Le facteur « Loki »
Résumé: Un réveil gênant entre Sam et Jack...
Genre: Romance S/J, Humour…(un peu)
Spoilers: Courant saison 7 avant Heroes
Disclaimer : Les personnages et l'univers ne sont pas à moi mais à la MGM...
NB/ : Merci pour vos messages sur ce site concernant mes fics. Je ne réponds pas toujours, ce qui n'est pas vraiment mon habitude mais je vous demande un peu de clémence. Je passe un moment difficile en ce moment. Merci :)
NB 2/ : Comme toujours, merci à gjc597, Aurélia et Hélios ! Un bisou à Logan (Tu verras que finalement, je me suis éloignée de l'idée d'origine)
Merci à Suz' pour ses corrections!
ATTENTION : Cette fic est réservée à un lectorat majeur.
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C'est un gémissement à son oreille qui la fit revenir peu à peu à elle. Un gémissement trop réel pour que les sensations envoûtantes qui parcouraient son corps ne soient qu'un simple rêve. La chaleur dans ses reins, la fièvre qui la faisait se tordre de plaisir ne pouvaient être une illusion. Ni les mains qui glissaient impatiemment sur sa peau, ni le corps massif qui se mouvait au-dessus d'elle et lui arrachait un cri de volupté à chaque pénétration... Elle s'arquait à sa rencontre, l'accueillant toujours plus loin, l'attirant en elle dans un besoin presque vital de le sentir.
Ces sensations tout d'abord brumeuses étaient à présent beaucoup trop intenses, beaucoup trop fortes pour ne pas être vraies… Aussi vraie que la sueur de leurs deux corps unis, que le son rauque de sa voix, de ses gémissements.
Car c'était « sa » voix et « ses » gémissements. C'était son odeur, c'était sa peau sous ses doigts avides. Ses muscles nerveux et délicieusement tendus… Ses bras vigoureux, son dos robuste, ses hanches étroites et puissantes.
- Carter…
Un frisson parcourut tout son corps et elle ouvrit les yeux.
Elle rencontra aussitôt son regard et tous deux se figèrent, le même ahurissement, la même stupéfaction se lisant sur leurs visages.
Ils restèrent immobiles, le souffle court, luisants de sueur.
Elle, allongée sous lui et lui… en elle.
La gorge sèche, Sam était incapable de bouger. Les mains toujours posées sur ses larges épaules, elle gardait son regard limpide ancré au sien… sombre, noir… brillant. Elle sentait contre son ventre le mouvement léger de son corps puissant. Un mouvement presque imperceptible, celui de sa respiration, et qui pourtant attisait le feu qui brûlait dans ses reins.
Un tremblement le parcourut tout à coup et les muscles de sa mâchoire roulèrent sous sa peau brunie par le soleil. Il semblait faire un effort surhumain pour ne pas bouger, pour essayer de faire abstraction de ce corps souple sous lui, de cette poitrine nue à la blancheur laiteuse.
Curieusement, les questions évidentes qui auraient du leur venir à l'esprit – Comment étaient-ils arrivés là ? Pourquoi se trouvaient-ils dans cette situation ? – ne les effleurèrent même pas. Pour l'heure, retrouver un semblant de calme et gérer la présence de l'autre étaient tout ce qui leur importait.
Mais comment gérer cela ?
C'était Jack O'Neill en elle. C'était son corps contre le sien… et son regard qui glissait à présent sur sa gorge offerte.
Elle le vit pourtant fermer les yeux, les sourcils froncés, la mâchoire désespérément crispée. Il baissa la tête dans un suprême effort pour se ressaisir et ses cheveux courts vinrent frôler les seins de la jeune femme, la faisant gémir. Il se redressa aussitôt, les yeux plus sombres encore, le visage contracté. S'appuyant un peu plus sur ses avant-bras, il tenta de s'écarter mais il ne fit que la pénétrer davantage, leur arrachant un nouveau gémissement de plaisir.
Sam se mordit violemment la lèvre, fermant les paupières, crispant involontairement ses doigts sur les épaules de son supérieur.
C'était si bon ! Le sentir en elle !
Et c'était ce qu'elle voulait. C'était ce que son corps appelait désespérément. Ce contact, cette possession. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, il fixait sa bouche avec une avidité évidente.
Ils étaient perdus.
Dans un état second, elle rajusta ses jambes autour de lui et il se retira légèrement pour mieux plonger en elle avec une force qui les fit haleter.
Jack nicha aussitôt son visage dans son cou, écrasant ses seins sous son torse. Il voulait la toucher, il la voulait contre lui entièrement. Son ventre, sa poitrine, ses cuisses enroulées autour de ses reins. Ça le rendait fou.
- Carter… gémit-il.
Elle entendait et sentait son souffle anarchique sur sa joue, l'électrisant par cette si délicieuse intimité. Les mains de Sam abandonnèrent alors ses épaules et s'enroulèrent autour de sa nuque. Elle le serra contre son corps avec frénésie, se cambrant vers lui pour qu'il l'emplisse entièrement. Et il s'exécuta, accordant son va-et-vient à son rythme à elle. Redressant la tête, elle posa ses lèvres sur son cou, traçant de sa langue une ligne de feu jusqu'au lobe de son oreille. De ses dents, elle en mordit doucement la chair lui arrachant un soupir. Elle joua avec quelques secondes avant de glisser de nouveau sur son cou, léchant sa peau salée, rendue humide par l'effort.
Jack retint difficilement un nouveau gémissement… De frustration, cette fois-ci.
Dieu qu'il avait envie de la regarder…
Il voulait la voir, la contempler sous lui, les traits crispés par le plaisir, les yeux mi-clos, les lèvres entrouvertes murmurant son nom… Il voulait plonger son regard dans le sien, baiser ses lèvres, lui montrer à défaut de lui dire combien il l'aimait, combien cet instant était important pour lui.
Mais il ne pouvait pas.
Une partie de lui, sa raison sûrement le bridait, lui interdisait de satisfaire pleinement tous ses désirs. Alors il restait le visage caché dans le cou de la jeune femme, les yeux désespérément clos, savourant malgré tout le contact de son corps sous le sien, les vagues de plaisir toujours plus puissantes qui déferlaient en lui.
Il sentait ses mains fines glisser sur sa peau, ses ongles s'enfoncer dans sa chair, mêlant délicieusement la douleur et la volupté de cette étreinte fiévreuse. Il aurait voulu que jamais cela ne cesse. Il aurait voulu la prendre encore et encore sans jamais s'arrêter, sans jamais revenir à la réalité.
- Carter… gémit-il de nouveau, tandis que la jeune femme se cambrait délicieusement vers lui, lui permettant ainsi de la pénétrer encore plus loin, toujours plus loin.
Mais sentant la jouissance venir trop vite, il s'arrêta brusquement, savourant malgré tout le contact de ses reins, de son ventre contre le sien. Elle se frotta aussitôt à lui, levant de nouveau ses hanches à sa rencontre, attisant un peu plus encore son désir de la voir, de la contempler.
Alors, n'y tenant plus, Jack redressa finalement la tête et croisa le regard de Sam. Ses joues étaient roses de plaisir, ses lèvres tremblantes, ses yeux brillants. Plus belle… c'était impossible. Plus désirable, cela ne pouvait exister. Plus aimée ? Non… aucune femme ne pouvait être plus aimée qu'elle. Aucune…
Bandant ses muscles, il reprit son va-et-vient avec encore plus de force, enivré par les gémissements toujours plus puissants qui s'échappaient de ses lèvres. Leurs regards étaient à présent ancrés l'un à l'autre et Sam s'arqua de nouveau vers lui, agrippant ses larges épaules, s'abreuvant de son image.
Lui sur elle. Lui en elle. Lui la contemplant avec un désir toujours plus grand et un émerveillement constant. Jamais il ne l'avait regardée ainsi. Jamais jusqu'ici. Elle se sentait belle. Elle se sentait précieuse et aimée. Elle avait déjà lu cela dans le regard d'un homme mais jamais jusqu'ici cela n'avait revêtu une telle valeur à ses yeux.
Elle leva une main vers lui et caressa son visage aux traits tendus par le plaisir. Il se tourna aussitôt pour tracer de ses lèvres un sillon humide sur sa paume, lui arrachant un soupir de bien-être.
- Embrasse-moi, murmura-t-elle alors, glissant ses longs doigts jusqu'à sa nuque, l'obligeant ainsi à se rapprocher.
Il ne se fit pas prier et prit sa bouche dans un baiser affamé. Leurs langues se rejoignirent avec impatience, se mêlant dans une danse violente et insatiable. Ils avaient faim l'un de l'autre. Une faim rendue dévorante par près de huit années de frustration. Une faim entretenue par des regards parfois, par des sourires souvent… et par des nuits de fantasmes incessants.
Mais quelle importance, tout cela ! Ils le vivaient. Enfin, ils le vivaient...
Sentant monter en elle des vagues de plaisir de plus en plus intenses, Sam voulut se détacher de ses lèvres mais il les lui reprit aussitôt, étouffant ses cris de sa bouche sans pour autant cesser de se mouvoir en elle. Il la maintint serrée contre lui jusqu'à la sentir se cabrer, le corps secoué de spasmes violents. Alors il se redressa légèrement, parvenant encore à se contrôler suffisamment pour regarder la jeune femme emportée par la jouissance. Il voulait enregistrer cette image : « Elle », sa tête aux boucles blondes rejetée en arrière, ses jolies lèvres entrouvertes d'où s'échappaient une longue plainte électrisante, ses paupières closes, ses joues empourprées… Alors seulement, le plaisir devint trop intense et il se laissa à son tour submerger…
***
Ils restèrent immobiles l'un sur l'autre pendant quelques courtes minutes, le temps de reprendre leurs esprits et une respiration moins anarchique.
Le retour à la réalité fut des plus difficiles. Aucun des deux ne voulait rompre le lien mais Jack finit néanmoins par se redresser, évitant cependant soigneusement le regard de la jeune femme.
Il ne se sentait pas encore prêt à faire semblant.
D'un geste doux et précautionneux, il se retira, la libéra de son poids et se leva.
- ... Où sommes-nous ? parvint-il à demander d'une voix relativement neutre.
- Je ne sais pas, lui répondit-elle timidement, s'asseyant à son tour sur la surface surélevée qui leur avait servi de lit.
Regardant autour d'eux, ils parvinrent à discerner les murs sombres d'une salle étrangement vide. Seul le centre de la pièce, là où ils se trouvaient encore, était éclairé. Plongeant dans l'obscurité des extrémités, Jack laissa son regard s'habituer au manque de lumière et parvint à distinguer leurs vêtements pliés un peu plus loin. S'en saisissant, il rejoignit la jeune femme qui tentait tant bien que mal de cacher sa nudité de ses bras et lui tendit ses habits, le regard toujours fuyant. Ils s'en vêtirent dans un silence total.
Jack cherchait à remettre ses idées en place. Sa montre affichait 16h35 ce qui laissait sous-entendre qu'il s'était écoulé deux petites heures entre la dernière fois où il avait regardé le réveil de sa chambre et maintenant. Son dernier souvenir le ramenait à ses quartiers, au SGC. Il lisait tranquillement un magazine, allongé sur son lit et puis... plus rien. Enfin... plus rien... jusqu'à ce qu'il se retrouve en train de faire l'amour à son second.
Jetant un oeil vers la jeune femme, il observa les gestes maladroits de Carter et ses efforts pour lasser ses chaussures d'une main relativement tremblante. Il imaginait aisément son trouble, ses doutes, ses questions... Mais lui-même avait suffisamment de difficulté à gérer tout cela pour lui apporter le plus petit réconfort ou la moindre parole rassurante.
Ils venaient tout juste de finir de s'habiller lorsqu'une lumière vive envahit brusquement la pièce, suivie rapidement du son caractéristique d'un sas qui s'ouvre. Les deux militaires se tournèrent d'un même mouvement vers l'origine de ce bruit et regardèrent avec effarement leur hôte pénétrer dans la salle.
- Je ne comprends pas ce qui s'est passé, dit celui-ci d'une voix atone, s'arrêtant devant une console se trouvant à quelques pas du couple. Vous n'étiez pas censés revenir à vous tout de suite...
La mâchoire de Jack se crispa dans un suprême effort pour ne pas hurler.
- Qu'est-ce qui se passe ici ?! demanda-t-il en faisant un pas vers l'Asgard. Qu'est-ce qu'on fout là ?! Comment se fait-il qu'en se réveillant, Carter et moi étions en train de...
Mais il se tut, rencontrant le regard à la fois troublé et gêné de la jeune femme.
- Je suis désolé, O'Neill. Je désirais simplement expérimenter votre système de reproduction... Vous connaissez la nécessité pour notre peuple de trouver un moyen de contrer les effets néfastes du clonage à répé...
- Loki, c'est ça ? l'interrompit brusquement Jack avec agacement, très peu intéresser par ce blabla scientifique.
- Bien sûr.
- ... C'est pas vrai ! rugit-il en levant les yeux au ciel. Thor n'était pas censé s'occuper de vous ?
Comme l'Asgard restait silencieux, le fixant de ses grands yeux noirs inexpressifs, Jack finit par exploser.
- Pour l'amour du ciel ! Vous n'avez pas d'organes génitaux ! Comment voulez-vous trouver la solution de votre problème en nous forçant à...
Il s'arrêta quelques secondes en secouant nerveusement les mains, prenant bien soin de ne pas se tourner vers Carter.
- ... Enfin bref ! s'exclama-t-il finalement, en levant un doigt menaçant vers l'Asgard. Je vous jure que lorsque je verrai Thor, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous ne revoyiez jamais la lumière du jour !
Loki redressa prestement la tête.
- Je... Je suis désolé, O'Neill. Mais je ne vois pas le problème ? Vous n'aviez pas l'air de souffrir...
A ces mots, Jack rougit violemment et sentit le peu de sang froid qui lui restait partir en fumée.
- Espèce de sale petite vermine ! s'écrira-t-il en s'avançant vers l'Asgard, menaçant. Vous ne voyez pas où est le problème ?... Mais Nom de Dieu ! J'ai couché avec Carter ! Voilà le problème !!
- ... Vous avez fait quoi, Colonel ?
La voix tonitruante du Général Hammond franchit la brume de son esprit échauffé et Jack cligna des yeux, réalisant que le décor autour de lui avait brusquement changé. Les deux militaires ne se trouvaient plus sur le vaisseau Asgard mais en salle de Briefing en compagnie de SG8 et du commandant de la base de Cheyenne Mountain...
Sous les regards incrédules de l'assemblée, O'Neill blêmit violemment tandis que Carter virait à l'écarlate.
Le Général, quant à lui, semblait furieux...
- Dans mon bureau, tous les deux !
Fermant les yeux quelques secondes pour retrouver ses esprits, Jack tenta de contrôler le sentiment de panique qui l'étreignait.
Sept ans d'efforts, de luttes incessantes pour ne pas flancher, de frustration insupportable pour quoi ? Pour tout foutre en l'air en quelques secondes !
La mâchoire crispée, il finit par retrouver l'usage de ses jambes et suivit son supérieur dans son bureau, Carter sur ses talons. Lorsque la porte fut refermée, Hammond se tourna vers eux, les yeux grands ouverts dans une expression familière de colère et d'ahurissement.
- Je peux savoir ce qui vient de se passer et d'où vous venez ? rugit-il, debout, les mains à plat sur son bureau.
Jack vit du coin de l'oeil son second baisser piteusement la tête et il se redressa, la mine fermée.
- Le Major Carter et moi avons été enlevés par Loki, Mon Général. Il y a de cela à peu près deux heures. Je me trouvais dans mes quartiers et...
Il se tourna vers la jeune femme qui répondit à son tour, d'une voix plus ferme :
- Je travaillais dans mon labo lorsque c'est arrivé.
- Quand on s'est réveillés... reprit Jack avant de s'arrêter, passablement gêné.
- Eh bien ? demanda Hammond d'une voix glaciale.
- Quand on s'est réveillés, on était en train de...
Il se tut une seconde fois et lança un regard lourd de sens à son supérieur dont les sourcils se haussèrent aussitôt.
- Bien sûr, dès qu'on a repris conscience, on a arrêté, continua Jack, mentant sans la moindre hésitation.
Après tout, qu'ils aient continué ou non, quelle importance ? C'était entre elle et lui. Uniquement entre elle et lui... Il poursuivit donc en expliquant les raisons de Loki et leur retour en salle de Briefing.
Hammond l'écouta avec attention avant de se laisser tomber lourdement sur son siège.
- Il ne manquait plus que ça... maugréa-t-il simplement à la fin de ce récit.
- Je veux qu'on prévienne Thor et qu'il retrouve ce… cet espèce de...
Jack serra les dents, perdant de nouveau son sang froid.
- Colonel, calmez-vous.
- Me calmer ? Non mais vous vous rendez compte ? Toute la base doit être au courant maintenant !
- J'en ai parfaitement conscience, croyez-moi ! répondit le Général. Mais vous n'êtes pas fautifs.
- Allez dire ça à SG8, aux soldats en faction... et aux caméras qui ont tout enregistré !...
Jack passa une main lasse sur son visage.
- ... J'arrive pas à y croire ! Il a fallu qu'il nous renvoie juste à ce moment-là ! poursuivit-il furieux. Je vais le tuer. Si je le croise, je le tue !
- Colonel ! l'interrompit Hammond avec impatience. Nous règlerons ce problème en temps voulu. Ce qui m'importe pour le moment, c'est de savoir si vous parviendrez tous les deux à rester professionnels malgré ce qui s'est passé.
Un blanc se fit dans la pièce.
Rester professionnels ?
Faire comme s'il ne s'était rien passé.
Oublier afin que tout redevienne comme avant.
Jack n'avait pas encore eu le temps de penser à l'« après » et l'idée d'un retour à la normale lui sembla à la fois curieusement possible et pourtant étonnamment irréaliste.
- Bien sûr, s'entendit-il pourtant répondre.
- Oui, déclara à son tour la jeune femme avec une assurance un peu vexante.
Hammond observa les deux officiers avec circonspection.
Il voulait les croire. Perdre O'Neill et Carter équivalait à perdre SG1, son équipe phare. Il fallait absolument qu'ils surmontent cela. Ils le devaient.
- Bien... A l'infirmerie !
Lorsqu'ils sortirent du bureau du Général, Jack sentit aussitôt le regard curieux et inquisiteur des occupants de la salle de Briefing. Se tournant vers SG8, il revêtit son visage le plus menaçant.
- Le premier qui parle, je le tue, lâcha-t-il, faisant immédiatement cesser les sourires et baisser les têtes.
Il jeta également un coup d'oeil vers les gardes en faction et ceux-ci se raidirent aussitôt.
Jack savait pourtant que tout cela était inutile. Il avait crié si fort que même les personnes présentes en salle de commande à l'étage inférieur avaient certainement tout entendu.
Et en effet, lorsqu'ils descendirent l'escalier séparant les deux pièces, O'Neill eut confirmation que ses craintes étaient bel et bien justifiées. D'un nouveau regard noir, il fit cesser les oeillades curieuses et tous deux sortirent silencieusement afin de rejoindre l'infirmerie.
Marchant côte à côte dans les couloirs, une gêne et une tension indescriptibles s'étaient inévitablement instaurées.
Rester indifférent, ne rien montrer. Ne pas penser. Ne pas penser.
Ne pas penser à elle. A sa bouche sur sa peau, à son souffle contre ses lèvres, à son corps sous le sien, à sa chaleur accueillante...
Jack sentit son coeur s'affoler tandis que les images affluaient brusquement en lui avec une clarté insoutenable.
D'un geste nerveux mais discret, il frotta son pouce contre ses doigts, désireux d'en chasser le souvenir de sa peau. La gorge sèche, il revoyait le corps nu de la jeune femme. Ses épaules d'un blanc nacré, sa gorge délicieusement offerte, sa poitrine aux formes pleines tendue vers lui. Il y avait tant de choses qu'il n'avait pas eu le temps de faire... Tant de caresses qu'il n'avait pas pu donner.
Sa présence à ses côtés le mettait au supplice. Il lui semblait que chaque parcelle de son corps était attirée par elle. Sa démarche souple, le frottement de ses vêtements à chaque pas, son parfum léger et subtil, sa main si proche de la sienne...
Devaient-ils parler de ce qui s'était passé ? Devaient-ils aborder ce sujet ? Certainement. Mais pour l'heure, Jack s'en sentait incapable. Il devait avant tout retrouver la raison et évacuer. Evacuer le désir qu'il sentait enfler en lui.
Bon Dieu ! D'ordinaire, il lui en fallait plus pour lui faire perdre la tête ! Une situation extraordinaire ! Sa main frôlant sa poitrine ou... la vue particulièrement agréable de ses jolies fesses lorsqu'elle lui tournait le dos et qu'il se savait tranquille pour fantasmer... Mais pas là... Pas comme ça... Pas alors qu'elle ne faisait que marcher à côté de lui.
Il tenta aussitôt de se convaincre que les jours parviendraient à bout de cela. Que cette réaction était simplement due au souvenir vivace de leur étreinte. Avec le temps, il parviendrait à gérer. Avec le temps, il oublierait peu à peu. Les sensations, les émotions ressenties alors faibliraient et tout redeviendrait normal. Certes, il éprouverait toujours de l'attirance pour elle mais ce serait de nouveau gérable.
Oui, il lui suffisait d'attendre.
Lorsqu'ils parvinrent à l'infirmerie, les chuchotements des infirmières furent violemment interrompus par la voix cassante de Janet.
- Remettez-vous au travail immédiatement !
Puis découvrant les deux militaires à l'entrée, elle se troubla légèrement mais leur indiqua aussitôt leurs lits respectifs afin qu'ils s'installent pour leurs examens.
Les nouvelles allaient vite, au SGC. Dans moins d'une heure, toute la base serait certainement au courant.
Sam sentait les regards envieux des infirmières peser sur elle. Certes, il y avait toujours eu des rumeurs, des ragots sur son supérieur et sur elle, mais jusqu'ici, ça n'avait été que des rumeurs... Savoir que l'information venait de la bouche même de l'un des intéressés rendait la nouvelle plus que fiable.
Dans un soupir, Carter s'assit sur le lit. Pendant que l'un des médecins s'occupait du Colonel, Janet s'approcha de Sam et ferma les rideaux autour d'elles.
- Je vais devoir faire des analyses plus poussées, tu en as conscience ?
- Oui.
Le fait d'être restée inconsciente pendant un certain laps de temps et se réveiller en plein... acte nécessitait quelques recherches supplémentaires.
Tandis que Janet s'affairait autour d'elle pour les premiers relevés standards, Sam tentait de trouver un moyen d'aborder le sujet avec son amie. Mais lorsque celle-ci lui demanda d'ôter le bas, elle ne savait toujours pas comment le faire. Et pourtant, le Docteur Frasier allait forcément se rendre compte que leur étreinte avait été à son terme.
- Détends-toi.
- Facile à dire... maugréa-t-elle, d'une voix vacillante. Ecoute, Janet... J'imagine que le Général t'a exposé les faits au téléphone mais... le Colonel a un peu...
- Menti ? finit-elle à sa place. Je m'en doutais. Ne t'inquiète pas.
Sam se détendit un peu et ferma les yeux pendant le reste de l'examen...
- Bien, déclara finalement Janet au bout de quelques minutes. Rien d'anormal. J'imagine que tu prends la pilule ?
- Oui.
- Parfait. Tu peux te rhabiller.
- Merci.
Sam remit hâtivement ses vêtements et posa une main douce mais ferme sur le bras de son amie.
- Tu n'en parleras pas dans ton rapport, n'est-ce pas ?
Le regard du jeune médecin s'adoucit aussitôt.
- Non, mais à une condition.
- Laquelle ?
- Si tu as le moindre souci, je veux que tu viennes m'en parler.
Comme la jeune femme acquiesçait déjà, Janet secoua la tête et insista :
- Sam... Ce qui s'est passé, vous ne pourrez pas l'oublier et continuer comme si de rien n'était. Tu en as conscience, j'espère ? Vous devez en parler tous les deux.
- Je sais... Nous verrons.
Devant le regard inquiet de son amie, Sam finit par lui sourire.
- Même si je le voulais, je ne pourrais pas oublier, rajouta-t-elle, une lueur mutine dans ses yeux bleus.
Janet lui rendit aussitôt son sourire.
- Si j'osais, je te demanderais de me raco...
Mais Sam l'interrompit d'un froncement de sourcils significatif et buté.
- Argg... soupira le Docteur Frasier, faisant sourire son amie. Tu es trop sage !... A mon grand regret !
A SUIVRE…
