CHAPITRE 1

Je m'appelle Andrea. Ma famille est l'armée de Chicago qui se rend à Terra Nova. Aujourd'hui à lieu le 10ème pèlerinage. Jusqu'à ce jour plus de cent personnes, dont environ la moitié est des militaires, ont été envoyées pour relancer la race humaine dans un nouveau monde. Je suis à Hope Plaza depuis 6 heures ce matin à préparer le pèlerinage. Au moins 30 personnes passeront par le portail. Je serai l'une des premières. L'heure est enfin arrivée. À la tête de la file, je guide les pèlerins vers le portail. Les techniciens ouvrirent le passage et entrèrent en communication avec le commandant Taylor. Après un signal je traversai. Pendant quelques secondes je me retrouvai dans un tunnel bleu et la pureté de l'air m'assailli quand j'en sortis. Deux infirmières vinrent à ma rencontre avec un masque à oxygène. Je le refusai gentiment n'en ressentant pas l'utilité. Plusieurs personnes passèrent le portail avant qu'un homme en sorte en courant. Il avait une arme à la main. Tous les militaires présent dégainèrent leurs armes et les pointèrent sur l'homme. Celui-ci alla rejoindre deux femmes et un jeune homme et ouvra le sac que la plus vieille femme portait auparavant. Il cachait une fillette. Comprenant qu'il n'y avait pas de réel danger, les militaires ont baissé leurs armes. Ils encadrèrent la famille. Le reste des pèlerins traversèrent et nous primes tous la route vers la colonie. Nous nous sommes arrêté dans l'enceinte de la colonie pour écouter le discours du commandant et peu après les militaires ont séparés les parents du reste de la famille. Ne sachant que faire j'attendis debout au milieu de la grande place. Un jeune homme d'environ mon âge s'approcha de moi.

- Salut, je m'appelle Mark Reynolds.
- Andrea
- Andrea comment?
- Rien du tout, Andrea tout court.
- Alors Andrea tout court viens avec moi je vais te montrer ta maison.

Je le suivi jusque dans le quartier militaire. Il y avait une douzaine de maison qui pouvaient facilement abriter quatre ou cinq personnes.

- Ta maison est la troisième sur la gauche. Il y a deux autres personnes avec toi. Le lieutenant Washington et un soldat. Elles ne sont pas là pour le moment. Prends le temps de t'installer et va voir le commandant. Tu arriveras à te retrouver?

- Bien sûr pour qui me prends-tu? Une adolescente sans talents. Je née avec l'armée et je mourrai avec l'armée.

- D'accord ça va pas la peine de t'énerver! À plus tard.

Il partit en me laissant aller dans ma maison, enfin la maison que je partage avec deux autres filles. La maison était plutôt sobre et sans grandes décorations. Il y avait trois chambres. La porte de deux d'entre elles était fermée. J'en déduisis que la mienne était la dernière. J'y entrai. Un lit double occupait un des murs de la chambre. Un bureau en occupait un autre et une armoire le troisième. Je déposai mon sac et m'asseyais sur mon lit. Il était étrangement confortable. Je défis mon sac et rangea mes vêtements dans l'armoire. Il y avait trois tiroirs, mais un seul suffit pour tout ranger. N'ayant plus rien à faire pour m'installer, je décidai d'aller voir le commandant. Je me souvenais parfaitement du chemin que l'on avait dû parcourir pour nous rendre à la demeure. C'était une de mes grandes forces me rappeler. Aussitôt que j'apprenais quelque chose, je ne pouvais l'oublier. Et j'apprends vite. Arriver devant le poste du commandant, je montai les marches et cogna à la porte.

- Entrer.

Je ne me fis pas prier. Un homme dans la quarantaine était assis devant un bureau de verre soutenu par un crâne de dinosaure, de tyrannosaure pour être plus précise. Il semblait calme.

- Alors c'est toi Andrea

- Oui c'est bien moi

- Avant de parler de votre affectation, je voudrai éclaircir un petit point avec vous. Dans votre dossier il n'y a pas de famille mentionné.

- Je n'ai pas de famille commandant Taylor.

- Allons, tout le monde à une famille

- Ma famille est l'armée de Chicago. Elle est tout ce que j'ai toujours connu.

- Alors Chicago sera votre nom de famille.

- Pourquoi avoir besoin d'un nom de famille? Vous pouvez toujours m'appeler Andrea!

- Aucun de mes hommes ne se fait appeler par son prénom. Il n'y a qu'en de très rare cas que j'appelle un soldat par son prénom!

- Alors va pour Chicago.

- Vous serez en formation sous les ordres du soldat Reynolds, qui vous a montré votre demeure. Vous ferez tout ce qu'il vous dira de faire et ne ferez rien sans qu'il ne le sache.

- Bien monsieur.

- Allez le rejoindre immédiatement.

- Oui monsieur.

Je le quittai sachant qu'un sourire naissait sur son visage. Je me mis à la recherche de Mark. Je le trouvai sur la grande place, à m'attendre.

- Viens nous allons faire l'inventaire de ce qui dois partir pour l'avant-poste six

Je le suivis docilement et nous fumes vite arrivés au trois rovers. Mark me montra comment faire pour le premier et me laissa faire les deux autres en me surveillant. Il comprit bien tôt que je n'avais pas besoin d'aide.

- Tu apprends drôlement vite dis donc

- Ça a toujours été comme ça. Je n'ai qu'à voir une fois quelque chose pour m'en rappeler. Il n'y a qu'une chose dont je ne me rappelle pas: ma vraie famille. Je sais que j'en ai une, mais aucun souvenir ne me revient. Le commandant a décidé de m'appeler Chicago, puisque c'est de là que je viens et que me deuxième famille c'est l'armée.

- Je suis désolé

- De quoi?

- De te rappeler de mauvais souvenir.

- Ce n'est pas ta faute. Et puis ma vraie famille doit être morte depuis le temps, sauf si elle est ici, ce qui serait surprenant.

- Pourquoi?

- Je ne crois pas qu'elle ait fait des choses bien si je ne suis plus avec eux. Soit elle est morte, soit elle est toujours à Chicago en train de mourir en prison.

- Vu sous cet angle, j'imagine que tu as raison.

- Fini de parler de moi. Et toi ta famille.

- Mes parents sont morts un an après que j'ai traversé le portail. Je n'ai pas pu les emmenés avec moi.

- Mais c'est injuste!

- Je sais. J'ignore pourquoi je n'ai pas pu les faire traverser. Mais ça suffit, nous devons aller porter les provisions à l'avant-poste six.

Nous allions nous mettre en route quand le commandant Taylor nous appela. Mark et moi échangeons un regard et haussons les épaules. Nous sommes ensuite allés à la rencontre du commandant.

- Reynolds, Chicago je refuse que vous sortiez de la clôture tant que Chicago n'a pas fini sa formation.

- Mais sa pourrai prendre des mois monsieur. Je refuse d'être enfermée ici. Je peux me défendre.

- Ce n'est pas une question de se défendre Chicago, c'est parce que vous este une recrue. Et mes ordres sont indiscutables. Keuran prendra la direction de l'avant-poste six. Vous deux en patrouille dans la colonie.

- Bien monsieur!

Déçue, j'obéis cependant aux ordres du commandant. Je sais que j'aurais aisément pu me frotter à un nekoraptor ou à tout autre dinosaure. Nous sommes entrainés des années avant de savoir qui sera envoyés à la colonie. Seul les plus forts y sont envoyés. J'étais la première de mon groupe et de loin. Le plus près de moi avait six ans d'expérience de plus que moi. Il en était de même pour les quatre d'après. Ceux de mon âge sont rares à être envoyés à Taylor. Mark et moi passons la journée à patrouiller. Le soir venu, on a reçu un appel de détresse provenant d'un certain Josh Shannon. Pour une raison qui m'échappait, ce nom m'était familier. Le commandant demanda à Mark de venir aider pour les recherches, alors que je devais rester dans la colonie à patrouiller. Ils finirent par ramener tous ceux qui étaient sortis en cachette. Il y avait un mort et une blessée grave. Cinq personnes se serraient mutuellement dans les bras. Ils étaient mignons. Comme s'ils avaient sentis que quelqu'un les regardaient, les deux parents se retournèrent vers moi. Même de loin, je pus voir les yeux bleus du père me fixer. Gênée qu'ils m'aient vu, je détournai le regard et repris ma patrouille. J'entendis bien vite des pas qui me suivaient. Ignorant s'ils étaient amis ou ennemis, je m'arrangeai pour les mener vers un endroit sombre. Je sortis ma dague et la posa contre la gorge de l'homme qui me suivait aussitôt qu'il fut à l' abri des caméras. Ses mains se levèrent en signe de paix et sans retirer le couteau, je le poussa contre un mur pour qu'il me fasse face. Je reconnu l'homme que j'avais vu plus tôt. Ses yeux étaient toujours aussi captivants. Il me regarda comme s'il m'analysait. Son visage s'éclaircit alors et il murmura:

- Andy? Andrea