One-shot. N'ayant pas lu le tome 7, je n'ai aucune idée de si ce que j'avance est vrai. Les personnages sont tous à JK Rowling.

Sinon, je sais que c'est court, mais c'est fait exprès. Bonne lecture.

Unique chapitre : La haine à l'état brut

Une tombe grise, illuminée par le soleil. Le cimetière, baigné d'une douce lueur hivernale, semble presque beau. Seule cette tombe rompt le mystère de ce lieu. Cette tombe, elle me ramène à la réalité. A cette putain de réalité que je veux oublier. Je vois ton nom écrit dessus. Mais qu'est-ce qu'il fout là ? Il n'aurait pas dû y être. Il n'y serait même pas sans lui. Tout ça, c'est de sa faute. Je le hais autant que je t'aime.

Je n'ai pas de fleur à déposer sur cette tombe. Les fleurs, c'est quoi au juste ? Du végétal puant et suintant l'eau de rose ? Ce serait une insulte à ta mémoire que d'en déposer une, éphémère œuvre de la nature.

Je ne suis pas venu là pour pleurer. Pourtant, quelque chose perle au coin de mon œil, je le sens. C'est froid, salé, ça coule bêtement le long de ma joue. Je vois une goutte s'écraser au sol, suivie de dizaines d'autre. Ma vue se brouille. Autour de moi, le monde devient flou. Le monde devient fou. Je me dégoûte. Moi, pleurer ta mort ? S'il savait ça, il rirait bien, j'en suis sûr. Je le hais. Toi, tu l'aimais plus que moi, je le sais. Ce soir funèbre où la vie s'est échappée de ta bouche entrouverte, tu voulais le protéger. Sans lui, je n'en serais pas là, à me plaindre de ce monde bercé d'illusions. Je revois tes yeux brillants, ton sourire sincère. Je ressens ton odeur, pas exceptionnelle mais naturelle.

J'ai envie de te prendre la main et de le tuer, de le briser comme il t'a brisée inconsciemment.

Mais merde, je ne suis pas un homme à sangloter, à montrer des signes de faiblesse ! Je suis quelqu'un de fort. Du moins, je voudrais l'être. On m'a toujours rejeté, à cause de vieux préjugés. Je les hais tous, tu comprends ça ? Toi seule intervenait, t'interposais. Je t'envoyais promener, voir ailleurs si j'y suis. On a toujours été comme chien et chat, comme le Yin et le Yang, comme le jour et la nuit. Evidemment, toi, tu étais le jour, un soleil resplendissant ayant pris les traits d'une jeune femme banale au cœur pur. Moi, j'étais la nuit, une lune froide et distante ayant pris les traits d'un jeune homme pâle, maladif au cœur égoïste. Et je le suis toujours, ta mort n'y changera rien.

Je me détourne. Je ne reviendrais jamais dans ce cimetière.

Mon visage est impénétrable, mais mes yeux rougis trahissent mes sentiments.

Je pars, je m'en vais, je t'oublie. Mais lui, je n'oublierais jamais ce qu'il a causé. A cause de lui, tu es morte.

Adieu et à jamais, Lily. Peut-être que tu regrettes quelque chose, moi, tout ce que je regrette, c'est lui, ton fils.