Salut à toutes (et salut à toi aussi éventuel petit homme perdu)

Chose promis chose due : Les chapitres spéciaux de "Changer les choses" sont enfin là et j'espère vraiment que ces petits textes, qui m'ont aidés dans les moments ou l'inspiration disparaissait, vont vous plaire autant que la fic à laquelle ils sont rattachés.

Bonne lecture

Chapitre Spécial 1 : Marianne Elysia Rosewald

Du haut de ses six ans Marianne Elysia Rosewald gambadait gaiment dans les jardins somptueux de la majestueuse demeure de ses parents. Elle avait descendu en courant les trois étages qui séparaient sa chambre du rez de chaussée. Dans le vestibule illuminé par le soleil du midi elle avait lancé la main au personnel de maison sans cesser sa course folle.

Elle avait six ans et c'était l'été : rien ne pouvait entamer sa bonne humeur.

Des sucreries succulentes dans les poches et son sourire qui faisait fondre n'importe qui sur les lèvres Marianne Elysia pénétra dans « la forêt de fleurs ». Cet espace immensément vaste que sa mère avait fait construire avant sa naissance. Des haies plus grandes fleurissaient de roses royales, de lys aussi blancs que la neige et toute sorte de fleurs au parfum délicieux. Ce jardin où les adultes venaient se reposer était son terrain de jeu.

Non loin de la fontaine se tenait une femme à la peau noire, aux grands yeux jaunes que l'enfant aurait pu qualifier de tristes si elle y avait prêté plus d'attention. Mais concentrée sur la saveur magique du chocolat qui fondait dans sa bouche la jeune dragon céleste ne prêta pas plus d'attention à cette femme qu'à la paire de chaussette qu'elle avait retiré quelques minutes plus tôt pour enfiler des sandalettes.

Alors qu'elle approchait de la fontaine la femme s'agenouilla sur son passage et baissa les yeux. Habituée à cette étrange coutume la petite fille passa près d'elle et sauta dans la fontaine en hurlant de joie. L'eau était fraîche sur sa peau rendue brûlante par le soleil.

Une enfant à peine plus petite qu'elle gazouilla en ramenant un caillou brillant à la femme toujours agenouillée. Marianne Elysia posa ses yeux sur cette enfant qu'elle n'avait jamais vu. Elle portait des bracelets de métal à ses poignets et un collier comme la plupart de ceux qui servaient la noble maison Rosewald. Un instant Marianne Elysia se demanda en quoi cette petite fille pouvait être utile aux travaux ménagers puis elle vit la femme l'attraper pour la forcer à s'agenouiller au sol.

En la voyant la petite fille détourna le regard et fixa le sol, sa main dans celle de sa maman. Curieuse la petite dragon céleste, ses beaux cheveux nattés voletant dans son dos, sortit les pieds de la fontaine et alla face à la dame et à la petite fille. L'enfant tremblait.

Tu veux un bonbon ? Demanda Marianne Elysia à la petite aux cheveux noirs tout en fouillant la poche de sa robe.

Mademoiselle est trop bonne, répondit la mère. Mais nous ne pouvons accepter un tel présent.

Pourquoi ? Questionna la petite noble, la tête penchée sur le côté.

Nous sommes indignes de la générosité de sa sainteté Marianne Elysia, répondit la femme en gardant les yeux rivés sur le sol.

Mais moi je veux juste une amie ! S'exclama Marianne en souriant de façon angélique.

Elle était retournée près de la fontaine tous les jours jusqu'à ce qu'enfin la petite fille accepte un bonbon et même de lui adresser un faible « merci sa sainteté ».

Deux semaines plus tard, cachées derrière des rosiers elles jouaient à la poupée à l'abri des adultes. Il n'y avait plus Marianne Elysia Rosewald et Nijyuusan, juste deux enfants, deux petites filles qui pouponnaient et parlaient comme des égales.

Mais Nijyuusan, la vingt troisième enfant illégitime de sa sainteté Rosewald ne verrai jamais tomber les premiers flocons. Même à l'abri des barrières de roses Charlos, le grand frère de Marianne Elysia, les avait trouvées.

Dès lors la petite dragon céleste s'était murée dans le silence, refusant de quitter sa chambre, seul endroit encore où elle pouvait éviter de voir les monstres qui composaient sa famille. Elle leur ferait payer leur ignominie un jour, à son frère, à son père et à tous les nobles mondiaux qui osaient ainsi prendre la vie de pauvres enfants qui n'avaient que pour seuls tord d'être moins bien nés.

Elle ferait bouger les choses, pas comme le tentaient vainement les révolutionnaires et les Pirates. Elle serait une Marine, une Marine respectable qui punirait les monstres qui vivaient dans les châteaux dorés. Sa sœur avait cruellement été prénommée Nijyuusan mais elle avait le nom de sa mère. Sa mère qui l'avait vu mourir avant d'être elle même tuée.

En leur mémoire elle ne serait plus sa Sainteté Marianne Elysia Rosewald. Elle serait Maria Korpol.