OS retravaillé deux ans et demi plus tard. Le fond reste le même. Bonne lecture aux nouveaux arrivants ! ;)
Mon ange diablement démon
Elle était figée d'horreur et ne trouvait pas les mots justes pour décrire son état d'esprit. C'était un cauchemar trop réel et vraisemblable pour son propre bien.
Les larmes emplirent ses yeux et elle sentit douloureusement son cœur s'émietter…
C'était impossible. Comment avait-il pu ? Avec cette… Traînée ! Cette écervelée au sang si pur mais qui avait le cœur aussi noir que son Maître. Elle la détestait peut-être encore plus qu'elle ne le détestait lui, elle qui avait un cerveau plus petit qu'un vif d'or, avec des manières bien Serpentardes et des minauderies incessantes. Il lui avait promis d'arrêter. Il le lui avait promis !
Fallait-il croire que la parole d'un Malefoy ne valait pas grand chose…
Autrefois ce n'était un secret pour personne, Drago Malefoy « sortait » avec Pansy Parkinson. Ils couchaient ensemble dès qu'ils en avaient l'occasion, et cela avait dégoûté Hermione. Mais était venu ce fameux jour. Ce jour où tous deux étaient tombés amoureux. Tous deux, ou plutôt elle…
Drago était un mystère. Elle n'avait jamais su lire en lui tant son visage était toujours figé en cet air faussement hautain et dégoûté, profondément inaccessible, sérieux, monotone et triste à la fois. Il n'avait jamais été heureux ; jamais jusqu'à ce qu'elle n'entre dans sa vie. L'espace d'un court instant, elle avait cru égayer ses journées. Cela avait été bref, éphémère, si tant soit peu qu'elle s'en souvenait à peine… Le cerveau s'emballe trop vite lorsque l'on tombe amoureux...
Hermione avait toujours su qu'elle avait plus besoin de lui, que lui d'elle. C'était ainsi et même si cela l'avait effrayé au début, elle avait fini par l'accepter… De toute évidence, elle ne pouvait pas se passer de lui. Une vie sans Drago, c'était la mort assurée...
Une main tremblante posée sur ses lèvres figées d'horreur, la Gryffondor retint une lamentation déchirante. Elle se sentait partir. La vérité était en train de la terrasser. Et la vérité, elle l'avait là, sous les yeux... Ils étaient répugnants.
Pansy était durement plaquée contre un mur du couloir, son corps étroitement collé contre celui du blond. Leurs bouches bataillaient furieusement l'une contre l'autre et leurs mains se faisaient baladeuses. De temps à autre, la Sang-Pur gémissait outrageusement. Cela sonnait si faux…
Hermione s'enfuit précipitamment, sur le point de vomir, et ses pas alertèrent les deux amants qui se séparèrent. Drago eut à peine le temps de voir la meilleure amie du Survivant disparaître à l'angle du couloir. Il n'avait pas prévu cela… Elle n'était pas censée le voir faire… Ce genre de choses. Elle allait encore se méprendre et il allait encore devoir lui faire des promesses abracadabrantes…
Ah, cette Granger alors ! Elle était insupportable. Elle allait pleurer et il allait culpabiliser. C'était terrible ce pouvoir qu'elle avait sur lui. Elle était aveugle. Elle ne voyait pas à quel point elle le troublait et le rendait fou.
Il avait peur et lâchement il était allé dans les bras d'une autre, effrayé par la teneur et la puissance de ses sentiments. Amoureux, lui ? Jamais. Accro à une Sang-de-bourbe ? Totalement.
- Drago… Susurra Pansy, l'arrachant à ses pensées. Drago qu'est ce que tu regardes comme ça ? On se moque de Granger. Ce n'est pas la première fois qu'elle nous surprend et elle…
Elle continuait à parler de sa voix détestable tout en parsemant le cou du blond de baisers humides et langoureux. Ce dernier le visage soucieux et les dents serrées, finit par grogner et se dégager de l'étreinte possessive de la brune en secouant la tête.
- Tais-toi, Pansy et oublie ce qu'il vient de se passer. C'était une grossière erreur de t'approcher de nouveau. Tu devrais te tourner vers Zabini. Il te bave constamment dessus.
- Quoi ?... Mais enfin Drago, tu ne peux pas dire ça…Et puis je me moque de Blaise, il n'est pas… Drago, attend ! Tu m'écoutes au moins ?!
Mais le jeune homme s'éloignait déjà, les mains dans les poches et le pas nerveux…
.
Hermione était en train de rendre son repas du soir dans les toilettes de Mimi Geignarde et avait de convulsifs haut-le-cœur qui l'empêchaient de respirer. Elle pleurait de colère tant son dégoût et sa déception était forts...
- Pourquoi tu pleurniches encore Granger ? Entendit-on résonner entre les murs humides des toilettes.
La jeune femme eut un sursaut et de nouveau, elle vomit dans la cuvette devant laquelle elle était agenouillée.
- Ne me dis pas que tu… Vomis ?
Il ricana nerveusement tandis qu'Hermione se redressait et se dirigeait vers un lavabo pour se rincer abondamment la bouche.
- Comment as-tu pu tomber si bas, enfin ? Granger, je te croyais plus résistante… Tu me fais quoi là ? Une crise de jalousie ? Je ne t'appartiens pas, tu sais. Que diraient Potter et Weasley s'ils te voyaient dans cet état-là par ma…
Il fut interrompu par une violente gifle qui lui dévissa la tête. Hermione rouge de colère, les joues inondées de larmes, les lèvres pincées et les cheveux fous venait de frapper Drago.
- Tu la boucles maintenant ! Je t'interdis de dire un mot de plus ! Ne mêle plus jamais Harry et Ron à ça, tu m'entends ? Espèce de petit con prétentieux, arrogant, et…
Elle fut interrompue par la pression tenace des lèvres de Drago sur les siennes. Il venait d'enserrer sa tête entre ses mains, la maintenant fermement contre lui. En d'autres circonstances, elle aurait littéralement fondue mais là… Violemment, elle le mordit et lui martela le torse de ses poings serrés.
- Enfoiré ! Comment oses-tu poser tes sales lèvres sur les miennes après l'avoir embrassé ELLE ?!
Un rire narquois lui répondit et de nouveau le blond l'embrassa férocement, la plaquant contre un lavabo. Sous la force de l'impact, Hermione courba le dos et gémit de douleur. Elle n'eut pas la force de repousser le jeune homme cette fois-ci…
- J'aime quand tu te mets en colère Granger, tu le sais, ricana Drago entre plusieurs baisers appuyés.
- Serpent… Souffla Hermione, la voix suppliante.
Mais que suppliait-elle ? Qu'il poursuive ou qu'il cesse son cruel petit manège ? Elle était totalement impuissante sous son emprise. Il la captivait tant qu'il la rendait inerte...
- Ma lionne… Lui répondit le blond, léchant la commissure de ses lèvres en faisant frémir la brune de tout son long.
Avec force de volonté, Hermione repoussa Drago avec le peu de dignité qu'il lui restait.
- Ca suffit maintenant. Ne me touche et ne m'adresse plus la parole. Pas même un regard. Je suis claire ? Affirma-t-elle, la voix chevrotante.
Tout son corps était frissonnant. Sa bouche était gonflée par les assauts de Drago et surtout, son cœur était en miettes; littéralement. Il palpitait si fort qu'elle en avait mal…
- Je ne veux plus que tu m'approches, Drago. Garde tes distances. Ça ne peut plus durer. De toute façon, il fallait que l'un d'entre nous mette un terme à cette liaison malsaine… Maintenant c'est fait.
Le visage pâle, elle réajusta ses habits en fuyant délibérément le regard accusateur et furibond du jeune Malefoy. Tremblant de rage, ce dernier serrait et desserrait les poings pour calmer l'agitation de ses doigts. Il n'en revenait pas. Mettait-elle sérieusement un terme à leur relation ? Comment pouvait-elle seulement y penser… ?
Une terreur sans nom s'empara de son cœur et il se jeta littéralement sur Hermione.
- Comment oses-tu vulgaire Sang-de-Bourbe ? Toi, Hermione Granger, une née Moldue, prend l'initiative de rompre avec moi, Drago Malefoy, un Sang-Pur venant d'une illustre famille ?
Les mains de Drago enserraient le petit gracile et blanc d'Hermione pendant qu'il la fixait durement.
Il n'aimait pas la voir pleurer. Il n'aimait pas être la source de son chagrin... Mais vraiment… Il fallait conserver les apparences. Il fallait qu'elle continue à le voir comme tous ici devaient le voir.
Il la vit plisser les yeux et sentit l'orage arriver. Il le lut dans son regard. Il la connaissait si bien à présent...
- Toi, comment oses-tu ! Tu me trahis et me trompe avec une autre, tu veux me baiser de nouveau comme une vulgaire chienne dans ces saloperies de toilettes, tu m'insultes alors que j'essaye simplement d'arranger la situation pour que l'on cesse de se faire souffrir plus que l'on ne le fait déjà et tu fais appel à ton saleté de rang ? Pauvre petit con ! Je déteste t'aimer ! Tu ne le mérite pas ! Oui, moi Hermione Granger, née Moldue, Sang-de-Bourbe, parasite et tout ce que tu veux d'autre, ose rompre avec toi, Drago Malefoy, Sang-Pur d'une illustre famille, à la lignée lointaine et respectée pour je ne sais quelle raison ! Sache que je ne t'aime pas pour ton nom ou ton maudit argent ! Je ne t'aime pas pour ton nom, et ta fortune ! Je ne suis pas comme cette pimbêche de Parkinson ! Je t'aime pour ce que tu es Drago Lucius Malefoy ! Et je te l'ai déjà suffisamment prouvé comme cela ! Je me suis donnée corps et âme à toi ! Je t'ai offert ce que j'avais de plus cher ! Je me suis livré irrémédiablement à toi ! Et j'ai presque renié mes amis pour toi ! Tu es un monstre. Vas-y. Prend ma vie ! Prend-la! Je ne veux même plus essayer sans ta maudite personne ! Je te déteste, je te hais, je t'exècre ! Je ferais tout pour que cela cesse. Avoir osé t'aimer… Ce fut un tel échec. Merlin lui-même s'est retourné contre moi. Brise-moi la nuque, brise-moi le cou comme tu m'as brisé moi, comme tu m'as aussi brisé le cœur… Espèce de démon. Tu me fais si mal. Et tu es si beau ! C'est trop injuste !
En larmes, totalement perdue et désorientée, déchirée et anéantie, la jeune femme posa ses mains tremblantes sur le visage d'albâtre de celui qu'elle aimait avec le plus grand des désespoirs.
- Tu es si beau… Se lamentait Hermione. Pareil à une statue grecque… Fort et fragile à la fois… Ce visage… Ces yeux… Cette bouche... Tu es le Diable. Le Diable déguisé sous les traits d'un ange. J'ai vu en toi. Ton cœur… Déchiré mais déchu. Tu as peur, Drago Malefoy. Tu fuis, lâche que tu es, un serpent !
Le coup partit et Hermione percuta le mur en se tenant la joue.
- Tais-toi ! Par Salazar, pas une parole de plus ! Siffla Drago, frémissant de la tête aux pieds.
Il était bouleversé. Son masque d'impassibilité se fissurait et il perdait son sang-froid.
Alors la Gryffondor gloussa doucement. Et ce rire… Mêlé à ses larmes de souffrance pure, de désespoir… Elle riait et pleurait à la fois…
- Drago… Tu es effrayé. De quoi as-tu donc peur ?
- Silence ! Tu ne nous connais pas ! Un Malefoy n'a peur de rien !
Lentement, la jeune femme leva les yeux et transperça le blond de son regard éteint et enflammé à la fois.
- Un Malefoy est avant tout humain, pauvre idiot ! Et un Malefoy ressent comme tout autre être humain ! Tu te voiles la face, Drago ! Cède… Laisse-toi aller. Et laisse-moi entrer…
- NOOOON !
Il était comme un fou et son hurlement déchira l'air. Son poing se brisa. Il venait de frapper violemment le mur derrière Hermione, frôlant presque son visage. Ses yeux étaient pareils à ceux des fanatiques. Il était possédé. Possédé par le démon de l'incertitude et de la peur. Tel un dément perdu dans sa foi, dans le périple hasardeux de son existence...
Doucement Hermione se hissa sur la pointe des pieds et baisa la commissure de ses lèvres. Ses mains glissèrent sur son corps tremblant de folie et elle dériva sur sa mâchoire. Tête baissée, souffle saccadé et épaules voûtées, Drago ne disait plus rien. Il fixait le sol, les yeux écarquillés. Il ne sentait même pas la douleur. Celle physique était un rien comparée à celle dans son esprit... A l'intérieur de sa tête, tout explosait et implosait.
Elle était si douce… Hermione... Sa Hermione...
- Drago… Mon Drago… Mon tendre Drago… Mon ange… Mon démon…
- Je te hais… Souffla-t-il.
- Je sais.
- Tellement, répondit-il.
- Je le sais, aussi.
- Pourquoi ? Gémit-il.
- Parce qu'accidentellement, je suis tombée amoureuse de toi.
- Tu ne dois pas.
- Il est déjà trop tard.
- Déteste-moi comme moi je te déteste… Supplia le blond.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi ? Se lamenta-il.
- Parce qu'on ne déteste pas quand l'on est amoureux.
- Arrête, Hermione…
- Laisse-toi aller, Drago.
- Je ne peux pas… Murmura-t-il.
- Si, tu le peux.
- Non, j'en suis incapable.
Elle soupira et au lieu de répondre, elle baisa son visage une fois encore. Elle vénérait ces traits. Elle les connaissait si bien… Elle en rêvait chaque nuit et à chaque heure de la journée.
- Hermione… Je t'en supplie… Arrête…
Elle ne cessa pas. Elle s'empara de ses lèvres ou tout du moins, elle les effleura à peine alors qu'elle venait déposer un baiser sur l'arête de son nez. Ses doigts dessinaient et redessinaient chaque coin et recoin de cette face angélique. Cette peau si douce… Elle désespérait quand elle ne pouvait la toucher. Il était la perfection. Sa perfection.
- Hermione… Murmura-t-il.
- Drago ? L'interrogea-t-elle.
- Hermione… Répéta-t-il.
- Drago, affirma-t-elle.
Elle souriait. Ils avaient mal tous les deux mais dans la folie masochiste, elle ne pouvait plus s'arrêter. Il avait besoin d'elle, elle le savait. Tant de désespoir persistait quand il chuchotait son prénom… Elle souffrait avec lui et lui souffrait avec elle.
- Hermione, je ne suis pas un ange. C'est toi l'ange. Tu es un ange. Mon ange.
- Ton ange, oui…
- Mon ange, répéta-t-il.
Et sa voix se brisa…
Alors ses mains masculines glissèrent sur son corps chaud et unique, et il se saisit d'elle. Il la plaqua contre lui, ses bras enlacèrent son dos sans pitié et son visage se perdit dans sa chevelure brune. Il inspira vivement. Il la respirait à présent.
Il la détestait, oui. Mais il la détestait autant qu'il l'aimait…
Hermione sentit glisser dans son cou et dans sa nuque des sillons salés. Ses yeux se fermèrent, ses doigts s'égarèrent dans les cheveux blancs de son amant et elle comprit que Drago Malefoy pleurait.
- Je t'aime.
- Je te déteste.
- Je te hais, aussi.
- Et moi, je crois que je t'aime.
- Je te déteste ?
- Non, tu m'aimes.
- Toi, tu m'aimes.
- Moi, je t'aime. Oui… Je t'aime.
Et ce fut tout.
Une petite review pour avoir vos avis ?
