Disclaimer: Alyss n'est pas à moi, mais à la déesse sur terre nommée Jun Mochizuki, et la chanson (que j'adore, en passant) est de Kanon Wakeshima et s'appelle Kagami.
Titre: Miroir, miroir...
Raited: K
Musique conseillée: Eh bien...Peut-être Kagami de Kanon Wakeshima? *sourire crispé*
Note; voici ma première fanfiction *émue*. J'espère qu'elle vous plaira...C'est un OS sur Alyss, qui est à mon sens un des personnages du manga les plus intéressants.
Miroir, miroir
Ringo no doku wa
Le poison d'une pomme
Chiisana hagata ha ubai
Volé par une minuscule marque de dent
Shojo no uso wa
Le mensonge d'une petite fille
Bansan no seki de memuru
Dort à la place d'un banquet
Dans une chambre sans fenêtres, une poupée de son s'affaisse. Sa chevelure de givre étalée sur le dallage en guise de matelas, ses iris pourpres à moitié voilés par le rideau sombre de ses cils, elle rit. C'est un rire sans joie, un rire dément, un rire sanglant qui s'échappe des lèvres délicates de cette reine sans terres. Sa souffrance la transperce de part en part, lame chauffée à blanc, brûlante comme l'unique larme coulant le long du visage de l'enfant, glacée comme le sol sur lequel elle git. C'est un pantin coupé de ses fils flottant dans ses fripes trop grandes, dans ces robes trop blanches, c'est une marionnette délavée par le temps et la cruauté des hommes qui sanglote, seule, dans son palais vide. Personne ne viendra la consoler, personne n'atténuera sa douleur. Tous sont partis, la laissant chaque fois un peu plus brisée, piétinant son cœur déjà meurtri. Dans sa tour d'ivoire, elle est vouée à n'avoir pour compagnie que les échos moqueurs de ses pleurs. Si seulement on lui donnait une chance, une seule chance ! Elle pourrait faire n'importe quoi, si seulement on acceptait son amour au lieu de la rejeter, de la condamner à souffrir dans le noir, à gémir dans la nuit, à aimer sans retour.
Nanatsu no ai mo
Sept amours
Oji no kisu mo
Et le baiser d'un prince
Saigo niwa subete
A la fin, tout s'effacera
Shiroi hadani tokero
De sa peau blanche
C'est une souveraine sans royaume, demeurant dans sa salle du Trône, inaccessible, cloîtrée dans sa cage faîte de rancœur et de désespoir. C'est une enfant réclamant en vain tendresse, caresses, une enfant lacérée, martyrisée par une vie traîtresse, par des adultes cruels une enfant rendue folle par l'indifférence, fanée par des promesses rompues. Son innocence tâchée de rouge, ses rêves déchirés, il ne lui reste plus comme réconfort que de laisser jaillir ses larmes, de tenter de panser son âme à jamais détruite, d'essayer de laver ses yeux souillés. Sa vision altérée par la mort, déformée par le sang ne lui montre qu'horreur et désolation. Plongée dans l'obscurité, elle sombre alors que s'étiole son espérance trop malmenée. Elle crie alors qu'ils chantent, sans se soucier pour elle, elle tombe sans personne pour la retenir.
Kagami, kagami,
Miroir, miroir,
Watashi no minikui kokoro o utsuru
Reflétant la laideur de mon coeur
Kagami, Oh kagami,
Miroir, oh miroir,
Konoyo de ichiban utsukushii nowa dare ?
Qui est la plus belle de toutes ?
Son apparence est à l'image de son trouble, de son esprit, de son âme une enfant éthérée, au teint diaphane, aux boucles neigeuses, frêle et gracile, douce princesse vêtue de sa robe blanche, apparition lactescente. Un ange blafard, un ange déchu au visage séraphique et aux prunelles vermeilles, aux traits célestes tordus en un sourire effrayant, au regard hanté et aux plaintes décousues, à la voix suave et aux paroles attristantes. Despote intransigeante, tyran sensé et puéril, monarque intraitable régnant sans partage sur son monde éclaté, son empire honni, son univers disloqué qu'elle tente tant bien que mal de rassembler. C'est une poupée de son, c'est une poupée cassée qui gouverne d'une main de maître une boîte de jouets brisés, déesse de vie et de mort dans cette infernale Abysse.
Tetsu no boots de
Dans les chaussures d'acier
Odori tsuzuke
Dansant au loin
Saigo niwa subete, kuroko yakarete shimaru
A la fin, tout sera brûlé de noir
Et soudain, les prunelles éteintes se parent d'une lueur destructrice, les lèvres rosées s'étirent en un rictus malfaisant, les larmes sèchent, la rage brûle. Le marionnettiste reprend possession de son pantin, la folie reprend ses droits sur cette volonté qui n'en a que le nom. Elle se raccroche à sa colère, à sa jalousie, comptant sur les flammes qui ravagent son âme pour colmater les brèches de son esprit. L'infantile dictatrice ramasse ses robes de froidure et de glace et se relève. Et elle danse, elle danse, elle danse, si fort, elle danse pour oublier, elle danse pour effacer sa peine qui la ronge, pour estomper la solitude, elle danse en riant, elle danse en pleurant, elle danse. Elle tournoie dans les bras d'un prince imaginaire, elle s'abandonne aux baisers de celui qui l'a rejetée une fois encore, elle rêve qu'on la choisit, elle rit aux murmures de son amour qui lui a été refusé, elle oublie pour un temps le lapin noir qui lui a tout volé. C'est un bal solitaire qu'elle joue sous le regard blasé de son miroir.
Kagami, kagami,
Miroir,miroir,
Watashi no kareta kokoro o utseru
Reflétant mon coeur flétri
Kagami, Oh kagami,
Miroir, oh miroir,
Kudakete hibiku nakigoe wa dare?
De qui viennent cette voix brisée et ces échos dans ces gémissements?
Elle s'arrête, rougissante, sa crinière opalescente prise dans un vent chimérique, les pupilles dilatées. Ses illusions se fracassent une fois encore, mises en pièce par son reflet blême et décoloré dans la psyché cruelle. Elle ne peut prétendre être heureuse face à son visage mélancolique, malgré les joues rougies, malgré le sourire forcé, malgré les yeux brillants. Elle ne peut prétendre au bonheur alors que le silence s'abat sur elle, troublé seulement par les vagues réminiscences de son hilarité démente, alors que son rire résonne dans cette pièce glaciale qu'elle ne quittera jamais. Elle est prise au piège, ses espoirs peu à peu étouffés par la gangue de plomb que la solitude fait peser sur elle. Ses yeux se ternissent à nouveau, son visage se fait peiné, ses silences se font gémissements. La colère retombée, elle ne peut que récolter les fruits de sa rage vengeresse, nommés regrets et tristesse. Ses pas sonnent, lugubres, dans cette salle close, dans cette cage dorée, dans cette sinistre cellule qui constitue son monde. Ses genoux cognent le marbre froid…
Kagami, kagami,
Miroir, miroir,
Watashi no minikui kokoro o utsuru
Reflétant la laideur de mon cœur
Kagami, Oh kagami,
Miroir, oh miroir,
Konoyo de ichiban kodoku nano wa dare ?
Qui est la plus seule de toutes?
Dans une chambre sans fenêtres, une poupée de son s'affaisse…
_Alors, vous avez aimé? Détesté? Et si vous faisiez partager vôtre avis? *Attention, message subliminal*
