HERMIONE GRANGER ET LA COMÉDIE DES APPARENCES
Hermione Granger
La comédie des apparences
PRÉFACE DE L'AUTEUR-RECOMPOSITEUR
Il serait de très mauvais goût de commencer à présenter mon histoire sans expliquer ses tenants et aboutissants à mon lecteur, ou à ma lectrice, qui tient entre ses mains une réécriture, d'un auteur étranger, plus qu'étranger sur un point de l'œuvre de base. Il tient en premier lieu, dans le respect des formes et de la qualité, d'expliquer ce à quoi je pense et veux, dans la rédaction de ce roman, si, dont j'atteste l'originalité de ma plume, la saga véritable n'est pas et n'est jamais venue de moi.
DÉFENSE CRITIQUE DE L'OUVRAGE
- - - Qu'on soit bien clairs là-dessus dès le début :
Tout d'abord, il convient de rendre correctement hommage au véritable honneur de l'auteure : Johannes Kethleen Rowling. C'est à elle, et à elle seule, qu'il est légitime de décerner le brevet intellectuel de la saga d'Harry Potter. Cet écrit provient de moi, mais le moule d'où il sort, je ne le revendique pas et je n'ai aucune prétention dessus. Ce livre est un dérivé, certes, mais la saga de base, c'est J.K. Rowling qui l'a conçue. Que cela soit définitif, sur les mots comme dans votre esprit. Il s'agit de la réécriture d'une œuvre qui ne m'appartient pas, mais d'une réécriture dont je suis l'auteur et dont je suis le créateur !
Encore une fois, et une fois comme des milliards d'autres, Johannes Kethleen Rowling est l'auteure de base de la saga Harry Potter et je ne prétends à rien sur l'écriture originale de la saga. Ce qui découle des livres n'a rien à voir avec sa responsabilité, mais avec la mienne à part entière. Elle n'a RIEN à voir avec ces ouvrages ! Je me porte garant du fait que ces textes ne sont pas écrits contre elle, ne sont en rien écrits de sa main, et elle n'est pas engagée par nature sur ce dont elle n'a pas participé. Que cela soit clair aussi. Je choisis d'écrire à ma fantaisie, une œuvre et une autre saga totalement à part d'Harry Potter ; il serait injuste d'en imputer la faute à l'auteure, qui n'a pas prévu qu'un auteur, encore moins un Français - la peur bleue des Anglais sur bien des points, y compris sur le plan littéraire - transforme un Stonhedge en un Arc de Triomphe purement Français ! Hérésie ! Ou pas…
Il est aussi important de préciser que je n'ai aucune intention maligne en écrivant ces livres. La qualité des livres de J. , reconnue ou pas, est telle, qu'elle ne mérite pas d'être entachée par d'autres écrits, bons ou pas. Je ne souhaite pas critiquer l'auteure, et je ne souhaite pas lui attribuer à tort ce dont elle n'a jamais écrit. Qu'on donne toute l'innocence à J. K. Rowling ; je préfère qu'on abaisse ce que je dis ici, plutôt que de toucher à quelqu'un qui ne mérite même pas qu'on la critique.
Ce n'est pas l'œuvre de base ! Je n'écris pas du pur Harry Potter, mais AUTRE CHOSE ! Ceci n'est pas une reproduction. J'avoue et je dis clairement que beaucoup de matériaux de l'histoire de base sont repris ; mais ce n'est pas par plagiat.
Je ne prétends pas me faire écrivain d'un sujet que je n'ai pas fait. J'ai écrit la réécriture et je m'en attribue ce seul orgueil ; qu'on me le permette, autant que je l'ai mérité. C'est moi, Martin Summer, qui a écrit ces livres. Du reste, je n'ai rien inventé, c'est vrai. Tous les personnages du livre sont de J. K. Rowling ; l'intrigue ici présente naît en partie d'elle ; mais la réécriture, la saga, tout cela est de moi. Les personnages que j'ai façonnés ne sont pas les miens à la base, mais ce que j'en fais, en quelque sorte. Qu'on me le dise, que j'ai écrit de la différence, pas à J.K. Rowling qui n'a rien fait, et qu'on en fasse bien la distinction. Ce serait bien mal me lire que de croire à ce mélange. Et puisqu'on en parle, comment J.K. Rowling aurait écrit tout ceci en FRANÇAIS ? On parle de milliers de pages !
J'ajoute aussi à ça, que ce livre parlera à qui il doit parler ; personne n'a jamais réussi à plaire à tout le monde. Je veux subjuguer mes lecteurs et mes lectrices ; les soumettre à la puissance de ma plume. Mais je crois que je risque bien plus d'imiter Xerxès qui tirait des flèches sur le soleil dans sa folie ; et de rater ainsi ma cible. Je sais que ce livre ne va pas plaire forcément à tout le monde, autant sur le texte, que sur l'esprit que sur son concept ; mais ainsi va la vie. Pour ceux et celles qui voudront lire le livre jusqu'au bout, je vous remercie et tire mon chapeau ; enfin, je n'en ai pas, alors imaginez-moi le faire.
FIN DE LA DÉFENSE CRITIQUE.
EXPLICATIONS ET INTRODUCTION À L'USAGE DE LA COMPRÉHENSION (POUR CEUX ET CELLES QUI SONT RESTÉS)
- Les Réécritures et la Saga
Maintenant, il est temps d'expliquer pourquoi je rédige un tome, et pas le premier, de cette saga indépendante. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce que je ne compte pas réécrire les sept livres originaux. Il y a déjà assez sur ce sujet, avec les huit films, et la pluie médiatique qui continue encore, même une décennie après qu'Harry Potter ait pris sa retraite de Poudlard. Cela va même sur des films concernant l'auteure en personne, la vague de produits dérivés, pas toujours scrupuleux. Contrairement à l'auteur anglais qui a écrit sa suite, en proposant une pièce de théâtre du nom d'Harry Potter et l'Enfant maudit, je décide de réécrire deux tomes, le cinquième et le septième pour être précis : et ici, c'est Harry Potter et l'Ordre du Phénix qui est transformé par ma main.
Écrire sur Harry Potter, passe encore ; chacun doit sans doute avoir envie d'écrire le livre à sa propre façon. Mon écrit n'est qu'un ouvrage comme un milliard d'autres. Mais le réécrire ? Quelle est cette prétention ? De faire mieux que l'autrice ? Certainement pas. Il s'agit tout simplement, d'un projet qui me tenait à cœur quand j'ai fini de lire la saga. Je voulais proposer une autre façon de voir le livre, dans une autre perspective. Sans pouvoir expliquer pourquoi, je désirais offrir ce quelque chose, une contribution qui me tenait à cœur : ce livre porte un peu de mon essence. Un partage que je voulais offrir au monde. Je ne sais encore quelle sera sa portée ; insignifiante, passagère, ou au contraire, extraordinaire, visionnaire ou exceptionnelle ; cela sera au Temps et aux lecteurs et à leurs femmes lectrices de me le dire dans quelques années. On ne retient dans l'histoire littéraire que les meilleurs.
Le tome entre vos mains n'est que le premier d'une œuvre complexe que j'ai envisagée. Je commence dès la cinquième année d'Harry Potter ; c'est le passage qui me semblait être le meilleur pour introduire mon sujet. Je considère cependant, que pour lire cette fiction de façon confortable, il faut déjà avoir lu la saga entière. Le livre ici présent ne fait que reprendre les passages de l'œuvre originale. Qui a lu les tomes doit connaître se sentir à l'aise et dans le connu en lisant le récit. Mais ce n'est pas une grosse exigence. À l'heure actuelle, n'importe qui a lu les livres au moins une fois, ou bien a regardé les films pour connaître l'histoire. J'écris plus bas ce qu'on doit savoir avant de commencer, mais quand au reste, vous savez quoi trouver à l'essentiel près.
Les Réécritures, comme je les nomme, ne sont qu'un corpus de deux œuvres destinées à en introduire six autres - rien que cela ! - qui seront le cœur du vrai sujet du livre, la Saga. Cette fois, Hermione sera maître de sa propre histoire, totalement à part de tout Poudlard, et c'est assumé. Mais j'en reparlerai plus tard. Il est important, pour le moment, de lire les Réécritures pour bien saisir l'esprit de la Saga à venir.
- Hermione, centre de toute l'histoire
Encore qu'il y a du changement. Dès l'entrée de jeu, le lecteur ou la lectrice verra en gros caractères : Hermione Granger. L'héros est devenu héroïne. Pourquoi Hermione et non plus Harry ? D'abord pour un coup de cœur, je dois l'avouer. Depuis ma lecture des tomes et le visionnage des films, j'ai adhéré à grand cœur au personnage d'Hermione Granger, incarné par Emma Watson, qui est à mes yeux, l'incarnation humaine du personnage d'encre et de papier. Ce personnage a une psychologie profonde, un rôle très important dans les livres. Son caractère est travaillé, elle est unique ; sa gentillesse et ses qualités ont un charme indéniable et ses défauts sont des côtés plaisants. Je pense aussi que c'est une belle idée de voir plus de filles héroïnes, car nous avons assez de garçons pour en remplir le Colisée, et pas assez de femmes pour occuper un banc de touche, comme si ce n'était que des remplaçantes. Je ne crois pas qu'Hermione ici peut égaler ou surpasser d'autres héroïnes, mais je trouve qu'il serait intéressant de voir d'autres points de vue au lieu de s'échiner et de se fatiguer à proposer toujours la même chose.
Évidemment, avec Hermione en héroïne, tout change dans le scénario. Je n'ai pas voulu reprendre mot à mot l'histoire originale ; cela n'aurait aucun intérêt. Dans l'histoire, Hermione commence à suivre Harry, pour l'aider, comme elle le fait toujours. Mais avec le temps, elle commence peu à peu à dévier, par les hasards ou par ses choix, vers d'autres chemins, qui, sans l'éloigner d'Harry, la pousse à prendre ses propres iniatives, à devenir une héroïne de roman à part entière, elle toute seule. Ce qui explique que les lecteurs peuvent se sentir un peu perdus, c'est qu'en fait, Hermione n'est pas le chien d'Harry, c'est son amie ; elle le suit, mais elle a aussi sa vie, ses épreuves et ses réflexions personnelles. Hermione Granger possède la particularité qu'elle suit sa propre histoire plus que vraiment se contenter de suivre celle d'Harry. Pour plusieurs raisons. D'abord, est-ce intéressant que de recopier l'histoire de J. K. Rowling, mot à mot, en remplaçant Harry par Hermione ? C'est un effort du pauvre plus qu'un travail d'écriture. N'importe qui en serait capable.
Ensuite, elle n'a pas la même genèse qu'Harry Potter. Ce dernier a dû faire affaire avec Voldemort très tôt : Hermione n'a jamais rencontré le mage noir, mais a eu une enfance difficile, peut-être à l'image de la vôtre, qui sait ? Également, elle n'a pas les mêmes préoccupations. Hermione a peu à voir avec le mage noir. Elle peut aider Harry, mais peut-elle s'occuper d'une affaire qui ne la concerne pas totalement ? C'est parce qu'elle est en dehors du sujet concerné qu'elle prend des chemins différents ! Qui la mène au même endroit, mais pas par la même route. Hermione, même si elle insiste et aide les autres, n'est pas non plus focalisée sans cesse sur les soucis d'Harry. La narration prend surtout compte son avis, ce qui implique qu'elle réagit différemment de Potter, parce qu'elle a une personnalité et une vie différente, tout simplement. En changeant de personnage, c'est aussi changer d'histoire. C'est aussi pourquoi le livre est plus sérieux, Hermione n'est pas connue dans la saga pour être très drôle.
Aussi, j'ai voulu aller en profondeur dans la vie d'Hermione. Sa psychologie, sa vie, ses histoires de cœur, ses passions, intérêts, sont le principal enjeu du roman. Un enjeu capital que je détaille tellement au point que cela peut paraître singulier. Bien sûr qu'elle est amie d'Harry, et qu'elle n'a pas non plus changé du jour au lendemain, mais c'était intéressant que d'approfondir sa façon de voir les choses, et de proposer une Hermione 1.2. Une fille timide, très douée en cours, mais pas tellement avec les sentiments, sans parler des relations amoureuses ou sociales, mais qui finit par changer de vision de vie, par s'ouvrir, se remettre en cause, mener ses actions… Pourquoi pas ? J'ai voulu surtout créer un personnage humain, à lequel on peut reconnaître quelqu'un ou s'identifier soi ; j'ai voulu en faire quelqu'un de vivant. Elle est elle-même la réécriture.
- Ce qui risque de faire s'enfuir une bonne partie des fans d'Harry Potter
C'est là où je risque de perdre du monde. En voulant être réaliste, je deviens plus froid, et je ne fais pas rêver grand-monde.
Je suis également désolé pour une chose, c'est que j'ai dû quasiment tuer Harry Potter pour écrire ce livre. Hermione Granger parle essentiellement de sujets très ordinaires, et de choses banales et sans intérêt au premier abord. Le livre lui-même est sujet à ce défaut problématique. Hermione va à l'école, certes, de magie, mais à l'école, comme tous les enfants de son âge. Elle va à l'école ! À l'école, on travaille ! Je ne sais quoi dire d'autre devant cette évidence ! C'est le souci des livres réalistes, ils ne sont pas très fantastiques. C'était dû en grande partie au fait que je voulais quelque chose de crédible, qu'on pouvait aisément visualiser, comprendre, vivre, et ressentir. Quelque chose de réel. Quelque chose de terrestre et de matériel. Donc exit les fantasmes et rêveries magiques.
Donc, si vous vous attendiez à du 100% Harry Potter, vous risqueriez d'être très déçu(e). Ce n'est pas l'objet, d'ailleurs, je le répète, je fais autre chose avec un livre étranger ! Autant prévenir que guérir, si vous cherchez de la magie fantaisiste, des choses amusantes, un monde léger et pas très sérieux, à vous faire aimer l'enfance, vous vous êtes trompé de porte.
- Écriture des petits détails
Bien que le livre s'étale sur un an complet, de juillet à juillet, le roman ne cesse de sauter d'un fait à l'autre, bien que cela se fait de manière logique. Le lecteur ou la lectrice peut se sentir perdu(e). C'est que j'ai dû écrire énormément de choses, au point que le condensé fut parfois difficile, voir impossible. Pour traiter le sujet, il m'a fallu sans cesse les présenter pour pouvoir les représenter suffisamment. Et aussi, il se passe beaucoup de choses. En rapport avec la psychologie d'Hermione, une fille très attentive aux détails, le roman fourmille de petits riens, de choses qui se passent sous son nez, qui décrivent l'ambiance, les évènements… et ceci s'étale contre mon gré sur des centaines de pages. C'est ainsi qu'Hermione prête attention à tout ce qui se passe, pour se représenter l'endroit où elle vit. La question des personnages fut à ce stade un réel problème et j'en discuterai un peu plus tard.
Également, j'ai décidé de laisser tomber les parties descriptives du roman, et de ne pas en faire plus que le nécessaire. Pourquoi ? Parce que les descriptions existent déjà. Si ce n'est pas déjà compris, je veux faire quelque chose d'original avec quelque chose de connu. Je n'ai pas besoin de recopier des lignes du livre ; il y a des films pour montrer les lieux de la saga, et c'est suffisant. Ce serait surtout peu inspiré que de faire ceci, surtout car je ne prétends en rien décrire mieux que J. K. Rowling le fait les scènes de ses propres livres. En quoi puis-je me décrire comme meilleur peintre de l'œuvre qui, je le répète, n'est pas la mienne ? Ma main réaliste ne peut imiter la main fantastique. En aucun cas…
- Entre écriture soutenue et langage grivois
Le livre est un étrange miroir de langage très soutenu, et de mots familiers. Ce n'est pas non plus Rowling, c'est sûr. Mais j'ai pris un parti en écrivant la réécriture, c'est de faire un minimum d'élaboration et d'écriture. Quelque chose de recherché, de travaillé. Il n'est pas rare de voir Hermione imiter le langage raffiné des femmes du siècle passé, pour ensuite voir deux lignes après, de la bouche de Ginny « Ha, ha, ha, un balai de cinq centimètres ». Les allusions tordues, sexuelles et stupides sont légion dans le secteur, même si à la base le livre est sérieux.
Mais il ne faut pas oublier non plus que ce sont des adolescents… L'époque de Jane Austen est révolue, de nos jours, les adolescents sont de vrais obsédés et pas forcément aimables et raffinés.Même si j'ai embelli le langage, à la manière d'un maquilleur qui façonne le visage de son acteur, j'ai rendu plus convenable des adolescents qui ne le sont que rarement. Je ne sais si en Angleterre les jeunes sont polis ; mais en France, les nôtres sont souvent proches du cas social.
Aussi, j'ai tenté de préservé l'essence de chaque personnage. Donc, j'ai dû faire parler plus grossièrement certains. Harry n'est pas toujours très poli, Drago est un modèle de mauvaise langue qu'on ne voit pas souvent, quand d'autres comme Montague parlent de façon plus rude, quand Ron est plus timide. Le tout en accord avec leur personnalité. Donc il y a souvent des écarts de langue parfois impressionnants, mais cela a toujours été pensé avec leur personnalité. Le pari fut de rester politiquement correct, tout en permettant à chacun d'être soi-même.
Bien sûr, je reste poli dans l'ensemble. Les insultes sont souvent ridicules ou subtiles, il y a probablement pas plus d'un seul ou quelques gros mots dans toute l'histoire et il n'y a pas de propos choquants. Dans l'ensemble ça reste du soutenu.
- L'enjeu crucial des personnages
Le plus grand pari de la réécriture était d'introduire plus de personnages, parmi les secondaires ; c'est un des aspects du pourquoi la saga prend tellement de temps à démarrer, c'est qu'il faut bien vérifier le moteur et la burette d'huile avant de démarrer la voiture, sinon elle fait panne sèche en route.
De mon point de vue, hormis Harry, Ron et Hermione, Dumbledore et Voldemort, le reste ne sert que de bouche-trou, et l'introduction continuelle de nouveaux personnages au fur des épisodes n'améliore rien. J'avais l'impression que Rowling inventait au fur et à mesure ses personnages, au fil des années, au jour le jour ; ce qui explique qu'une Luna Lovegood adorable n'a été que de second plan dans trois livres seulement, alors qu'un Neville inutile a occupé trop de place dans sept ! Lisez donc les livres, vous verrez qu'ils sont pleins de personnages secondaires dont la présence est quasiment inutile ou si éphèmères que ça en devient triste. C'est dommage, et j'ai voulu changer ça. J'en ai viré certains, j'en ai rendu certains plus importants. Mais ce fut avec quelque sacrifice. Je ne pouvais simplement pas, cela m'était impossible, d'escorter Hermione en permanence de vingt amis qui parleraient chacun de leur côté, et feraient tous une chose par chapitre ! Ce serait déjà une calamité à écrire, et contraire à la logique, d'ailleurs, qu'elle se fasse autant d'amis sans se fouler. Et en si peu de temps… La magie littéraire, contrairement à la bêtise, a ses limites.
Donc j'ai introduit de nouveaux personnages, j'ai gardé les anciens, car après tout, je parle d'Harry Potter. Certains, pour votre plaisir, seront plus présents encore ; d'autres seront attristés de ne pas voir leur chouchou, et vous tous en découvriront d'autres qui n'ont occupé que quelques lignes dans le récit initial. Cette histoire, c'est comme la loterie, il y a quelques gagnants, et beaucoup de perdants. Certains vont gagner la vedette tout le long du récit, alors qu'ils furent éclipsés à la base, quand aux autres, ils seront oubliés malgré leurs bons et loyaux - mais inutiles - services.
- Les malheureux dans l'histoire - AVERTISSEMENT A CERTAIN(E)S FANS
Les principaux perdants dans l'histoire seront Neville Londubat et Ronald Weasley.
Je suis désolé pour les fans de Neville Londubat, et son acteur qui l'a joué dans les films, mais, Neville, à mes yeux, n'a jamais servi à rien, et ne servira jamais à rien. Quand je repense à ses apparitions, je trouve qu'il remplissait plus un vide qu'autre chose. Et avec le nouveau collectif de Poudlard, j'ai dû jeter aux orties ce personnage-là, il ne restait rien pour lui. Londubat était à mes yeux un personnage qui n'a pas grande importance. Après réflexion, j'ai décidé de le retirer de l'histoire. Il n'apparaît simplement pas ! Vous ne trouverez son nom nulle part, il n'existe plus. La saga fait comme si ce personnage n'a jamais été mentionné dans l'état civil.
Quand à Ron, il existe encore, mais le plan que j'ai tracé dès le début du livre fera qu'il perdra de son importance peu à peu. Il n'est ici qu'un personnage secondaire, je suis désolé pour ses fans, mais j'ai fait un choix et je m'y tiendrai. Dans l'histoire, Ron ne sera qu'un personnage perdant, jusqu'à tout perdre et n'être plus rien être du tout. J'ai même réalisé, au final, ce que Rowling n'a jamais osé faire avec Ron. Vous comprendrez en lisant la suite… Cette allusion, j'en conviens, parlera aux fans plus qu'aux néophytes, mais vous le saurez de toute façon en lisant ceci, tous les chemins mènent à Rome, qu'on soit Romain ou étranger. Il est également victime d'une sorte de bashing, je préviens pour ceux/celles qui ne veulent pas en entendre parler. Vous êtes prevenus. Ron n'est pas dans son élément dans cette fiction et ça peut plaire comme déplaire à certain(e)s.
J'ai dû aussi cesser de parler de certains personnages comme Lupin et Sirius, qui existent moins, mais ce fut surtout pour en faire apparaître d'autres. La loi taoïste veut que le verre trop rempli se vide. Mettre trop d'eau dans le vase le fait déborder, donc j'ai dû décanter et retirer ou limiter d'autres personnages, sans mauvaise intention. Trop de personnages aurait été indigeste, aurait perdu le lecteur et la lectrice en même temps, et j'ai dû parfois mettre un coup de balai, voir un coup de cutter, à partir de l'œuvre primaire. C'est peut-être déplaisant, mais j'ai fait un choix sur cette fiction.
- Les heureux vainqueurs - AVERTISSEMENT A CERTAIN(E)S FANS
Quand aux gagnants de l'intrigue, vous les connaissez tous, si vous avez lus les livres. Certains n'ont vécu que deux lignes, donc je comprends qu'on peut les oublier en chemin.
D'abord, à Gryffondor, j'ai gardé le trio insépérable d'Hermione, Harry et Ron ; ça n'a pas bougé. Ensuite, j'ai rajouté Ginny, qui rejoint le groupe pour former un beau quatuor. J'ai aussi voulu inclure les jumeaux Weasley plus souvent. De même à cette maison, Seamus prend désormais beaucoup d'importance et joue un rôle plus important, bien qu'il reste timide et timoré.
À Poufsouffle, j'ai pris Ernie MacMillan, pompeux et très fier. À Serdaigle, je reprends évidemment Luna Lovegood. La question ne se pose même pas. Et petite nouveauté, j'ai décidé d'inclure des Serpentard dans la fine équipe. Il y a deux nouveaux, qui n'ont jamais trop participé au roman de base : j'ai choisi à cela Marcus Montague et Adrian Pucey, les deux joueurs de Quidditch de Serpentard qu'on voit parfois de temps en temps dans le remplissage des livres. Et c'est là où ça devient intéressant, c'est que ce sont des personnages qui ne sont pas plus développés que ça dans les romans. J'ai donc inventé leur personnalité et leur a donné à chacun une façon d'être propre. À vous de les aimer, de les adorer, de vous en indifférer, ou de les détester, selon que cela s'accorde à vous ou non !
Aussi, je dois le préciser, j'ai gardé aussi Ombrage - pour votre plus grand plaisir, le crapaud que vous détestez tous - Fudge, Tonks, Maugrey et Shacklebott en personnages ministériels, mais j'ai aussi ajouté un « Albert Runcorn » qui se promène. Vous devez vous dire « Qui c'est, celui-là, encore ? ». Si, si, vous le connaissez. C'était l'homme pour qui se faisait passer Harry en allant dans le Ministère pour voler le médaillon de Serpentard à Ombrage dans le septième livre. Comme sa tête me plaisait bien, eh bien c'est votre nouvel ami, maintenant.
Il y a aussi des personnages de la Coupe de Feu désormais très importants maintenant : Fleur Delacour et Viktor Krum. La première est plaisante et amusante, qui saura vous amuser autant que vous ravir - surtout aux Anglais francophobes - et le second, étant représenté par mon second acteur favori de la saga, et aussi étant un personnage que j'ai adoré à sa découverte dans le livre, je voulais lui faire une place à part, ce à quoi je réussis à ma façon.
Mais comment faire quand Hermione est à l'école, et que Viktor vit en Europe de l'Est, à faire on ne sait quoi ? Je suis attristé du choix de J. K. Rowling de le faire apparaître pour disparaître après. Ce n'est pas le seul, d'ailleurs. Je crois qu'elle ne voulait que rendre Ron jaloux pour qu'il se dépêche de sortir avec Hermione, mais comme Ron et Hermione font le pire couple du monde - ils ne vont absolument pas ensemble - j'ai donc dû les séparer de force - ce qui explique le sort de Ron dans le livre - et j'ai trouvé un remplaçant déjà plus intéressant. Dans ce roman, ces personnages arrivent seulement à la fin de la première réécriture, mais je ne peux pas faire autrement quand les autres sont à Poudlard, et que ces deux-là vivent à l'étranger. Mais être loin ne signifie pas qu'on vous oublie…
- Ne pas parler mais être là
Je dois aussi préciser une chose, c'est que sur la plupart des personnages, on a un lot de timides qui ne parlent pas et agissent peu. C'est en rapport avec leur nature profonde : certains sont naturellement effacés et peu à l'aise en société, et le livre s'accorde avec cela.
Donc, si vous voyez peu Luna ou Seamus, et qu'Adrian jamais ne parle, c'est en rapport avec leur comportement et leur psychologie, et non pas parce que ce sont des personnages secondaires. Principaux ou non, les personnages ont tous des traits qui leur sont propres. Qu'ils plaisent ou non est une autre histoire.
Je ne crois pas personnellement qu'entendre sans cesse cent personnages parler soit très intéressant, au passage ; dans la vraie vie aussi, il y a des personnes importantes avec qui on passe tout notre temps - les personnages principaux de l'histoire - et ceux qu'on voit de temps en temps sans pour autant les négliger - les personnages secondaires. Mais les secondaires ont un rôle tout aussi important que les principaux… Les timides vous l'assureront. Ce sont les experts du « être là sans être là ! »
- Une écriture qui s'étend sur la durée
Ça aussi, c'est réaliste.
Il m'a fallu quitter la magie, pour une montre et une horloge. Dans la vraie vie, les amitiés ne se créent pas en deux jours, ou c'est extrêmement rare, et cela demande une synergie qu'on ne voit pas souvent. Hermione semble ne pas faire grand-chose. Mais comment vous expliquer qu'elle a des cours à suivre, une vie, des devoirs, un rôle de préfète, une envie personnelle de réfléchir, le tout à côté, et qu'il y a aussi un scénario à respecter ?
C'est fait exprès et cela respecte les lois de la vie. Les choses prennent du temps. Aux oreilles des Occidentaux, c'est insupportable : notre société nous incite à tout avoir, tout posséder, le plus vite possible, sans souci, et avec plaisir.
Dans la vraie vie, ça ne marche pas comme ça.
Hermione prend le temps de connaître les personnes, elle peut aussi faire d'autres choses, et elle s'investit dans bien des devoirs à la fois. Donc elle semble se disperser, alors qu'elle n'a pas toujours le temps, et finit alors par étendre sur la durée ses relations amicales et ses activités professionnelles. Les choses se font petit à petit… Quand elle a du temps, car il passe si vite…
- Il dit, après un silence, d'une voix…
Le lecteur et la lectrice ne manquera pas une intense focalisation sur la parole, le regard, et la gestuelle. Ça aussi, c'est réaliste. Dans les anciennes civilisations et dans la Chine, la gestuelle et surtout les mots ont une très grande importance, tout comme le comportement. C'est ce que fait le roman. Ici, je ne me préoccupe pas de ce que disent les autres. Je me préoccupe de la façon dont ils le disent. Leur psychogestuelle est porteuse de sens, et leurs mots, sont des clés qui permettent de comprendre les personnages. Et c'est véridique. Essayez, si vous ne me croyez pas, d'étudier, à la façon d'Hermione, la gestuelle de vos amis. Comment ils bougent, comment ils parlent, et pourquoi. Vous pourriez avoir des surprises en constatant que cela montre effectivement des aspects de leur personnalité. C'est un parti pris.
Aussi, Hermione a une tendance au badinage, ce qui peut déconcerter plus d'un(e). C'est aussi un parti pris. Je veux montrer une fille de tous les jours, malgré son endossement de sorcière. Et ses réflexions sont parfois pertinentes. L'évolution d'Hermione se fait par les échanges qu'elle entretient avec Ginny, qui deviendra une véritable sœur de cœur. Par leurs échanges, c'est comme si elles agissaient. Certes, chien qui aboie ne mord pas, mais les paroles sont tout autant des actes… En Chine, il est très mal vu de parler en l'air. Pourquoi ? Les mots lancés en l'air ne se rattrappent pas, et ce qui est dit est dit. Le livre y porte une attention considérable, même, déconcertante, pour un lecteur ou une lectrice non averti.
Le vocabulaire du pauvre concernant les dialogues et les regards sont les mêmes, en effet, et ça aussi c'est fait exprès. Pourquoi inventer des subtilités grammaticales quand une brutale répétition est mieux compréhensible ? Après tout, qu'Hermione badine, parle, dit, réponde ou susurre, au fond, ce qui importe, ce n'est pas seulement la façon dont elle parle, mais surtout ce qu'elle dit. Vous prendriez des vétilles pour des montagnes si vous me reprochez ceci.
Dernier mot… de la préface, évidemment !
Et je vous souhaite donc tout le plaisir de lire ceci, et d'y trouver du plaisir. Le but premier d'Hermione Granger, c'était de montrer une Hermione qui vous ressemblerait, même si vous êtes un homme, où vous pourriez peut-être vous reconnaître en elle, et ce serait magique, si vous vous libériez en même temps qu'elle au fil des pages pour plus de joie. Ce livre aura alors rempli sa tâche.
Je vous souhaite en tout cas, d'aimer autant Hermione que je l'apprécie, et
d'y avoir trouvé autant de plaisir à le lire, que j'en ai trouvé pour l'écrire.
MARTIN SUMMER
