Coucou !

Je suis heureuse de pouvoir publier cette fic sur laquelle je travaille depuis mai2007 ! Et oui, j'en ai mis du temps pour 6 malheurs chapitres !

En tout cas, j'espère que ça va vous plaire, je mettrais un chapitre par semaine, le week end, je pense !

A part ça, je tiens à préciser (puisque c'est obligatoire ! ouiiiiinnn !) que les personnages et les lieux (sauf Kerloas) ne m'appartiennent pas… Ils sont à JKR ! Et tout ce qu'ils rapportent vont dans son coffre à ELLE ! La chanceuse !

Allez….
BONNE LECTURE !!!

L'autre, mon père.

Par Selann Yui.

Publié le 3 février 2008

Chapitre 1

Bien le bonjour ! Vous ne me connaissez pas ? Moi non plus… Quelle importance, pas besoin de me connaître pour m'écouter pester, si ?

Si ça vous gêne passez votre chemin, je ne vous retiens pas.

Ca vous gêne pas ? Alors c'est cool !

Commençons par le commencement… Logique me direz-vous ! Hé bien, vous savez quoi ? Je hais mon père ! C'est un lâche qui nous a abandonné, Père et moi !

Hé oui, j'ai DEUX pères et pas de mère… Ce n'est peut-être pas compréhensible pour des moldus mais chez les sorciers, c'est possible. Mais pour moi, c'est un fardeau vu le deuxième père que j'ai l'honneur de ne pas connaître !

Il est parti quand il s'est aperçu que finalement, la vie de famille c'était pas pour lui ! Il aurait quand même pu s'en apercevoir avant ! Car voila, j'étais là moi ! Il aurait quand même pu penser un peu à moi ! Sans parler de Père qui ne s'est jamais remis de son départ !

Je me souviendrais toujours de ce jour-là ! Je devais avoir 3 ans, Père est entré dans ma chambre et m'a pris contre lui. Il pleurait en répétant « Il est parti… C'est fini, il ne reviendra plus jamais… »… Et Père pleurait. Je n'avais jamais vu Père pleurer ! On ne doit pas pleurer, c'est montrer que l'on est faible et pourtant ce jour-là, Père pleurait…

Et moi aussi.

Je me revois accroché à mon père, mouillant sa chemise de mes larmes. Quel sot j'ai été ! Pleurer une ordure pareille ! Pour ma défense, j'avais que 3 ans…

Je ne me souviens pas vraiment de lui… Le strict nécessaire et c'est déjà bien trop ! Je voudrais effacer de mon esprit cette image vague d'un homme qui faisait semblant de m'aimer… Il ne venait pas souvent nous voir Père et moi. Et Père qui lui trouvait toujours de bonnes raisons ! Je ne le voyais toujours qu'en coup de vent et j'ai honte d'avouer que j'attendais ses visites avec impatience ! Quel idiot je suis de m'être laissé berné par un salaud pareil !

Je me rappelle aussi, trop bien peut-être, du désespoir qu'amenait dans notre manoir chacune de ses visites. Père semblait toujours triste et inquiet quand l'autre repartait.

Tout à coup, des cris retentirent dans notre beau manoir de granit, m'arrachant à mes plaisantes pensées. Père et Grand Père sont en grande conversation, on dirait !

« - Keïlan ira à Poudlard, Drago ! Comme tous les Malfoy avant lui ! Grondait Grand Père.

J'espère bien oui ! Je suis un Malfoy, par Salazar !

« - Mais il est né et a vécu en France, Père ! Répliquait Père.

Les voila encore en train de se disputer là-dessus. Je me demande pourquoi Père veut à ce point que je reste en France pour étudier… Surtout dans une école comme Beaux Bâtons. Certes l'école a une architecture somptueuse et une renommée qui n'est plus à faire mais… Il n'y a presque que des filles là-bas !

« - Il suffit Drago, je suis encore le chef du Clan Malfoy alors tu m'obéis et c'est tout. Keïlan ira à Poudlard comme tous ces ancêtres avant lui, point. Il recevra sa lettre bientôt.

Super !

J'entends Père fermer la communication et souffler, furieux… Mieux vaut qu'il ne me trouve pas là !

Je m'échappe à pas de loup.

« - Keïlan ! Keïlan, viens ici.

« - Père ?

« - Je sais que tu as tout entendu alors ne fais pas l'innocent.

Je me demande comment il fait pour toujours savoir que je l'ai écouté ???

J'entre dans la pièce et regarde Père en silence. Il me jette un regard douloureux et se retourne. Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude… Mais bon, ça fait toujours comme une pointe … Vous voyez OU je veux dire… Je parle de truc qui bat, qui est vital mais qu'on aimerait bien remiser au grenier parfois tant il nous fait mal…

« - Comme tu l'as entendu, vu que tu écoutais à ma porte, ton grand père tient à ce que tu étudies à Poudlard. Je n'ai pas pu et ne pourrais sûrement jamais le faire changer d'avis.

« - C'est vrai ? Je vais vraiment aller là-bas ?

« - Oui. Dés que tu auras reçu ta lettre, nous irons en Angleterre pour tes affaires.

« - Super !!

Ouhla, Père n'a pas sa tête des bons jours, mieux vaut garder les explosions de joie pour plus tard !

Je me demande quand est-ce que Père cessera de souffrir de l'absence de l'autre. Il ne mérite pas que l'on souffre de son absence ! Comment Père peut-il se laisser aller comme ça ? Lui qui est si fier, en général ! Par la barbe de Merlin, ce gars qui est mon autre père est une vraie plaie !

« - Va te laver les mains, nous allons passer à table.

Père ne m'adresse même pas un regard. Et je sais pourquoi, je ne le comprends pas mais je fais avec.

Le lendemain, je suis réveillé au son caractéristique d'un transplanage. Un visiteur… Super !

Je me précipite en bas.

Et quel visiteur !

Je lui saute dans les bras en riant quand Père apparaît, baguette en main. Il a du croire à un voleur…

« - Parrain !

« - Salut, mon grand !

« - Ca faisait longtemps ! Tu m'as manqué, Parrain !

Parrain vit en Angleterre… Comme Grand Père et Grand-mère d'ailleurs, c'est pour ça que nous ne les voyions pas souvent. J'ai souvent supplié Père de retourner vivre là-bas mais il refuse toujours catégoriquement. Ca doit encore avoir rapport avec lui.

« - Moi aussi, gamin !

Parrain ébouriffe mes cheveux en disant ça… Comme s'ils en avaient besoin ! Mes cheveux sont perpétuellement ébouriffés ! Même pas la peine d'essayer de les dompter, rien ne marche !

Je grogne un minimum mais Parrain s'est déjà retourné vers Père.

« - La prochaine fois, Blaise, préviens. Bougonne celui-ci.

« - Je suis content de te voir moi aussi, Drake. Souffle Parrain en riant.

Je l'admire beaucoup, mon parrain. C'est le seul (avec Grand Père mais c'est pas pour la même raison !) qui résiste au regard noir de Père. Et ça, c'est un exploit en soi ! Les yeux gris de Père sont si froids parfois qu'ils gèleraient un feu magique !

Les pitreries de Parrain arrivent même à faire sourire Père… comme maintenant par exemple.

« - Pepsy, petit déjeuner.

« - Oui, maître Drago, tout de suite, maître Drago.

L'elfe s'active et nous mangeons tous les trois. J'adore les visites de Parrain, il a toujours des tonnes d'anecdotes à nous raconter !

Avec lui, les repas s'éternisent mais ne sont jamais barbants ! Avec lui, la fin du repas est plutôt saluée par un « Déjà ? » que par un « Ouf ! » et ça… Ca change. N'allez pas croire que je n'aime pas Père mais on peut pas dire que ce soit marrant tous les jours, seul avec lui ici !

« - Pepsy, range tout ça. Ordonne Père quand nous avons eu finis. Keï va t'habiller.

« - Mais Père… Parrain n'a pas fini de rac…

« - Sans discuter, Keï.

Je baisse la tête et disparaît comme on me l'a demandé. Ils doivent avoir des choses à se dire… Des choses que je n'ai pas à savoir. En tout cas, j'espère que Parrain sera toujours là quand je redescendrais !

Mais pour ça, il faut que je me dépêche !

La salle de bain… Ok !

La penderie maintenant… C'est bon !

Un léger passage devant le miroir pour contempler avec désespoir l'espèce de truc qui me sert de cheveux… Horrible ! Pourquoi n'ai-je pas hérité des souples cheveux blonds de Père ???

Soudain, un mouvement dans le coin de mon miroir attire mon regard.

Un hibou.

Je me retourne et accueille le volatile qui me lâche une lourde enveloppe de parchemin dans les mains. Je la retourne et lit.

« Mr Keïlan Malfoy,

Manoir Kerloas,

Côtes des Légendes,

Bretagne, France. »

De l'encre verte, comme Grand Père me l'avait raconté ! Alors cela veut dire que cette lettre vient tout droit de Poudlard !

Grand Père, je t'aime !

Oubliant que Père a tout fait pour que je n'aille pas à Poudlard, je me précipite en bas !

« - Père ! Père !

Père et Parrain sont au salon.

« - Oui, Keïlan ?

« - Père ! Parrain !... J'ai reçu ma lettre pour Poudlard !

« - Lucius a donc gagné, sourit Blaise.

Je tends la lettre à Père, me souvenant alors de sa répugnance à m'envoyer là-bas. Il la regarde mais ne la prend pas.

« - C'est à toi qu'elle est adressé, Keï.

Il me sourit, j'adore quand Père me sourit ! Sa physionomie est si douce dans ces moments là ! J'apprécie d'autant plus que c'est rare.

« - Ouvre-là donc… me presse-t-il.

Je ne me le fais pas dire deux fois. Décachetant l'enveloppe j'en sors deux parchemin. L'un doit être une liste. Je fixe mon attention sur l'autre.

COLLEGE POUDLARD, ECOLE DE SORCELLERIE

Directrice : Minerva McGonagall

Ordre de Merlin, deuxième classe.

Cher Mr Malfoy,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.

Veuillez croire, cher Mr Malfoy, en l'expression de nos sentiments distingués.

Filius Flitwick

Directeur-adjoint

Après l'avoir parcouru, je la lis à haute voix. Voix qui tremble d'excitation. Ca y est ! Je suis inscrit à Poudlard !

« - Ils n'ont même pas changé de discours depuis le temps… Je me souviens, c'est mot pour mot ce qu'il y avait dans les nôtres ! S'exclame Parrain, l'air ravi.

« - Oui, seul les personnes changent, le reste ne changera jamais… soupire Père. Va préparer tes affaires, Keï, nous partons pour l'Angleterre.

« - Aujourd'hui, Père ?

« - Plus vite nous irons, plus vite nous serons de retour.

« - Oh, tu ne resteras pas un peu à Londres avec nous ? demanda Parrain, visiblement déçu.

« - Je ne préfère pas. Nous y resterons seulement le temps nécessaire pour faire les achats scolaires.

Parrain semble hésiter à dire quelque chose mais les mots restent sur ses lèvres. Au lieu de ça, il prend un air rêveur et dit :

« - Ah, que de bons souvenirs, le Chemin de Traverse…

« - On va aller au Chemin de Traverse, Père ? C'est vrai ? Oh, Père, quand ira-t-on ? Je demande, très excité.

Mais Père ne semble pas aussi heureux que moi. Son regard s'assombrit alors qu'il me regarde m'agiter. Je me calme, conscient que c'est de ma faute. Parrain a l'air d'en vouloir à Père mais je ne sais pas pourquoi…

D'ailleurs que m'importe ?! J'aurais tant voulu que Père soit heureux pour moi !

« - Vous n'avez qu'à y aller demain. Nous y allons demain nous aussi… Ca serait bien de s'y retrouver, comme autrefois ! Propose Parrain, conscient du malaise entre Père et moi.

« - Père ?

Il détourne son regard de moi et je baisse les yeux. Je ne pleurerais pas.

« - Bien, nous irons demain. Blaise, n'amènes pas ton… Qui tu sais. Souffle Père.

'Qui tu sais' est le mari de Parrain. Je ne sais pas qui c'est… Il parait que je l'ai vu quand j'étais petit mais depuis, Père ne veut plus le voir… Je me demande bien comment il peut être…

« - Je sais, murmure Parrain, douloureusement. Maëlys seule m'accompagnera…

Maëlys est leur fille… A Parrain et 'Qui tu sais'. Elle est jolie avec ses longs cheveux bruns cuivrés, ses grands yeux bleus et sa peau ambrée… Parrain l'a amené un ou deux fois. Elle a mon âge, ou presque… Elle dit toujours qu'elle est la plus grande parce qu'elle a trois mois de plus que moi. Et généralement je réplique que je préfère ça que d'être née le 14 février ! Je gagne toujours (ou presque) les batailles verbales… Il parait que j'ai de qui tenir d'après Parrain.

« - Pepsy ! Pepsy ! Crie Père.

« - Oui, maître Malfoy ?

« - Prépare les bagages pour mon fils et moi et envoie le tout à Londres chez mes parents. Nous serons absent quelques jours.

« - Bien, Maître.

L'elfe disparut.

« - Dépêchons-nous, Keï. Le temps de remplir les papiers au Ministère français, nous serons chez Grand Père ce midi. Tu veux bien aller le prévenir Blaise ?

« - J'y vais de ce pas ! A plus, gamin !

Parrain disparut dans un grand 'PLOP' non sans avoir passé la main dans mes cheveux.

« - PARRAAAIIINNN !!! Je râle.

Père sourit.

« - Pendant que je vais au Ministère, à Paris, rédige une lettre pour répondre à celle que tu viens de recevoir. Grand Père doit déjà avoir fait le nécessaire mais fais-le quand même.

« - Bien Père. A tout à l'heure. Je serais prêt !

« - Je n'en doute pas !

Mine de rien, Père a mis près de 2 heures avant de revenir. J'espère que Grand Père et Grand-mère nous auront attendu pour déjeuner.

« - Tu es prêt, Keï ?

« - Oui !

Je cours pour le rejoindre au salon. J'arrive à peine qu'il me tend un sachet violet.

« - Voila la poudre de cheminette internationale.

Je prends le sachet et le jette dans le feu. Puis je grimpe dedans.

« - Ministère de la Magie, Londres !

Je me sens tourné et m'écrase lamentablement au sol. Je me relève prestement avant que Père ne sorte à son tour de la cheminée. Tout le monde a vu que je me suis rétamé par terre mais pas besoin de me regarder comme ça, non plus !

Je leur envoie un regard noir de mon cru et la foule se retourne rapidement, chuchotant sur notre passage. Allez savoir quelle mouche les a piqué ! J'ai un truc de coller sur le visage ou quoi ?

« - Viens Keï.

Père me prend par la main. Il la serre si fort qu'il me fait mal. Je lève les yeux vers lui.

« - Père, tu…

Il ne m'accorde même pas un regard. Son visage est dur. Je crois bien qu'il a mal. Il m'entraîne vers un guichet et dépose deux parchemins sur le comptoir que, à ma plus grand honte, je ne dépasse même pas !

Oui, je suis petit, et alors ???

« - Drago Malfoy. Se présente mon père. Et Keïlan Malfoy.

La sorcière se penche au dessus de son comptoir pour me voir. Ses yeux s'agrandissent de surprise mais elle ne dit rien. Le regard de Père doit y être pour quelque chose.

« - T-Tout est en ordre, Mr Malfoy… Passez un bon séjour en Angleterre, Messieurs.

Père se retourne sans un mot de plus alors que la sorcière me dévisage toujours. C'est d'une impolitesse. Père accélère le pas et une fois dans l'Atrium, il transplane avec moi.

Nous atterrissons dans le hall du Manoir Malfoy. Rien n'a changé. Franchement, je préfère notre manoir breton. Il y a un je-ne-sais-quoi là-bas de chaleureux. Ici, tout est froid et plutôt impersonnel. A l'image même de ce que doivent être les Malfoy… Et qu'ils ne sont pas, encore heureux ! Enfin, pas tout le temps…

« - Bonjour Maître Drago. Maître Lucius, Maîtresse Narcissa et Mr Zanbini vous attendent à table, Maître.

Père me nettoie les mains d'un sort et nous rejoignons les autres à table.

« - Bonjour Drago, vous avez eu des soucis ?

« - Les ministères sont les mêmes dans tous les pays, Père.

« - Je vois. Bonjour Keïlan.

« - Bonjour Grand Père. Grand-mère, vous semblez aller très bien.

Grand-mère est très belle ! Mais sa santé est très fragile… Ce sont ses nerfs apparemment. D'après ce que m'a raconté Père, Grand-mère est comme ça depuis la guerre qui a déchiré l'Angleterre jusqu'à un peu après ma naissance.

« - Bonjour Keïlan. Je suis heureuse de te voir. Je vais bien, c'est vrai. Te voir me comble.

Père m'a dit que sa mère était d'une nature très froide avant. Qu'il était rare qu'elle le câline quand il était petit… Mais moi, je suis bien content qu'elle ait changé. Elle est très gentille et elle me donne tout ce que je veux.

« - Asseyez-vous, nous n'attendions que vous pour commencer.

Je m'assois entre Grand-mère et Parrain, Père prend la place qu'il reste, en face de moi. Le déjeuner est silencieux. Pour une fois Parrain ne dit rien. Père m'a dit un jour que Parrain était très intimidé devant Grand Père. C'est vrai qu'il est intimidant mais de là à faire taire Blaise Zanbini !

Après déjeuner, Grand-mère se retire pour se reposer et Grand Père a des rendez-vous pour ses affaires.

Parrain, Père et moi allons près de la piscine. Nous nous retrouvons vite dans l'eau. Père reste sur le bord à se prélasser pendant que je joue avec Parrain. Bientôt, je me rapproche de Père. Parrain arrêtera peut être de me faire couler… Comment ça, je vais me cacher dans les robes de mon père ??? Même pas vrai, j'ai une question à lui poser d'abord !

« - Dis Père, tu étais bien à Serpentard ?

Vous voyez ! J'avais bien une question ! Non mais, faut me croire quand je vous le dis!

« - Evidement !

« - Alors j'y serais moi aussi ! Les Malfoy ne passent pas par d'autres maisons que celle du grand Salazar ! C'est Grand Père qui me l'a dit !

« - Je vois que ce cher Lucius n'a pas changé ! Lance Parrain, moqueur.

Il va vite désenchanté vu qui arrive.

« - Pourquoi donc aurais-je changé, Mr Zanbini ?

« - Mr Malfoy ! S'étrangle Parrain.

La tête impayable qu'il fait ! Je ne serais pas un Malfoy, je me tordrais de rire !

« - Père, voudriez-vous aller farcir la tête de Keïlan d'idée de grandeur des Sangs Purs ailleurs ?... Je dois parler à Blaise.

Grand Père hausse les épaules et sourit.

« - Viens Keïlan.

Je sors de l'eau et suis Grand Père, non sans jeter un regard à mon père. Mais celui-ci, comme souvent, évite mon regard. Je baisse les yeux tristement.

Grand Père me parle de Poudlard. Il a même ressorti ses albums photo… Pauvre Grand Père, je ne l'écoute même pas !

« - Raah, je le hais ! Je grogne, interrompant Grand Père. C'est de sa faute ! Tout est de sa faute !

« - Tu pourrais m'écouter, Keïlan. Me gronda-t-il.

Je me renfrogne mais murmure tout de même quelques excuses. Faut pas plaisanter avec Grand Père !

« - Et puis-je savoir ce qui te fait pester ainsi ?

« - Pourquoi il est parti ? Pourquoi il nous a laissé ? S'il était pas parti, Père serait heureux ! Il me regarderait !

Grand Père reste un instant bouche bée face à cette explosion de colère.

« - Mais ton père te regarde ! Dit-il, sachant bien qu'il ment.

« - Non ! Maudite ressemblance ! Je crache, furieux.

« - Keïlan, de qui parle-tu ?

Question rhétorique, Grand Père sait pertinemment de qui je veux parler.

« - De mon père bien évidement ! J'explose.

Il sourit, il a eu ce qu'il voulait. J'ai lâché le morceau. Je ne devrais pas me mettre dans un état pareil pour ce type.

« - Et qu'as-tu encore à lui reprocher ? Souffla-t-il, las.

« - D'être parti ! Que je lui ressemble trop ! Tout ! Tout ce qui ne va pas dans ma vie, c'est SA faute !

Lucius sourit.

« - Rien que ça !

« - Ne te moques pas, Grand Père ! Il nous pourrit la vie sans même être là !!!

Je suis tellement en colère que je ne remarque pas que Grand Père fronce de plus en plus les sourcils.

« - Pourquoi faut-il que je lui ressemble tant ?! Je sais bien que c'est pour ça que Père a du mal à poser les yeux sur moi ! J'ai tout de lui ! Tout ! Ses satanés cheveux, ses yeux, sa bouche, son physique ! J'ai bien remarqué que je ne ressemble pas à Père, je ne suis pas stupide ! Mais je ne serais pas comme l'autre ! Je ne serais pas un lâche ! J'assumerais mes responsabilités quand je serais grand, moi !

« - Tu n'as pas le droit de dire ça.

« - Je m'en fous ! Je le hais ! Son attitude me répugne !

« - Keïlan, arrête ! Si ton père entend cela, il…

« - Je sais que Père sera triste mais je ne peux pas m'en emp…

« - Son nom ? M'interrompit Grand Père.

« - Quoi ?

« - Donne-moi son nom à ce père que tu détestes tant.

« - Tu sais très bien que je ne m'en souviens plus ! J'étais trop petit quand ce lâche est parti !

« - Ne sois pas injuste. Tu ne sais rien de ce qu'il s'est passé… Comme tu le dis si bien tu étais trop « petit » ! Et sache qu'il n'était pas lâche.

« - Mais !

« - Il suffit maintenant Keïlan... Te rappelles-tu de ton père au moins ? Te rappelles-tu de ses nuits sans sommeil qu'il a passé quand tu étais malade ? Te rappelles-tu de cet homme qui faisait tout ce qu'il pouvait pour te…

« - Père !

« - Drago.

« - Ne dites rien, Père.

Père a l'air furieux mais c'est difficile à dire vu que son visage reste impassible. Trop impassible.

« - Alors fais le. Déclare Parrain qui le suit et je vois Grand Père acquiescer.

« - …

« - Père.

Peut être que cette fois je vais savoir ! J'ai besoin de savoir. J'en ai marre que l'on me cache tant de choses à propos de lui. Père se braque dés que je lui pose une question et je vois bien que ça le fait souffrir alors je me tais mais… Mais là, Grand Père et Parrain sont là ! Et ils ont l'air d'accord avec moi alors peut être…

« - J'aimerais qu'il me dise au contraire, Père ! Qu'il me dise ce que vous me cachez depuis si longtemps.

« - Huit ans, Drago… Ca fait huit ans. Intervient Parrain.

Père lui lance un tel regard que Parrain se mord la lèvre. Puis Père se tourne vers moi.

« - Tu le sauras, soit patient…

« - Mais j'attends depuis 8 ans ! Et j'attends quoi ?

Je ne devrais pas m'énerver mais je ne peux pas m'en empêcher.

« - Le moment propice.

« - Le bon moment pour toi de me le dire ! Pour toi ! Je sais bien que toi, tu ne peux pas en parler parce qu'il t'a fait du mal mais pourquoi les empêcher, eux, de me le dire ? Père ?!

A cet instant, nous sommes dressés l'un contre l'autre. C'est la première fois que je fais face à mon père de cette façon. Mais je n'y tiens plus. Je veux savoir. Père me fixe. Il semble loin tout à coup, son regard vacille. On dirait que quelque chose vient de se casser en lui. Je ne comprends pas…

Il tourne les talons et sort du salon pour aller près de Grand-mère. J'entends même cette dernière s'étonner de le voir arriver. Père ne se réfugie près de Grand-mère que quand il souffre.

Père ! Je ne voulais pas te faire de mal ! Père, je t'aime, je suis désolé !

Les larmes me montent aux yeux. Je ne voulais pas.

« - Tu as vraiment tout de lui. Soupire Parrain.

Je me tourne vers lui. Inutile, il ne me dira rien.

« - Grand Père…

« - Je sens que la collection de vase de Chine de Narcissa va encore payer…

Un énorme bruit de porcelaine brisé traversa le manoir, bientôt suivi d'un second. Grand Père, m'ignorant, se tourne vers Blaise.

« - Je l'avais dit !

« - Grand Père, dis-moi !

Je suis perdu… Il n'a pas le droit de faire comme si rien ne s'était passé ! Il n'a pas le droit ! Je veux savoir !

« - Ton père te le dira… C'est à lui de le faire. En attendant va le voir et redescendez dîner.

Je baisse la tête. Grand Père a raison, je dois aller m'excuser. Il me connaît trop bien, il sait bien que ça me fait mal de savoir Père comme ça.

Je sors du salon et me précipite à l'étage, les larmes dévalent mes joues sans mon autorisation. J'ouvre la porte du boudoir de Grand-mère et entre.

« - Père !

Voila que je sanglote ! Père m'ouvre les bras et je m'y précipite. Je lui murmure milles excuses en hoquetant et lui, il me serre tout simplement dans ses bras. Dorénavant, j'essaierais de ne plus faire de mal à Père. J'attendrais qu'il me dise… Même si c'est dur.

A suivre…………………………….

Terminé le 25.05.2007.

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