Reprise en main ! Prête à vous vendre du rêve ! Très bonne lecture !
Les réponses aux reviews des guests seront déposés sur les chapitres commentés et non ceux suivants la review (on y croit pas comme ça mais c'est plus simple ;) ).
Il y a bien longtemps, durant la Grèce Antique, les porteurs de baguette ont choisi d'étendre leur suprématie, de détruire tous les êtres magiques susceptibles de les dévoiler aux humains. Philomène puissante mage élémentaire accompagnée de son esclave, Lévana, décide de s'opposer à cette montée au pouvoir qui engendrerait sa mort.
Derrière la trame usée de son voile, la jeune femme explorait du regard les reliefs qui se dessinaient au-delà des vagues de poussières et de cendre ; les tourbillons pâles caressaient le sol avant de s'élever dans les airs en de magnifiques volutes. Plissant légèrement les yeux, elle scruta l'un des grands cônes qui se dressait au loin devant-elle, résidus volcaniques dont le temps avait érodé les bords. Prenant une profonde inspiration, malgré la poussière qui irritait sa gorge, elle chercha au plus profond d'elle, tentant d'oublier tout visuel pour se concentrer uniquement sur son ressenti.
Brillante, seule au milieu de ce terrain désertique, la magie était bien présente.
- Alors ? s'impatienta Philomène à ses côtés.
- C'est ici, souffla la jeune fille.
Sa maîtresse ne répondit rien mais Lévana savait qu'elle cachait un sourire derrière le pan de tissu de riche facture qu'elle tenait devant son visage.
Philomène était une femme de taille moyenne, ronde et élégante elle attirait régulièrement le regard. Et même ici, au milieu de nulle part, recouverte de poussières et cendres elle conservait sa grâce. Son chiton blanc, resserré sous sa poitrine par une longue corde de lin teintée d'ocre disparaissait sous un himation de coton d'un bleu royal qu'elle s'était drapée sur les épaules. L'un de ses pans entourait sa tête et une partie de son visage pour le protéger du vent tandis que le reste glissait sur ses bras et dans son dos jusqu'au sol. Cette conformation aurait gêné n'importe qui pour la marche mais sa Maîtresse ne s'était jamais soucier de ce genre de chose ; elle déambulait donc sans la moindre peine malgré les couches de vêtements qui s'emmêlaient dans ses jambes et caressaient le sol.
Lévana s'était contentée de l'exomide, pièce de tissu qui couvrait sa poitrine et ses cuisses, fixée à son épaule par une broche de bronze des plus simples. Elle avait ensuite noué un autre carré du tissu, de lin usé, autour de ses épaules pour recouvrir sa tête et le bas de son visage, afin d'éviter au vent brûlant et à la poussière de lui brûler la peau.
Peu de personne aurait trouvé cette tenue convenable pour une femme, malgré son statut d'esclave, mais ici le problème ne se posait pas, abandonnées qu'elles étaient, toutes les deux au milieu de nulle part.
- Qu'attendons-nous ? lança Philomène en se tournant vers elle, un sourcil arqué sur son front pâle.
- Excusez-moi, ma Dame, je pense que la prudence est de mise… La distorsion magique était grande, je ne pense pas que nous devrions nous approcher aussi naïvement de cette zone.
- Penses-tu qu'une telle singularité est pu être causée par un porteur de baguette ? s'enquit la grecque en la fixant d'une œil rieur tout en se mettant à son niveau d'un simple pas.
L'esclave prit un temps avant de répondre, cherchant comment réparer son erreur tandis qu'elle contemplait la faible distance qui la séparait de Philomène.
- Aucun porteur de baguette ne pourrait produire une telle quantité de magie, avoua-t-elle finalement en baissant les yeux comme une élève prise au piège par son professeur.
Comme si cette évidence était une réponse suffisante, Philomène se contenta d'acquiescer et reprit sa marche sans un mot, ajustant du bout des doigts sa tenue. La Perse hésita quelques secondes, voulant prévenir sa Maîtresse que la prudence restait de mise mais elle abandonna bien vite en observant le pas sûr et fier que celle-ci abordait à cet instant ; pleine d'assurance, jamais elle n'écouterait le moindre argument et resterait camper sur ses positions jusqu'à ce qu'elle ne s'énerve. Poussant un soupir de frustration la jeune fille se remit en marche jusqu'à dépasser Philomène pour suivre le chemin jusqu'à l'essence de magie qui régnait dans la zone.
C'est dans ce silence qui régnait en maître qu'elles finirent par atteindre quelques temps après l'immense colonne naturelle surmontée d'une pierre plate plus sombre d'où provenait la distorsion magique. Lévana contempla avec attention les alentours à la recherche d'un ennemi qui aurait pu leur sauter à la gorge mais il n'y avait que cette masse sombre étalée au pied du cône de pierre qui jurait avec le paysage. Une silhouette se distinguait entre les gravillons et la poussière, celle d'un homme inconscient.
- Laissez-moi aller voir, proposa Lévana en se tournant vers sa maîtresse.
Celle-ci, d'un geste de main, l'incita à se dépêcher avant de s'installer sur une des pierres larges qui les entouraient, dépoussiérant distraitement sa tenue. Prenant soin d'observer la magie qui entourait l'homme, la Perse se rapprocha pas à pas. Soucieuse, elle scruta le visage pâle et décharné dont les pommettes saillantes sous sa peau translucide semblaient sur le point de la transpercer. Tentant d'y reconnaître un ennemi ? Ou un allier ?
Il lui était parfaitement inconnu et encore inconscient. Ses pensées n'étaient donc ni compréhensibles, ni cohérentes. Ses yeux clos enfoncés dans ses orbites étaient marqués de larges cernes tandis que le bas de son visage disparaissait derrière une barbe sombre et sale dans lequel s'étaient empêtrées cendres et résidus. Son himation était anormale, trop sombre et surtout d'un tissu épais bien difficile à obtenir, sa particularité ne s'arrêtait pas là : sur ses jambes le tissu filait, les séparant l'une de l'autre, s'arrêtant juste sur ses chevilles, au-dessus d'étranges sandales de cuir qui lui recouvraient entièrement les pieds et étaient nouées.
L'air lourd autour de lui était chargé de particules de magie naturelle qui disparaissaient peu à peu avec le temps.
- Alors ? lança Philomène, dont l'impatience et la curiosité étaient décelables dans sa voix tremblotante.
- Je ne sais pas dire, ma Dame. Je n'arrive pas à savoir qui il est, avoua-t-elle en s'agenouillant près de corps.
Elle avait voulu s'agenouiller pour pouvoir le fouiller et trouver plus d'informations. Mais sa voix réanima l'homme qui se redressa brutalement sur ses jambes vacillantes. Son regard passa sur la jeune femme sans la voir tandis qu'il plongeait sa main à l'intérieur de sa tenue à la recherche de quelque chose.
Il avait les yeux gris les plus beaux que Lévana n'ait jamais vus.
L'iris était presque blanche au contact de la pupille tandis qu'elle s'assombrissait jusqu'aux bords pour venir former un cercle pratiquement noir qui faisait ressortir cette couleur hors du commun.
Mais avant qu'elle n'ait pu dire le moindre mot, l'homme poussa un hurlement de douleur alors que ses pieds se soulevaient du sol, les coudes enfoncés dans les côtes, comme si une corde le maintenait.
Philomène se rapprocha, la main tendue vers l'inconnu, tandis que sa magie le retenait prisonnier.
- Il semblerait que nous nous soyons fourvoyées quant à l'origine de cette magie, murmura-t-elle tandis que ses pupilles brillaient d'intérêt.
- Que voulez-vous dire ? s'exclama peut-être avec un peu trop d'énergie la jeune femme car elle s'attira le regard courroucé de sa maîtresse.
- Cet homme est un porteur de baguette ! Que crois-tu qu'il cherchait ?
- Mais, il ne ressemble pas…
- Aux hommes qui nous poursuivent ? termina Philomène en rapportant son attention sur l'étranger. Non en effet, tu as raison. Une tenue bien étrange, une arrivée surprenante. Peux-tu me dire ce que tu vois sur la zone ?
Lévana ferma les yeux un instant, tentant de percevoir à nouveau les particules mais la magie de sa maîtresse brûlait tout sur son passage et il ne restait plus rien de la distorsion. Les tentacules de puissance qui rentaient l'inconnu dans un étau brûlant en avaient détruits toutes traces. En ouvrant les paupières doucement, elle déglutit, confuse d'avouer à Philomène qu'elle venait de commettre une erreur.
- Tu ne peux plus rien voir, n'est-ce pas ? grinça celle-ci en notant son hésitation.
- Je ne suis pas sûre que vous soyez la cause de…
- Réponds-moi, ordonna-t-elle froidement.
- Oui, finit-elle par admettre sans oser se tourner vers la grecque.
L'air autour de la femme se mit à vibrer tandis qu'elle tentait tant bien que mal de conserver le peu de calme qu'il lui restait. Les bras de magie disparurent et l'homme s'effondra sur le sol, toussant désespérément tandis qu'il reprenait péniblement son souffle.
- Décline ton identité ! gronda-t-elle d'une voix chargée de puissance. Pourquoi nous as-tu attiré ici ?!
Essuyant sa bouche du revers de la main, il se redressa difficilement, une main appuyée contre la colonne naturelle pour se soutenir. L'énervement brûlait en lui, il était prêt à agresser Philomène. Lévana se décida donc à se positionner entre lui et sa maîtresse pour la protéger s'il se décidait à agir. Mais l'homme s'arrêta en cherchant ses mots. Ses pensées.
Tout était si confus.
Terrifiant.
Ouvrant des yeux nouveaux sur le paysage qui l'entourait, il contempla perdu l'étendue de sable, les deux femmes qui lui faisaient face puis ses propres mains.
La peur avait pris le pas sur la colère tandis qu'il lança d'une voix rauque :
- Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. Je ne sais pas qui je suis. Ni où je suis.
Je ne suis pas historienne, je suis juste la pour vendre du rêve et offrir à notre Sirius adoré une suite ! Pour toutes les erreurs qui vont arriver : je m'en excuse !
