Eh oui, vous ne rêvez pas ! Après des mois de brainstorming, j'ai enfin publié la suite ^^ Bon, passons aux choses sérieuses :D
Cette histoire est la SUITE de Nuit d'Enfer au Paradis. Veuillez lire cette dernière avant de commencer la lecture de celle-ci, sinon vous ne comprendrez absolument rien. J'insiste sur ce point.
Ensuite, cette histoire contient du Yaoi. Oui, vous avez bien lu et si vous continuez à lire malgré cet avertissement et la première fic, je vous aurais prévenu alors ne venez pas vous plaindre ^^
Enfin, je tiens à pointer une petite chose. L'OOC.
Nous sommes ici dans un Univers Alternatif, vingt après ce qui s'est passé dans Nuit d'Enfer au Paradis, ne vous attendez pas à lire des personnages inchangés qui se déclarent leur amour et finissent ensemble en deux chapitres. Oui, Enma s'est réincarné mais non, il ne se rappelle de rien. Ceci ayant été éclairci, passons aux bonnes choses ^^
En passant, un gigantesque merci aux lectrices qui ont commenté Nuit d'enfer au Paradis en me demandant, voir même menaçant, d'écrire la suite XD
Pairings : 0027 (Ne changeons pas les bonnes choses ;D), 1869 (beaucoup plus présent cette fois-ci, je le promets), 8059, RL, Colonello/Lal, B26, 10027 (et oui, il y en aura à nouveau...), 10051, 4851, XS, XG-X27 (très léger), R27 (pareil), F27 (seulement dans l'imagination d'Enma ^^), CG.
J'ai comme l'impression que j'en oublie... Est-ce moi ou cette liste de pairing est effroyablement longue ?
Disclaimer : Rien ne m'appartient. Sauf l'intrigue et les noms des personnages secondaires. Ah, et le nom de la réincarnation d'Enma. C'est tout. *Va pleurer dans son coin*
L'Enfer sur Terre.
On doit respecter le Mariage tant qu'il n'est pas un Purgatoire et le dissoudre s'il devient un Enfer. (Proverbe anglais).
Dans ce cas, que faire lorsqu'on s'est lié dans une autre vie et que le marié vient à notre rencontre pour consumer l'union ? (Ranshao Zhen Huo)
D'accord. Là, il voulait bien l'admettre.
Lui, Ranshao Zhen Huo, était définitivement et réellement plongé dans une belle merde. Et ce, par sa faute.
Oui, oui, par sa faute. Ce qui faisait qu'il ne pouvait pas se tourner vers le, sublimement, beau gosse blond, qui lui avait fait tourner la tête en moins de deux secondes, pour lui mettre la faute sur le dos.
Donc, étant un jeune homme bien élevé, sensé et respectueux envers ses aînés, Zhen Huo fit ce qu'il avait à faire.
- Naooooon !, hurla-t-il en courant vers la sortie de l'immeuble de toutes ses forces.
Cependant, une main le saisit fermement par le coude et le ramena en arrière, le faisant voler dans les airs comme s'il n'était qu'une poupée de chiffon. Se retournant lentement, une moue ennuyée peinte sur ses lèvres parce qu'il n'avait pas apprécié de constater que son opposant était plus puissant que lui malgré sa fine stature, le jeune homme fusilla de ses orbes grenats le coupable de sa souffrance physique et psychique.
- Laissez-moi partir, siffla-t-il entre ses lèvres retroussées par la colère.
- Non, répondit simplement l'autre en fronçant ses sourcils imperceptiblement. Les ordres sont absolus.
Zhen Huo serra ses poings et baissa sa tête tout en soupirant lentement et bruyamment. Puis, il releva sa tête et haussa délicatement un sourcil tout en tapotant la poitrine de l'homme qui le retenait avec un index vindicatif.
- Je ne sais pas pour vous, déclara alors le jeune voyou en essayant, sans succès, de sortir son coude de l'étreinte de son interlocuteur. Mais dans ''Sois aimable avec l'invité et donnes-lui une boisson'', je ne vois pas "Retiens notre invité prisonnier et casse-lui le bras s'il essaie de partir".
L'autre, un homme dans la force de l'âge aux traits asiatiques et aux longs cheveux sombres retenus en une tresse qui lui retombait sur le dos de son changpao rouge vif, se contenta de sourire doucement et de détendre ses doigts sans pour autant relâcher le jeune.
- Ah bon, s'étonna-t-il en continuant à faire ce sourire qui donnait des frissons dans le dos à Zhen Huo, J'aurais pourtant juré que notre cher invité aurait plutôt préféré se casser une jambe que de partir d'ici. Après tout, n'a-t-il pas de dangereuses personnes à ses trousses ?
Le jeune homme flancha et il ferma douloureusement ses yeux. Pourquoi ce singe devait-il lui rappeler des souvenirs aussi pénibles ?
- Écoute, fit-il en se frottant les paupières tout en soupirant avec lassitude. Ce n'est pas comme si j'avais souhaité qu'une stalker totalement tarée essaye de me violer dans une ruelle obscure le soir du réveillon, tu sais ?
L'adulte hocha doucement sa tête et relâcha le coude du jeune pour s'asseoir sur le canapé en cuir couleur crème et tapoter gentiment le coussin à sa droite pour faire comprendre à Zhen Huo qu'il devait en faire de même.
Le jeune homme soupira pour la centième fois de la soirée qui promettait d'être longue, très longue, et s'assit à son tour.
- Maintenant, sourit l'autre en s'enfonçant confortablement dans les profondeurs du canapé, En attendant que ce cher Sawada rentre, pourquoi ne dirais-tu pas à Tonton Fon ce qui s'est passé pour que tu te retrouves dans le rôle de la princesse en détresse ?
Zhen Huo se renfrogna considérablement en entendant les mots de l'homme et posa ses yeux sur la table qui était devant le canapé pour fixer avec résolution le vase de fleurs qui y trônait fièrement. Enfin, après avoir croisé ses bras et baissé son menton contre sa poitrine, il prit la parole.
- Tout est de la faute de ma mère, commença-t-il avec un ton sombre.
- Ranshao Zhen Huo, susurra doucement une voix terriblement glaciale, Tu as deux secondes pour sortir de ton lit et m'expliquer pourquoi notre porte est recouverte d'immondices...
L'interpellé sursauta brusquement et sortit de son lit, un matelas posé par terre et avec quelques draps servant de couvertures pour les nuits hivernales, tout en agitant ses bras comme un poulet qu'on égorge alors qu'une femme approchant la quarantaine le contemplait avec une moue pincée. Ensuite, le jeune homme se reprit, défroissa ses vêtements qui avaient souffert de son sommeil agité ainsi que de son réveil, et regarda attentivement la porte qui menait du couloir de leur building misérable à leur salon minuscule qui lui servait également de chambre.
- Maman, couina Zhen Huo en remarquant enfin que la porte pendait sur un de ses gonds et qu'elle avait été entièrement recouverte d'excréments. Je peux l'expliquer !
- Je l'espère bien, renifla hautainement sa génitrice en levant son nez tout en tapant du pied droit avec agacement. Alors ?
- La bande de Yao m'avait coincé l'autre soir au parc, tu te rappelles ? Non ? Allez quoi, j'étais revenu avec une sale blessure à la joue, s'agaça le jeune.
Sa mère se frotta pensivement le menton et finit par s'exclamer avec ravissement qu'elle s'en souvenait.
- C'est le jour où tu es parti acheter du papier toilette et que tu es revenu cinq heures après, les mains vides et ensanglanté ?
Zhen Huo resta un moment sans voix avant d'acquiescer lentement. Pourquoi devait-il avoir une mère pareille ? Elle se souciait plus du papier toilette que de son unique fils !
- Et ?, demanda alors sa très chère mère.
- Je leur avais donné une dérouillée, expliqua distraitement le jeune homme en rangeant son matelas dans une armoire adjacente et en se changeant. Donc, ils m'ont coincé hier lorsque je suis sorti de mon job et...
- Et ils ont fait ça à ma porte ?, hurla sa chère et tendre mère en le saisissant par le col de son large T-shirt qu'il utilisait pour dormir. Je peux savoir pourquoi tu ne t'es pas contenté de crever dans une ruelle plutôt que de les laisser faire ça à ma porte ?
Zhen Huo essuya les postillons qui se trouvaient sur ses joues sans faire attention au faciès enragé de sa génitrice qui se trouvait à quelques centimètres du sien. Ensuite, il prit les mains de la femme adulte et les enleva du col de son vêtement car il commençait sérieusement à suffoquer.
- Bien que je sois profondément désolé de ne pas avoir eu la bonne idée de crever dans une ruelle, persifla-t-il en fronçant ses sourcils, J'étais trop occupé à essayer d'éviter leurs battes et couteaux. La prochaine fois, j'y penserais.
Ranshao Lìu croisa ses bras et renifla à nouveau tout en secouant sa tête. Elle se pencha et prit dans ses bras son fils pour ensuite lui ébouriffer ses cheveux naturellement roux. Elle fit passer ses doigts dans les mèches rouges sang et dorées et souffla tout en contemplant avec une certaine douceur le visage crispé de son fils adoptif.
- Ils étaient combien ?, murmura-t-elle en fermant ses yeux et en appuyant son menton contre le crane du jeune.
- Six, marmonna ce dernier en gardant son visage baissé.
- La police ?
- J'ai su m'échapper avant qu'elle n'arrive mais les passants ont sûrement reconnu mes cheveux, souffla Zhen Huo en plissant ses lèvres.
Pourquoi devait-il avoir des cheveux naturellement roux ? Il avait été bien des fois tenté de les teindre en noir pour ainsi se fondre dans la foule mais sa mère avait été intraitable. Il devait rester comme il était, point à la ligne. Néanmoins, lorsqu'il avait traversé l'habituelle période de révolte adolescente, il s'était teint les cheveux en blond et en gardait les traces, ses cheveux roux étant maintenant striés de mèches dorées.
- Je vois, fit sa mère en le repoussant pour ensuite se tourner vers la porte qui pendait misérablement et dégageait une odeur atroce. Je parie que tu as été renvoyé de ton boulot, n'est-ce pas ?
Le jeune homme rougit et détourna son regard avant d'éclater d'un rire frêle et nerveux. Il se gratta la nuque et acquiesça tout en fixant ses yeux sur un bibelot sans importance.
- Je vois, répéta sans énergie l'adulte en se dirigeant vers la porte.
Elle passa une main lasse sur son visage et tourna ses yeux vers le jeune homme.
- Pars, déclara-t-elle avec sérieux.
- Quoi ?, s'étrangla Zhen Huo en la regardant avec stupeur.
- Tu as parfaitement entendu, dit sa mère adoptive en pointant un doigt vers l'entrée. Pars. Maintenant. Et ne reviens que lorsque tu auras un travail.
Zhen Huo ouvrit de grands yeux et finit par obéir, un sac contenant quelques vêtements et objets personnels qu'il avait amoncelés durant son séjour avec la femme qui l'avait recueilli lorsqu'il vivait à l'orphelinat.
La tête basse et le moral encore plus bas que ses chaussettes, il sortit de l'immeuble craquelé et nauséabond et marcha à l'aveuglette dans les rues animées d'Hong Kong, ses mains enfoncées dans sa large veste aux boutons qui manquaient et son sac accroché à son dos. Zhen Huo parcourut le centre-ville et s'arrêta devant un petit restaurant. Il y avait déjà travaillé et cela s'était bien passé. Mieux que son dernier job.
Ouvrant la porte coulissante en bois, il se glissa dans la salle sombre et enfumée et se rendit dans la cuisine où régnaient des taches d'humidité ainsi que l'odeur persistante d'aisselles mal lavées.
- Hong Mogui, sourit le cuisinier qui découpait une cuisse de poulet, Que fais-tu ici, canaille ? Je croyais avoir été clair ?
Zhen Huo sourit et posa ses deux coudes sur le plan de travail graisseux de la pièce pour ensuite poser son menton sur ses mains jointes. Il fit balader ses yeux sur les divers instruments de cuisines qui pendaient devant lui et finit par soupirer.
- J'ai besoin d'argent, confia-t-il.
- Dans ce cas, répondit l'autre en haussant ses épaules, Tu n'as qu'à accepter l'offre du petit Yao. J'ai entendu qu'il paie bien.
- Je ne veux pas être payé pour ça !, rétorqua amèrement le jeune homme. C'est abject, je préfère encore servir d'aide au restaurant. N'aurais-tu pas une place pour moi ?
Le vieil homme déposa son couteau et soupira à son tour avant de se frotter son crâne où la calvitie commençait à emporter le combat. Enfin, il posa ses yeux sur le visage sérieux du jeune homme qui lui faisait face et dont les orbes grenats brillaient avec résolution.
- Non, admit le cuisinier en haussant ses épaules. Avec cette crise, je n'ai pas de place pour toi. Par contre...
Les yeux de Zhen Huo s'éclairèrent et il se pencha en avant sur le comptoir.
- Un des restaurateurs du quartier va s'occuper d'une grande réception. Il a besoin de serveurs qui aient une belle gueule. Tu seras peut-être retenu, qui sait.
Le visage du jeune homme se fendit d'un grand sourire et il sortit du restaurant en coup de vent une fois que le vieillard lui eut donné l'adresse de son ami. Lorsque Zhen Huo eut quitté la cuisine, une fumée blanche se dégagea des traits du cuisinier et ce dernier disparut pour laisser à sa place un jeune homme aux cheveux bruns ondulés ainsi qu'aux grosses lunettes carrées sur le nez.
- Les acteurs sont en place, murmura-t-il en se tournant vers un placard où gisait le corps inconscient d'un homme mûr au crâne dégarni. La pièce peut enfin commencer.
L'entretien avec le restaurateur s'était bien passé, Zhen Huo avait de la chance que l'adulte n'ait toujours pas été mis au courant de son passé de délinquant et il fut rapidement engagé, son supérieur, un certain Tsuyoshi, lui secoua amicalement la main et lui donna un costume à la coupe chinoise pour que le jeune homme soit vêtu de l'uniforme.
- C'est une soirée officielle entre deux grandes entreprises hongkongaise et japonaise, confia avec un petit rire l'adulte. Comme les chinois veulent montrer leur toute-puissance à leurs confrères japonais, ils ont décidé de servir des plats typiques avec des serveurs vêtus de changpao et de qipao.
Zhen Huo acquiesça et ne releva pas la stupidité dont faisaient preuve les businessmans. Il resta toute la journée dans la cuisine, discutant avec les rares serveurs et apprit rapidement ce qu'il avait à faire. Lorsque la nuit vint, il revêtit son uniforme et s'engouffra dans la voiture tout-terrain de Tsuyoshi pour se rendre au bâtiment où avait lieu la réception.
Une fois devant le gigantesque building, le jeune homme écarquilla ses yeux et contempla la façade éclairée avec admiration. La Shimon Tower était une tour qui avait été bâtie deux ans auparavant lorsqu'une grosse légume avait repris les rênes de l'agence et avait augmenté les revenus de cette dernière. Pour fêter l'occasion, le haut placé avait décidé de construire une tour dans la ville et Zhen Huo en avait profité pour se faire engager comme ouvrier.
C'étaient de beaux souvenirs. À l'époque, il travaillait avec de bons amis et ils sortaient souvent le soir après une journée de dur labeur. Cependant, et Zhen Huo fronça ses sourcils en se rappelant, ce bonheur s'était évanoui lorsque Yao était entré en scène. Ce délinquant venu d'Amérique avait rassemblé autour de lui plusieurs hommes de main dangereux et régnait désormais d'une main de fer sur les bas-fonds hongkongais.
Le ballet des invités s'engagea et Zhen Huo fit de son mieux pour les servir. Cependant, le maître de la réception décida que ses cheveux étaient trop visibles et lui demanda, plutôt ordonna, de s'occuper des vestiaires. Le jeune homme ne dit rien, après tout sa paye en dépendait. Il s'acquitta donc de sa tâche avec zèle jusqu'au moment où tout dérailla. Il fallut trois personnes pour faire basculer sa soirée.
Yao.
Une fille obsessionnelle qu'il ne connaissait pas vraiment mais qui le connaissait lui.
Et un sexy homme d'affaire japonais plus jeune que lui.
Ouais, une belle brochette de personnes étranges.
Zhen Huo était occupé à plier avec soin une veste en fourrure de vison lorsque le premier arriva. Un rire féminin se fit entendre alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient et le jeune homme aux cheveux de feu se tourna vers les nouveaux arrivants pour prendre leurs vestes. Cependant, il se figea en croisant le regard amusé et hautain du seul garçon du groupe.
- Yao, grogna Zhen Huo en se raidissant.
- Ranshao, répondit tout aussi gentiment l'autre jeune homme.
C'était un garçon aux cheveux noirs qui avaient été déteints en roux. Ils étaient aussi hérissés et le visage du voyou était curieusement juvénile, malgré tous les anneaux qu'il avait à ses arcades sourcilières. Il avait ses bras enroulés autour des tailles de guêpe des deux jeunes filles qui l'accompagnaient et le véritable rouquin en conclut en un regard qu'il s'agissait de professionnelles qui avaient été engagées pour la soirée. Yao ne viendrait jamais avec sa fiancée à une soirée, ce serait exposer ses points faibles.
- Tu n'es pas venu avec Baozi, constata platement Zhen Huo en saisissant calmement les manteaux coûteux des accompagnatrices qui lui lancèrent des sourires séducteurs.
- Elle était... indisposée, susurra Yao en plissant ses yeux rouges sang. Mais elle nous rejoindra sûrement à la fin de la soirée. Nous ne voudrions surtout pas perdre ce qui va se passer aujourd'hui.
Le serveur fronça ses sourcils et souhaita du bout des lèvres aux convives une bonne soirée. Il soupira une fois que son ennemi fut hors de vue et se remit à ranger les vestes. Alors qu'il essayait tant bien que mal de ne pas cracher sur le manteau de Yao, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent à nouveau et Zhen Huo fit face au plus étrange jeune homme qu'il n'avait jamais vu.
Ce dernier avait des cheveux blonds ébouriffés, mais c'était différent de la coupe de Yao. Chez le faux roux, cela était fait avec du gel et ses cheveux avaient l'air rêches voir même gras. Ici, avec cet inconnu, ses cheveux clairs s'élevaient dans les airs en mèches désordonnées qui avaient l'air soyeuses et donnaient envie de les toucher. Zhen Huo se secoua lorsqu'il se rendit compte qu'il avait passé les cinq dernières minutes à observer les cheveux du nouveau venu et prit les manteaux de ce dernier, révélant un étonnant costume blanc qui frappait les esprits de quiconque le regardait. Le blond ne lui jeta pas un regard mais lorsque leurs mains s'effleurèrent, ses yeux ambrés se posèrent sur le visage de Zhen Huo. Ce fut alors que le sort se joua.
- Toi, murmura l'inconnu aux cheveux clairs. Quel est ton nom ?
- Je vous demande pardon ?, fit le serveur en tentant de garder son calme.
Les ordres avaient été clairs. Ne surtout pas parler avec les invités. Et encore moins avec le patron de la Shimon Corporacy.
- Votre nom, jeune homme, déclara un homme qui s'était maintenu à l'arrière du blond durant tout ce temps.
Zhen Huo fronça ses sourcils en dévisageant le nouveau venu. Ce dernier avait de longs cheveux noirs tressés et était vêtu d'un long changpao rouge avec un pantalon sombre. Une tenue sobre et qui pourtant montrait que son interlocuteur était haut placé. Le jeune homme jeta un bref regard sur sa tenue qui était semblable à celle de l'adulte même si moins flamboyante, et s'humecta les lèvres avant de répondre.
- Ranshao Zhen Huo, murmura-t-il.
L'homme aux cheveux noirs hocha sa tête avec satisfaction pendant que le blond continuait à dévisager le jeune roux. Celui-ci leva ses yeux et croisa les orbes ambrés de l'inconnu qui tenait tant à savoir son nom. Et, lorsqu'il contempla le visage ovale aux traits curieusement marqués par la tristesse et la joie, la figure du jeune homme fut subitement remplacé par celle d'une petite brune aux grands yeux caramel innocents.
Zhen Huo cilla et se frotta les yeux. Que venait-il de se passer ?
L'adulte aux cheveux tressés tapota l'épaule du jeune homme blond et chuchota quelques mots à ce dernier tout en regardant le serveur avec un air moqueur. Il se foutait de lui ! Cet homme au changpao, ce fichu noble, se foutait ouvertement de lui en draguant ce qu'il n'aurait pas ! Une minute, pourquoi voudrait-il le petit blond qu'il ne connaissait même pas ? Le jeune homme se prit les cheveux et souffla bruyamment tout en essayant de ne pas penser, cela lui permettrait de ne pas songer à des choses incroyablement perturbantes. Comme, par exemple, le fait qu'il était intrigué et voulait se faire ce jeune blond au smoking blanc alors qu'il ne l'avait jamais vu et qu'ils n'avaient échangé que deux mot.
Une fois qu'il fut sorti de sa crise d'auto-flagellation, Zhen Huo observa le premier des deux hommes hocher la tête avec un petit sourire satisfait et se diriger vers la salle où se déroulait la fête, laissant les deux jeunes dans le couloir. Seuls. Le blond toussota et l'autre gigota nerveusement.
- Erm, hésita le roux en se grattant la nuque. Vous n'allez pas à la fête ?
L'autre garçon cligna des yeux avant de s'éclaircir la gorge.
- Je, commença-t-il avec un accent à couper au couteau. Je n'aime pas les fêtes.
Ensuite, il fit une grimace, comme s'il tenait à s'excuser de ne pas maîtriser suffisamment le mandarin. Le jeune homme lui fit un petit sourire avant de se reprendre. Surtout pas de contacts avec les clients, se rappela-t-il.
- Où se trouve la terrasse ?, demanda alors l'inconnu.
Zhen Huo sursauta et s'empressa de lui indiquer la direction. Cependant, le jeune homme blond ne sembla pas comprendre et le rouquin dut se faire à l'idée qu'il aurait à conduire l'invité lui-même. Jetant un coup d'œil autour de lui, il n'y avait pas un chat, il saisit l'avant-bras du blond et lui fit signe de le suivre.
- Je suis Sawada Tsunayoshi, murmura le blond alors qu'ils entraient dans l'ascenseur.
La voix douce flotta dans l'habitacle et Zhen Huo sentit son ventre se nouer. Une impression de déjà-vu se fit dans son esprit et il fronça ses sourcils tout en se jetant un regard noir à travers la glace qui ornait le fond de l'ascenseur. Quelque chose clochait. Normalement, comme dans son déjà-vu, Sawada aurait dû avoir des cheveux bruns.
Une minute, avec les cheveux bruns, il ressemblait à cette fille qu'il avait entraperçue la première fois que Zhen Huo avait regardé le jeune homme.
- Vos cheveux, finit par dire le garçon en n'en pouvant plus. Est-ce que c'est leur couleur naturelle ?
Sawada le regarda avec surprise avant de sourire tristement. Ses yeux, qui avaient une fascinante couleur ambrée, s'obscurcirent et il passa une main dans ses cheveux pour ramener une mèche devant ses yeux.
- C'est naturel, affirma le blond en hochant lentement sa tête, son accent curieusement parti. Mais avant, ils étaient bruns.
Les orbes grenats de Zhen Huo s'écarquillèrent légèrement et il détourna son regard de Sawada. Ce dernier le rendait nerveux et il ne savait pas pourquoi.
- Huo-kun, déclara alors Sawada en tournant ses yeux fascinants vers le jeune homme en question. Je dois...
Ding !
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et le blond ferma sa bouche. Il baissa ses épaules et fit un petit sourire au jeune roux avant de passer sa main dans les cheveux de ce dernier et d'en sortir une poussière.
Figé par ce qui venait de passer, Zhen Huo observa avec des yeux grands ouverts l'invité jeter à terre et piétiner ce qui avait été dans ses cheveux et haussa un sourcil interrogateur lorsque Sawada eut fini sa petite crise de folie passagère.
- Je ne savais pas comment le dire, sourit le blond en se grattant la nuque avec nervosité. Désolé.
Le rouquin haussa ses épaules et emmena l'invité dans la terrasse. Là, il fit une révérence et se prépara à retourner à son poste et à supporter le va et vient des invités hautains.
Cependant, une voix suave et en même temps timide se fit entendre.
- Huo-kun, chuchota Sawada en gardant ses orbes baissés, Ne pars pas. Pas cette fois.
Zhen Huo s'arrêta net, la voix brisée du jeune homme blond l'ayant intrigué. Et puis, il y avait cette sensation dans son torse qui l'incommodait et l'empêchait de respirer.
- Monsieur Sawada, fit-il doucement sans se tourner vers l'autre jeune, Nous sommes-nous déjà rencontrés ?
La bouche du blond s'ouvrit et se referma aussitôt. Comme un poisson, remarqua le roux avec un amusement plutôt déplacé pour la situation dans laquelle il se trouvait.
- Non, dit doucement Sawada en souriant douloureusement. C'est la première fois que nous nous rencontrons. Cependant, c'est un plaisir de parler avec vous, Huo-kun.
Zhen Huo hocha sa tête et ne corrigea pas l'erreur que faisait le japonais en utilisant une partie de son prénom. La tristesse qui environnait l'autre garçon était bien trop étouffante.
- Il en est de même pour moi.
Le blond serra ses poings puis posa ses mains sur la rambarde de la terrasse alors qu'un vent violent secouait ses cheveux. Le serveur resta en retrait, il ne savait pas pourquoi mais il avait l'impression qu'il ne pouvait pas partir. Pas avant que l'autre ne lui donne sa permission.
« Tsuyoshi va me remonter les bretelles. » soupira intérieurement le jeune serveur.
Mais, lorsqu'il croisa le regard étonnamment sérieux et triste du japonais blond, toute inquiétude disparut alors qu'il sentait à nouveau cette sensation étrange dans sa poitrine. Il porta une main à son cœur et un petit sourire naquit sur ses lèvres quand il comprit la raison de cette douleur.
Bien sûr, étant l'idiot qu'il avait toujours été, il était tombé amoureux d'un parfait inconnu au regard fascinant. Bravo Zhen Huo, tu ne pouvais pas faire mieux !
Pourquoi n'avait-il jamais de chance en amour ? Soit il ne ressentait rien, soit il tombait amoureux de la mauvaise personne ! Mais qu'avait-il fait au bon Dieu pour mériter cela ?
Soudain, quelque chose de tranchant passa sur sa joue gauche et le jeune homme se retrouva plaqué contre la porte fermée de la terrasse, le torse de Sawada contre le sien. Le japonais haletait, comme s'il venait de courir un marathon, et une goutte de sueur dévala sur son visage gracieux.
- Que se passe-t-il ?, demanda calmement Zhen Huo en essayant d'ignorer son cœur qui s'amusait à faire des vrilles dans sa cage thoracique.
Sawada ne bougea pas mais recula légèrement sa tête pour pouvoir croiser le regard carmin du jeune homme.
- Comment dire, murmura le blond en fronçant ses sourcils alors que le rouquin maudissait de tout son être la barrière du langage qui les séparait. Un... couteau ? Le couteau a volé depuis le bâtiment d'en face.
Les yeux du roux s'élargirent drastiquement et il saisit la main du blond pour le forcer à le suivre à l'intérieur.
- C'est dangereux de rester dehors sans garde du corps, expliqua-t-il tout en marchant à grands pas vers l'ascenseur. Où est le vôtre ?
- Le mien ?, fit lentement Sawada en fronçant légèrement ses sourcils. Mon garde du corps... Ah oui ! Fon.
Sans doute l'homme aux cheveux tressés. Cela ne l'étonnerait pas, il avait l'aura d'un maître en art martiaux, sans oublier qu'il bougeait avec une souplesse que les hommes d'affaire ne possédaient pas. Une souplesse qu'il devait sans doute utiliser au lit avec son employeur, songea amèrement le jeune homme.
- Mais, pointa alors Zhen Huo en attendant avec impatience que les portes de l'ascenseur s'ouvrent, Pourquoi voulaient-ils vous tuer?
- Je suis le dirigeant d'une très grande entreprise, raconta d'une voix étonnamment sérieuse l'autre garçon. Je l'ai héritée d'une personne qui m'était très chère et j'ai fait de mon mieux pour l'améliorer. Mais certaines personnes n'ont pas apprécié les changements.
Sawada plissa alors ses yeux ambrés et un air sombre s'étala sur ses traits habituellement généreux. Il poussa dans l'ascenseur qui venait de s'ouvrir le jeune homme roux et resta hors de l'habitacle.
- Préviens Fon, dit-il alors que les portes se fermaient, Dis-lui que je vais m'occuper des dissidents. Et qu'il doit protéger Enma, coûte que coûte.
Zhen Huo hocha sa tête et s'appuya contre le miroir une fois que les portes furent fermées. Qui était cet Enma dont Sawada avait mentionné le nom ? Lorsque le nom de cette personne était passé sur les lèvres du blond, une expression extrêmement douce et aimante était passée sur les traits tirés du jeune homme.
Cette fille était vraiment chanceuse, se dit Zhen Huo en essayant de repousser la pointe de jalousie qu'il ressentait envers la pauvre Enma qui ne lui avait rien fait, elle avait un homme éminemment gentil et généreux qui l'aimait passionnément. Puis, il fronça ses sourcils. D'abord ce Fon, ensuite Enma. Mais, avec combien de personnes couchait donc ce Tsunayoshi ?
Une fois à l'étage de la fête, il s'engouffra dans la salle et se précipita aux côtés de Fon. Ce dernier discutait avec Yao et un autre homme qui avait des cheveux blancs et des yeux violets.
Zhen Huo chuchota rapidement son message à l'oreille du garde du corps et se figea lorsqu'il remarqua que l'inconnu albinos le dévisageait avec un air énigmatique.
- Ara, sourit alors ce dernier en portant une coupe de champagne à ses lèvres, Je reconnais ces traits ! Cela veut-il dire que l'histoire recommence ? Ou alors que nous sommes arrivés à un nouveau chapitre ?
Fon adressa un regard d'avertissement à l'adulte qui venait de parler et s'excusa avec une brève révérence. Il partit ensuite, laissant le pauvre serveur avec son pire ennemi et un parfait inconnu.
- Je me nomme Gesso Byakuran, fit ce dernier en élargissant son sourire. Quant à toi, Ranshao-kun, tu ferais mieux de partir d'ici. Tu ne voudrais surtout pas être blessé, n'est-ce pas ?
Les yeux de Yao brillèrent avec un éclat étrange et Zhen Huo sentit une brusque et curieuse envie de lever sa main et de tracer dans les airs des symboles cabalistiques. Cependant, il se retint et fit volte-face, ignorant avec superbe le visage moqueur de son ennemi.
Il marcha à pas rapides vers la sortie, son cœur battant rapidement contre ses côtes. Pourquoi les mots de ce Byakuran lui avaient-ils fait autant d'effet ? Généralement, lorsqu'on lui disait une menace, Zhen Huo arrivait à ne pas s'en soucier. Mais cette fois-ci, c'était différent. Ce n'était pas une menace mais un avertissement.
Il ouvrit brusquement les portes menant au couloir et se figea face à un adolescent aux traits tirés et à la longue chevelure bleutée. L'épi étrange qui se dressait sur le crâne de l'adolescent lui donnait l'air d'un ananas remarqua le rouquin avant de se rendre compte d'une autre chose.
L'adolescent était recouvert de sang.
- Trop tard~, fit la voix guillerette de Byakuran dans l'oreille du jeune homme alors que les portes se refermaient pour le laisser seul dans le couloir avec un adolescent ensanglanté.
- Shimon, marmonna en un râle douloureux l'adolescent.
Ce dernier avait saisi la manche du changpao coloré de Zhen Huo, le tachant irrémédiablement de son sang. Le rouquin ne s'en soucia pas, examinant avec panique la blessure du garçon.
- L'équilibre du monde, fit l'inconnu en toussant du sang. Ta mort... a entraîné celle du passé... du présent... et le futur disparaîtra... sous peu...
- Il suffit Mukuro, fit une voix mortellement sérieuse.
Zhen Huo leva ses yeux et faillit sursauter en croisant les orbes ambrés qui se trouvaient au bout du couloir. Sawada Tsunayoshi s'avança à pas feutrés vers les deux garçons qui étaient à terre et il saisit avec une douceur infinie le corps ensanglanté de l'adolescent. Le blessé leva sa tête vers le japonais et ses lèvres frémirent alors que ses yeux brillaient, probablement avec désespoir face à la mort qui approchait.
- Ton message nous est arrivé, murmura Sawada en caressant doucement le front luisant de sueur du garçon plus jeune. Tu peux enfin te reposer.
- Tsunayoshi-kun, chuchota le dénommé Mukuro en serrant la chemise du jeune homme blond. Salue l'Alouette de ma part. Et dis-lui... dis-lui que je reviendrais le hanter. Comme je l'ai toujours fait, kufufu...
Le japonais enlaça l'adolescent et souffla avec lassitude avant de se redresser, le corps inerte du garçon aux cheveux longs toujours dans ses bras.
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi, conseilla Sawada en tournant ses yeux étrangement orangés vers Zhen Huo qui était toujours en état de choc. Et ne dis rien à personne.
Le roux hocha distraitement la tête et s'en alla rejoindre les serveurs pour prévenir le dirigeant qu'il partait. Il reçut son salaire et sortit de la Shimon Tower, ses jambes encore tremblantes face à ce qu'il avait vu.
Quoiqu'ait pu faire Mukuro, il n'avait sans doute pas mérité une mort pareille. Le jeune Ranshao accéléra le pas alors qu'il marchait dans les rues animées de la ville chinoise et sentit subitement un frisson parcourir son échine. Il se retourna vivement et regarda autour de lui avec nervosité. Ses sens lui hurlaient qu'on le suivait et qu'il devait se mettre à courir. Cependant, il les ignora et continua à marcher d'un pas normal pour ne pas éveiller les suspicions de ses poursuivants. Enfin, ses yeux grenats remarquèrent une ruelle vide et il s'y engouffra, se préparant à combattre les gens qui osaient le poursuivre. Des bruits de pas se firent entendre dans la ruelle et Zhen Huo tendit ses muscles pour se préparer. Une frêle silhouette apparut et il écarquilla ses yeux en reconnaissant les traits ainsi que la longue chevelure.
- Baozi ?, fit-il avec étonnement. Mais que fais-tu ici ?
La jeune fiancée de Yao leva ses yeux cachés par sa lourde frange et contempla en silence le visage de Zhen Huo et posa sa main pâle sur la joue qui avait été coupée plus tôt dans la soirée.
- Ranshao Zhen Huo, murmura-t-elle en plongeant ses mains dans les poches de sa large robe gothique, Tu as osé me tromper !
Le roux écarquilla ses yeux encore plus et sauta en arrière pour éviter les projectiles acérés que lui lançait la jeune fille. Il leva ensuite ses mains et commença à hurler son incompréhension.
- Comment pourrais-je te tromper alors que je ne sors même pas avec toi !, fit-il en fronçant ses sourcils. Nous ne nous connaissons même pas !
- Mensonges !, répondit tout aussi fort Baozi en multipliant ses lames, Nous savons tous deux que Yao n'est qu'un pantin ! Tu es bien plus fort que cet idiot et je suis donc ta fiancée !
Zhen Huo soupira et évita une nouvelle rafale de projectiles mortellement tranchants. Cette fille était complètement tarée ! Il comprenait maintenant pourquoi Yao ne s'affichait pas souvent avec malgré sa beauté évidente.
- De toute manière, tenta de tempérer le jeune homme, Je n'ai rien fait !
- Mensonges !, répéta la jeune en baissant brièvement ses bras. Tu as approché ce gamin Sawada ! Comment ose-t-il se présenter et me voler ma proie !
Soudain, une main saisit le poignet de Baozi et le tordit sans aucune pitié. La jeune fille tomba à genoux sur le sol crasseux de la ruelle et Zhen Huo contempla avec surprise le propriétaire de la main lâché le bras de la fiancée de Yao.
- Aah, soupira le nouveau venu en faisant craquer ses doigts. Cela me rappelle des souvenirs... Quoique, ces derniers étaient plus agréables car ils n'y avaient pas de chienne dedans.
La dernière phrase fut susurrée avec une intention meurtrière à peine déguisée et Baozi poussa une petite plainte alors que l'homme s'avançait dans la seule source de lumière de la ruelle.
- Ne penses-tu pas la même chose, Lilith, continua le nouveau venu en dévisageant la jeune fille qui trembla en entendant le nom. Maintenant, que devrais-je faire de toi ? Tu as tué un de mes amis après tout...
Baozi poussa alors une plainte inhumaine et une brume verdâtre se dégagea de sa robe. La fumée se propagea dans la ruelle et cacha la jeune fille aux yeux des deux garçons. Lorsque la brume se dissipa, il n'y avait plus que les vêtements de Baozi, cette dernière ayant disparu.
- Qu'est-ce que, marmonna Zhen Huo en cillant à plusieurs reprises.
- Plus tard, fit sèchement Sawada en prenant le bras du jeune homme pour l'obliger à le suivre. Ils se sont mis en mouvement.
Le jeune homme d'affaires japonais emmena alors le rouquin à nouveau dans la Shimon Tower sauf que cette fois-ci, ils allèrent jusqu'au sommet, pour se retrouver dans l'appartement du blond.
Ce dernier jeta un seul regard à Zhen Huo avant de lancer à l'autre occupant de la pièce les mots qui scellèrent la soirée du garçon roux.
- Sois aimable avec notre invité et donnes-lui une boisson.
- Ce qui conclut notre sublime histoire avec le héros coincé dans un appartement hyper classe en compagnie d'un singe de compagnie, déclara calmement Zhen Huo en buvant sa tasse de thé vert.
Fon sourit doucement, passant l'insulte sans problème, et se tapota pensivement le menton avec un doigt pâle.
- Hmm, murmura-t-il en jouant distraitement avec sa tresse de jais, J'imagine qu'il est temps que je raconte une histoire alors. Dis-moi, Ranshao Zhen Huo, que sais-tu des réincarnations ?
- Ben, la normale, répondit le jeune homme sans comprendre.
- Très bien, fit Fon en claquant des mains pour attirer l'attention du rouquin. L'histoire dont je vais te parler traite de deux jeunes qui s'aimèrent malgré tous les obstacles auxquels ils firent face.
- Laisse-moi deviner, l'interrompit Zhen Huo en baillant, L'un des deux jeunes meurt à la fin.
- Exact, sourit l'adulte en hochant la tête. Mais ce n'est que le début de l'histoire ! Parce que le jeune se réincarna pendant que son amant attendit patiemment que son être cher lui revienne.
- Ha, s'étonna faussement le jeune délinquant. Et ?
- La suite ne dépends que de toi, rit doucement Fon en ébouriffant les cheveux rouges du garçon. Maintenant que tu es de nouveau en vie, retourneras-tu avec ton lié ? Ou alors, referas-tu ta vie ?
Et voilà, le premier chapitre s'est achevé. Alors, verdict ? Qu'en avez-vous pensé ? Envie de lire la suite ? (Avec le savoureux point de vue de Tsuna *µ*) Sur ce, je vais vous laisser lire le petit bonus supplémentaire qui vous donnera quelques éléments sur la fin de cette histoire :D
Bonne lecture ^^
L'Enfer sur Terre.
Même le diable fut un ange au commencement. (Proverbe anglais)
Mémoires de l'archange Uriel.
Devenir un Archange n'était pas une chose accessible au commun des mortels. Il ne suffisait pas d'être un ange et de faire un bon boulot pour ensuite être récompensé en étant nommé au poste du Big Boss.
Non, quand on était un Archange, on l'était à vie. Et ce, peu importe le cycle des réincarnations.
De plus, il n'y en avait que sept. Cependant, ce chiffre s'était figé progressivement. Au départ, il n'y avait eu que deux. Deux êtres dont les noms n'étaient que chuchotés, par craintes que les créatures ne se dévoilent. Leurs pouvoirs étaient tels que Dieu les avait scellés, par crainte d'un soulèvement. Nul ne sait comment l'être divin y arriva mais Michel et Samaël avaient pris le relais lorsque ces deux figures mythiques s'étaient dissoutes dans la nuit des temps.
Ensuite, les autres étaient nés progressivement. Raphaël et Gabriel naquirent le même jour, garçons aux physiques dissemblables et pourtant jumeaux.
La foi des hommes en devenir s'était faite si forte qu'elle en avait créé ces deux êtres à la puissance surnaturelle qui rejoignirent leurs confrères au sommet des nuages, contemplant depuis leur forteresse aérienne intemporelle les humains se dépêtrer dans leurs affaires.
Michel se plaisait souvent à les observer, arguant que ces êtres qui leur étaient si inférieurs étaient pourtant leurs sauveurs, leur foi servant à les maintenir en vie. Samaël se contentait souvent de secouer sa chevelure rouge comme le soleil levant, soupirant face à la stupidité de son ami. Gabriel et Raphaël ne réagissaient pas, préférant voler sans souci dans les cieux libres de toute responsabilité.
Puis, leur religion, celle qui leur avait donné tant de pouvoirs, aux noms si changeants, commença à prendre de l'essor et avala en son sein plusieurs autres cultes. Ce fut ainsi qu'Uriel apparut. Autrefois une idole solaire vénérée, il devint un Archange et fut accueilli à bras ouverts par les autres. Il ne se lia pas avec les autres entités, préférant rester dans une portion de ciel libre de toute présence céleste, regardant sans un mot l'astre qu'il avait auparavant représenté. Michel ne disait rien mais volait souvent dans les cieux où se trouvait Uriel, se contentant de rester à ses côtés en silence. Ensuite, venait Samaël, le double de Michel, inséparables comme l'étaient Gabriel et Raphaël. Les trois Archanges développèrent progressivement une amitié faite de silence et de non-dits.
La religion se déploya et en conséquence Raguël et Remiel apparurent un beau jour. Nul ne leur demanda leurs noms, ils savaient déjà la réponse à leurs questions. Aussi, Michel leur sourit et les accueillis sans un mot, les paroles n'ayant aucun sens parmi eux de toute façon.
Puis, il y eu la déchirure.
Samaël quitta les cieux pour s'enfoncer dans la terre, l'imprégnant de ses pouvoirs. Et laissant derrière lui sa moitié. Ce soir-là, l'Archange blond ne pleura pas, ils en étaient incapables, mais son visage prouva qu'ils pouvaient ressentir de la tristesse. Il ne saignait pas mais était pourtant mortellement blessé.
Cependant, le temps passa et les humains se déployèrent, créant de nouvelles religions, sortant Michel de ses sombres pensées. Gabriel et Raphaël se réjouirent en voyant cela et se mêlèrent avec le blond à la population.
Ainsi, pendant que les quatre Archanges déchus créaient leur empire démoniaque dans les Limbes, les trois autres se mêlaient au folklore naissant.
Les siècles passèrent, devant des millénaires, et les religions fleurirent. Michel prit d'autres noms, devenant tour à tour Ieyasu et Giotto, se retrouvant en secret avec Samaël, désormais Cozart.
Et Uriel en eut assez de cette vie passée dans l'obscurité à se nourrir des peurs humaines.
Un beau jour, il partit, s'envolant et partant jusqu'au bout du monde. Il se fit adorer sous la forme d'un serpent ailé, n'ayant aucun mal à changer d'apparence, et y resta pendant des décennies. Ce fut Michel qui le retrouva.
Uriel était à ce moment-là assis sur l'une des marches en pierre de son temple, contemplant avec satisfaction les hommes vaquer à leurs occupations et qui ne savaient pas que leur dieu se trouvait au-dessus d'eux. Puis, il y eut un flottement, les airs autour de l'Archange déchu se contractèrent avec un froissement inaudible à l'oreille humaine et subitement, un jeune homme aux cheveux blonds et aux yeux ambrés se retrouva à côté d'Uriel.
- Quetzalcóatl, salua le nouveau venu en hochant sa tête avec un fin sourire.
- Giotto, répondit l'archange aux cheveux assombris par les Limbes. Tu es venu me ramener.
Ce n'était pas une question. Une constatation de la part d'un être qui était déjà lassé par la vie et qui ne recherchait que la fin de toute cette agitation inutile.
- Hn, souffla le blond en élargissant son sourire alors qu'un courant d'air secouait ses mèches dorées. Tu t'es construit un joli culte, Uriel.
- J'en dirais de même pour toi, rétorqua doucement l'autre entité avec un regard féroce, rempli de vie. Ce Jésus m'a l'air prometteur.
- Oui, approuva Giotto en fermant ses yeux pour apprécier la brise fraîche qui se levait. J'ai bon espoir pour descendre cette lavette de Zeus de son piédestal.
- Tche, renifla avec mépris Uriel, Un déchet pareil ne devrait pas être difficile à battre. Surtout pour toi.
L'Archange de la lumière éclata de rire et se leva subitement, époussetant soigneusement sa toge immaculée. Il se tourna alors vers son confrère déchu qui était resté assis sur les pierres qui s'étaient recouvertes de mousse durant leur conversation.
- J'aimerais que tu reviennes, déclara alors le blond en croisant le regard sanguin, typique des anges déchus, de son ancien ami.
Uriel se redressa, un sourcil levé en signe d'incrédulité.
- J'ai été banni, crétin, fit-il en haussant sa voix alors que les feuilles vibraient autour d'eux sous la vague de pouvoir qu'il émettait. Je ne peux pas revenir.
- Théoriquement, tu as été banni des cieux, corrigea Giotto avec son éternel sourire aimable. Tu peux toujours rester en surface et voler, nous rencontrer, parler avec nous...
Les yeux rouges s'écarquillèrent et l'Archange déchu se leva, s'avançant en silence vers son frère aîné.
Pourquoi.
La question muette ne franchit pas les lèvres de la créature aux cheveux de jais et Michel rit doucement avant de lever ses yeux ambrés vers les cieux libres de tout nuage.
- Parce qu'il est mon devoir de corriger les erreurs de mon lié.
Le blond secoua alors ses épaules comme s'il recherchait à enlever l'importance de ses mots et sourit gentiment au brun en lui tendant une main.
Ce dernier la regarda un instant avant de se tourner vers son temple qui vieillissait sous ses yeux. Leur discussion s'allongeait, les secondes étaient devenues des années alors que les mots passaient leurs lèvres et que leur pouvoir baignait les pierres. Uriel ne doutait absolument pas qu'un jour son temple serait utilisé pour faire de la magie noire ou serait occupé par des créatures maléfiques tant l'aura qu'exsuderaient les pierres serait puissante.
- Aujourd'hui, tu renais, fit Giotto en élargissant son fin sourire.
- Dans ce cas, appelles-moi Xanxus, marmonna Uriel en fronçant ses sourcils. J'en ai assez de ce prénom de fille.
Eh oui, encore une note de l'auteur. Que voulez-vous, j'adore écrire pour ne rien dire XD
Bref, tout ça pour faire une petite requête. Je suis une personne qui écrit selon l'inspiration et cette dernière surgit lorsque j'écoute de la musique. Donc~ si vous trouvez des chansons (françaises, anglaises, japonaises, je ne suis pas difficile ^^) qui vous font penser à Nuit d'Enfer, je vous en supplie, dites-le moi ! *se met à genoux* La suite de cette histoire en dépend...
Aussi, je vous annonce que le chapitre 2 sera publié lorsque le trois sera achevé... Dans longtemps... Tout dépends de mon inspiration. Alors, motivez l'auteur en lui envoyant des chansons et en écrivant des commentaires ! XD
