NdA: Mon deuxième essai à la fanfiction. C'est un début que j'ai écrit il y a quelques années, après la parution du tome 7 mais qui n'en tient pas compte…une sorte d'univers alternative, en lien avec les voyages dans le temps et la fameuse question de la responsabilité: peut-on changer le passé, et avec cela le futur? Quelles explications pour nos actes?
L'histoire n'est pas terminée, elle est claire dans ma tête mais je suis en train de passer des concours et l'écriture n'est pas ma priorité. De plus, je me demande vraiment si cette histoire vaut le coup d'être continuée…je me suis surtout amusée dans les dialogues mais cela ne peut pas être développé sur des dizaines de pages. Bref, je divague. En tout cas, merci à mes lecteurs éventuels et si vous pensez que l'histoire vaut le coup d'être continuée, n'hésitez pas à me le faire savoir, mon plan est fait de toute façon (il peut être amené à changer, bien sûr, j'ai encore quelques hésitations quant à une relation plus *physique* entre Harry et Bellatrix).
Prologue
-Avadra Kedavra !
-Non !
La femme s'était jetée devant lui au dernier moment, prenant à sa place le sort fatal. Autour d'eux, les combats avaient cessé : c'était la stupéfaction. Comment elle entre tous avait-elle pu sauver la vie de Harry ?
Son corps retomba au sol, aux pieds d'Harry Potter qui la regardait sans comprendre. Au moment où ses yeux se fermaient pour toujours, elle lui adressa un sourire d'une telle tristesse qu'il faillit chavirer.
Chapitre 1 : Une rencontre à haut risque
1997
Harry Potter ne suivait plus les cours à Poudlard bien qu'il eût réintégré le château : il avait besoin d'un accès fréquent et sans restriction à la Réserve de la bibliothèque. Dumbledore avait veillé à cela dans son testament, sans entrer dans les détails et Minerva McGonagall avait compris le caractère décisif de cette volonté dans le combat qui touchait à sa fin. Le jeune homme était enfermé dans la Réserve ; il parcourut les rayons de livres de magie noire et attrapa un énorme ouvrage en cuir relié. Quand il l'ouvrit, un objet tomba à ses pieds. Il était entouré par un mouchoir mais Harry put distinguer les contours : cela ressemblait à une montre ancienne. Il ouvrit le mouchoir très délicatement, par curiosité, oubliant toute précaution. Au moment où il le remballait, sa peau entra en contact avec l'argent massif et il sentit la pièce tourner autour de lui.
1968
-Bella, dépêche-toi ou nous allons être en retard ! s'écria une adolescente d'une quinzaine d'années.
Elle était très blonde et ses longs cheveux encadraient un visage presque aussi blanc que de la porcelaine. Elle était suivie par une fillette un peu plus jeune qu'elle et par une jeune fille aux cheveux d'un noir de jais.
Harry regarda autour de lui complètement perdu : l'endroit ressemblait à King's Cross et en même temps le jeune homme ne pouvait se débarrasser d'un sentiment d'étrangeté qui l'envahissait. D'ailleurs, que faisait-il ici alors qu'il était dans la Réserve quelques minutes auparavant ? Il songea un instant qu'il était en train de rêver mais les seuls rêves qu'il faisait à ce degré de réalisme étaient liés à Voldemort. Or, il travaillait son occlumencie et il ne voyait pas ce que Voldemort pouvait faire à King's Cross alors que le Poudlard Express était parti la veille et déjà arrivé au château.
Harry se tenait devant la voie 9 ¾. Les trois jeunes filles étaient arrivées à son niveau pendant qu'il réfléchissait. La plus âgée le toisa, une lueur amusée dans le regard et un sourire aux lèvres :
-Alors, petit, on est perdu ? Il est beau le mur ?
Harry sursauta.
-Hein ? Oui…euh…enfin non.
-Intéressante variété de vocabulaire. Cela manque de clarté toutefois. Et avec toute cette poésie qui ne demande qu'à être communiquée, tu risques de manquer le train.
-Toi aussi, répondit Harry bêtement.
-Je transplanerai. Les joies de la majorité…
-On ne peut pas transplaner à Poudlard, rétorqua Harry machinalement.
-A l'extérieur on peut, petit rêveur. Allez, viens.
D'un geste autoritaire elle lui saisit le poignet et l'entraîna à travers la barrière. Le Poudlard Express semblait beaucoup plus vieux que celui qu'il avait pris la veille. Tout en suivant la jeune fille qui n'avait pas lâché son poignet, il comprit que ses doutes étaient fondés : il n'était plus à son époque. La montre ! Quel imbécile de l'avoir touchée ! Un parfait débutant. L'objet aurait tout aussi bien pu être empoisonné et dans ce cas-là, il aurait laissé le monde sorcier se débrouiller avec Voldemort. Joli cadeau. Cela dit, il ne pouvait pas être très utile en…quelle que soit l'époque à laquelle il avait atterri.
Ils s'assirent tous les quatre dans un compartiment vide. Harry était à côté de la plus jeune. Il chassa ses pensées précédentes pour dévisager la seule des filles qui lui avait parlé jusqu'à présent : elle était à peine plus petite que lui. Elle avait des yeux d'un noir profond qui retenaient la lumière pour la refléter en une lueur amusée. Elle semblait arborer toujours un sourire moqueur qui mettait en valeur ses lèvres d'autant plus rouges que sa peau était pâle.
-Alors, petit rêveur, la vue te plait ?
Harry sursauta et se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Il marmonna un «désolé» peu convaincant. Quelque chose le gênait dans ce visage d'une beauté presque inhumaine : il y avait en lui quelque chose de familier. Un familier sur lequel il n'arrivait pas à mettre un nom mais qui lui déplaisait inconsciemment, presque instinctivement, malgré le côté charmant (et charmeur) de la jeune fille.
-Et euh...vous appelez comment toutes les trois ?
-Je suis Bellatrix Black, Ce sont mes sœurs, Narcissa et Andromeda.
Harry se sentit pâlir instantanément. Il comprenait mieux l'impression de familiarité qu'il avait ressentie. Comment était-ce possible ? Comment la jeune fille gaie et souriante qu'il avait en face de lui avait-elle pu devenir l'être abject qu'il connaissait ?
-Ce sont nos noms qui te font cet effet-là petit rêveur ou tu es subitement devenu malade ? Je sais que nous sommes une noble famille mais tout de même, reprends-toi. C'est une faculté surprenante que tu as là de passer du rouge au blanc en quelques secondes.
-Bella, arrête, intervint Andromeda. Tu vas le mettre mal à l'aise.
-J'aurais dit que c'était déjà fait, rétorqua sa sœur avec un léger sourire. Allez, tu vas t'y habituer petit rêveur. Tu as un nom aussi peut-être ? Je n'ai rien contre petit rêveur, mais j'aime savoir à qui je m'adresse…
-Euh...
Harry réfléchit à cent à l'heure. Il ne pouvait évidemment pas donner son vrai nom ni celui d'un de ses amis.
-Henry. Henry Prott.
Prott…quel nom stupide. Mais il était trop tard pour se pencher sur des considérations esthétiques.
-Prott ? Jamais entendu. En même temps, je ne connais pas bien les généalogies américaines.
-Américaines ? balbutia Harry.
-Tu es américain non ? Sinon je pense que nous t'aurions vu avant. Et comme ton accent ressemble au nôtre…
-Euh oui, oui. J'ai déménagé.
-Manifestement. Car aux dernières nouvelles, nous sommes effectivement en Angleterre.
Elle lui décrocha un franc sourire mais la lueur amusée n'avait pas quitté son regard. Harry ne savait pas sur quel pied danser. Cette femme était son pire ennemi après Voldemort. Et pourtant, il n'arrivait à retrouver chez la jeune fille ce qu'il haïssait chez Bellatrix. Elle était moqueuse, bien sûr, mais il n'y avait rien de méchant. Elle s'amusait, c'était évident, mais elle ne cherchait pas à le blesser. Il pouvait le certifier.
-Vous êtes en quelle année ?
-J'entre en 3ème année, Cissy en 5ème et Bella en 7ème. Et toi ?
-7ème année je suppose.
-Tu n'iras pas bien loin si tu rêves autant en cours qu'ici.
-Je tâcherai de me concentrer. Peut-être que s'il n'y a personne pour se moquer de moi et me mettre volontairement mal à l'aise, j'y arriverai.
-On sort ses crochets ? Attention à ne pas te blesser avec dans un moment d'inattention.
-J'en aurai bien besoin pour battre une vipère sur son propre terrain.
Bellatrix éclata de rire. Harry ne put s'empêcher de constater que ce rire clair et franc n'avait rien à voir avec le ricanement mesquin qu'il connaissait. Il secoua la tête. Il délirait. Elle avait torturé les parents de Neville jusqu'à la folie, elle avait tué Sirius. Elle répandait la souffrance et la mort partout où elle passait et il était là à participer à un dialogue absurde au lieu de l'achever. Une petite voix lui répétait que cette Bellatrix-là n'avait encore rien fait et qu'il était peut-être possible de la changer et d'éviter le passé qu'il connaissait. Ou le futur. Bon sang, toutes ces contradictions allaient le rendre fou. Le train ralentissait. Ils arrivaient. Ils se levèrent. Harry sursauta en entendant encore une fois le rire de Bellatrix. Il haussa les sourcils.
-Tu rêves tellement que tu as oublié tes affaires en Amérique ?
-Euh non, non, nous les avons déjà envoyées à Poudlard. Je dois aller voir le directeur. A plus tard.
-C'est ça. Tu sauras trouver le bureau ?
-Hein ?
-Oui le bureau du directeur, tu sais, là où tu veux te rendre alors que tu n'es jamais venu ici.
-Euh je trouverai, ne t'en fais pas pour moi.
-Tâche de ne pas te perdre. Et de ne pas oublier ta tête en revenant.
-Compte sur moi.
Il se précipita dans le château et monta les marches quatre à quatre. Arrivé devant le bureau, il s'arrêta. Mince, le mot de passe. La gargouille pivota. Harry ne put s'empêcher de sourire : le Dumbledore du passé était aussi attentif que celui qu'il avait connu. Il interrompit sa course : comment allait-il réagir au fait de revoir Dumbledore ?
-Bonjour.
-Euh…bonjour professeur. Euh…je…
-Je ne vous ai jamais vu et vous n'avez pas d'affaires. Que dois-je en conclure mon garçon ?
Harry essayait de toutes ses forces de ne pas penser aux événements qu'il avait vécus ces derniers mois. Il inspira profondément et releva les yeux vers le directeur qui le regardait calmement.
-Je sais que cela va être difficile à croire, monsieur, mais…euh…je n'appartiens pas à cette époque. Je viens du futur.
Le regard de Dumbledore se fit soucieux et il resta silencieux un moment. Harry reprit la parole :
-C'était un accident professeur. Je dois absolument retourner à mon époque…
Dumbledore leva la main gauche et Harry se tut immédiatement.
-Je ne te poserai aucune question sur l'époque de laquelle tu viens, ni sur ton vrai nom. Si nous sommes amenés à nous retrouver dans le futur, je saurai bien me rappeler tout ça. Comment t'appelleras-tu ici ?
-Je me suis déjà présenté sous le nom d'Henry Prott.
Dumbledore sourit.
-Je vois. Je suggère que tu suives les cours avec tes camarades en attendant que nous trouvions un moyen de te ramener dans ton époque, ce qui peut prendre du temps. Mais pour l'instant, allons manger. Je ferai parvenir des affaires dans ton dortoir.
-Merci professeur…Euh…
-Oui ?
-En quelle année sommes-nous ?
-1968.
Harry suivit Dumbledore dans la Grande Salle. La Répartition se terminait. Le directeur lui fit signe d'attendre et quand Wallace, Sióbhan fut envoyée à Poufsouffle, Harry prit sa place.
-Hmmm…un cas difficile, très difficile. Assurément tu n'es pas à ta place ici, jeune homme. Voyons voir…
Harry ne savait que penser. Jedusor était déjà passé par Poudlard, ses parents n'y étaient pas encore. Et les seules personnes qu'il avait rencontrées jusqu'à présent étaient les sœurs Black.
-Alors nous te mettrons à…SERPENTARD!
La Grande Salle ne réagit pas. Le silence n'avait pas été rompu depuis l'arrivée d'Harry. Lui-même était indécis. Il parcourut la table des Serpentards du regard. Ses yeux rencontrèrent un sourire ironique et il se dirigea vers la seule personne de son âge qu'il connaissait.
-Hey, vipère, je peux m'asseoir ?
Bellatrix fit mine de réfléchir un instant, la lueur amusée ne quittant jamais son regard, avant de se décaler.
-J'en déduis que tu as trouvé facilement le bureau du directeur.
-Et j'en suis même revenu. Salem est plutôt labyrinthique aussi, donc je ne suis pas trop dépaysé.
-Oh mais je ne mettais pas en doute tes facultés d'orientation.
-Vraiment ? On aurait dit pourtant.
-C'est ta mémoire qui m'inquiétait le plus : le temps de parcourir quelques couloirs et tu aurais déjà pu oublier ce que tu cherchais.
-Tu n'auras qu'à m'offrir un Rappel' Tout.
Bellatrix lui adressa un sourire malicieux :
-Je le ferais avec plaisir si je ne craignais pas que tu l'oublies quelque part.
-Je n'aurai donc jamais le dernier mot ?
-Je peux te donner des cours de répartie au quotidien. Pratique gratuite en plus.
-Tant de générosité…je ne sais que répondre.
-Intéressante figure de style. Tu t'habitueras à cet état de fait.
-J'étudierai les serpents pour trouver ton prédateur, vipère de Serpentard.
-Les cours de métamorphose promettent d'être intéressants cette année.
Harry lui décrocha un franc sourire avant de se figer. Pour masquer son trouble, il reporta son attention sur les plats qu'il avait devant lui, se servant juste avant que tout disparaisse. Dumbledore se leva pour son discours de bienvenue mais Harry n'écoutait même pas. Il savait que la fin des années 60 et le début les années 70 étaient plus sereins qu'aucune de celles qu'il avait vécues. Il était surtout gêné par son comportement. Peut-être était-ce le fait de ne plus être dans son environnement qui le faisait agir ainsi avec Bellatrix, une Bellatrix de 17 ans. Il aurait dû la haïr, lui rendre la vie impossible. Au lieu de cela, il voulait apprendre à la connaître.
