Titre :Punition
Pairing : Danglard/Adamsberg
Rating: G
Disclaimer : Les deux personnages ne m'appartiennent pas.
Ndla : Drabble écrit pour un atelier il y a quelques temps déjà. Première et seule tentative sur le monde de Vargas.


Une longue péniche évoluait doucement sur l'eau sale, presque en silence. Quelques lumières blafardes éclairaient le quai désert. C'était un coin reculé, au bord de la Seine, là où les odeurs de pissotière se mélangeaient aux effluves marins. Il n'était déjà pa accueillant en pleine journée, il l'était encore moins à minuit passé…

Danglard resserra les pans de son manteau. Cette nuit d'automne était fraîche. Il soupira à nouveau.

C'était le troisième meurtre. La même manière de procéder ; des hommes d'âge mûrs, heureux en ménage et pères comblés, retrouvés étranglés dans les endroits les plus sordides de Paris. Le corps de Jean Monfort avait été découvert dans la matinée, par deux sans-abri. Il se souvenait encore de l'expression de terreur et de douleur qui était restée inscrite sur le visage de l'homme.

Quand le commissaire Adamsberg l'avait fait appeler pour qu'il le rejoigne, personne n'avait réussi à le trouver. Il avait accompagné Camille. Elle fuyait, encore une fois, prenant un train qu'il l'emmènerait loin d'Adamsberg et de leur relation.

Adrien n'avait pu caché un malaise quand il avait finalement reçu le message du commissaire et qu'il l'avait retrouvé. L'autre homme avait su. Était-ce à cause du léger tremblement quand il avait énoncé le mensonge couvrant son réel méfait ou la lueur de culpabilité qui devait encore se trouver dans son regard… Toujours était-il que lorsque le commissaire avait évoqué l'idée que le meurtrier reviendrait sur la scène de son crime, c'était à lui, Adrien Danglard, qu'il avait confié la surveillance.

Il n'avait pas osé protester, se précipitant pour téléphoner à ses enfants et s'organiser pour qu'ils soient gardés.

Cela faisait maintenant quatre heures qu'il se trouvait ici, dans un recoin sombre, attendant un assassin qui ne viendra pas. Cela faisait parti de sa punition. Il l'avait accepté.

Brusquement, un bruit lui parvint. Les sens en alerte, il porta sa main à son arme. Il scruta l'obscurité sur sa droite. Il sursauta quand il sentit une main s'abattre sur son épaule. Il se retourna, braquant son arme.

Adamsberg lui sourit, peu perturbé. Danglard baissa son pistolet, soulagé.

« J'ai pensé qu'un petit café vous ferait du bien ! » dit-il, en désignant un thermos.

Adrien hocha la tête. Quelques minutes plus tard, toujours posté dans son recoin, l'épaule collée à celle du commissaire, il buvait à petites gorgées.

« Je ne crois pas qu'il va revenir…
- Ah oui ? Nous verrons. La nuit est encore longue. »

Adrien jeta un regard en coin vers l'homme qui souriait dans le vide. Il se demandait si cela signifiait que sa punition était levée.