Chapitre 1 : Corellia, Coronet City.

« Le Marché de Corellia ».

Le ciel de Coronet était, comme à son habitude, coloré d'un bleu presque azur. Jaina Solen, jeune fille de quatorze ans élevée dans la rue et par la rue, se promenait dans le marché de la grande ville, capitale de Corellia. La frêle jeune fille, d'allure plutôt aristocratique avec sa peau particulièrement pâle et ses soyeux cheveux bruns ondulés, semblait flâner dans le grand marché, le lieu le plus touristique et le plus fréquenté de la planète, un natunda comme un autre. Habituée par son éducation si particulière à toutes sortes d'espèces, la jeune fille ne faisait pas attention à tous les passants, souvent non-humains et d'espèces parfois assez étranges. Jaina connaissait très bien le marché et même si elle n'y allait jamais pour faire ses courses, elle appréciait tout de même toujours les bonnes odeurs de la charcuterie corellienne et des épices qui emplissaient son nez.

Elle aimait s'attarder devant ces stands pour rêver qu'un jour elle pourrait s'arrêter et pourrait acheter toutes ces délicieuses nourritures dont elle ne connaitrait peut-être jamais que l'apparence et l'odeur. Mais la jeune corellienne savait qu'elle ne pouvait pas trop trainer de ce côté du marché bien que ce soit le plus agréable et son préféré. Elle abandonna sa rêverie et reprit sa route vers la partie la plus au sud du marché, toute proche des spatioports de la ville, le quartier que Jaina connaissait le mieux de Coronet.

En s'approchant des spatioports, la jeune fille repéra comme elle s'y attendait les étals des vendeurs d'épices moins légales. En fait, la majorité était interdite dans pratiquement toute la galaxie et la marchandise, exposée aux yeux de tous, était issue de la contrebande, vieille tradition corellienne comme la piraterie.

Jaina jeta un coup d'œil aux passants qui se pressaient dans l'étroite rue pleine des odeurs des épices et autres drogues illégales. Certains étaient visiblement perdus et faisaient marche arrière ou en tout cas passaient devant les stands, qu'ils devaient savoir illégaux, sans un regard pour la marchandise. D'autres, plus curieux, jetaient un coup d'œil aux épices sans pour autant s'arrêter. Jaina marchait lentement tout en tournant la tête vers les étals comme d'autres touristes. Il ne fallait pas qu'elle s'arrête si elle ne voulait pas attirer l'attention... Elle se mit à scruter le plus naturellement possible les divers clients de ses yeux gris perçants. Après quelques regards des deux côtés de la rue, Jaina Solen trouva enfin la cible parfaite : un duro assez saoul et dont l'attention était visiblement déjà perturbée. Le duro s'arrêta à l'un des étals les plus discrets caché dans la pénombre. Jaina, qui connaissait très bien le grand marché de Coronet et principalement cette partie-ci du marché reconnut un étal d'épices déjà fermé plusieurs fois, sans avoir à trop se concentrer, Jaina étendit ses sens auditifs vers l'étal. Le duro parlait le basic assez mal mais elle comprit tout de même ce qu'il demandait au vendeur : du glitersim...

Jaina n'en avait jamais pris mais comme beaucoup elle en connaissait très bien les effets. Le glitersim était l'épice la plus chère et elle était totalement interdite dans tout l'empire. Elle donnait un pouvoir télépathique temporaire à ses consommateurs quand elle était raffinée - et le glitersim pur n'était jamais vendu aux consommateurs... On disait aussi que la seule planète qui en produisait avait failli être détruite plus d'un siècle plus tôt, après la seconde insurrection corellienne. D'où le prix faramineux de l'épice la plus rare et la plus dangereuse de la galaxie... Le duro prit le flacon et donna une poignée assez importante de crédits au vendeur. Il le cacha dans la poche gauche de sa veste le plus discrètement possible mais Jaina qui scrutait le moindre de ses gestes le vit parfaitement. Le duro ne fit ensuite pas marche arrière comme Jaina l'avait pensé mais continua son chemin vers les spatioports. Jaina le suivit de loin...

Le duro se dirigea vers l'une des nombreuses cantinas du quartier le plus malfamé de Coronet city. Jaina la connaissait très bien pour y avoir mendié et volé de la nourriture les premières années qu'elle avait passées dans la rue. C'était aussi là que la jeune corellienne avait appris à jouer au sabbac et Jaina comprit alors que telle devait aussi être l'intention de sa cible. Le glitersim était un excellent moyen pour tricher et on ne pensait pas toujours à vérifier la drogue des joueurs. Jaina hésita à attendre la fin de la partie mais même avec le glitersim le duro n'avait pas toutes ses chances de gagner. Le jeu était beaucoup trop aléatoire... Non, elle devait se saisir des crédits du duro et de son flacon de glitersim maintenant, si les videurs de la cantina fouillant les clients à l'entrée le trouvait, elle n'aurait pas d'autre chances.

Jaina se glissa dans l'entrée de la cantina après le duro et attendit, camouflée dans l'ombre, que le videur vienne fouiller le nouveau venu. Alors que celui-ci arrivait vers eux, Jaina glissa sa délicate main d'un geste très rapide et très discret dans la poche de la veste du duro où elle savait que se trouvait l'argent et la contrebande. Avant même qu'il ne touche le duro, Jaina avait rangé ce qu'elle venait de voler dans ses propres poches et se fondait de nouveau dans l'obscurité. Alors que le duro, libre d'entrer, se dirigeait vers le bar pour consommer le glitersim avant de rejoindre la table de sabbac, Jaina disparut hors de la cantina en imaginant malicieusement la panique qui défait saisir sa victime en fouillant sa poche pour en sortir la précieuse épice...

. . .

« Qu'est-ce que vous faisiez dehors si tard, mademoiselle Suul? Demanda Dame Hutton en toisant la jeune fille d'un regard sévère.»

Jaina ne répondit rien et se força à garder le sourire qui lui venait toujours quand elle entendait quelqu'un - et surtout Dame Hutton - l'appeler "Suul". Deux ans plus tôt, quand deux policiers de la CorSec l'avaient arrêté pour vol-à-la-tire sur un riche citoyen de Corellia, Jaina avait par jeu - ou peut-être par orgueil - déclaré s'appeler Jena Suul. Elle savait que ce nom avait été porté par un pirate corellien très connu qui avant cela se nommait Solo et descendait des rois de Corellia. Solo ressemblait au sien aussi avait-elle eu l'idée de modifier son nom. Pourtant parfois elle se demandait si Dame Hutton croyait vraiment que son nom était Suul ou si elle ne l'appelait pas comme ça que parce qu'elle était une enfant rebelle, un peu comme un pirate. Quelle que soit la raison, Jaina jouait le jeu et s'en amusait beaucoup... En voyant que la surveillante des dortoirs de l'orphelinat ne la laisserait pas en peux tant qu'elle ne lui aurait pas donné de réponse, Jaina se résolut à lui répondre, enfin un mensonge:

« Je faisais juste un tour au marché, déclara-t-elle d'un ton nonchalant.

- A cette heure-là? Vraiment? Demanda Hutton plus pour se moquer du mensonge de l'adolescente que parce qu'elle voulait une réponse.»

Jaina glissa son regard vers le chrono accroché au mur derrière elle. Bon d'accord, elle avait peut-être un peu trainé du côté du spatioport et participé à quelques parties de sabbac qu'elle n'aurait d'ailleurs pas dû jouer...

« Je me suis perdue, désolée.

- Une excuse basique et bidon pour une fille qui a vécu dans la rue et qui connaît la ville comme sa poche.

- Pas toute la ville, corrigea Jaina, seulement les quartiers malfamés...»

Sera Hutton soupira et se résigna : Jena ne changerait jamais. Il était trop tard pour ça... Elle autorisa la jeune délinquante à aller dans sa chambre et repartit dans son bureau. Jena Suul lui tapait vraiment sur les nerfs depuis qu'elle avait intégré son orphelinat.

Jaina Solen rejoignit sa chambre d'un pas rapide et enjoué. Dame Hutton l'avait congédié dans sa chambre et puni mais Jaina s'en moquait : elle avait eu une trop belle prise aujourd'hui. Et puis le duro ne chercherait pas son glitersim dans un minable orphelinat de la banlieue nord de Coronet city...

La porte de sa chambre apparut devant elle, puisque Jaina était l'une des plus âgées des pensionnaires et l'une des dernières arrivées, sa chambre était située au dernier étage, c'est à dire le quatrième, à la fin du couloir. Jaina l'avait tout de suite surnommé sa "cellule". Le chrono posté dans le couloir indiquait qu'il était déjà plus de 21 heures. Les rares fenêtres laissaient entrevoir le ciel dégagé de Corellia, magnifiquement étoilé. On pouvait voir la planète la plus proche de Corellia, Selonia. Quand elle vivait dans la rue, Jaina dormait souvent à la belle étoile et elle avait appris à reconnaître les planètes des étoiles et différencier les planètes du système corellien les unes des autre. Mais Jaina n'avait plus le temps de contempler le ciel nocturne de Corellia, les surveillants des couloirs faisaient des rondes et il n'y avait qu'une petite fenêtre dans sa chambre, fenêtre dont le volet se fermait automatiquement dès 20 heures standard. L'heure de Capital city étant presque semblable à celle de Coronet city, l'orphelinat était réglé sur l'heure standard datant de l'Ancienne République.

La porte de la "cellule" s'ouvrit quand Jaina composa son code d'accès. La lumière s'alluma automatiquement et Jaina de glissa dans son lit et alluma sa veilleuse pour désactiver la lumière centrale de la pièce. La veilleuse située de l'autre côté de la pièce s'alluma à son tour. Jaina se demanda d'abord s'il n'y avait pas de problème technique mais la voix de sa compagne de chambre raisonna dans la chambre :

« Jen? Je croyais que tu ne rentrerais plus!

- J'ai été retardée...»

Jaina se tourna vers le lit voisin du sien. Les cheveux blonds désordonnés d'Erane prouvaient que la jeune fille de deux ans sa cadette était certes couchée depuis longtemps mais Jaina aurait parié tous les crédits qu'elle venait de voler aujourd'hui que la fille n'avait pas dormi pour autant...

« Alors qu'est-ce que tu as trouvé? Demanda Erane en s'asseyant sur son lit.

- Des crédits et de l'épice.

- Des épices? S'enthousiasma Erane comme Jaina s'y était attendu. De quel genre?»

Erane était la personne en qui Jaina avait le plus confiance aussi elle n'hésita pas à lui répondre contrairement à Dame Hutton, elle se permit même un grand sourire avant de sortir de sa poche le glitersim.

« Du genre très, très, chères... Répondit Jaina en lui montrant le glitersim qu'elle avait dérobé.

- Du glitersim? Waouh! Montre!»

Erane se leva et prit le flacon que lui tendait sa compagne de chambre dans ses mains pour l'inspecter à son tour…

« Waouh, répéta Erane, c'est super, Jen! On va se faire un très de crédits avec ça!

- Oui mais on va devoir attendre pour les revendre. De toute façon j'ai été privée de sortie par Dame Hutt...

- Combien de temps?

- Deux semaines standard...

- Kriff! Elle devait vraiment être furieuse!

- Oh ça, oui. Mais le plus important c'est qu'on va bientôt pouvoir se tirer d'ici!

- Oui c'est vrai. En attendant de pouvoir le revendre je vais continuer à voler quelques crédits à la sortie des bars... »

Erane n'était pas aussi bonne pickpocket que son ainée mais ses cheveux blonds très fins et son visage angélique la faisait paraître encore plus innocente que Jaina. La jeune fille était juste triste que son amie n'emploie pas ses avantages dans les quartiers chics de Coronet. A la place, Erane privilégiait les quartiers Sud de la ville et les spatioports. Contrairement à Jaina, Erane avait toujours vécu dans ses quartiers et si elle les connaissait peut-être mieux que Jaina, elle ne connaissait que ce quartier où son physique ne lui servait à rien. Malgré tout, la petite taille d'Erane la rendait presque invisible parmi les contrebandiers et autres voyous qui traînaient dans les quartiers peu recommandables de la capitale planétaire. Et la fillette savait s'en servir. Jaina se douta que son amie n'était pas restée à l'orphelinat elle non plus. Toutes les deux aimaient trop leur liberté... Jaina demanda à son amie :

« Et toi, tu as fait quoi aujourd'hui?

- Juste un tour du côté du spatioport civil. Une petite bourse de quelques dizaines de crédits. J'ai mal choisi ma cible, il venait de perdre gros au jeu je pense.

- Possible... Et tu n'as eu qu'une seule prise? Le spatioport grouille de gens faciles à dépouille.

- J'ai d'abord failli me faire chopper. Mais après ça a été la panique!

- La panique? S'étonna Jaina. Pourquoi?

- Tu n'as pas entendu parler de l'attentat? Demanda Erane.

- Un attentat? Encore?

- Les derniers remontaient quand même au siècle dernier, je te rappelle, au temps de la deuxième guerre civile galactique...»

Jaina avait oublié à quel point son amie aimait l'histoire; une chose qu'elle appréciait ici était les études. Erane était arrivée à l'orphelinat un an avant Jaina. Et son amie trouvait qu'on l'avait mieux endoctrinée qu'elle-même. Erane n'était plus la fillette sauvage qu'elle avait rencontrée dans la rue bien des années plus tôt. Mais Jaina savait qu'en vérité, Erane ne se sentirait jamais à sa place dans la société corellienne. La preuve était qu'Erane continuait de trainer du côté du spatioport... Quand Jaina avait été conduite à l'orphelinat, elle y avait retrouvé avec surprise autant que de plaisir sa seule amie. Depuis aucune d'entre elles n'avait parlé de leur passé commun. Tous sauf elles ignoraient qu'elles avaient vécu, ou plutôt survécu, ensemble dans la rue pendant des années. Erane était aussi la seule à connaître le vrai nom de "Jena Suul". Et Jaina savait qu'elle pouvait lui faire confiance pour que son secret ne s'ébruite pas. Erane avait toute sa confiance et elle savait qu'elle était intelligente et qu'elle avait souvent raison car, timide, elle ne s'exprimait que quand elle était sûre d'elle. Ses instincts de survie, peut-être encore plus développés que ceux de Jaina, lui avaient appris à se taire. Aussi souvent était-elle dans le vrai... Mais souvent n'était pas toujours.

Et Jaina Solen savait que sur ce point précis, son amie se trompait : les derniers attentats sur Corellia ne remontaient pas à autant de temps. Ils étaient en fait bien plus récents, moins d'une décennie standard, huit années tout juste...

. . .

Jaina avait six ans et était une petite fille très vive d'esprit. Elle avait compris quelques minutes plus tôt que quelque chose n'allait pas... On était quelques jours avant les fêtes de l'hiver corelliennes et la neige tombait depuis quelques jours déjà sur Coronet.

La petite fille connaissait son prénom et son vrai nom de famille, Solen, qu'elle tenait tous deux de sa mère. Mais en public, l'homme qui s'occupait d'elle depuis deux années standard mais qui, ça aussi elle le savait n'était pas son père, l'appelait Jena Bendo, le nom qu'il portait lui-même. Jaina, à ce moment-là, jouait à un jeu éducatif pour apprendre l'aurebesh et à lire le basic. Roan Bendo venait d'entrer dans sa chambre avec un air affolé, il lui demanda pressement de cesser son jeu et d'éteindre son datapad. Jaina ne l'avait jamais vu autant angoissé.

« Qu'est ce qu'il y a, Roan?

- Rien, Jaina. Rien de grave... On doit aller faire un tour dehors.

- Je peux prendre mon datapad?

- Oui, vas-y mais dépêche-toi!»

Jaina hocha sa petite tête, éteignit son datapad, le rangea dans sa petite sacoche avec les rares datacartes qu'elle possédait. La petite fille sentait que Roan, son tuteur bienveillant, était très stressé, plus qu'il ne l'était d'habitude. Jaina prit son manteau et grimpa dans le landspeeder de Bendo. La petite admirait la machine dont le modèle était pourtant archaïque, mais elle adorait tout ce qui était technologique et le vieux speeder lui avait toujours beaucoup plu. Bendo ne l'utilisait pas très souvent car il privilégiait la marche à pied dans la capitale de Corellia. Malgré ça, le speeder démarra plus vite que Jaina ne l'aurait cru et Roan et elle filèrent vers le centre-ville de Coronet city.

Sans être très attentive aux panneaux qui jalonnaient les rues, Jaina comprit qu'ils se dirigeaient vers les quartiers Sud de la ville. Des quartiers où Roan ne se rendait jamais et qu'il avait très souvent déconseillé à sa pupille d'un jour s'y rendre et surtout toute seule. C'était donc la première fois que Jaina découvrait ces quartiers malfamés, héritage de l'histoire trouble de Corellia en marge de la légalité... Ce que la petite fille remarqua en premier fut l'absence de la végétation très présente dans le reste de la ville. Les rues étaient sombres et les bâtiments plus sinistres malgré les enseignes lumineuses archi-présentes sur les devantures des immeubles. C'était la fin de l'après-midi et le quartier était déjà bondé, les rues encombrées par les speeders. Jaina remarqua sur les types plutôt louches qui sortaient ou entraient dans les bars et cantinas les armes qu'ils ne cherchaient pas à cacher. Elle fit de son mieux pour garder son calme comme le faisait Bendo mais au fond d'elle, Jaina ne se sentait pas du tout en sécurité. Enfin, le speeder arriva devant le grand spatioport civil de Coronet city.

« On va dans l'espace? Demanda Jaina assez surprise puisqu'elle n'avait pas pris ses affaires. A part son databloc...»

Roan ne lui répondit pas et continua juste de piloter, il fit se poser son speeder tout près du spatioport. Jaina prit sa sacoche qu'elle avait gardé sur ses genoux et sortit du speeder après Roan. Tous deux se dirigèrent ensuite vers les docks d'embarcation, ce qui augmenta l'excitation que ressentait déjà Jaina.

« Alors on va où? Redemanda-t-elle avec insistance. Pourquoi on est là?

- On doit s'éloigner de Coronet quelques temps, expliqua calmement Roan.

- Oh, on ne va pas dans l'espace, alors?»

La déception évidente de Jaina aurait dans d'autres circonstances fait sourire Roan Bendo, la petite fille avait bien du sang corellien qui coulait dans ses veines. Dans d'autres circonstances... Et là, la menace qui pesait sur Jaina était trop sérieuse pour qu'il se laisse aller à la distraction. Leurs vies étaient en danger. Et Roan devait restait attentif s'il voulait protéger la petite fille. Et le danger se manifesta... Jaina le ressentit la première et tout en serrant son databloc, elle lâcha la main de Bendo et se mit à courir. Bendo n'eut pas cette chance et pas le temps de se mettre à l'abri. Il y eut d'accord une explosion dans le spatioport, assez lointaine mais elle sema vite la panique.

Jaina se retourna, terrorisée comme tous les autres. Roan avait toujours son expression sereine sur son visage. Il lui cria de courir très loin. Jaina n'hésita pas même une seule seconde car elle sentait d'autres bombes dans les environs plus proches que la première. Bien qu'elle s'y attendait cette fois, Jaina fut quand même secouée par la seconde explosion. Elle lâcha la sacoche sous le coup et se retourna une dernière fois vers Roan.

« Cours, lui hurla-t-il seulement.»

Jaina se mit à pleurer mais reprit sa route vers le quartier des cantinas qu'elle venait de traverser. Derrière elle, elle le savait, elle ne laissait pas uniquement son datapad, qu'elle avait reçu quelques semaines plus tôt lors de son sixième anniversaire. Elle abandonnait son unique ami, l'homme que, malgré tout ce qu'elle savait, Jaina considérait et considérerait toujours comme son père et avec lui toute une vie...