Hello hello !

Voilà, je me présente pour ce fandom qui n'est pas forcément celui pour lequel j'écris habituellement ^^'

C'est ici ma première fic Clexa, couple que j'ai découvert y'a quelques mois et dont je suis littéralement tombée amoureuse, tout comme la série d'ailleurs et toute sa mythologie : les Grounders, les Skypeople, l'Ark.

Je suis une fan des dystopies, autant dire que cette série était faite pour moi : la psychologie, les situations, les épreuves complexes, les questionnements sur la nature humaine ... Bref, j'adore !

Le Clexa : comment dire ... Dès que je les ais vu à l'écran toutes les 2, ça a été une révélation ! Une alchimie et une tension entre Clarke et Lexa comme rarement j'en ais vu à l'écran. Du coup, ça m'a donné envie d'écrire sur ce couple et, pourquoi pas, faire partager mes écrits.

J'espère que vous aimerez, les reviews négatives comme positives sont les bienvenues !


ENJOY !


ps1 : je n'ais jamais vu la VF du coup, certains noms comme "grounders", "skypeople", "reapers" seront en VO dans ma fic mais si vous souhaitez que je change ... dites-moi (en me donnant la trad française)


ps2 : J'ai fais Trigedasleng 4ième langue (derrière l'anglais, le geek et le l'enfant de moins de 6ans), du coup, je ne prétends pas ne pas faire de faute lorsque je l'utilise. Les phrases en italliques sont du trigedasleng et la traduction viendra en fin de chapitre. Si vous préférez que je traduise direct après la phrase pour un confort et une meilleure compréhension de l'histoire, il suffit de me le dire.


ps3 : sachez que je poste en parallèle une fic sur OUAT (SQ), donc, si vous êtes amenés à me "follow" ne vous inquiétez pas de voir double mail de postage dans vos boites ;)

Je poste une fois par semaine, ça sera le Dimanche pour cette fic qui compte, pour l'instant 9 chapitres mais qui n'en comptera certainement pas plus de 15.


The 100 « Yu keryon laik ain. »

Pairing : Clexa

Saison : 3

Résumé : Tandis que Clarke erre sans réel but dans la forêt, de multiples visions de Lexa la pousse à partir vers Polis. Ce qu'elle va y trouver, changera sa vie pour toujours.


L'humidité. C'était certainement la pire chose pour Clarke. L'humidité lui tombant sur les épaules, collant ses cheveux à ses joues, alourdissant ses pas, rendant la marche plus difficile encore. Les branches sur son passage lui fouettaient le visage, sa vue était brouillée par la fine bruine qui tombait. L'automne était quelque chose qu'elle avait toujours imaginé sans jamais le connaitre : le froid, l'humidité, les feuilles mortes collées aux chaussures, les gouttes de pluie sur son visage, le ciel gris au dessus de sa tête …

Tout comme elle n'allait pas tarder à gouter à quelque chose qui lui était inconnu il y a encore un mois : l'hiver. La neige, les flocons, la brise glaciale, la neige …

Puis son esprit dériva vers les diverses saisons : le printemps et ses fleurs odorantes et multiples couleurs. L'été et la chaleur du soleil sur sa peau.

Mais pour l'instant, elle essayait juste de lutter contre le froid, la lassitude et… L'humidité. Depuis plus de… Non, à vrai dire, elle avait perdu le fil des comptes : des jours ? des semaines ? des mois peut-être…

La seule chose dont elle était sûre c'est qu'elle avait marché bien plus que n'importe qui dans toute une vie. Après avoir fait une brève halte dans leur premier vaisseau, Clarke s'était vite remise en route, sachant pertinemment que si elle restait là trop longtemps, son peuple viendrait, la trouverait et la ramènerait au Camp Jaha, chose qu'elle ne désirait absolument pas … Du moins, pas tout de suite.

Elle devait faire le point, elle devait repenser à tout ce qui s'était passé ces dernières semaines, avec les Grounders, avec les Reapers … Avec mes Mountain Men. Elle entretenait toujours un douloureux passé avec eux, n'arrivant pas à détacher son devoir de ses droits : avait-elle le droit de prendre ces vies ? Etait-ce un devoir de sauver son peuple ? N'aurait-elle pas pu faire autrement ? Des centaines de questions se bousculaient dans sa tête, ne laissant que peu de répit à ses méninges.

Elle ne savait même plus à quoi ressemblait une nuit sereine : tantôt à l'abri dans un bunker providentiel, tantôt perchée dans les arbres, Clarke n'avait pas dormi une nuit complète et calme depuis un moment.

La nuit approchait et, comme à son habitude maintenant, Clarke chercha un abri pour dormir. Parfois, elle était chanceuse et trouvait un bunker, vestige d'une vie passée, et s'y réfugiait pour s'abriter du froid et de la pluie, et parfois elle devait se contenter d'une cabane sommaire dans une grosse ou, si elle n'avait vraiment pas de chance, elle grimpait dans un arbre et se contentait d'une large branche à laquelle elle s'attachait. Autant dire que, pour cette dernière solution, ses nuits étaient toujours assez acrobatiques et éreintantes.

Et après une longue marche vers ce qu'elle imaginait être le nord est, elle chercha de quelconques ruines, signe qu'un bunker ou des souterrains pouvaient être, et lorsqu'elle tomba sur une suite de colonnes recouvertes de mousse et de lierres, elle soupira d'aise.

Bientôt, elle tomba sur une arche qui lui servirait d'abri pour la nuit. Elle ramassa quelques bouts de bois et brindilles pas encore trop touchés par l'humidité ambiante, puis alluma un feu près duquel elle se posa, fatiguée de sa journée de marche.

Son but premier n'était pas de fuir l'Ark … A vrai dire, elle n'avait pas vraiment de projet ni de direction à court ou long terme. Elle marchait, encore et encore, au milieu de la forêt, imaginant qu'elle traçait une ligne droite, s'éloignant du camp. Mais il était certain qu'elle ne faisait pas un trajet linéaire … Des roches, des ravins, des ruisseaux l'avaient poussé à changer de cap sans cesse. Peut-être était-elle même en train de rebrousser chemin et de revenir au camp sans le savoir.

A vrai dire, elle n'avait même plus la force d'y penser. Plusieurs fois elle voulut retourner au camp, mais les images de Mount Weather lui revenaient en tête : sa main se posant sur la manette, les corps tombant l'un après l'autre, son visage se crispant en regardant chaque écran de contrôle. Elle se souvenait de chacun de ses pas, parcourant les couloirs et les niveaux, les sols jonchés de corps ensanglantés. L'odeur … Elle se souviendrait à jamais de cet odeur âcre de brulé… Les peaux incinérées par les radiations, les plaies, les cloques … Elle se souvenait de chaque détail, aussi horrible soit-il.

Et chaque pas dans cette forêt, chaque kilomètre avalé l'éloignant du camp était une possibilité de pouvoir se défaire de ces images affreuses. Mais tout était vain : chaque soir, à chaque fois qu'elle réussissait à fermer les yeux, ces images ressurgissaient comme le pire des cauchemars.

Elle se demandait si toute cette marche, tous ces efforts allaient être salvateurs ou inutiles en fin de compte. Mais pourtant, l'idée de revenir à une vie normale, du moins pour autant qu'elle pouvait l'être, était inconcevable pour elle dans l'état actuel des choses. Trop d'événements s'étaient passés, trop de paroles prononcées, trop de fardeaux à assumer. Elle avait choisi l'exile pour ne porter qu'à elle seule le poids de ses décisions. C'était noble et altruiste de sa part, mais n'avait-elle pas présagé de ses forces ? Elle qui avait, depuis qu'elle avait mis les pieds sur Terre, toujours été une force, elle qui avait toujours eu une assurance que beaucoup lui enviait … Aujourd'hui, elle doutait de ses capacités à surmonter tant physiquement que psychologiquement tout ses actes. Elle n'avait que 18 ans après tout…

« Allez, allez ! »

Clarke frottait frénétiquement deux pierres ensemble, espérant faire jaillir une étincelle et allumer un feu qui l'aiderait à se réchauffer tant les nuits, depuis quelques jours, étaient rudes et froides.

Et au bout de 6 essais infructueux, des flammes naquirent et embrassèrent les brindilles, pour la plus grande joie de Clarke qui laissa un souffle satisfait s'échapper d'entre ses lèvres. Une fois le feu bien démarré, elle s'octroya quelques minutes au calme, allongée sur une paillasse de feuilles. Elle fixa le ciel, dont la légère teinte orangé annonçait bientôt la fin de journée. Quelques nuages parsemaient l'espace, nuages qu'elle imaginait avec plusieurs formes. Elle se souvenait que, petite, elle jouait à ce jeu avec son père : regardant par un des hublots de l'Ark, ils s'amusaient à donner des formes aux nuages qu'ils apercevaient au dessus de la Terre : tantôt des escargots, tantôt des serpents ou de rocambolesques arabesques…

Aujourd'hui, elle était seule … Seule avec ces nuages, et personne avec qui jouer. Elle resta là quelques minutes, profitant de la brise s'insinuant dans ses cheveux. Son ventre commençait à la tirailler. Elle détestait chasser : enlever la vie à un animal juste pour son profit personnel. Alors, quand elle le pouvait, elle préférait se nourrir de baies et autres plantes et fruits qu'elle pouvait trouver sur son chemin. Mais, évidemment, cela n'était pas suffisant et bientôt, les carences la firent souffrir, rendant ses pas plus difficiles.

Alors, quand elle y était obligée, et dans de bonnes conditions, elle parvenait, au prix de pièges ingénieux, à attraper de petits animaux qu'elle n'avait vu que dans les livres d'histoire. Parfois, elle croisait un cours d'eau et s'essayait à la pêche, sans grand succès.

Ses réserves commençaient à manquer, elle devrait, dès maintenant, retrouver de la viande. La nuit n'allait pas tarder à tomber, elle devait se hâter. Et alors qu'elle allait se relever, des branches craquèrent non loin d'elle. Elle se figea, aux aguets, et attrapa lentement l'unique arme qu'elle avait amené : un revolver. Une brise s'éleva et des branches craquèrent une nouvelle fois, résonnant dans les arbres, empêchant Clarke de bien en localiser la source.

Elle se redressa d'un seul coup, visant devant elle, sans même savoir où se tourner. Quand soudain, elle sentit une présence sur son côté gauche. Elle fit volte face, tenant en joue sa cible avant de se figer et baisser son arme automatiquement en fixant la personne en face d'elle.

« Le… Lexa ? »

Clarke n'en croyait pas ses yeux : devant elle se dressait Lexa, habillée de son armure, son visage peint, un air neutre sur le visage.

« Lexa ? » répéta la jeune fille en se relevant sans détacher ses yeux de la belle brune. Mais cette dernière resta là, immobile, silencieuse, fixant Clarke de ses yeux émeraudes perçant.

Clarke frissonna presque en voyant la jeune fille devant elle. Elle ne l'avait pas revu depuis des jours, voire des semaines. A vrai dire, pas depuis sa trahison à Mount Weather. Et la voilà, en face d'elle, tel un fantôme errant autour d'elle.

Quand Clarke entendit un autre craquement de branche, elle détourna le regard, avant de revenir vers Lexa, mais cette dernière avait disparu. Clarke fronça les sourcils, imaginant que la faim et la fatigue lui donnaient des hallucinations.

Elle se décida alors à partir en chasse avant la nuit tombée. Armée de son revolver et d'un couteau qu'elle avait confectionné à l'aide d'un silex aiguisé et d'un bout de bois taillé, elle s'enfonça dans la forêt, espérant trouver une petite bête, comme ces lapins qu'elle avait réussi à attraper ces derniers temps. Mais lors de sa marche, jamais le visage de Lexa ne quitta son esprit, cette vision l'ayant plus chamboulée que ce qu'elle imaginait.

Elle ne cessait de revoir encore et encore les yeux vert d'eau de Lexa se braquer sur elle, son air neutre et silencieux… Mais bien vite, un léger mouvement sur sa droite lui indiqua la présence d'un animal. Elle s'accroupit alors et attendit patiemment jusqu'à voir un petit animal qu'elle avait déjà vu auparavant. Vu sa taille et son aspect, il semblait à Clarke qu'il s'agissait d'un bébé et non d'un adulte. Elle se pinça la lèvre inférieure : elle détestait déjà la chasse, mais quand il s'agissait de tuer un bébé, c'était d'autant plus difficile.

Mais son ventre n'était pas d'accord, et si elle commençait à avoir des hallucinations, les choses devaient être plus graves que ce qu'elle pensait. Elle chassa alors la petite voix dans son crâne et pointa son arme vers l'animal qui grignotait l'herbe. Elle ferma brièvement les yeux avant de compter jusqu'à 3 et de tirer. Son habileté à l'arme à feu ayant déjà fait ses preuves, c'est du premier coup qu'elle réussit à avoir l'animal. Elle se redressa alors et d'un pas rapide se dirigea vers le corps sans vie de ce qui semblait être un cochon sauvage.

« Yu gonplei ste odon » murmura-t-elle avant de le prendre dans ses bras et de retourner à son camp de fortune. Elle s'affaira à dépecer la bête, gardant la peau qui ornerait bientôt sa veste, pour les journées qui se faisaient plus fraiches de jour en jour, puis l'embrocha avant de la faire rôtir au dessus du feu. L'odeur âcre de fumée mêlée à celle de la viande en train de cuire fit oublier à Clarke la rudesse de son geste envers ce pauvre bébé.

Et lorsque le premier morceau de viande flatta son palais, elle soupira d'aise, fermant les yeux. Mais lorsqu'elle les rouvrit, Lexa se tenait là, à quelques mètres d'elle, debout et immobile. Clarke sursauta alors, manquant de laisser sa viande tomber sur le sol.

« Merde ! » lâcha-t-elle, surprise.

Mais sa peur subite fut remplacée par une curiosité étrange : Elle avait des visions d'une Lexa au regard neutre et à l'aspect triste. Ce qu'aurait aimé savoir Clarke c'est pourquoi elle voyait Lexa à ce moment précis, alors que cela faisait déjà des jours et des jours qu'elle avait quitté le camp. Et lorsqu'une braise crépita, sautant du feu et attirant le regard de Clarke, une fois encore, la silhouette de Lexa disparut.

Clarke fronça les sourcils tout en continuant son repas. Elle était si fatiguée … Peut-être que ses visions étaient dues à un manque de sommeil et de sérénité … Les événements de Mount Weather lui revenant sans cesse en tête, Lexa y ayant joué une lourde part. Car si le Commandant ne l'avait pas laissé seule au pied de la montagne, Clarke n'aurait peut-être pas eu à en venir à des actes ayant couté la vie à un peuple tout entier, femmes et enfants compris.

Alors oui, Clarke était en colère contre Lexa, elle lui en voulait d'avoir trahi sa promesse, d'avoir laissé son peuple au profit du sien … Elle lui en voulait surtout de l'avoir abandonné elle. Après tout ce qui s'était passé entre elles : leur rencontre, leur alliance, le Pauna, ce baiser, et cette promesse d'avenir à Polis … Pour finalement partir sans se retourner, la laissant seule à Mount Weather, seule à une mort certaine.

Une fois repue, elle emballa le reste de la viande grillée dans une grande feuille de palme avant de creuser dans la cendre et de l'y mettre afin de la conserver jusqu'au lendemain. Puis elle se coucha, près du feu, espérant trouver le sommeil bien plus vite et bien plus sereinement que ces derniers jours.


C'est en pleine nuit que Clarke se réveilla en sursaut. Hantée par les centaines de vies qu'elle avait prises, ses sommeils étaient sans cesse habités par les visions des corps tombant les uns après les autres, des personnes âgées s'étouffant devant leur repas, des enfants s'écroulant sur le chemin de l'école … Des centaines d'innocents pour quelques coupables.

Maya leur avait pourtant dit : aucun n'était innocent. Tous savaient que leur sursit dépendait du don des Grounders, puis des Sky People … Mais leur vie valait-elle moins que la leur par conséquent ? Clarke n'en était pas sûre … Et c'était essentiellement pour répondre aux questions qu'elle se posait face à son geste qu'elle avait décidé de prendre de la distance avec son peuple. Mais ces visions étaient différentes : ce soir, les images des corps étaient entrecoupées de mots qui résonnaient dans sa tête comme un lointain écho. Il lui semblait que la voix était féminine et qu'elle résonnait encore et encore, mais sans pouvoir discerner intelligiblement le moindre mot. Et quand la voix se fit plus forte, Clarke sortit de son sommeil en sursaut, le cœur battant. Le souffle haletant, elle se redressa et regarda tout autour d'elle : pas de vision, pas de Lexa …

Elle en fut presque déçue tant la présence de la jolie brune la rassurait. Elle se souvenait de l'épisode avec le Pauna où elle s'était endormie sereinement, Lexa veillant sur elle malgré son épaule déboitée. Aujourd'hui, elle aurait bien eu besoin d'une présence rassurante. Elle soupira alors et se recoucha : il n'était pas rare que ses rêves soient bousculées par des images horribles, des paroles prononcées. D'ailleurs, si elle devait compter les jours et les nuits qu'elle avait passée dans la sérénité la plus totale, le chiffre ne serait pas bien haut.

Et tandis qu'elle allait fermer les yeux, un courant d'air frais glissa sous ses cheveux, frôlant sa nuque. Elle tourna légèrement la tête sur son coté gauche et vit Lexa, allongée à ses cotés, fixant le ciel étoilé, les mains reposant sur son ventre. Une fois encore elle était immobile et Clarke eut, pour la première fois, peur de cette vision.

Elle n'osa pas bouger, figée par la peur avant que Lexa ne tourne la tête vers elle. Puis un coup de tonnerre la fit sursauter et en un clignement d'œil, Lexa avait de nouveau disparu.

Mais que signifiaient ces visions ? Et pourquoi maintenant ? Clarke était usée de se poser sans cesse les mêmes questions, et c'est la fatigue qui l'emporta et eut raison de ses angoisses.

Quand elle se réveilla au lever du soleil, les courbatures étaient au rendez-vous et elle constata que, malheureusement, le feu n'avait pas tenu la nuit. Elle grimaça, peu encline à refaire de la braise, et préféra déterrer la viande avant de la mettre dans un sac rudimentaire qu'elle avait fabriqué avec la peau d'un ancien diner. Elle poursuivit alors sa marche, ne sachant toujours pas où aller, et constata que Lexa était partout, comme une ombre presque invisible, disparaissant au moindre battement de cils. Ou qu'elle regarde, Lexa était là : derrière un arbre, assise sur une roche, en haut d'une colline. Et sans s'en rendre compte, Clarke la suivait. Elle arriva donc sur une clairière dont le chemin de scindait en 2. Ne sachant absolument pas vers quelle route se tourner, elle décida de faire une halte en mangeant sa viande grillée, mais froide, quand soudain la silhouette de Lexa apparue devant elle, à quelques mètres, debout immobile.

« Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?! » pesta la jolie blonde dont la patience avait ses limites.

Devenait-elle complètement folle ? Ne discernant plus le rêve de la réalité ? La voilà qui parlait maintenant à une vision.

« Tu attends quoi de moi hein ?! »

Mais, évidemment, Lexa resta là, silencieuse, la fixant de ses grands yeux.

« Parle-moi ! Dis quelque chose ! Je ne suis pas devin ! Si tu n'as rien à me dire … va-t-en ! » hurla-t-elle, les larmes aux yeux « C'est déjà assez difficile comme ça, sans que tu ne sois là … »

Puis Lexa disparut, faisant naitre un grognement de frustration de Clarke, coincée entre 2 chemins dont elle n'avait aucune idée de la finalité.

Elle se releva alors et s'épousseta le pantalon Lorsqu'elle leva le regard, Lexa était en plein milieu du chemin de droite. Clarke hésita un instant, regarda celui de gauche, puis celui de droite, avant de soupirer et de renoncer : elle se dirigea à droite.


Elle se demanda si, finalement, elle avait choisi le bon chemin : devant elle, rien. Derrière, plus rien. Sur les cotés, le néant. Il n'y avait rien si ce n'était des champs à perte de vue. Bientôt le chemin s'enfonça dans l'un deux, les larges et imposants épis de blé frôlant la taille de Clarke.

« C'est une blague … » maugréa-t-elle « Vraiment très drôle Lexa, vraiment … »

Pourtant, elle ne se voyait pas faire le chemin inverse … Alors elle continua, encore et encore, ses pas devenant plus lourds, plus difficiles … Mais elle continua.

La nuit allait bientôt tomber et elle ne voyait pas l'once d'un abri à l'horizon, ce qui l'inquiétait. Elle n'imaginait pas dormir à la belle étoile, pas avec le temps plus froid des derniers jours. De plus, l'absence de végétations impliquait aussi l'absence de gibier et de repas potentiel. Oui, il y avait de fortes chances que, ce soir, elle ne dorme dehors et à jeun.

Il lui restait peut-être 2 heures avant que le soleil ne colore le ciel sur des tons orangés, elle devait se hâter. Finalement, elle se mit à courir, et courir encore, sans s'arrêter, même quand son souffle fut court, même quand ses jambes n'arrivèrent plus à la porter. Et finalement, c'est au pied d'une large colline qu'elle s'arrêta, trouvant, pour la nuit, un abri de fortune en la présence d'un petit arbre aux feuilles fournies. Elle se cala contre le tronc, se recroquevillant un maximum pour garder sa chaleur corporelle, rabattant ses genoux sur sa poitrine. Cette nuit encore serait longue et difficile et, plusieurs fois depuis le début de la journée, elle se demandait si elle avait fait le bon choix. Qu'il serait simple de faire demi-tour, de rentrer au camp, de dormir dans un lit, de manger de la nourriture à profusion, de sentir la chaleur l'envelopper quand elle a froid et une brise légère quand elle a chaud. Mais les choses n'étaient pas simples, jamais. Et cette dure réalité, elle l'avait appris en posant ses pieds sur le sol de la Terre.

Et alors que la fatigue l'emporta et que ses yeux se fermèrent luttant vainement, pour une fois dans son sommeil, elle ne vit pas les corps, elle ne sentit pas cette odeur qui avait envahit Mount Weather, elle ne vit rien, le noir total. Et pourtant, une voix s'éleva, comme un faible écho, semblant aller et venir dans ce noir intense. Elle n'arrivait pas à discerner les paroles mais la voix se fit de plus en plus forte, de plus en plus clair … Une voix féminine … Sa voix … Lexa …

Clarke … Clarke … Clarke

Oui, elle s'en rendait compte maintenant, c'était son nom que Lexa prononçait encore et encore, une voix à la fois forte et fébrile, comme si elle souffrait, comme si elle cherchait une aide, un soutien. Puis soudain plus rien, avant que la voix ne prononce une dernière fois …

CLARKE

La jeune fille ouvrit alors les yeux subitement, le cœur battant encore de ce réveil brutal. Elle s'aperçut alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Combien de temps avait-elle dormi ? Il lui semblait que cela ne faisait que quelques minutes pourtant. Elle se redressa, la voix de Lexa résonnant toujours dans sa tête, et entreprit alors de monter la colline, peut-être trouverait-elle son salut derrière.

Dieu qu'elle paraissait petite pour être, au final, immense cette fichue colline. Tout le long de son ascension, Clarke jura tant qu'elle put, maudissant Lexa de lui avoir montré ce chemin.

« C'est pas vrai … Faut vraiment être paumée et désespérée pour suivre un mirage … Complètement idiot ! J'te jure Lexa, si j'arrive un jour à Polis … »

Et alors qu'elle arriva enfin au sommet, son souffle fut coupé et elle resta figée : au pied de la colline, sur l'autre flanc, une ville, immense, avec maisons, routes, ponts … D'où émanait un brouhaha, signe d'activité. Elle soupira alors et sourit « Lexa … »

Elle s'assit quelques minutes, ses yeux ne se détachant pas de cette ville massive et repensa aux paroles de la belle brune « Polis te fera changer ta façon de nous voir » Et Clarke n'en doutait plus. Il lui semblait que cette ville avait toute la modernité que pouvait se permettre une telle place après des années de privation dues à une guerre nucléaire.

Elle contempla la vue : dans cette ville résidait probablement Lexa. Elle ne savait même pas comme elle allait réagir en la voyant. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, Lexa quittait Mount Weather, la laissant seule avec son peuple face à la montagne et une lourde porte close.

Puissions-nous nous revoir

Ce fut ses dernières paroles, son dernier regard, son dernier souffle vers Clarke.

Et aujourd'hui, après une lutte acharnée, un trek intensif durant des jours, des semaines, la voilà au pied de Polis, la Capitale, celle de Lexa.

Clarke fut soudain envahie par le doute et le stress : comment allait-elle réagir en ayant Lexa face à face. Et que ferait le Commandant en la voyant ? Ferait-elle comme si rien ne s'était passé ? Ca il en était hors de question. Clarke allait lui faire comprendre, elle lui montrerait que son geste avait eu des conséquences tant sur chacun de leur peuple qu'entre elles.

Oui, elle devrait la confronter à ses actes, peu importe les conséquences.

Alors, elle reprit sa marche et descendit la colline. Plus elle s'approchait, plus elle sentait le doux fumet de la viande rôtie sur un grill. Son ventre se réveilla alors tout comme sa faim. Et au bout d'une longue heure, elle arriva devant l'immense muraille qui encerclait la ville. En en faisant le tour, elle sursauta en croisant la silhouette de Lexa entre les arbres. Elle hésita alors : était-ce une vision ou …

« Lexa ? »

Mais la jeune fille ne répondit pas, toujours le visage neutre et le regard dans le vide. Clarke comprit alors. Et lorsque Lexa tourna la tête vers sa gauche, Clarke suivant son regard pour tomber sur une porte, certainement l'entrée.

Quand elle ramena son visage vers les arbres, Lexa avait disparue, évidemment. Clarke soupira alors et s'avança vers l'entrée où 2 gardes lourdement armés, étaient postés. Quand ils la virent approcher, ils pointèrent leur lance dans sa direction.

Clarke leva ses mains en défense « Ai laik Klark kom skaikru … en ai souda gyon au gon heda*. »

Les gardes se regardèrent alors avant de chacun l'attraper par les bras et la tirer violemment « Hey hey, doucement ! » argua-t-elle, mais dans le vide.

C'est presque trainée au sol qu'elle traversa ce qui semblait être la rue principale. Elle eut à peine le temps de voir l'architecture ou encore les décors de la ville. Soudain un brouhaha s'éleva, certainement du à son arrivée, et la rumeur courut aussi vite qu'un courant d'air, arrivant aux oreilles du commandant qui attendaient déjà devant une demeure massive.

Les gardes lâchèrent Clark qui tomba au sol rudement.

Elle releva le visage pour apercevoir un homme assez massif, dont le visage arborait une peinture de guerre similaire à celle de Lexa.

« Yu laik skaikru ? »

« Sha. »

« Yu shish trigedasleng op ? »

Clarke ferma brièvement les yeux, essayant de se souvenir des rapides leçons que lui avait enseigné Lexa avant de partir à l'assaut de Mount Weather.

« Shish ? »

L'homme soupira alors et releva la tête, comme pour s'imposer un peu plus « Je t'ai demandé si tu parlais notre langue … Mais il semblerait que tes connaissances à ce sujet soit rudimentaires. »

Clarke se pinça les lèvres « Oui … Mes leçons ont été courtes. »

« Tu as demandé à me voir, Klark kom skaikru. »

Clarke fronça alors les sourcils « Non. J'ai demandé à voir heda … Le commandant ? »

Elle entendit alors plusieurs gloussements autour d'elle.

« Et bien me voilà jeune fille. »

Clarke se releva alors, sentant une des pointes de la lance chatouiller son dos « Je … Je ne comprends pas … Ou est Lexa ? »

A l'entente de ce nom, les gloussements s'arrêtèrent net pour être remplacés par des murmures discrets.

Clarke vaqua son regard dans la foule et pu s'apercevoir que chacun semblait gêné.

« Leksa kom trikru est partie. Son esprit a fait son chemin et a choisi avec intelligence et sérénité son successeur. »

Clarke se figea alors « Qu… Quoi ? Lexa est … »

« Lexa est morte il y a plus d'une semaine déjà, et son esprit heda est à présent en sécurité avec moi. »

Clark manqua de s'écrouler, ses jambes la tenant à peine, son cœur battant à tout rompre … Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle venait d'entendre …

Lexa était morte.

TBC


* Je dois voir le commandant


Verdict ? Cela vaut-il un second chapitre ? ^^