Hello !
Voilà le prologue de notre toute nouvelle histoire, écrite à quatre mains ! En espérant qu'il vous plaira, nous n'attendrons pas des mois avant de publier notre premier chapitre. N'hésitez pas à laisser une review, positive ou négative ! Bonne lecture.
Disclaimer : Bien évidemment, les personnages et l'univers Marvel ne nous appartiennent pas. Pour l'instant. Mais l'OC elle est à nous !
[6 novembre 2009, Bulgarie, Sofia.]
« Oh putain... c'était violent ! »
Une voix d'homme capta mon attention alors que je reprenais connaissance. Sa voix m'avait l'air si lointaine que je me demandais un instant si je ne l'avais pas imaginée. Un sifflement strident retentissait dans mes oreilles. Je n'avais pas encore ouvert les yeux, craignant d'affronter la lumière aveuglante du jour, et je n'avais pas osé faire un mouvement. Tout mon corps était endolori et douloureux.
J'essayai de faire le point sur ma situation. J'entrouvris les paupières. Il faisait plutôt sombre, contrairement à ce que je m'attendais. La poussière grise flottant dans l'air ambiant m'obligeait à plisser les yeux. Je jetais un coup d'œil vers mes jambes. Elles étaient coincées sous un amas de gravats et mon genou droit formait un angle inquiétant. Un morceau plutôt conséquent de béton écrasait ma main gauche, mais ma cage thoracique n'était pas compressée par un quelconque bout de brique, me permettant de respirer librement. Cependant, chaque inspiration était d'une douleur insoutenable, m'amenant à soupçonner quelques côtes cassées. Ma tête, elle, reposait inconfortablement sur des débris, et la désagréable sensation d'un liquide chaud et poisseux sur le côté droit de mon visage me renseignait sur la présence d'une plaie. Pour parfaire le tableau, ma bouche était remplie d'un goût métallique, mélange de sel et de rouille, et je devinai qu'une de mes lèvres devait être fendue. La situation était on ne peut plus catastrophique.
J'entendis des bruits de pas s'approcher de moi avec difficulté, comme si la personne était en train de boiter. C'était l'homme dont je venais d'entendre la voix. Je n'avais donc pas rêvé. Une fois à proximité, il s'accroupit et commença par libérer ma main de son poids en béton, entraînant de ma part un gémissement de douleur. Pourtant, je ne bougeai pas. Je tournai simplement la tête. Je ne distinguais pas le visage de l'homme, situé à contre-jour. D'après ce qu'on m'avait appris, j'aurais déjà dû me redresser et lui exploser la mâchoire. Mais j'étais encore trop faible, et après un regard lancé vers ma paume gonflée, je baissai les bras. Je n'eus même pas la force de tenir ma tête relevée, aussi je la laissai retomber sur mon oreiller de débris. L'homme soupira et s'approcha de mes jambes. Il bougea alors suffisamment les gravats amoncelés dessus afin de créer un espace assez grand pour pouvoir me libérer. Une fois la tâche effectuée, il me saisit sous les épaules et me fit glisser hors des décombres. La douleur était insupportable, mon corps entier me semblait brisé, comme si tous mes os étaient réduits en miettes à l'instant même. Je ne pus retenir un hurlement plaintif. J'avais l'impression que jamais de ma vie je ne pourrai bouger un membre à nouveau sans ressentir un tel supplice. Une fois hors du bâtiment en ruines, la lumière du jour se fit plus intense et instinctivement, je fermai mes yeux jusque-là à peine ouverts. Il me plaça en position assise, le dos appuyé contre une des plaques de béton en morceaux. Je sentis sa présence s'éloigner légèrement, mais je ne tentai rien pour l'en empêcher. Une fois que mon regard se fut habitué à la luminosité, j'observai alors le désastre autour de moi. Ce qui était quelques instants auparavant une simple base était désormais un véritable vestige, planté au milieu de nul part, à l'écart de toute civilisation. Et tout autour de moi, la montagne se dressait avec ses forêts et ses sommets enneigés. Il n'y avait aucune trace ou aucun indice pouvant justifier que nous étions seulement à quelques kilomètres de Sofia, la capitale bulgare.
Un cliquetis attira de nouveau mon attention sur l'homme. Habillé de noir dans ce qui semblait être un uniforme de combat, il était accroupi devant moi, à une distance respectable, les sourcils froncés et un flingue pointé sur moi. Je n'avais pas peur. Ce n'était pas la première fois qu'un calibre 45 était pointé sur ma poitrine. J'inspirai une goulée d'air empli de poussière. Je n'avais ni l'envie, ni la force de me défendre. Mes côtes me faisaient toujours aussi mal. Je reniflai en détournant négligemment la tête. Il s'adressa à moi.
« Pour qui tu travailles ? Le KGB ? »
Je l'ignorai. Il ne devait surtout pas savoir. Toutefois, j'étais étonnée de l'entendre poser une telle question. S'attendait-il vraiment à ce que je lui donne directement une réponse ? Il soupira, sachant qu'il n'obtiendrait rien de moi, et poursuivit.
« Ton âge ? Tu m'as l'air à peine majeure. Ils recrutent vraiment n'importe qui en Russie. »
J'hésitai quelques secondes avant de lui répondre, non sans réfléchir un instant.
« 17. J'ai 17 ans. On n'est jamais trop jeune pour servir son pays. »
Il lâcha un rire sec et murmura quelque chose d'inintelligible en détournant le regard. Puis, il reporta de nouveau son attention sur moi.
« Et un nom, ils t'en ont donné un ? »
J'ouvris la bouche, stupéfaite. La question me semblait tellement absurde. Mais quelque chose dans tout ça me perturbait légèrement. Je fronçai les sourcils, les muscles contractés de mon visage tirant sur la plaie de mon front.
« Ils m'appellent Soldat. Je n'ai pas de nom. »
Mes propres paroles m'étonnèrent. Ma réponse semblait tellement stupide et insensée. Avoir un nom, un prénom, une identité. Toutes ces choses n'ont jamais été de celles dont je me préoccupais. Je devais seulement obéir aux ordres. Mais je savais, j'avais le sentiment – la certitude - qu'il fût un temps où je possédais tout cela. Je me demandais si c'était la peine que je le signale à l'homme, mais finalement, je gardai ma bouche close.
L'homme reprit la parole, interrompant le fil de mes pensées. Il avait maintenant baissé son arme, le canon pointant vers le sol. Il ne l'avait pourtant pas encore rangée. Je me redressai avec une grimace. La douleur qui m'irradiait le corps n'avait encore rien perdu de son intensité.
« Je ne sais pas exactement pour qui tu travailles ou ce qu'ils ont bien pu te faire, mais je sais que le résultat, c'est une adolescente de 17 ans, sans nom, et avec un pouvoir assez grand pour démolir un bâtiment en béton armé. » Il fronça les sourcils. « Alors, appelle ça mon petit côté sauveur du monde américain, mais ça ne me plaît pas. »
Je haussai les sourcils, prête à entendre la suite. Je ne connaissais ni cet homme ni l'organisation pour laquelle il travaillait, et cela faisait à peine cinq minutes que nous étions sortis des décombres. En l'espace de ce cours laps de temps, il pensait m'avoir déjà cernée ? Je le laissai pourtant poursuivre, curieuse et amusée de savoir son avis sur la question.
« Je pense que, pour la première fois de ta vie, un choix s'offre à toi. » Ses paroles résonnèrent dans mes oreilles et j'arrêtai tout de suite de dodeliner la tête en le regardant dans les yeux, l'air intrigué. Il eut l'air de réfléchir longuement. Il ouvrit la bouche, la referma, hésita une nouvelle fois, puis continua. « Tu peux décider de gentiment me suivre, abandonnant ceux pour qui tu bosses, et travailler avec moi en Amérique, où tu seras quelqu'un. Ou alors tu peux rester ici, en restant personne. »
J'écarquillai les yeux, tout en ayant un léger mouvement de recul. Je serrais inconsciemment mon poing droit et je lançai à l'homme un regard méfiant. Je me demandai alors s'il ne me prenait pas pour une idiote. Mon visage dut afficher une expression étrange, car il me lança :
« Et pas la peine de faire cette tête, ce n'est ni un piège, ni un mensonge. »
Je fus tentée de rire. Avec une telle proposition, pas étonnant que je me pose des questions. L'homme me fixait, mais son regard semblait à des milliers de kilomètres d'ici. Il reprit.
« Il y a quelques années, j'ai rencontré une femme dans le même genre de situation que toi. J'avais pour ordre de la tuer, mais j'ai vu quelque chose en elle. Alors je lui ai fait la même proposition qu'à toi. Et désormais elle et moi avons 36 missions ensemble à notre actif. Ça a été dur pour elle, mais tout cela en valait la peine. Enfin... C'est à toi de décider. »
Je fronçai de nouveau les sourcils suite à cette déclaration. J'étais surprise. Et choquée. C'était la première fois qu'on me laissait choisir. Mais le choix était déjà fait. J'avais juré d'obéir et de servir. Je n'avais pas l'intention de manquer à mon devoir. Les traîtres sont punis, et je ne souhaitais pas devenir l'un d'entre eux. J'avais encore des doutes quand à la crédibilité de ce discours, me demandant si je devais croire cet homme. Cela me semblait tellement étrange et irréel que je décidai de ne pas y porter attention. C'était sûrement un piège, quelque chose pour me distraire. Je tournai la tête de gauche à droite, mais il n'y avait personnes aux alentours, prêt à me sauter dessus alors que je m'y attendais le moins, distraite par le discours de l'archer. Malgré tout, cette conversation me laissait une drôle d'impression. Je me sentais légèrement différente.
Les minutes s'écoulèrent, silencieuses. L'homme, qui ne m'avait pas lâché du regard, avait compris. Il savait que je ne le suivrai pas. Mais il savait aussi que je ne ferai rien pour l'empêcher de quitter les lieux vivant. J'étais encore trop blessée puis, il ne m'avait pas encore tuée. S'il l'avait voulu, il l'aurait fait bien avant, ou m'aurait tout simplement laissée pourrir sous les gravats. Pour le remercier, j'avais décidé de ne rien tenter contre lui. Il attrapa donc son arc, posé quelques mètres plus loin, et commença à s'éloigner des débris, sur lesquels j'étais encore adossée. Quand il se retourna vers moi, il affichait un léger sourire sur son visage.
« Si jamais tu changes d'avis, essaie de me retrouver. Je m'appelle Clint Barton. »
J'esquissai brièvement l'ébauche d'un sourire sincère, pour la première fois depuis bien longtemps. Cela me semblait étrange, et je ne me souvenais pas que cela fasse cet effet ; une sorte de soulagement, de tranquillité, de quiétude. Cet homme m'amusait.
« Je n'oublierai pas ton nom, Clint. », j'ajoutai d'une voix audible, même si cela me demanda un effort considérable. Je ne sais pas comment il s'était débrouillé, mais Barton était déjà hors de vue. Alors que mes paroles firent écho au vide qu'il avait laissé, elles me restèrent en tête pendant quelques instants, jusqu'à se nicher dans un coin de mon esprit pour y rester silencieuses.
