1. Appartenance: Etant une fiction AU/RPF, l'univers global m'appartient MAIS dès qu'il touche à l'oeuvre du Hobbit, l'univers et les personnages appartiennent à J.R.R Tolkien. Les personnages hors univers de Tolkien appartiennent aux acteurs eux-même (gnéhé)

2. Rating: Je la note "T", car dans sa globalité il n'y a rien de choquant, mais certains chapitres risqueraient d'être en "M", pour cause de sexe ou de violence.

3. Autre: Voilà donc cette fameuse fiction AU/RPF/Crossover ! Alors un petit résumé : - AU car l'univers dans lequel Dean, Aidan, Evangeline, etc... vivent, n'est pas celui de la vraie vie (ils ne sont pas acteurs). - RPF car...eh bien, parce qu'il s'agit de personnages existant réellement. - Crossover, car comme cité dans le premier point en haut, il y aura un lien avec l'univers de Tolkien. C'est un croisement entre la vraie vie et cet univers fantastique.
Sinon, pour faire court ici, cette idée de fiction a été la première à me trotter dans la tête ! J'ai eu le temps de nourrir cette idée et j'espère au final, qu'elle vous plaira (les RPF sont dur à accrocher, mais je suis sûr que ça va vous plaire, ne serait-ce pour le concepte.) Sinon, bonne lecture pour ce premier chapitre ! :D


Chapitre 1

Point de vue d'Aidan.

Il y a cinq mois, je n'étais pas la même personne que je suis aujourd'hui. Ou tout au moins que je prétends être. J'avais loupé trois années de ma vie à aller en fac pour au final me faire recaler sans arrêt. Faut croire que mon année en langues avait été vaine, selon les professeurs, et que la psycho ne m'avait pas trop réussi... Mais bon, ça, c'est parce que je me moque pas mal de ce qu'il peut se cacher derrière la tête des gens.. En revanche, ma dernière année en art m'avait vraiment plût ! Mais...J'avais tellement été découragé par mon année précédente, que je n'ai fait aucun effort. Résultat : recalé. Pendant cinq mois j'ai cherché du boulot, et puis un jour, m'a mère m'a dit :« Aidan, je crois qu'il est temps que tu voles de tes propres ailes. » En gros, elle m'a viré de la maison. Au final, ne trouvant rien en Irlande, je me suis dit : « Et si je partais à l'aventure ? ». C'est ainsi que je me suis retrouvé, trois mois plus tard, sur le sol Néo-Zélandais, à chercher une école d'art et réussir enfin quelque chose.

Mais ça, ça date de cinq mois, comme je le disais. Aujourd'hui, je me retrouve donc dans une école d'art de premier choix, en Nouvelle-Zélande. En première année de photographie, plus précisément. A vingt-quatre ans.

« Dan, tu m'écoutes ? Fit une voix féminine à ma gauche.

— Quoi ? Désolé, j'étais dans la lune...Tu disais quoi Eva ?

— Je disais, reprit la brune en se tortillant sur sa chaise de cours, qu'on allait avoir un nouveau professeur !

— En quoi ? Dis-je en arquant un sourcil.

— On est en quel cours aujourd'hui, gros bêta ! »

Je passai doucement ma main sur mon visage tout en inspirant profondément. J'avais passé une nuit atroce à bosser le projet qu'on devait rendre aujourd'hui, dernier délais, et le professeur de photo ne remontrera plus jamais sa tête dans cette salle ! J'écartai les doigts pour entrevoir Evangeline sur ma gauche, qui me souriait franchement.

« Et pourquoi on a un nouveau prof ?

— Parce que M. Praxton s'est fait licencier il y a deux jours ! Tu n'étais pas au courant ? (Je fis non de la tête tout en la regardant surpris). Eh bien...certains disent que c'est parce qu'il allait fumer avec les élèves dans l'arrière-cours. Mais pas du tabac, soyons logique. Mais d'autres disent qu'il aurait carrément harcelé sexuellement une élève dans cette même cours !

— Tss ! Ça m'étonnerait même pas de ce vieux pervers ! Je suis plutôt content qu'il se soit fait virer, parce qu'il te regardait vraiment d'un œil étrange, et je n'aimais pas beaucoup ça.. ! Et puis tous ces devoirs à la con.. ! »

Eva se mit à rire en me voyant m'emporter en pensant à M. Praxton mais à la fois d'être content qu'il ne reviendra plus jamais. Je me laissai aller contre le dossier de ma chaise et regardai l'horloge accrochée sur le mur d'en face. Bon, eh bien, monsieur le nouveau professeur de photo est en retard de dix minutes ! S'il n'est pas là dans cinq minutes, c'est nous qui seront libérés pour la matinée !

« Tu penses que ce sera un pervers comme M. Praxton ? Demanda Eva.

— Ou un gars bien coincé, avec des lunettes, et qui bégaie ? Fis-je en riant.

— Ou bien tout simplement une mégère !

— Ou une bombasse ! »

Nous nous mîmes à rire en faisant défiler les idées que nous nous faisions du futur professeur. Je m'entendais très bien avec Evangeline. Nous nous connaissons depuis cinq mois, depuis la rentrée en fait. Nous avions déjà fait les quatre-cents coups ensemble, et l'année n'était pas encore terminée.

Mon attention se porta sur la porte lorsque celle-ci s'ouvrit, pour laisser apparaître Adam, qui n'osa pas entrer tout de suite.

« Y a pas encore le prof ? Demanda-t-il étonné.

— Nah, lui répondis-je, c'est le nouveau ! Il n'a pas dû faire sonner son réveil ! »

Soulagé de ne pas se prendre un retard, Adam entra et se posa à la table derrière Eva et moi. Nous commençâmes alors à discuter tous les trois du projet qu'on devait impérativement rendre aujourd'hui et pour lequel tout le monde s'était couché à pas d'heure pour le rendre à temps. Mais est-ce que le nouveau le demandera au moins ? Parce que se donner du mal pour rien, ça ne m'enchante pas tellement !

« Bonjour à tous, excusez-moi du retard, j'avais paumé ma carte d'entrée et j'ai mit plus de trente minutes à la trouver ! »

Nous tournâmes tous la tête dans la direction de cette voix, qui nous était étrangère, et je fus comme...bloqué. Un jeune homme d'une trentaine d'année, cheveux courts mais légèrement ondulés, blond, aux yeux bleus et à la voix sucrée venait d'entrer dans la salle. Il avait une mallette dans les bras, de la documentation et une case contenant certainement son appareil photo et ses objectifs. Il posa le tout en vrac sur le grand bureau avant de nous faire face en joignant ses mains.

« Bon, on va faire rapide, car je crois que vous avez tous un truc à rendre aujourd'hui. Bon ! Fit-il avant de s'éclaircir un coup la voix. Comme vous le savez, M. Praxton n'enseignera plus dans cet établissement, je suis donc son remplaçant. Sur long terme, dit-il avant de lancer un sourire à Eva. Bien ! Je me présente, je m'appelle M. O'Gorman, et accessoirement Dean, et je serais votre nouveau professeur de photographie pour le reste de l'année...et les autres à venir ! (Il se tourna vers moi). Je vous pris d'être...indulgent avec moi, car je ne vous connais pas et ceci est ma première expérience dans l'enseignement ! J'ai déjà fais quelques stages auprès de professeurs expérimentés, mais je n'ai encore jamais eu l'occasion d'être à leur place et de tout gérer ! Donc s'il vous plaît, soyez gentil. »

Oh...bon...sang. Je le regardai nous tourner le dos pour fouiller dans sa mallette et en sortir la fiche d'appel. Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à détourner mon regard de...de ses.. !

« Dan ? Ça va ? Il m'a l'air d'être bien ce prof, tu ne trouves pas ?

— Il plus que bien, tu veux dire...

— Je ne sais pas qui vous êtes mais je vous entends ! »

Mon sang se glaça lorsque les yeux bleus du professeur croisa les miens. Il esquissa un sourire avant de s'appuyer contre son bureau, la fiche entre les doigts.

« Au fait, fit-il pour s'adresser à toute la classe, j'ai une ouïe extrêmement fine ! Prenez garde à ce que vous dites, ou je pourrais vous entendre... »

Il me jeta un regard amusé avant de se reconcentrer sur sa feuille pour commencer l'appel. J'entendis Eva ricaner à mes côtés avant qu'elle ne me donne un petit coup dans les côtes, ne pouvant certainement plus se retenir de rire. Je me sentais si bête ! Pourquoi est-ce que j'avais dit ça à voix haute ? Je plaquai ma main sur mon front avant de me mettre, à mon tour, à rire silencieusement. Vraiment, il n'y a que moi pour me faire remarquer en premier ! Déjà que je suis le plus âgé de la classe, la plus jeune ayant vingt ans.

« Aidan Turner ?

— Ouaip !

— Alors c'est toi... fit-il en me regardant avec ce regard amusé. Je vois par ta date de naissance que tu es le plus vieux !

— Peut-être, mais toujours plus jeune que vous, et ça se voit.

— Vraiment ? Fit-il étonné. Et quel âge me donnes-tu ?

— Hmm...Je dirais trente-six ans ? »

M.O'Gorman ouvrit grand la bouche sans rien dire avant de se mettre à rire nerveusement. Quoi ? C'était pas ça ?

« Eh bien...j'ignorais que je semblais si vieux ! Fit-il avec un faux rire. Turner, vous venez de profondément me vexer ! Je n'ai pas trente-six ans mais trente-et-un !

— Raaah, trente-et-un, trente-six...C'est pareil ! Je suis toujours plus jeune que vous ! »

Il plissa tout à coup les yeux, mais cette fois-ci, il ne sembla plus amusé. Il semblait sur le point de m'exclure pour insolence. Et ce ne serait pas la première fois, il ne sait pas à qui il a affaire !

« Je vais faire une petite croix à côté de votre nom, Turner. Comme ça, je ne vous oublierais pas, vous, et votre insolence. »

Il prit un stylo et griffonna quelque chose sur la liste. Eh merde... Je me mordis la lèvre inférieure tout en jurant intérieurement. J'avais peut-être la chance de m'entendre avec un prof plutôt canon, et voilà que j'en ai fait une boulette de papier pour la lancer dans la corbeille.

« Aïe aïe aïe...me murmura Eva. C'est loupé comme première approche...

— Ta gueule, il pourrait t'entendre ! »

Et par chance, il n'avait pas entendu, trop occupé pour terminer l'appel. Alors qu'il commençait à expliquer ce que nous allions faire, je ne pu détacher mes yeux de lui. Monsieur O'Gorman était vraiment séduisant, je dois l'admettre... mais je ne suis certainement pas le seul à le penser ! Je suis persuadé que les filles du fond se retiennent de ne pas glousser comme des poules ou de se trémousser sur leur chaise ! Elles sont tellement... prévisibles !

Je continuai de balader mon regard sur lui. Finalement, trente-et-un ans, ce n'est pas si vieux... cela fait seulement sept ans d'écart... Je secouai violemment la tête avant d'écarquiller les yeux comme pour me réveiller. Mais à quoi je pense ?!

« Hé, ça va ? Fit Eva en fronçant les sourcils.

— Je commence à avoir de drôles d'idées...

— On a tous fantasmer sur un prof un jour, il n'y a pas de quoi faire tout un cirque.

— Déjà, parle moins fort. Et puis je ne fantasme pas sur lui.. ! C'est à peine son premier cours, et la première fois que je le vois. Je suis seulement... agréablement surpris, fis-je pensif.

— Tu as peur de quoi en n'admettant pas qu'il te plaît ? »

Mon cœur accéléra quand, au loin, les yeux du prof croisa les miens. Ce n'était pas un croisement, en fait, c'était plus...ancré ! Il me lança un bref sourire avant de replonger son nez dans sa documentation tout en continuant de parler. Bordel, ce que je ressens à cet instant ne peut pas être réel. Je sais ce qu'est le sentiment amoureux, car je l'ai déjà vécu et ressenti. Mais pour arriver à ce stade, à...cette intensité.. ! Il m'avait fallu...quoi ? Trois mois ? Le temps de connaître un peu plus la personne et de l'apprécier ? Mais là, je ne comprends pas. Toutes ces sensations sont identiques au sentiment amoureux. Mais je ne peux pas tomber amoureux de quelqu'un comme ça ! … Si .. ?

« Bon, soupira le professeur en se tournant vers moi, pourquoi me fixez-vous ainsi, Turner ?

— Euh...je...

— Vous êtes amoureux de moi ou quoi ? Fit-il en riant.

— Q-Qu-Hein ?! Dis-je en grimaçant de surprise. Mais qu'est-ce que vous racontez ? J'étais simplement perdu dans mes pensées !

— Et à quoi pensiez-vous ?

— Mais ça ne vous regarde pas ! Les pensées sont faites pour rester premièrement secrètes, intimes et personnelles !

— Je vois que je vous mets dans l'embarras devant vos camarades, fit-il en riant de nouveau. Vous me raconterez tous ça en fin d'heure... »

J'inspirai profondément alors qu'il rigola silencieusement avant de retourner à ses affaires. Bon sang, pourquoi a-t-il fallut qu'il me demande ça pile quand j'y pensais ? Il s'est passé un truc là, pour que ce soit si synchro !

Je repris un peu mon sérieux, et sorti enfin le travail que j'avais fait pour aujourd'hui. Nous devions finalement les rendre, mais je me demande comment O'Gorman note... Praxton était plutôt sympathique sur ses notations, et je crois que c'était la seule chose sympa chez lui.

Les trois heures de photo passèrent relativement vites, étant donné que mes pensées étaient toutes dirigés vers notre nouveau professeur. Bon sang... Je ne crois pas au coup de foudre, mais ça commence à m'inquiéter. Le problème n'est pas qu'il soit un homme, car je suis aussi bien intéressé par les femmes que par les hommes, pas du fait qu'il soit plus âgé, car il n'y a plus trop de problème de majorité puisque je le suis depuis six ans pour l'Irlande et trois ans pour la Nouvelle-Zélande. Non, le problème est bien plus...problématique. Je suis un étudiant, et il est professeur.

« Bon, eh bien je vous donne un nouveau sujet. Vous devrez rendre votre projet dans une semaine. Ce n'est pas trop compliqué... Vous devrez, à travers cinq selfies, exprimer une émotion, un sentiment, une sensation. Vous ne devez, en revanche, pas exagérer les gestes ou les expressions du visage, car c'est moi qui doit deviner ce que vous avez voulu faire passer dans vos cinq photo selfie. Et la note sera basée sur la complexité ou la facilité à me faire deviner. Vous pouvez faire du noir et blanc, du sépia, du nuit, du crépusculaire ou du normal. Je ne veux simplement pas de flou, n'importe quels qu'ils soient ! C'est à rendre sur clé USB, bien sûr, car le papier photo coûte un peu cher. Sur ce, je vous dit à demain ! »

Après avoir rangé mes affaires, prit ma veste et quitté ma table, je fus interpellé par O'Gorman, qui semblait avoir parlé sérieusement lorsqu'il m'avait dit qu'il voulait me voir à fin du cours. Nous attendîmes que les autres élèves sortent pour qu'il commence à parler.

« J'ai l'impression que vous êtes un peu ailleurs...

— Non, je ne le suis pas plus que ma voisine, Evangeline. J'étais simplement perdu dans mes pensées.

— Oui... Mais soyez plus attentif à mes cours, plutôt qu'à moi, en personne. Je comprends que vous soyez perturbé par le remplacement de M. Praxton, mais reconcentrez-vous un peu plus, d'accord ?

— Oui, j'essaierais à l'avenir. »

Je hochai la tête pour lui dire au revoir et quittai enfin la salle avant de souffler bruyamment. Bon sang, il a l'air d'être un véritable emmerdeur en fait ! J'attrapai le bras d'Eva qui m'attendait appuyé contre le mur du couloir et nous montâmes les escaliers. Un peu de physique sur la lumière avec Mme Karenger me changera les idées ! Cette vieille peau n'a rien, mais alors RIEN d'excitant !

Point de vue de Dean.

Café. Il me faut du café. Je me levai du bureau et me dirigeai vers la sortie de la salle avant d'annoncer, à la nouvelle classe, que je revenais. A peine la porte de refermée, je m'appuyai quelques secondes contre le mur d'à côté tout en fermant les yeux un instant. Je savais que cette journée allait être difficile en revenant la veille d'Irlande... Mais je l'avais fait. Et je n'avais dormi que deux heures dans l'avion, ce qui explique mon retard de ce matin, car à peine revenu chez moi que j'ai dû repartir aussitôt, et le temps de trouver ce fichu pass pour entrer dans l'école m'a fait passer pour un prof absolument pas ponctuel.

J'ouvris tout à coup les yeux lorsque j'entendis un raclement de gorge, et je me figeais lorsque je croisais le regard du directeur.

« M-Monsieur Armitage ! J-je...

— Vous êtes agoraphobe, Dean ?

— Ag.. ? Oh non ! Fis-je en riant nerveusement. Sinon je ne serais pas dans une école, ce serait absurde pour moi.. ! Non, je... En fait, j'allais me chercher un café, parce que je n'ai quasiment pas dormi de la nuit, vous savez...

— Oui, j'ai reçu votre lettre il y deux jours. Que faisiez vous si loin de votre terre natale ? Dit-il en arquant un sourcil.

— Eh bien... J'ai mon frère qui y est parti il y a quelques mois pour voyager et il... a eu comme de petits problèmes.

— Bien, je ne vais pas vous en demandez plus, dit-il en souriant. En revanche, je vous demanderais de m'appeler Richard, car c'est un honneur pour moi d'avoir le fils aîné de Lance dans mon école.

— Vous connaissez mon père ? Fis-je étonné.

— Voyons, quelle question ! Tout le monde connaît votre père en Nouvelle-Zélande.. ! Ria-t-il. Bien, j'ai encore des choses à faire, je vais vous laisser aller à la machine à café ! »

Je le remerciai d'un hochement de tête avant d'inspirer, les sourcils tous deux haussés. J'ai bien cru me faire virer dès le premier jour ! Mais bon, en général, les élèves dans ses écoles sont assez matures pour pouvoir rester seuls sans se blesser !

Je me mis à sourire en pensant à Brett. Quel idiot... Il s'est donné en spectacle dans un bar et s'est fait virer et emmener au poste de police. Il a fallu que ce soit moi qui aille témoigner que ce gars-là est simplement idiot et non dangereux pour les gens. Quoi que...

Je montai enfin les escaliers pour me diriger vers la salle de pause et me prendre un café.

« Oh, vous devez être Monsieur O'Gorman ? Fit une voix dans mon dos.

— Euh...Oui, je suis le nouveau professeur de photo. Et...vous êtes.. ?

— Je suis le professeur d'Architecture, Graham McTavich. Richard m'a dit qu'un remplaçant avait été affecté ici mais j'ignorais qu'il serait si jeune !

— Si jeune ? Fis-je en riant. Un de mes élèves m'a fait la remarque aujourd'hui que j'étais vieux et que ça se voyait !

— Quelle classe ?

— Euh...Les Photos Première Année.

— Ah ah ! Ria-t-il bruyamment. Ça doit sûrement être Turner ! Il n'est pas du genre à avoir la langue dans sa poche ! Et ce n'est pas simplement une expression...

— Euh...C-Comment ça ? Fis-je étonné du sujet. Vous voulez dire...

— Il est sortit avec trois élèves différents depuis le début de l'année, alors en l'espace d'un semestre, on a largement eu le temps de le voir rouler des patins à ses copains dans les couloirs !

— Oh ! Il aime les hommes ? Quoi que ça ne me regarde pas, désolé.

— Oh si ! Vous êtes maintenant leur professeur principal ! Si vous voulez savoir des choses sur vos élèves afin de mieux les connaître, demandez-moi !

— Merci bien, Graham. »

Et je quittai la salle de pause pour redescendre, le café à la main. Turner gay ? Bon, je l'ai vu que pendant les trois heures de ce matin, mais il n'a pas du tout la tête d'un... M'enfin, qu'est-ce que je raconte ! Comme si les gens avaient une tête reflétant leur sexualité ! Mais j'imagine que pas mal de filles doivent être déçu...car je dois l'admettre, Turner est loin d'être repoussant.

Je retournai dans ma classe tout en m'excusant de ma si longue absence et continuai mon cours. Encore deux heures et j'ai terminé ma journée...Youhou !

Lorsque j'entendis la dernière sonnerie de la journée, je m'empressai de faire sortir les élèves de mon dernier cours afin de ranger mes affaires tranquillement et ensuite partir. Lorsque j'arrivais dans la salle des professeurs pour prendre mes affaires, je revis Graham assit sur un fauteuil en train de me faire signe, en compagnie d'un autre homme, plutôt court sur pattes.

« Hey ! Dean ! Comment s'est passé votre première journée ?

— Plutôt bien, dis-je en m'approchant d'eux. Les élèves sont plutôt tolérants sur mon manque d'expérience dans ce domaine... Mais on verra, peut-être que dans une semaine, les élèves viendront se plaindre que je suis incompétent !

— Je doute que ça arrive un jour, fit Graham en riant. Après tout, si M. Armitage vous a engagé ici, c'est que vous êtes assez compétant ! Et M. Armitage se trompe très rarement ! »

Je le remerciai en inclinant légèrement la tête mais j'étais assez mal à l'aise de la situation, car Graham ne m'avait pas présenté l'homme à côté de lui, et je n'osais pas demander son nom. Mais les yeux bleus du petit homme croisa les miens et il comprit aussitôt le problème et se mit à racler sa gorge.

« Quoi ? Oh ! Je suis désolé ! Reprit tout à coup Graham. Je ne vous ai pas présenté ! Alors Dean O'Gorman, je vous présente Martin Freeman.

— Bonjour ! Fit le plus petit en souriant nerveusement. Je suis professeur de Dessin, dit-il en me serrant la main.

— Enchanté, et moi, je suis le nouveau prof de Photo. »

Nous continuâmes de discuter quelques minutes, avant d'aller à mon casier pour prendre ma sacoche, mes clés et mon casque avant de les saluer et de partir. Arrivé dehors, je remarquai pas mal d'élèves à l'entrée du parking de l'école en train de discuter ou bien de prendre la pause pour fumer, et aussitôt le pied dehors, je sentis pas mal de regards se poser sur moi. J'espère qu'on ne me voit pas comme le petit nouveau, car ce n'est pas le genre de commérage que j'aime entendre. Je n'aime, d'ailleurs, pas du tout le commérage.

Je me dirigeai vers ma Diavel Titanium, sagement garée là depuis le matin, et ouvrit le top-case pour y ranger mes documents, ma mallette et la case où mon appareil était rangé. Après avoir refermé le coffre, je remarquai, dans le rétroviseur gauche de ma moto, que quelqu'un était en train de m'observer. Je tournai la tête et là, je fus étonné de reconnaître Turner. Celui-ci détourna son regard avant de fixer le sol tout en expirant la fumer qu'il venait d'inspirer de sa cigarette. Je plissai légèrement les yeux pour mieux le cerner. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui... Déjà, il n'avait cessé de m'interpeller ce matin, puis de continuellement me fixer... Et là, ça recommençait. Ce fut à mon tour, tout à coup, à détourner le regard lorsque le sien croisa de nouveau le mien, comme pour s'assurer si je l'observais toujours.

Je secouai légèrement la tête, et m'apprêtai à mettre mon casque quand il s'approcha de moi et s'arrêta à ma hauteur, une main dans les poches, l'autre retirant sa cigarette de ses lèvres.

« Elle est à vous ?

— Oui, pourquoi ?

— Pour savoir... J'ai terminé depuis une demi-heure, et je me demandais à qui pouvait bien appartenir cette si belle moto... Je ne l'avais jamais vu avant, ça ne m'étonne pas tellement qu'elle soit la vôtre, puisque vous aussi, c'était la première fois que je vous voyais.

— C'est plutôt une bonne déduction, fis-je en calant mon casque sous le bras. Vous vous y connaissez en moto ?

— Pas vraiment, m'avoua-t-il avant de porter rapidement la cigarette à sa bouche, mais je sais que les Ducati Diavel Titanium sont pas données... Vous êtes un modique professeur pour le moment...C'est un cadeau ?

— Vous m'épatez, Turner ! Fis-je en riant. Oui, tout à fait. Lorsque j'ai réussi mon concours pour devenir professeur, il y a deux ans, mes parents me l'ont offerte.

— Un très beau cadeau.. ! Fit-il en l'observant. Je ne vous ai pas encore vu dessus, mais je pense que tous les deux, vous faites la paire... Vous êtes chanceux, Monsieur O'Gorman, mais je n'irais pas à vous jalouser, car j'ai déjà mon bijou et je ne voudrais en aucun cas l'offusquer (Il pointa sa main vers le font du parking). C'est la mienne, une Volvo Amazone de 1965.

— Elle a de la gueule ! Fis-je étonné en regardant la voiture. Oh désolé, je voulais pas être si familier, ri-je nerveusement.

— C'est bon, même si je vous ai dit ce matin que vous étiez vieux, entre nous, nous savons que vous ne l'êtes pas tant. Nous avons, quoi.., sept ans d'écart ? Je suis assez mure pour ne pas me formaliser d'un gros mot que vous avez, en plus de ça, maladroitement lâché.

— Oui, c'est gentil de votre part, dis-je avant qu'un blanc ne s'installe. Bien, je... je crois que je vais y aller.. !

— Oh oui, désolé, je ne voulais pas vous retarder, vous avez sûrement pas mal de choses à faire pour demain. Et moi aussi d'ailleurs ! »

Nous nous souhaitâmes une bonne soirée avant que chacun ne regagne son véhicule respectif. J'enfourchai ma moto, mis mon casque et démarrai pour enfin quitter l'école, sous le regard intrigué de tous les élèves présents dehors.

En fait, je pense m'être fait un préjugé de Turner. Je ne l'ai vu que ce matin pendant trois heures, et l'arrogance n'était qu'une facette de son caractère. Il est également mystérieux et très... intriguant. J'ai eu l'occasion d'avoir pas mal de conversation aujourd'hui, et j'ai presque l'impression que celle-ci, avec Turner, a été la plus constructive de toutes. Je pense qu'on pourra finalement bien s'entendre. Comment s'appelle-t-il déjà ? Hm... Argh...Je ne me souviens plus de son prénom.

J'arrivais en bas de chez moi, et après avoir garé et prit mes affaires, je montais dans mon appartement. Lorsque j'ouvris la porte, je fus prit d'assaut par un monstre qui se jeta sur moi et me fit tomber au sol, dans le hall du bâtiment.

« Ah ! Pouss- Ah ! Pousse-toi ! Fis-je en riant. Batman, dégage ! »

Je repoussai mon chien de toutes mes forces afin de pouvoir me relever et entrer. Je m'assis aussitôt sur le canapé et il vint se caler sur mes jambes tout en se vautrant sur le dos et en poussant des grognements de contentement.

« Mais oui, moi aussi je suis content de te voir, Batou ! Allez, calme-toi.. ! »

A peine cela faisait-il cinq minutes que j'étais assis, que je n'avais déjà plus envie de bouger. Il fallait que je dorme, j'avais un énorme décalage et de bonnes heures de sommeil sont indispensables. C'est alors que je m'endormis sur mon canapé avec Batman, l'esprit tourné vers ma journée passée, mais surtout vers ce Turner, qui ne semblait étrangement pas vouloir me sortir de la tête.


Pour ce premier chapitre, j'espère que ça va :S
(bon, c'est toujours dur de démarrer une histoire, on n'entre pas directement dans le vif du sujet, du coup faut être curieux pour finalement être satisfait).

Sinon, j'ai tenté au maximum de me référer aux vies des acteurs ici présents (alors pour ceux et celles, si jamais, qui ne connaissent pas les noms et veulent voir leur tête et qui ils ont joué dans Le Hobbit, tapez sur Google, ça sera plus simple à comprendre pour la suite des événements), comme la photo pour Dean, le fait que son père Lance est connu en N-Z pour ses peintures, pour son frère du nom de Brett ou encore pour son chien Batman... Pour Aidan, je n'ai pas beaucoup trouvé de choses sur sa vie (surtout côté famille en fait) donc c'est inventé.

Sinon, la suite risque d'être plus intéressante ! Vous allez, je pense, rapidement comprendre le lien avec le Hobbit ;)

On se retrouve au chapitre 2 !
(Où Dean commence à se poser des questions sur Aidan...)

A la prochaine ! :D