Bonjour/bonsoir tout le monde !
Me revoilà avec un nouveau recueil ! Tous les personnages principaux y passeront mais on commence évidemment par Tony !
Je tenais à remercier new teen'probie, ma correctrice ! Merci !
Bonne lecture et n'oubliez pas de laisser votre avis !
Songe d'une nuit d'été
Sang.
Du sang.
Il y avait trop de sang. Partout.
Tony releva les yeux, à sa recherche. SON corps, allongé, ensanglanté. Sans vie.
« Non, non, Gibbs, non. Patron. Non, ne me laisse pas. Gibbs ! »
Des yeux d'un bleu acier semblaient le fixer. Mais ils étaient creux, vides. Morts. Tout comme leur propriétaire.
Mort. Mort.
Mort.
« GIBBS ! »
« GIBBS ! »
Tony se redressa brusquement, réveillé par son propre hurlement. Dans sa poitrine, son cœur battait à tout rompre et lui donnait l'impression que le muscle voulait s'échapper de son corps. L'Italien se força à calmer sa respiration.
Inspiration.
Expiration.
Il ne se sentait pas mieux. Il avait un doute affreux, atroce. Il devait voir Gibbs, entendre le son de sa voix. Le toucher s'il le fallait mais il devait se débarrasser de cette horrible sensation qui lui collait à la peau.
Tony sortit de sous ses couvertures, faillit tomber au passage mais ne s'en préoccupa pas. Son esprit était occupé par une seule pensée : son patron. Son ami. Son p...
Ne pas penser. Il ne devait plus penser. Seulement aller chez Gibbs.
En quatrième vitesse, il enfila un jean et un t-shirt qui traînait, qu'importait son apparence. Il prit ses clefs de voiture et quitta enfin son appartement. La chaleur de ce mois de juillet était lourde, pesante. Comme son état d'esprit.
Il pressa le pas.
Il devait voir Gibbs.
Leroy Jethro Gibbs ponçait tranquillement lorsque la porte de sa cave s'ouvrit avec force, Pourtant, il ne sursauta pas. Le chef d'équipe releva les yeux vers le nouvel arrivant et fut surpris de voir son agent senior, débraillé et affolé.
Lorsque leurs deux regards se croisèrent, ils s'immobilisèrent. Tony parut infiniment soulagé et son éclat un peu fou s'évanouit. Le cadet finit de descendre les marches, lentement. Toute son adrénaline était retombée et il se sentait vidé de toute énergie.
Gibbs était là, il était en vie. Tout allait bien.
Ce dernier le regardait justement d'un air soucieux. Il lui tendit une bière qu'il gardait toujours au cas où son agent passait. Tony accepta la boisson avec un mince sourire et s'adossa à un mur.
« Tu veux parler ? »
Il secoua la tête. Non, il ne voulait pas parler, il voulait juste oublier ce rêve et tous les autres, ces cauchemars qui le faisaient se lever et se précipiter chez Gibbs, pour y chercher du réconfort. Quand les enquêtes étaient trop douloureuses ou lorsque l'absence des morts étaient trop fortes, il savait qu'il pouvait aller chez son patron.
Gibbs lui tendait à chaque fois une bière et lui demandait s'il voulait en parler mais Tony ne disait rien, et ils finissaient par s'occuper du bateau en silence.
Mais cette fois c'était différent, le songe avait été trop réel, trop puissant pour qu'il se taise. Il se rendait enfin compte de la chaleur étouffante de l'été et, combinée à ses sueurs froides, il tremblait.
« J'ai fait un cauchemar. »
Le plus âgé posa ses outils et d'un signe de tête l'encouragea à continuer. Tony se laissa glisser le long du mur.
« Tu étais mort et c'était... C'était réel. J'ai eu peur. Patron, je suis fatigué. J'ai tout le temps peur de vous perdre, toi, le Bleu, Ziva... »
Il était perdu dans la contemplation de sa bouteille. Sa voix était monocorde et lasse. Il parlait plus pour lui-même, comme s'il avait oublié la présence de son chef d'équipe.
« J'adore ce métier, on sauve des vies, on apporte les réponses nécessaires pour que les gens aillent de l'avant mais... On côtoie la mort tous les jours. Tous ces cadavres, toutes ces victimes... Parfois je n'arrive pas à dormir. Au début, je pensais que j'allais m'y faire, que ça serait horrible mais je que je ne ressentirais plus ce dégoût à chaque scène de crime.
« Mais ce n'est pas passé, au contraire. Ça a empiré. Souvent, je repense à Kate, à Paula, à Jenny... Toutes ces personnes que j'ai apprécié et qui sont mortes. Par ma faute. J'ai envie de vomir dans ces moments-là. J'ai honte de moi-même, je me sens sale.
« Et j'ai si peur de perdre l'un d'entre vous. Si vous deviez mourir... Je crois que j'y survivrais pas... Gibbs, si tu devais mourir, je... »
Il hoqueta, il ne s'était même pas rendu compte qu'il pleurait. Gibbs vint s'asseoir à côté de lui.
« Personne ne va mourir, DiNozzo.
- Tu dis ça mais, même toi tu n'es pas infaillible !
- Tony. Je suis là et je compte te slaper encore très longtemps. »
Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit. Tony eut un fin sourire, il se sentait un peu mieux. Ses tremblements cessèrent. La moiteur se fit plus supportable.
« Merci. »
Gibbs passa un bras autour des épaules de son agent. Il paraissait plus faible, plus jeune. Rares étaient les fois où DiNozzo laissait tomber le masque, il le savait. L'ancien marin le prit comme la plus grande marque de confiance qu'il pourrait lui faire. Et il avait raison.
Tony se serra contre son patron.
Demain, ils feraient comme si rien ne s'était passé, ils continueraient à travailler. L'un ferait des blagues, l'autre dirigerait en buvant des cafés.
Alors, le temps d'une nuit, ils profitèrent de la présence de l'autre.
Comme un père qui réconforterait son fils après un cauchemar.
"La plus grande marque d'estime est une confiance sans réserve."
La Rochefoucauld
Livre des pensées, (1861)
Alors ?
Prochain : McGee ou Ziva ! C'est à vous de décider !
