Disclaimer : Albator, Clio, Warius Zéro, Tori-San, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto

Les autres sont à moi !

1.

Même si bien des années s'étaient écoulées depuis que la capitaine de l'Ephaïstor avait pris sa retraite, laissant les valeurs familiales, pour ses enfants et surtout ses petits-enfants, l'emporter sur sa dévorante ambition, c'était toujours avec émotion et respect que Salmanille rencontrait un général de sa Flotte.

- Monsieur, fit-elle en accueillant celui qui se présentait en civil et ami avant tout.

- J'espère que cette fois-ci, les nouvelles seront moins catastrophiques, ajouta Madaryne alors qu'ils prenaient place dans la bibliothèque.

Joal Hurmonde ne fit pas attention au fauteuil qu'on lui désignait, préférant distraitement lancer et relancer les boules de billard sur l'étoffe verte de la table.

- Non, je n'ai aucune information réconfortante, avoua-t-il enfin à ses deux interlocutrices. La patrouille qu'a envoyée la République Indépendante a précédé le colonel Zéro. Ils n'ont pu que confirmer l'état d'épave de l'Arcadia et du Mégalodon. Les coques ont été complètement carbonisées, par un feu qui n'a rien de naturel… Et effectivement, les deux cuirassés étaient vides de toute vie. Ceux qui s'en sont pris au jeune Alveyron sont de toute évidence les mêmes agresseurs.

- Que dit le petit monde dont vous êtes issu ? questionna Salmanille.

- Il a peur. Il semble que les plus puissantes forces qui existent se soient mises en mouvement. Et elles ont fait le ménage pour se dégager la voie.

- Oui, cela y ressemble bien, soupira Salmanille. Quatre balafrés mis sur la touche en même temps, ce n'était encore jamais arrivé !

- Mais ce qui est arrivé à Alguérande n'a rien de surnaturel ! protesta rageusement sa belle-fille. Il a commis une nouvelle imprudence au volant de son bolide ! Pourtant je suis sûre qu'il n'est pas responsable. Il a dit que le gamin avait surgi de nulle part, se jetant littéralement sous ses roues !

- Ca, l'enquête le déterminera, rectifia le général de la Flotte terrestre. Deux Inspectrices en sont chargées.

Madaryne et Salmanille eurent la même grimace.

- En espérant qu'elles ne soient pas corrompues ! sifflèrent-elles à l'unisson.

- Toutes les forces de Police ne peuvent pas l'être, remarqua assez judicieusement Joal. Je doute qu'un autre Tarkensaff tire les ficelles en coulisses… Bien que…

- Bien que ? relevèrent toujours à l'unisson Madaryne et Salmanille.

- Bien que j'aie du mal à croire qu'il n'ait eu aucun moyen d'éviter cet enfant. Jusqu'ici, son sixième sens l'a préservé de toutes les catastrophes !

- Il est humain avant tout, murmura Madaryne. Et cet enfant ne représentait pas une menace, son instinct n'avait pas à l'alerter, malheureusement.

Joal Hurmonde s'approcha des deux femmes.

- Alguérande va être déféré devant le Juge Ogrel en fin de matinée. Sa caution sera fixée.

- Je me prépare pour aller le chercher, jeta Madaryne en se levant. Je le ramène ici ensuite. Est-ce qu'il aura entièrement retrouvé sa liberté ?

- Le Juge Sed Ogrel décidera des limites à lui fixer, conclut Joal Hurmonde. Je rentre chez moi, Ouchu a préparé quelques réjouissances privées pour mon anniversaire. Et nous avons à finaliser les préparatifs de notre mariage !

- Nos amitiés à Mlle Sorkaloze, souhaitèrent chaleureusement Madaryne et Salmanille.


Avec un infini soulagement, Madaryne serra Alguérande contre elle.

- Au moins, toi, je te retrouve ! Et tu vas retrouver Alveyron, n'est-ce pas ?

- Si seulement je savais qui s'en est pris à lui, soupira le jeune homme en lui rendant son étreinte. Mais cela ne me retiendra pas et je fouillerai tous les univers si nécessaire !

- Mais le Juge Ogrel t'a interdit de quitter la zone policière d'Heiligenstadt ! rappela la jeune femme alors qu'il s'asseyait dans la berline et qu'elle prenait le volant.

Alguérande eut un petit reniflement méprisant.

- Comme si j'allais m'arrêter à ce genre de détails ! Notre fils, mon père et Anténor ont été enlevés par des potes à Shernolpe. Il semble qu'il faille que je me collète à présent à ceux d'Unyversium.

Le jeune homme émit ensuite un grognement.

- Je n'ai aucune idée de ce qu'est Unyversium ni qui s'y retranche, mais il ne fallait pas s'en prendre aux miens ! Ils vont devoir payer le prix fort, même si dans un premier temps, c'est moi qui le paie…

Et les prunelles grises étincelèrent férocement.