« Le faire ou mourir »

Auteur : Bouddha (Steleamaria – je pense changer bientôt pour ce pseudo que j'utilise partout ailleurs)

Disclaimer : Tout est à mon imagination et à mes pensées tortueuses. Mais les personnages de Kingdom Heart sont à Square Enix – encore merci à eux.

Résumé : Le faire ou mourir. Parce que le faire, c'est pas ça. C'est pas comme ça. Parce qu'il y a souvent toute une réflexion avant. Et parce que, souvent, on n'a pas toujours le choix.

Rating : J'essayerais d'annoncer. Il y aura de tout, je pense. Ici, c'est T (voire M).

Note : J'en ai marre, des lemon à la toque naïfs. De voir trois lignes pour deux deux scènes de sexe. Marre des écrits « du cul pour du cul », comme on les appelle. Alors, j'ai eu envie de ré-aborder ce thème de la sexualité si complexe.

De montrer que ce n'est pas aussi simple. Ou pire, que certaines personnes préfèrent mourir que de le faire.

« Le faire ou mourir », ce n'est pas une liste de 100 thèmes sur un couple particulier. Ce sera une diversité de récits, un recueil de one-shot ou de suites, des UA ou des canon, avec différents personnages (de KH, parce que j'ai chois ce fandom et que j'apprécie beaucoup de personnages) que je mettrais en scène sur ce sujet précis : la sexualité.

Parce que parfois, on a le choix et que souvent, on ne l'a pas.

Je veux montrer que ce n'est pas si simple. Que c'est même, oui, très compliqué. Alors j'écris.

Note 2 : le titre est directement pris d'un livre que j'ai terminé hier, « le faire ou mourir » de Claire-Lise Marguier, éditions rouergue. Vraiment... je vous conseille de le lire. Il m'a coupé le souffle.

Et peut-être que, plus tard, j'écrirais une histoire inspirée du thème de ce livre tellement il m'a convaincu. C'est encore en réflexion. Mais si vous avez l'occasion, vraiment, lisez-le. C'est un petit prix pour toutes ces pages extraordinaires (et les yaoistes : on parle aussi d'amour entre deux garçons là-dedans ;-) ).


« Le début de tout »

C'était comme tout le monde. De « ça » je ne connaissais que la théorie, ni les mots ni les gestes. Surtout pas les sensations. Grâce à la télévision, à l'Internet, j'avais aperçu des images. Toujours avec une certaine gêne, au départ. Un peu de honte. Et si ma mère décidait d'entrer à ce moment là ? je me demandais toujours. Heureusement ça n'est jamais arrivé.

Puis le temps a passé. Il m'est encore arrivé de regarder. Adieu la honte, voilà place à un air plus blasé. Puis fatigué.

Hier, j'ai eu dix-sept ans. Et je n'ai jamais fait l'amour.

Roxas, m'interpela un ami à la fin des cours. J'ai levé la tête, me suis arraché à la contemplation du sol. Axel, j'ai répondu. Tu rentres seul aujourd'hui ? J'ai hoché la tête. Il a tenu à m'accompagner un bout de chemin.

Axel, je pense que je peux le qualifier de meilleur ami. Depuis le primaire, on se connait. Alors on a tout fait ensemble : école élémentaire, collège, puis maintenant le lycée. Si on n'a pas toujours été dans la même classe, on ne s'est jamais perdu de vue. Il est toujours dans ton sillage, s'amusait souvent à dire Hayner, un ami. Et c'était vrai. Quand je levais la tête, il n'était jamais très loin. À me lancer un sourire dès qu'il croisait mes yeux bleus.

J'étais heureux.

Mais quand je rentrais, la frustration revenait. J'étais seul, privé de mes amis, Hayner, Sora, Riku, Ventus et les autres. Privé d'Axel. Il m'avait encore invité, ce soir-là. Mais je me refusais à dormir chez lui. Pas tant que la frustration serait là, et elle revenait chaque soir. Qui sait ? J'avais aucun contrôle sur mon corps. Dix-sept ans, puceau. Je ne le vivais pas si bien que ça finalement.

Avec Axel et Riku, on en rigolait parfois. Moi d'un rire amer. Sora rougissait, Ventus détournait les yeux. Hayner se vantait toujours de l'avoir fait en début d'année avec Olette, sa petite-amie. Bah, moi aussi, je connais ça, disait Axel. Riku a hoché la tête. Moi j'ai rien dit, j'ai même pas osé croiser le regard de Sora. Il m'aurait, qui sait, peut-être lancé un regard compatissant ? J'en voulais pas.

J'étais en train de me consumer de frustration.

Et ça a été pire quand, un jour, Ventus est venu nous avouer, les joues rouges, qu'il l'avait fait aussi. J'ai vu rouge. J'ai même pas voulu savoir avec qui c'était. Sora m'a lancé un regard que j'ai très clairement compris : il ne reste plus que nous deux, maintenant. On est les deux puceaux du groupe, tu crois que c'est grave ? Sora, avec sa bouille d'enfant, il rigolait tout haut, de tout. Il s'en fichait, lui, d'être encore vierge. Il était trop fleur bleue. Bon alors, Sora, a dit Axel. C'est quand tu t'y mets, toi ? Quand j'aurais trouvé la bonne personne ! Ils ont tous rigolé, Sora également. Moi pas.

Moi je me consumais de l'intérieur.

Alors, le soir, ma main s'activait sous les draps. J'allais imploser si je ne le faisais pas. Exploser, gueuler sur tout le monde. Ou pire, faire une connerie. Un soir, je suis parti de chez moi, j'ai marché longtemps dans les rues. Je connaissais l'emplacement d'une boîte de nuit, le Skin. Tout était mêlé : toutes catégories sociales, toutes couleurs, tout sexe. J'ai vu des mecs avec des mecs, des filles qui s'emballaient contre un mur. Un homme entrainant une fille, plus loin, dans une rue. J'ai dû les observer longtemps, car un jeune m'a interpelé. Une fois, puis deux. Et il s'est approché. Tu cherches quelque chose, il a demandé. J'ai rien répondu, je l'ai juste observé. Oh, tu cherches quelque chose ? Non, j'ai fini par souffler. Ah. Tu viens avec moi ? Non. Non ? Moi, je cherche quelque chose, il a dit. Et je pense que tu peux convenir. Tu viens ? J'ai suivi, et j'ai eu peur. J'ai soudain réalisé. Ça serait contre ce mur sale, ma première fois ? À me mordre les joues de douleur alors que ce type se viderait en moi ? Non. C'est pas ça que je voulais. C'est pas ça que je veux ! j'ai crié. Il a pas compris. Et je suis parti en courant.

Dans mon lit, j'ai pleuré. En sécurité sous mes draps, j'ai silencieusement crié ma peine. Je me suis pas touché, ce soir là. J'étais dégoûté, apeuré, tétanisé. Alors j'ai préféré attraper un compas et me trancher la peau. Une fois, deux fois. Trois fois, aie. J'ai regardé la peau dans l'obscurité de la pièce. Puis j'ai écarquillé les yeux. Le sang coulait. J'ai lâché l'arme. J'ai couru à la salle de bain.

J'ai eu doublement peur, ce soir là. Plus jamais je n'ai refait ces deux conneries.

Le lendemain, tout était comme d'habitude. Pendant les cours, pendant la pause, j'ai laissé mon esprit partir loin, très loin. À midi, j'ai observé Hayner embrasser Olette. J'ai vu Ventus et Naminé. Mon regard a croisé celui d'Axel, si vert si beau. Axel, éternellement protecteur. J'ai pensé très fort qu'il ne devait se douter de rien. Pitié, faites qu'il ne sache jamais rien. Où est Riku ? a demandé Axel. Comme d'hab, il drague, a soupiré Sora. Je crois qu'il essaye de se rapprocher de Xion, j'ai dit. J'ai pas dit combien j'étais jaloux. J'ai regardé mes amis. Mis à part Sora, ils connaissaient tous « ça » à présent. J'étais tellement envieux. Tellement que maintenant, je ne jurait que par ça. C'était pathétique. Roxas, mange, il a dit Axel. J'ai croisé son regard, et j'ai dit : et toi, Axel, tu n'as personne en ce moment ? Il avait l'air étonné. Moi ? Bah non. Pourquoi ? Sora suivait l'échange avec intérêt. Non, comme ça. Pour savoir.

Pour savoir.

Le soir, c'était comme d'habitude. Tout était devenu « comme d'habitude ». Je me consumais de frustration, j'avais souvent des crampes au corps. Je n'ai jamais compris pourquoi c'était si important pour moi. Jamais on ne m'avait charrié sur le sujet, du moins pas sérieusement. Je n'étais pas dans un groupe idiot dont le laisser-passer était d'avoir couché au moins une fois. J'avais pas de loi.

Mais je voulais faire ça. Je voulais connaître ça.

Et je sentais que j'allais imploser, que je ne contrôlais plus rien. Que le jour serait proche, où, impérativement, j'allais faire une connerie.

Je voulais des bras dans lesquels me jeter, à défaut d'avoir un précipice assez profond pour le faire.

Pitié... faites que personne n'en sache jamais rien.

Je voulais (m')oublier.

FIN


Terminé, pour ce premier texte – et sûrement pas le dernier. Je n'ai pas tellement lâché un coup de gueule, c'est plutôt une pulsion. Une libération. Je ne veux pas changer la vision de choses, seulement établir mon point de vue.

Parce que ce n'est pas toujours comme ça que ça se passe.

Aussi, je serais curieuse d'avoir vos réactions (sans lancer une polémique !) et de savoir si, oui ou non, cela vaut le coût que je vous fasse partager d'autres écrits.

Surtout, merci de m'avoir lue.