LUNDI 12 Septembre. 6 heures du matin
Et comme d'habitude tu te réveilles et tu sais déjà comment va se passer ta journée. Il est 6 heures, tu te lèves, te glisses sous une douche confortablement brûlante, tu t'habilles de manière parfaitement classe : jean bleu foncé, pull à col roulé noir et chaussures de costard noires. Et comme d'habitude tu te regardes dans le mirroir de ton armoire en arrangeant tes cheveux blonds et en murmurant "beau gosse" avant d'aller boire ton café noir et d'engloutir gracieusement ton croissant matinal.
Tu prends ta voiture dans ton garage privé et conduit en direction de l'hôpital où tu travailles depuis maintenant 5 ans. Tu as 24 ans et tu es médecin. Le plus jeune médecin titulaire de tous les temps à dire vrai.
Oui, car les médecins de ton âge ne sont encore qu'interne. Mais toi, tu es tellement doué que cela ne t'a pris que deux ans pour passer titulaire.
Tu entres dans l'hôpital, et en te dirigeant vers ton bureau de chef urgentiste, tu ne fais pas attention aux exclamations déséspérées des infirmières, des administratrices et des patientes. Tu en as trop l'habitude. Tu es un très bel homme, mais tu le sais.
D'ailleurs, la moitié des femmes qui travaillent ici sont passées dans ton lit, où dans la salle de garde.
Mais tu n'en as que faire.
Everywhere you go, perfection
Follows you the wrong direction
And you will never see it for
You get all that you need and more
You see it, you want it
You find it, it's yours
Tu poses tes affaires, te revêtes de ta blouse blanche qui te rend incroyablement sexy et te rends dans le vestiaire des internes, là où t'attendent les étudiants dont tu t'occupes.
Oui, car en plus d'être médecin titulaire à 24 ans, d'être chef urgentiste de l'hôpital, tu t'occupe de 5 internes, qui ont le même âge que toi. Et cela ne fait que gonfler de plus en plus ton égo et montre bien à quel point tu es parfait.
Seulement voilà. Depuis que tu t'occupes de ces cinq internes, rien ne va plus.
Car toi, l'homme parfait, tu es tombé amoureux.
Tomber amoureux n'est pas la fin du monde. C'est indéniable. Mais l'être d'un homme, pour toi, ça s'en rapproche.
Depuis un an maintenant que tu t'occupais d'eux, tu n'avais d'yeux que pour lui.
Il travaillait avec acharnement, intelligence, délicatesse et était doué d'une compassion extraordinaire pour l'être humain, ce que tu ne comprenais pas toujours. Car toi, tu est froid, manipulateur, et le seul contact que tu as avec tes patients, c'est quand tu les opères, et cela te suffit largement. Les soins et les examens, tu laisses ça aux infirmières et aux internes.
Et en plus de toutes ses qualités, il y avait son physique. Totalement contraire au sien d'ailleurs. Toi, qui est blond les cheveux mi-longs tombant sagement sur ta nuque, qui as les traits fins, légèrement musclé, mais suffisament pour être carrément sexy, lui est brun, les cheveux courts toujours en bataille, les traits du visage totalement viril à en tomber, et le torse marqué de muscles qui le rende canon. L'ange et le démon, dont les rôles s'inversaient quant au physique et au caractère.
But you can say what you wanna
Take what you wanna
Choose the moods that you fake
When you want
You said, your life couldn't get much better
Then it is
Yeah, well aren't you glad
Pendant un an, tu as essayé de nier ces sentiments. Mais depuis un mois, tu t'es fait à l'idée, et cela ne te convient pas. Car tu ne peux pas l'avoir. Tu ne peux pas car c'est un homme, et qu'il est hétéro, vu le nombre de conquête qu'il a lui aussi.
Alors tu continues ta petite vie parfaite, souffrant en silence. Tu n'es pas heureux, mais le voir 50 heures par semaine te suffit, pour l'instant.
OoOoOoOoOoOoOoO
POV Harry LUNDI 12 septembre, 7 heures et quelques....
Et merde, déjà l'heure de se lever...
J'étais bien dans mon lit...?
Ah non, j'ai encore dormi à l'hôpital, comme 5 fois par semaine à vrai dire.
Harry se leva, encore vêtu de ses vêtements d'internes, enfila sa blouse qu'il avait balancé sans pitié sur la seule chaise de la pièce deux heures auparavant, lorsque enfin, il avait pu se reposer un peu après 48 heures de garde, si ce n'est plus. A vrai dire, il ne comptait pas ses heures de boulot, car il aimait vraiment ce qu'il faisait. Ca, ou alors il aimait la satisfaction qu'il lisait dans les yeux de son titulaire lorsqu'il travaillait sans compter...
Chassant l'homme de sa tête pour le moment, il prit sa trousse de toilette et déambula dans les couloirs vers le vestiaire dans internes.
Cela faisait un moment déjà qu'il ressentait quelque chose pour son titulaire. Presque depuis le premier jour en fait : son physique, son intelligence, sa maturité. Et malgré sa froideur et son air supérieur, Harry savait que c'était quelqu'un de très sensible au fond. Oui, Harry était doué pour voir ce genre de chose.
Mais celui-ci était hétéro, il n'y avait aucun doutes là dessus.
Alors Harry se contentait de sauver les apparences, en sortant avec des filles, ce qui commencait drôlement à le dégouter.
Mais ce qu'il le dégoutait encore plus, c'était l'attitude du chef urgentiste. Il ne semblait pas avoir de coeur. Il enchaînait les conquêtes, les jetant le jour d'après.
Cela le rassurait au fond, mais l'attristait encore plus. Décidement, il n'étais pas homo, non, pas comme lui.
Malgré cela, ils s'entendaient bien. Il semblait plus naturel avec lui qu'avec les autres internes et cela lui suffisait, pour l'instant.
Il arriva dans les vestiaires et se posta devant le mirroir. Il essaya de dompter ses cheveux, ce qui était un acte désespéré... Car il avait beau faire ce qu'il voulait, ses cheveux se redressait en bataille. Fichus tigniasse!
Il se contenta donc de se débarbouiller, de se laver les dents et de se changer. Il renfila sa blouse et attendit ses collègues, et bien sur, son titulaire.
- Déjà là Potter!
- La ferme Zabini. Répondit sèchement le concerné
Blaise Zabini, son seul collègue interne de son service était homo, et il s'était malheureusement mis dans le crâne qu'Harry pinçait pour lui. Bon point pour lui : il avait deviné qu'il était homo. Mauvais point : il n'en pinçait vraiment pas, mais alors vraiment pas pour lui.
Il était pas mal, il faut l'avouer. Mais il n'était pas blond, il n'avait pas les yeux gris, et pour couronner le tout, il n'était pas....lui.
- Moi aussi je t'aime chéri...
- A d'autre!
- Tu te rappelles de notre marché j'espère? rappela le noir avec un sourire sournois qui s'affichait sur ses lèvres.
Oui, parce qu'en plus d'avoir deviné qu'il était homo, il avait aussi remarqué qu'il était amoureux.
- Tu fais chier!
- Ok, comme tu veux, mais si tu ne tiens pas ta part du deal, j'irais raconter au Docteur Maaaalefoy Ô combien tu aimes prononcer son petit prénom quand tu te caresses dans la chambre de garde...
- Ok, Ok.... Sale pervers. Si t'y tiens tant que ça, je remplirais ma part du marché ce soir. Chambre de garde. Ca te va? répondit Harry plein de rage pour ce mec qui le faisait chanter depuis près de quatre mois maintenant. Mais t'es vraiment dégueulasse!
- Oh mais chéri, je fais tout ce que je peux pour obtenir ce que je veux. En l'occurence, toi!
Leur (douce) conversation fut (enfin) interrompue quand deux femmes et un homme entrèrent dans le vestiaire à leur tour.
- Salut Harry! fit joyeusement Hermionne en lui faisant une bise sur la joue. Bien dormi?
- Salut vieux! lança à son tour l'homme roux qui venait d'entrer.
Hermionne et Ron était ses plus vieux amis. Ils se connaissaient depuis l'école maternelle et ne s'étaient jamais quittés. Ils avaient été dans la même école primaire, le même lycée, et Harry avait même vécu dans la même maison que Ron depuis ses 18 ans. En effet, ses parents étaient morts, et sa famille adoptive (même s'ils étaient son oncle et sa tante), l'avait viré à sa majorité. Heureusement, la famille de Ron, qu'il considérait comme sa propre famille, l'avait recueillit, jusqu'à ce qu'il puisse gagner un salaire et se trouver un appartement digne de ce nom.
- Salut Blaise! Fit la voix stridente de Pansy Parkinson en enlaçant son ami.
- Ouais, salut Pans'. Répondit un blaise visiblement dérangé de leur interruption qui regardait Harry d'un oeil plein de désir.
Beurk! pensa Harry quand il se rendit enfin compte qu'il allait devoir se plier aux exigences de Zabini ce soir.
- Tu veux que je lui casse la gueule? murmura Ron
- Non c'est bon t'inquiète pas.
Hermionne et Ron était, bien évidemment au courant de qui Harry était amoureux, et que Blaise était aussi au courant. Mais il n'avait pas jugé nécessaire de leur dire comment il avait été au courant, ni de leur parler de leur pacte horriblement dégueulasse au yeux d'Harry. Mais il avait déjà couché avec un homme, alors il fermerait les yeux en essayant de ne pas se dire qu'il agissait comme une vraie prostituée. Bref.
A peine s'était-il remis de cette pensée qu'un Docteur Draco Malefoy extrêment beau et sexy entra dans la pièce et lui adressa un merveilleux sourire.
OoOoOoOoOoOo
POV Draco LUNDI 12 septembre, 7 heures 27
- Bonjour ; Aujourd'hui, Hermionne et Ron, vous êtes à la mine (Ndlr : ceux qui regardent G's A. connaissent...Pour les autres : c'est là où les ambulanciers arrivent avec pleins de malades accidentés.). Pansy, tu vas en consult'. Quant à Harry et Blaise, vous montez au bloc avec moi.
- Il manquait plus que ça... souffla Harry à voix haute sans s'en rendre compte.
Draco esquissa un sourire mi amusé, mi agacé. Il avait bien évidement remarqué que Harry faisait de l'effet à Blaise, et cela aurait pu le mettre hors de lui si celui-ci ne passait pas son temps à l'envoyer chier, ce qui le rassurait un peu mais qui confirmait tout de même son hétérosexualité.
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POV Harry LUNDI 12 septembre. 22 heures 08
Harry entra dans la chambre de garde et faillit vomir. Il ne voulait pas penser à ce qui allait se passer. Sans ça, sa journée aurait été parfaite. Draco l'avait laisser opérer seul sous sa surveillance, et n'avait pas arrêté de rabaisser Blaise, à son grand contentement. Il ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi celui-ci était si méchant et froid envers Zabini alors qu'il était si gentil et chaleureux envers lui.
Il n'eut pas le temps d'y réfléchir que Blaise entra dans la chambre de garde et lui sourit de désir, ce qui redonna à Harry la subite envie de recracher son pauvre dîner qu'il avait le temps d'avaler entre deux opérations.
- Et beh! J'ai cru qu'on allait jamais pouvoir s'occuper de notre petit affaire... lui dit son pire cauchemar en s'avançant doucement vers lui.
- C'est pas moi que ça aurait dérangé! lança un Harry dégouté de ce qui allait se passer.
- Reculer pour mieux sauter?
- Non, autant en finir. répondit un Harry désespéré.
Non, il n'aurait jamais dû dire ça.
Blaise, qui était maintenant à quelques centimètres de lui, tendit ses mains, et enleva la chemise d'interne d'Harry, et après en avoir fait de même pour la sienne, s'attaqua à son pantalon.
Soudain, et sous la surprise d'un Harry complètement dégouté, il se mit sur les genoux, fit glisser le boxer de sa victime et commença à lui faire une fellation.
Pense à Draco, pense à Draco...
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POV Draco Lundi 12 septembre 22 heures 08
Complêtement niais. Voilà ce que je suis quand Harry Potter se trouve dans la même pièce que moi.
Il a détruit toute l'image que je me faisais de moi. Mais c'est pour cela que je suis tombé amoureux de lui. Depuis ce fameux verre qu'on avait partagé il y a un an dans le bar en face de l'hôpital, après la perte d'un patient. Je m'étais réfugié là-bas, pensant noyer seul ma peine dans l'alcool. Oui car le grand et jeune Dr Draco Malefoy avait beau ne pas s'occuper de ses patients, il n'en était pas moins effondré quand un de celui-ci venait à mourir entre ses mains.
Et c'est après son troisième verre de Vodka qu'il fut surpris de voir s'assoir en face de lui son jeune interne Harry qu'il connaissait à peine vu qu'il était entré sous ses ordres il y a à peine une semaine de cela.
Et lui avait vu. Il avait vu au delà de ce que les autres voyaient. Il avait perçu ma sensibilité, pendant que d'autres croyaient que c'était une peine perdue. Il avait compris pourquoi j'étais là, alors que tout le monde pensait que j'étais encore venu m'echauffer avec quelques verres pour aller chasser une proie ensuite.
Alors nous avons bu ensemble et j'étais peu à peu tomber amoureux de cet homme pleins de qualité qui avait su voir en moi ce que les autres ne voyait pas sous le masque que j'avais mi tant d'années à construire.
Alors un an après, je me trouvais dans mon bureau, pendant ma nuit de garde étonnament calme pour une fois, et je me haissais de ne pas aller retrouver Harry, qui lui aussi, était en garde cette nuit, seul, pour enfin lui avouer ce que j'avais sur le coeur depuis une année entière.
Pris d'un élan de motivation, je me dirige à grand pas jusqu'à la chambre de garde. Une fois devant, il me semble entendre la voix de Blaise dire quelque du genre "t'en veux encore?".
Encore de quoi?
Sans attendre, j'ouvre la porte.
Je n'en crois pas mes yeux.
Sans un mot et blessé, je tourne les talons, sans prendre la peine de fermer la porte laissant les deux hommes nus à la vue de tous.
OoOoOoOoOoOo
A suivre...
