Ceci est ma première fanfiction Harry Potter, un peu d'indulgence je vous prie ;)
Grand merci et gros schmoutz à Charliflex, qui prend de son temps pour corriger mes innombrables fautes.
Je précise que tout appartient à la génialissime J.K. Rowling, sauf mon OC.
Prologue
Jeune fille de Poufsouffle, Sang-Mêlée, blonde, gentille, incroyablement compréhensive et loyale, 6ème année à Poudlard, cherche colocataire pour les deux mois de vacances scolaires qui s'annoncent. Si vous êtes intéressé, merci d'inscrire votre nom au bas de ce parchemin.
Ça doit bien être la 50ème fois que je relis ces deux phrases couchées sur le parchemin, tout en analysant chacun de mes mots. Il n'y a pas à dire, j'ai l'impression de me vendre comme un vulgaire bout de chiffon. Mais peu importe, c'est pour la bonne cause. Il me faut un appartement ou je vais finir par devenir folle. Et je ne suis pas spécialement attirée par le service de psychiatrie de St Mangouste.
Bien décidée à ne pas squatter chez mon frère lors des prochaines vacances scolaires, je me lève avec une détermination digne d'une Serpentard et m'aventure hors de mon confortable et chaleureux dortoir. J'aurais volontiers proposé à une des filles du dortoir mais je ne tiens pas à devoir leur expliquer ce qu'il en est vraiment de ma situation familiale. Moins elles en savent et mieux c'est. De toute manière, elles ne sont pas débiles, contrairement à ce que certains aiment croire par rapport à notre maison, elles me connaissent beaucoup trop bien et s'il leur venait à l'esprit de me poser des questions, malgré tous mes efforts, elles se rendraient bien trop rapidement compte que je leur sers un gros baratin.
Je décide donc de chercher du côté des autres maisons, là où personne ne connaît l'insignifiante Poufsouffle que je suis. D'ailleurs, j'ai bien fait attention à ne pas mentionner mon nom dans l'annonce. Je ne veux pas que tout le monde sache que je suis à moitié à la rue, même si j'ai choisi cette situation plutôt que de devoir me coltiner une énième fois un frère complètement défoncé à longueur de journées.
Vous vous demandez ce que c'est que cette histoire ? Bien, en deux mots, c'est la mienne.
Commençons par le début ; mes parents sont tous les deux décédés de la Dragoncelle alors que je n'étais encore qu'une gamine innocente. Contrairement à ce qu'on dit, ce n'est pas une mort rapide, bien au contraire. Je me rappelle vaguement qu'on était en fin d'année, un manteau de neige recouvrait déjà la rue de notre petit village près de Terre-en-Lande. Ma mère était alitée depuis plusieurs jours déjà, mais je ne comprenais pas pourquoi mon père refusait de me laisser la voir. Je voulais juste lui faire un câlin, lui donner un peu de ma force pour qu'elle se remette rapidement. Par dépit de ne pouvoir l'approcher, j'ai usé des mètres entiers de parchemins, sur lesquels je dessinais grossièrement notre famille au complet.
Mon père a été contaminé quelques semaines plus tard mais supportait moins bien la maladie que maman et de ce fait, ils se sont éteints tous les deux, ensemble. Ensemble pour l'éternité. Cette nuit-là, une vraie tempête se déchaînait dehors, comme si la nature comprenait que ma famille venait d'être brisée à jamais. Même s'ils nous avaient formellement interdit de les approcher, de peur de nous transmettre le virus, Andrew et moi étions à leurs côtés lorsqu'ils ont rendu leur dernier souffle. Je me rappelle avoir pleuré dans les bras de mon frère jusqu'à ce que je m'endorme d'épuisement. Je crois pouvoir affirmer que jusque-là, ce fut la pire journée de ma triste vie.
Petite présentation de ma famille :
Tout d'abord, mon grand frère, Andrew. Sur mes dessins, je le représentais par une tête gigantesque, ou seuls ses yeux d'un magnifique bleu électrique et un sourire faisant plusieurs fois le tour de son visage étaient visibles, accrochée à un long corps tout fin et d'énormes pied (tout comme la totalité des bonhommes que je m'amusais à dessiner dans ma période artistique, qui fût, il faut l'avouer, un véritable désastre). Sur le dernier dessin que j'ai fait, nos deux personnages ont l'air infiniment heureux et se tiennent par la main. Ça n'a rien d'étrange, étant donné que nous passions nos journées collés l'un à l'autre, tellement nous étions proches. Je l'admirais tant. Mais ça c'était avant. Avant qu'il ne plonge dans la drogue et l'alcool, au point de rentrer à 2h du mat' sans même se souvenir de son fichu prénom. Nous fonctionnions comme une seule personne, l'un ne pouvant se passer de l'autre. Mais à la mort de nos parents, tout a changé entre nous. Il a changé. Et j'ai changé aussi.
Vient ensuite mon père, Kris Prewett. De ce que je me rappelle de lui, c'était un homme d'une trentaine d'années, avec une carrure de joueur de Quidditch combinée à l'intelligence d'un arithmancien. Il devait vraiment être bel homme, même si sur mes dessins il ressemblait surtout à une grosse patate informe. Ses yeux vert émeraude juraient tant avec ses cheveux roux/poil de carotte, les mêmes que ceux d'Andrew. C'était un vrai écossais pur souche, en plus de Sang-Pur. Notre famille a, par ailleurs, déshérité mon père suite à son mariage avec ma mère, une Née-Moldue. Mais il était néanmoins resté en bon termes avec ses parents, bien heureux de ne pas avoir à intervenir dans les grandes réceptions de Sang-Purs.
Puis il y a bien évidemment ma mère, Morgana. C'était une grande et magnifique femme, aux cheveux d'un blond si pur qu'on aurait pu, au premier abord, la prendre pour une descendante de Vélane, avec des yeux si bleus qu'on croirait s'y noyer. Je me rappelle de beaucoup de détails insignifiants, tels que de son grain de beauté situé juste au-dessus de son arcade sourcilière gauche, de sous doux parfum de jasmin qui accompagnait mes rêves de petite fille et qui continue de me hanter les nuits les plus noires où je sens son manque comme un étau qui me serre la poitrine. Elle me manque tant. Chaque jour qui passe, je sens son souvenir qui s'efface peu à peu de ma mémoire. J'ai peur de ce jour fatal. Le jour où je l'oublierai. Je veux me souvenir de tout : de chaque détail, de ses cheveux blonds presque blancs, jusqu'à son petit grain de beauté. Je ne peux pas laisser le temps m'enlever ce qui me reste d'elle.
Je me réveille tous les matins avec cette même angoisse, cette peur d'oublier. Les nuits ne sont pas non plus de tout repos. Je revois souvent le visage abîmé de mon frère quand il ressort d'une bagarre, je me revois sur la tombe de mes parents, je revois le corps sans vie de tante Johanna. Johanna était la sœur de papa, une sorcière de sang-pur. Elle n'aimait pas vraiment maman à cause de ses origines moldues, mais elle a fait avec et s'est occupée d'Andrew et de moi, une fois que nous n'avions plus personne sur qui compter. On lui doit une fière chandelle. Elle avait beau être renfrognée en permanence, avoir l'expression de quelqu'un qui vient de torturer son chat et sentir la sardine périmée, elle était notre seul pilier. La seule sur qui nous pouvions nous appuyer. La seule qui acceptait de nous garder sous son toit. Mais elle est morte, elle aussi. Accident de transplanage. Elle s'est retrouvée désartibulée au beau milieu de son salon. C'était un mardi, il y a plus de deux ans maintenant. Elle était seule chez elle ; j'étais à Poudlard et mon frère avait déjà pris un appart dans le Londres Moldu. Son corps a reposé près d'une semaine dans son immense maison, avant que des brigadiers de la police magique, alertés par les voisins, ne décident de s'enquérir de son état de santé. Ils n'ont pas été déçus du déplacement.
Et au milieu de tout ce bazar, il y a moi, la petite fille discrète qui pleure ses parents chaque soir juste avant de s'endormir. La petite fille qui a une peur bleue des orages depuis ce jour, celui où tout a basculé. La petite fille qui a mis sa vie de côté pour apprendre à devenir celle qu'elle aurait dû être. La petite fille qui, depuis son entré à Poudlard, refuse de se séparer ne serait-ce qu'une minute de son frère. La petite fille timide de Poufsouffle qui devient petit à petit une jeune femme indépendante, même si toujours brisée de l'intérieur.
