A l'origine je souhaitais faire une suite aux Vigilants, mais j'ai préféré en faire deux histoires différentes.
En ce moment j'ai beaucoup de mal à me focaliser sur une chose à la fois, donc la poursuite de cette série dépendra en partie des réactions qu'elle suscitera.
Bonne lecture.
94 milliards 304 millions 115 mille 136…
94 milliards 304 millions 115 mille 137…
94 milliards 304 millions 115 mille 138…
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-Eh Jill, t'es morte ?
L'intéressée détacha sa ceinture et s'extirpa avec difficultés de son fauteuil.
-Ca te ferait trop plaisir, non, juste quelques bleus. Et le vaisseau ? Des dégâts ?
-Le fuselage a méchamment morflé du coté bâbord mais il tient le coup, par contre le compensateur inertiel est foutu. Il cogna contre le transmetteur. Et je crois bien que le transmetteur de communication est HS. Bon sang mais qu'est ce qu'ils foutaient là c'est la première fois qu'ils s'aventurent aussi loin.
Ca aurait du être une patrouille toute simple, un petit tour dans l'espace fédéré habituellement désert, on constatait l'absence de toute irrégularité et on rentrait au bercail. Une mission de routine quoi. Sauf que ça ne s'était pas passé comme ça, une frégate de l'Impérium leur était tombé dessus, leur vaisseau n'étant pas équipé pour le combat ils avaient du prendre la fuite. Par chance ils avaient réussis à leur échapper, mais non sans dommages.
-C'est pas bon ça, si jamais ils nous retombent dessus, on ne pourra pas fuir, et hors de question de lancer un message de détresse sans prendre le risque qu'ils l'interceptent.
-Alors qu'est-ce qu'on fait ?
- Impossible de lancer un SOS avec le transmetteur dans cet état et sans compensateur inertiel il nous faudra des semaines pour rentrer à la base. Essaie une spatio-localisation au sonar, avec un peu de chance on trouvera un relais spatial ou un vaisseau allié.
- Dans le secteur de Thar ? T'es du genre optimiste Jill, ce coin de l'espace est aussi désert que ton soutif.
S'il y avait encore eu de la gravité, il se serait pris la clé en pleine face, en l'occurrence elle se contenta de flotter doucement dans sa direction
-Et susceptible avec ça, avec un caractère pareil pas étonnant que personne ne t'ai jamais proposé la botte…
- Continue et je te fais bouffer ton béret!
- D'accord, d'accord je lance la spacio-localisation.
Les heures, puis les jours s'écoulèrent tandis qu'ils scrutaient les écrans désespérément déserts dans l'attente d'un signal. Ils savaient que s'ils ne trouvaient pas rapidement de l'aide, les réserves de nourriture et d'oxygène s'épuiserait les condamnant à une mort lente et désagréable. Cependant le troisième jour, alors qu'ils entamaient leurs dernières rations de survie.
Bip…bip…bip
Victor se jeta sur l'écran
-Jill, viens voir j'ai quelque chose qui est apparut à l'écran, vu la taille ça doit être un relais spatial, on est sauvé.
Il brancha le canal radio à courte portée :
« Ici le vaisseau de reconnaissance confédéré Swallow S4, notre vaisseau a été endommagé, demandons permission d'atterrir. »
Seul le silence lui répondit.
« Je répète, ici le vaisseau de reconnaissance confédéré Swallow S4, demandons permission d'atterrir pour procéder à des réparations. »
- Ils n'ont pas l'air très bavard, qu'est-ce que je fais ?
- Notre radio est peut-être endommagée, garde le cap et nous verrons bien.
- D'après les coordonnées elle devrait être juste là, bientôt on sera assis devant un vrai repas au lieu de ses barres énergétiques déshydratées.
- Euh Victor ? Tu devrais venir voir.
Il leva la tête de l'écran et vit ce que lui désignait Jill
Une antique structure spatiale se dressait devant eux, c'était une espèce de cylindre métallique un peu comme les vaisseaux qu'utilisaient les ferrailleurs de Dustbin III, sauf que celui-ci semblait encore plus ancien et en plus mauvais état, sa carlingue était parsemée d'impacts dus à la collision avec des débris spatiaux, et des siècles de rayonnement solaire n'avait pas arrangé les choses.
- Je pense que ça ne venait pas de notre radio Victor, je doute qu'il y ai quelqu'un qui puisse nous répondre.
- J'ai jamais rien vu de pareil qu'est-ce que c'est selon toi ?
- Qui sait, peut-être un ancien module scientifique laissé à l'abandon.
- En tout cas le scanner ne détecte aucune forme de vie.
- Depuis combien de temps tu crois que c'est là?
- Aucune idée. Eh t'imagines ça date peut-être de l'âge d'or.
- Dis pas de conneries enfile ta combinaison et amarre-nous on va jeter un œil à l'intérieur, on trouvera peut-être trouver des pièces de rechange.
94 milliards 304 millions 126 mille 467…
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Une fois le vaisseau amarré, ils pénétrèrent à l'intérieur du bâtiment, ils durent enclencher les lampes frontales de leurs casques pour pallier l'absence d'éclairage, dans le sas de nombreux débris flottaient en apesanteur.
- Apparemment le vaisseau est resté hermétique, l'atmosphère est respirable, on peut enlever nos masques.
- Ok je pars en éclaireur histoire de voir si je trouve quelque chose d'utilisable dans cette ruine.
- D'accord Jill, pendant ce temps je vais tâcher de réenclencher le module d'alimentation de secours à supposer que cette antiquité en possède un.
Jill partit donc en exploration en flottant dans les couloirs, écartant de sa route les objets qui l'entravait. Elle ne pouvait se départir d'un étrange sentiment, la sensation qu'elle n'était pas à sa place comme si elle avait pénétré dans un tombeau. Quelque chose l'intriguait dans la structure de ce vaisseau lorsqu'elle mit le doigt dessus, il n'y avait ni hublot, ni cabines, ni salle de commande, ni rien qui puisse indiquer qu'une présence humaine ai été prévue. Quel pouvait bien être la finalité de cet endroit. Soudain elle entendit un léger son, comme un bourdonnement qui venait de plus en avant dans le couloir.
Elle fut tirée de sa réflexion lorsque la gravité reprit ses droits et qu'elle tomba brutalement sur le sol.
- Fils de…. Victor tu aurais pu me prévenir.
- Désolé Jill, Je croyais que c'était l'éclairage, Ah le voila.
Une lumière blafarde éclaira bientôt les environs.
- Et de ton coté quelque chose d'intéressant ?
- Rien pour le moment, je continue.
Elle poursuivit sa progression jusqu'à arriver à une porte verrouillée, le bourdonnement provenait de derrière celle-ci. Une simple décharge de son arme vint à bout de l'obstacle.
Le sas s'ouvrit, révélant une pièce encombrée de câbles, et de branchements qui convergeaient tous vers une espèce de caisson qui trônait au milieu ce celle-ci et d'où s'élevait le bruit qui l'avait guidé jusqu'ici. L'ensemble donnait à la scène une ambiance morbide comme une crypte et elle ne put retenir un frisson lorsqu'elle s'en approcha.
Elle aperçut une console à coté du caisson, poussée par la curiosité elle appuya sur un bouton enclenchant un enregistrement
Crrrzzzt….ce n'étais pas prévu Crrrzzzt….les signes vitaux sont Crrrzzzt…le geass est trop dangereux Crrrzzzt….le risque est trop grand Crrrzzzt….le plus sûr Crrrzzzt…. Se débarrasser du corps Crrrzzzt… dans l'espace Crrrzzzt….
La bande est trop vieille, je n'en tirerai rien de mieux, après un instant d'hésitation, elle tira sur un levier et le caisson s'ouvrit dans un feulement libérant un nuage de vapeur du à la différence de température. Elle passa la main sur la surface vitrée pour enlever la buée et un visage apparut, de surprise elle fit un bond de deux mètre en arrière.
- Bordel mais c'était vraiment une tombe alors ?
Mais pourquoi se donner tant de mal pour se débarrasser d'un cadavre ? Peut-être qu'il était contagieux ? Il aurait succombé au comment à-t-elle dit déjà ? Au geass ? Et ils l'auraient envoyé dans l'espace pour éviter toute contamination ? Non c'est ridicule, quelque soit la dangerosité de ce geass, l'envoyer dans l'espace était disproportionné.
Elle se pencha pour examiner le défunt plus en détail.
Elle crut d'abord qu'il s'agissait d'une vieille femme mais un examen plus approfondi révéla que c'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, peut-être moins mais sans doute pas plus, au visage fin, et dont les longs cheveux couleur cendre l'avait induite en erreur. Des cristaux de glace le parsemaient.
94 milliards 304 millions 126 mille 671…
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- Ils l'ont Cryogénisé !
C'était ridicule la technologie n'a jamais été totalement maîtrisée, même aujourd'hui. Elle eu un sourire triste. Désolé mon gars, ils ont du t'envoyer ici le temps qu'ils trouvent un moyen de te soigner et puis ils t'ont oublié… Si ça peut te consoler il y avait aucune chance que tu survive à ton séjour dans a glace.
- Jill! Jill!
- Je suis là Victor qu'est-ce qui se passe ?
- Ils nous ont retrouvés, il faut fuir avant que AAAAAAA….
- Victor ? Victor ? Tu es là ?
- Jill… je suis touchée, dépêche toi de fuir avant que…
- Victor ? Répond Victor !
Pas de réponse, elle savait ce que cela signifiait, elle devait rejoindre le vaisseau, si elle voulait avoir une chance de s'en tirer.
Dans le caisson la fine gangue de glace commençait à fondre
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94 milliards 304 millions 126 mille 793…
94 milliards 304 millions 126 mille 794…
94 milliards 304 millions 126 mille …
Un battement, suivi d'un autre, libéré de son écrin de givre son cœur se remet lentement à battre
A combien en était-je ? Je ne me souviens plus. Tant pis je recommence : 1, 2, 3, 4…
Il y a trop de bruit, je n'arrive pas à compter… J'ai froid… Où suis-je ? Q'est-ce qui s'est passé ?
Des souvenirs émmergent alors que son sang circule à nouveau dans son corps irriguant ses muscles et son cerveau.
Des soldats… ils vont le tuer, il est sans défense… Non il ne peut pas mourir, il doit se venger… une détonation…une fille aux cheveux verts…les cadavres des soldats à ses pieds…le pouvoir.
Les souvenirs affluent à présent à toute vitesse.
Une jeune fille rousse sous la pluie, elle pleure…Son reflet dans son masque, il est Zéro, un terroriste ?... Non le défenseur des opprimés…Il court derrière un chat, pourquoi déjà ?...Il y de la haine dans ses yeux, je croyais que c'était mon ami ? Des dizaines de visages apparaissent, disparaissent se superposent, amis ennemis, famille…
Une douleur perçante dans la poitrine… cette sensation de chute… le soleil dans les yeux…les vivats de la foule, quelqu'un qui pleure à ses cotés… la tiédeur de ses larmes sur sa main...Nunnaly…C'est pour toi que j'ai fais tout ça.
Des gens avec des masques de chirurgien se penchent sur lui, Il les entend…. On lui enfonce une aiguille dans le bras il sent le froid remonter le long de ses veines.
Il aimerait leur dire qu'il n'est pas mort, mais il n'en a pas la force. Mais au fond le veut-il vraiment ? Il a accompli sa mission, inutile de lutter… il peut se reposer…il s'abandonne à l'étreinte glaciale… 1, 2, 3, 4, 5…
Il n'arrive pas à se rendormir, il prend conscience du froid, de la douleur… il n'est pas mort, on lui dénie le droit de mourir, on lui refuse le repos éternel, il n'a pas assez payé pour ses crimes, il doit encore expier.
Il ouvre les yeux, ses poumons se remplissent à nouveau d'air, sa première inspiration en 3000 ans, c'est douloureux, ça lui brûle la gorge et la poitrine comme s'il aspirait des lames de rasoir, des larmes coulent le long de ses joues et sa voix est rauque alors qu'il prononce ses premiers mots : Vivant… et il rajoute comme à regret: je suis toujours vivant.
Il se lève avec difficulté, lorsqu'il pose un pied à terre il s'effondre les jambes encore engourdies par son long sommeil.
-Allons, ne perdons pas de temps, l'histoire n'attends pas.
Puis il sort de la pièce en s'appuyant sur les murs pour ne pas tomber.
-Voyez-vous ça, pas un mais une soldate, la chance nous sourie les gars.
-Elle n'a pas grand-chose sur les os, je les préfère plus en chère.
Jill braquait son arme sur les légionnaires de l'Imperium goguenards, à leurs pieds le corps de Victor abattu d'une balle dans la tête. La situation était désespérée, à dix contre un elle pouvait au mieux espérer en abattre deux, une chose était sûre, elle ne les laisserait pas la prendre vivante, elle ne savait que trop bien ce dont ils étaient capables.
Soudain un chuintement, leur fait tourner la tête vers le sas qui venait de s'ouvrir.
Jill tout comme les légionnaires est prise de court par l'apparition.
Le gars du caisson! Mais comment ?
Vêtu d'une camisole blanche, enveloppé dans ses longs cheveux gris, Il avait quelque chose de surnaturel, Il parcourut la salle du regard, et, l'espace d'un instant leurs yeux se croisèrent, jamais elle ne pourrait oublier ce regard.
Le décurion est le premier à se reprendre.
- Descendez moi ce type !
Les soldats obéirent et il s'effondre sous les rafales.
- Bon sang mais d'où il sortait ?
- Aucune importance il nous reste encore cette garce à s'occuper.
Incapable de bouger, les mains crispées sur son pistolet, Jill contemple le corps à ses pieds.
Je vais finir comme ça ? Je vais mourir au milieu de l'espace sans avoir rien pu faire ? Sans avoir vengé ma famille ?
Une voix résonne dans sa tête
Est-ce que tu veux vivre ?
Elle a l'impression de tomber, d'étranges visions défilent devant ces yeux la guerre, la mort, une foule, un symbole comme un gigantesque oiseau qui prend son envol. Puis le néant, et dressé face à elle le gars du caisson.
Si tu veux vivre passes un pacte avec moi, accepte le et je te donnerai la force de changer le cours des choses, de forger ton propre destin. Mais sache que ce pouvoir à un prix, et si tu l'acceptes ce pouvoir t'isolera du reste de tes semblables, tu évolueras parmi les humains, mais tu n'en seras plus un toi-même, et un jour je te demanderai le paiement de ce pacte.
Je ne veux pas mourir, j'accepte !
Prend ma main.
Elle place sa main dans la sienne et il l'aide à se relever.
Bien, le pacte est à présent scellé. Je t'offre le Geass fais en bon usage.
Brutalement ramenée à la réalité, Jill relève les yeux vers les légionnaires.
- Alors salopards vous venez ? Vous n'avez pas de couilles pour qu'une seule fille suffise à vous effrayer ?
- Espèce de petite… Soldats, FEU !
L'œil droit de Jill s'embrase, elle peut voir, avant même qu'ils visent, elle sait où ils vont tirer, avant même qu'ils esquivent, elle sait où ils vont se trouver.
Les soldats ont beau faire feu, aucune balle ne semble pouvoir l'atteindre tandis qu'elle abattat ses ennemis un par un. Ce petit jeu se finit lorsque le décurion se retrouve avec le canon de l'arme contre sa tempe.
-Ca c'est pour Victor. Le sang et la cervelle giclent dans la pièce.
Elle contemple son œuvre, les corps gisaient dans leur sang à travers la pièce, à l'exception d'un seul qui adossé contre un mur la l'observe de ses yeux violets.
