération. Vous semblez avoir mis le plus de chances de votre côté. »

Il marqua une pause, et sentit toute l'attention du psychiatre tendue vers lui.

« Avant de vous recevoir, étant donné notre correspondance postale, j'avais décidé de m'entretenir avec certaines personnes – du conseil municipal, de l'asile d'Arkham... Nous avons notamment étudié votre passé, vos compétences professionnelles, et les informations que vous m'aviez écrites. Nous en sommes venus à une conclusion. C'était à moi de la valider, ou non, après notre rencontre ce jour. »

Nicholas en oublia de prendre son souffle. C'était maintenant qu'il allait savoir si tout le travail qu'il avait fourni ces dernières années allait enfin aboutir.

« Le Docteur Edward prend sa retraite dans trois mois. A partir du mois prochain, vous le seconderez dans toutes ses tâches. Et à son départ, vous prendrez la direction d'Arkham. Vous serez mis à l'essai pendant deux mois et, si ceux-ci s'avèrent concluants, vous garderez votre poste de directeur. »

Nicholas hocha la tête alors qu'il sentait son cœur battre plus fort, et se pencha un peu plus sur son siège.

« Pour ce qui est de vos projets... Si, et seulement si, vous devenez officiellement le nouveau directeur d'Arkham... Nous pourrons alors envisager de mettre en place certains de ces aspects. Je ne vous cache pas que certaines personnes n'approuveront pas. Vous vous ferez des ennemis. Mais... il me semble également que vous vous ferez de bons amis, et que d'ailleurs vous en avez déjà un certain nombre. Alors, peut-être pourrons-nous mettre en place certaines de vos idées. »

Nicholas se leva de son siège. Il se pencha au-dessus du bureau, et tendit sa main vers le maire. Celui-ci se leva à son tour et lui rendit son geste.

« Merci, monsieur le maire. Vous ne le regretterez pas » lui affirma Nicholas, le regard étincelant.

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.. A suivre !

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* Pour la map d'Arkham, je me suis basée sur celle du jeu Batman Arkham Asylum (que l'on peut trouver sur le net). Je la transformerai par la suite.

** L'histoire de Amadeus Arkham sera détaillée à partir de la Partie II de cette histoire.

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Ce premier chapitre est un peu plus court que les prochains, mais je pense qu'il a bien rempli sa mission – celle-ci étant de poser les bases de cette histoire et le cadre thérapeutique dans lequel elle va évoluer.

Je me demandais : quels sont les premiers éléments qui vous viennent à l'esprit concernant l'Asile d'Arkham ?
Et, en conséquent, que pensez-vous de ce nouveau projet amené par Cleave ? (Réaliste, utopique..?)

Il me semble que le nombre de lecteurs de ce fandom a bien baissé au fil du temps ; néanmoins, si vous êtes de passage ici, n'hésitez à laisser un petit commentaire pour me faire part de vos impressions – ce sera constructif en plus de faire plaisir ^^

A bientôt pour le prochain chapitre, qui cette fois-ci sera centré sur le personnage de Harleen Quinzel.

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P.S : Je tenais à vous faire savoir que la Partie I de cette histoire comprendra six chapitres – je compte en publier un par semaine (tous les week-end). La Partie II en revanche (centrée sur la vie de l'Asile et des patients) ne sera publiée que dans un second laps de temps, car beaucoup plus complexe à écrire.