Note de l'auteur : Voilà ma nouvelle fic Harry Potter, qui normalement devrait comporter cinq parties. La première est en vingt chapitres. Et tout ça raconte la même histoire que vous connaissez déjà, mais avec quelques personnages originaux qui vont venir mettre leur grain de sel là-dedans. Et on commence immédiatement avec Le Prisonnier d'Azkaban. Le premier chapitre est un peu court, mais la semaine prochaine, vous aurez droit à un chapitre plus conséquent. Bonne lecture !

NDLA : Une petite maj pour changer le nom de la ville près de laquelle se trouve le village où vit Heather. Un détail qui a son importance, ceux qui ont lu tous les chapitres déjà publiés devraient comprendre pourquoi.

Disclaimer : l'univers et les personnages que vous connaissez déjà sont la propriété exclusive de JK Rowling et des éditions Bloomsbury. Les persos originaux sont à moi, et j'apprécierais que vous me demandiez avant si vous souhaitez les utiliser.


Heather Wright

Et le Prisonnier D'Azkaban

1

Un bébé dans les décombres

Les Wright était un jeune couple sans rien de particulier. Mr Wright était cadre d'une entreprise de vente par correspondance, où il gagnait relativement bien sa vie. Mrs Wright était enseignante à l'école primaire du village. Ils avaient emménagé deux ans plus tôt dans un petit village à proximité de Bideford. Ils ignoraient alors que deux évènements successifs allaient changer leur vie.

Mr Wright était un homme qui aurait sans doute plu à nombre de jeunes filles, mais peut-être moins à leur mère. Les années soixante-dix étaient passées par là, et John Wright en avait gardé ses cheveux longs, qu'il avait laissé pousser depuis l'âge de quinze ans et qu'il attachait maintenant en catogan, même s'il avait rangé ses chemises pailletées et ses jeans patte d'éléphant dans un carton du grenier et rasé sa moustache. Il était plutôt bien bâti pour avoir joué au football depuis son entrée au collège et tous ses collègues le trouvaient sympathique, à l'exception peut-être de Miles Dennis, un homme du même âge que lui, arriviste et jaloux. Sa femme, Eléonore, avait de beaux cheveux d'or qui ondulaient dans son dos et de grands yeux bleus plein d'étoiles chaque fois que son époux la prenait dans ses bras. Elle était très douce, mais savait se faire obéir de ses élèves quand c'était nécessaire, bien que la plupart du temps un simple sourire suffisait pour ce faire.

Par une belle journée de la fin du mois d'août, Eléonore eut un léger malaise. Ce n'était sans doute pas grand chose, et personne ne s'en aperçut. Mais les jours suivants, le phénomène recommença à plusieurs reprises, si bien que son mari finit par s'en apercevoir. Alors que septembre naissait, il l'entraîna chez le médecin, inquiet, il attendit la fin de la consultation dans la salle d'attente. Il s'attendait peut-être à beaucoup de choses, mais pas à voir sa femme revenir en courant et lui sauter au cou en l'embrassant passionnément.

- Wow ! Qu'est-ce qu'il t'arrive Lenie ?
- On va être parents ! répondit Mrs Wright un grand sourire au lèvres.
- On… tu veux dire… C'est magnifique !
Et il embrassa sa femme derechef, sous les regards attendris des quelques patients qui attendaient leur tour.

La grossesse de Mrs Wright fut jalonnée de moments de bonheur comme de moments d'inquiétudes. Les rires succédaient aux larmes, et les sautes d'humeur n'arrangeaient pas toujours les choses. Ce fut en février, à moins de deux mois du terme, que la tragédie les frappa. Alors que tout semblait se dérouler pour le mieux, une nuit, une violente douleur saisit Mrs Wright. Son époux la conduisit à l'hôpital en quatrième vitesse. Il resta presque jusqu'au petit matin sans nouvelles, à se ronger les sangs. Finalement un médecin sortit des urgences, le visage défait. Mr Wright compris que les nouvelles ne seraient pas bonnes.

- Mr Wright? Je suis navré de vous apprendre que votre femme a…
- Quoi ? Il est arrivé quelque chose à Eléonore ? Et le bébé ? Est-ce que le bébé… ?
- Votre femme a fait une fausse couche, je suis navré mais votre fille est morte.
L'abattement se lut immédiatement sur le visage de l'ex-futur papa.
- Il y a autre chose… hésita le docteur. Cette fausse couche est due à une lésion qui n'avait pas été détectée à l'échographie. Sans doute était-elle encore trop minime pour être visible. Quoi qu'il en soit, nous avons dû retirer une importante partie de la paroi utérine de votre femme. Je suis désolé, mais elle ne pourra plus avoir d'autres enfants.

L'annonce tonna aux oreilles de Mr Wright comme un coup de canon. En une nuit, tous le bonheur des derniers mois venait de s'envoler, sans espoir de retour.

- Est-ce que… Est-ce que Eléonore sait tout ça ?
- Nous avons dû l'endormir pendant l'opération. Elle ne se réveillera que d'ici une heure ou deux.

Quand il dû annoncer à sa femme la terrible nouvelle, Mr Wright eut l'impression de lui infliger la pire des tortures, lui même souffrait déjà terriblement, mais elle, ce fut pire. Elle hurla et pleura toutes les larmes de son corps, elle le frappa et le griffa de rage impuissante. La savoir dans un tel état était une torture toute aussi grande que d'avoir appris lui-même la nouvelle. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était de la prendre dans ses bras et de lui murmurer que ça allait passer, bien qu'il n'en fut pas convaincu lui-même.

Les semaines, puis les mois s'écoulèrent. Bien que physiquement bien portante, Mrs Wright n'avait plus souri depuis cette terrible nuit de février. Elle ne dormait plus comme avant et était souvent réveillée avant même les premières lueurs de l'aube. Surtout que les jours diminuaient alors. Au matin du premier novembre, elle s'éveilla à cinq heures, et Mr Wright ne tarda pas à se lever à son tour pour aller la prendre dans ses bras et lui murmurer des mots d'amour et de réconfort.

- Chéri, dit-elle. Si on allait se promener ?

Il ne protesta pas. Ne demanda pas pourquoi. Si sa femme avait besoin de se promener pour se sentir mieux, alors ils iraient se promener. En chemin, ils parlèrent de leur jeunesse, de leur rencontre. Ils revinrent sur les moments forts de leur histoire d'amour. Peu à peu, sans même qu'elle s'en aperçoive, le visage d'Eléonore se décontracta en un sourire serein. Son premier sourire depuis des mois. Comme si la brume matinale qui les entourait, qui leur cachait le monde, les rues, les arbres à moins de dix mètres, comme si cette brume donc avait eu des vertus apaisantes, voire euphorisantes. Il le remarqua et s'arrêta d'étonnement, puis lui sourit à son tour. Elle remarqua alors qu'elle ne souffrait plus. Du moins, qu'elle était prête à recommencer à vivre.

Ce fut alors qu'ils entendirent un bruit. Dans le silence de l'aube, il semblait lointain, mais ils étaient certains que ce n'était pas leur imagination.

- Nous nous sommes bien dirigés vers le parc municipal ? demanda Mr Wright à sa femme.
- Oui ! Et au delà, il y a la forêt… mais je crois qu'il y a aussi une maison dans le coin.

Ils se dirigèrent vers la source de ce bruit. Pour l'un comme pour l'autre, ça n'avait pas fait un pli. Il s'agissait de pleurs de bébé. Les cris se firent plus forts et plus nets. Ils ne savaient plus où ils étaient ni où ils allaient, si ce n'était vers un bébé dont les cris, Eléonore le ressentait au plus profond d'elle-même, était des cris de détresse.

Et c'est alors qu'il la virent. A priori, cette villa n'avait rien de particulier. Elle n'était pas particulièrement grande, ni petite non plus. Étrangement, le brouillard sembla se lever à ce moment-là. Ils virent la demeure plus nettement. Elle avait été belle, c'était un fait. Mais une bonne partie du côté gauche était détruite, comme s'il y avait eu une explosion dans la pièce qui faisait l'angle, à l'étage. Ils firent le tour et se présentèrent devant l'entrée. La porte en était grande ouverte. Eléonore entra tandis que quelque chose attira le regard de John à l'extérieur. Eléonore de son côté monta les escaliers, ce qui, en approchant de l'étage, se montrait plutôt périlleux, une partie ayant volé en éclat lors de l'explosion. Les pleurs venaient d'une chambre à l'autre bout du couloir. Elle s'y dirigea et trouva sur un lit poussiéreux, roulée dans une couverture. Une petite fille. Elle ressortit prudemment de la maison.

- John, regarde ce que j'ai trouvé ! s'exclama-t-elle. Elle à l'air de n'avoir que quelques heures. Il y a encore un bout de cordon ombilical à son ventre !
- Mon dieu ! Pour ma part, je crois que cette pauvre petite ne connaîtra jamais ses parents… regarde.

Il désigna alors à sa femme une giclée de sang. Sur le mur à côté de l'entrée, et une tache sombre au sol.

- Quelle que soit la personne qui a fait ça, elle a fait disparaître le corps.
- Mais alors, cette petite…
- Elle est orpheline, acquiesça Mr Wright. On devrait aller faire une déposition au poste de police. Ils la confieront aux services sociaux et…
- John… peut-être qu'on pourrait…
- Quoi ?
- Il y a huit mois, nous avons perdu notre enfant. Peut-être pourrions-nous la garder.
- Tu es folle ! C'est illégal !
- Cette gamine n'a plus de parents ! Et nous, nous n'aurons jamais d'autre occasion d'avoir un enfant. Nous pourrions l'aimer comme si c'était notre fille !

Mr Wright soupira, cherchant comment faire entendre raison à sa femme, puis il posa ses yeux marrons sur le petit être que sa femme tenait dans ses bras. Des images refluèrent alors en lui. Pas des souvenirs, mais des images de bonheur à trois, qu'il avait imaginé il y avait à peine un an de cela. Il n'en fallait guère plus pour le convaincre.

- D'accord ! Mais on va quand même essayer de faire les choses de la façon la plus légale possible. Et la première chose à faire, c'est d'aller la déclarer. Ensuite, il nous faudra trouver de bonnes explications aux questions qu'on pourrait nous poser.

Le visage d'Eléonore s'illumina d'un vrai sourire. Et le couple repartit pour leur maison.

- Au fait ? Comment va-t-on l'appeler ?
- Il y avait une lettre avec la petite. Ses parents l'ont appelée Heather. On pourrait garder ce prénom.
- Oui ! approuva Mr Wright. C'est un très beau prénom !