Titre : Not Like the Others
Auteur : Glacia
Genres : Amitié
Diclaimer : Squalo & Dino (ainsi que Belphegor) ne m'appartiennent malheureusement pas… Tous deux sont nés de l'esprit d'Akira Amano.
Résumé : Squalo, adolescent solitaire, décide d'intégrer un internat faute de ne pas bien s'entendre avec sa famille. Toutefois, les premières vacances achevées, un nouvel élève intègre sa classe...
Note : Je tiens à préciser que, dans le manga, Squalo & Dino se sont réellement rencontrés pendant leurs études. Toutefois, il s'agissait d'une école spéciale de la mafia, et non pas d'un internat comme je le dis… Aussi, le caractère de Squalo est franchement différent de celui qu'il a en tant qu'adulte, dans l'anime.
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La reprise des cours avait lieu aujourd'hui. Cette année, je m'étais retrouvé dans un internat non mixte, car ma vie en famille ne me plaisait guère, ou plutôt, je ne m'entendais pas avec mes parents, rendant donc la cohabitation difficile. Par chance, mon école n'était pas fermée pour les vacances, me permettant d'y rester tout le long, sans m'ennuyer à aller voir ma famille. J'avais déjà prévu des millions d'excuses pour ne pas y aller, même si je m'attendais à ne pas en avoir vraiment besoin.
Les premières vacances scolaires s'étaient donc achevées et, à la surprise de tous, un nouvel élève devait arriver. En fait, tout le monde était excité… Quant à moi, je m'en moquais. Personne dans la classe n'était vraiment intéressant, et encore moins mature, je m'attendais donc à ce que le nouveau le soit tout autant.
Le professeur arriva dans la classe et nous demanda de nous installer. Cela fait, il nous annonça la nouvelle dont nous étions déjà au courant. Toutefois, il nous fallut attendre quelques minutes avant de le voir… Visiblement, il s'était perdu et cassé la figure avec la marche à l'entrée, ou dans je ne sais quel autre endroit.
C'était un petit blond maigrichon à la peau clair et aux yeux dorés. Il avait une bonne tête et était plutôt mignon, mais il était aussi clairement visible qu'il était du genre bête, insouciant et naïf… Ce genre de garçon pas bien méchant mais pas très malin quoi. Sur sa joue droite et ses avants bras découverts étaient déposés plusieurs pansements roses et bleus à motifs plutôt enfantins… Rien que ce détail-là suffisait à confirmer le mental que je lui attitrais !
Le professeur écrivit son nom et son prénom au tableau après qu'il se soit excusé, et justifié de ce dont je m'étais douté, puis lui laissa la parole. Il se présenta et nous salua avec un large sourire, lui donnant un air plutôt bêta. De ce que l'on venait d'apprendre, il s'appelait Dino Cavalone, était Italien comme nous tous, et était venu en court d'année pour des raisons familiales….
Tout cela fait, on lui désigna une place dans le fond. Place se trouvant, par ailleurs, derrière la mienne. Visiblement, les autres l'appréciaient déjà. Ils parlaient de lui et finirent bien vite par bavarder avec, agaçant le professeur qui ne cessa de les reprendre pendant le cours. L'heure m'ennuya, et m'énerva même, mais passa finalement vite… Après tout, il était tellement décousu que je pouvais me permettre de faire autre chose pour passer le temps !
Le gong retentit. Je rangeai mes affaires puis me dirigeai à l'extérieur pour me rendre dans les vestiaires. Le cours suivant était celui de sport, que nous avions pendant deux heures… De l'année, nous n'avions que des activités que j'appréciais et, en ce moment, nous faisions de l'endurance. Pour moi, c'était agréable et reposant, car je n'avais pas à me trouver d'excuse pour être seul. Après tout, nous courons tous à une allure différente…
Peu de temps après que j'ai passé la porte des vestiaires pour m'y changer, j'entendis la ribambelle d'adolescents me servant de camarade pénétrer dans le gymnase. Ils étaient bruyants, comme toujours, mais je ne pouvais leur reproché d'avoir autant d'énergie.
« Je peux ? »
Je me tournai pour voir de qui il s'agissait. Naturellement, bien que cela m'agace dans le fond, je n'allais pas refuser aux autres de poser leurs affaires à côté des miennes pour se changer… Mais regarder la personne avant de lui répondre était une habitude. Ainsi, je vis le nouveau se tenir avec un air confiant à mes côtés. Visiblement, les autres lui avaient déjà dis que j'étais du genre distant, vue les regards qu'ils lui faisaient. Mais cette connaissance ne semblait pas l'atteindre. Je détournai de nouveau les yeux et continuai à me changer en lui répondant que cela m'était égale.
Je finis de m'habiller assez vite et ne me fis pas attendre au cours. Rester dans les vestiaires avec tout ce bouquant n'était toujours pas mon fort… Néanmoins, et cela me surpris, le nouveau me rattrapa en route et arriva face au professeur au même moment que moi. Je m'assis, le blondinet toujours près de moi. Ce dernier commença à me poser quelques questions auxquelles j'étais forcée de répondre… A croire qu'il avait longtemps réfléchit à ce qu'il devait me dire pour être sûr que je ne lui mette pas de vent.
Pas bien longtemps après, les autres nous rejoignirent et le professeur fit l'appel avant de commencer le cours. Au début, nous devions courir un tour de terrain pour nous échauffer avant de faire des étirements. Cela fait, nous devions courir dix minutes, suivit d'une pause de cinq minutes, avant de courir de nouveau, mais cette fois-ci quinze minutes.
Le professeur prit appart le nouveau pendant quelques secondes avant que celui-ci ne se mette à courir le premier tour de terrain. J'étais toujours devant les autres, mais visiblement, ce moment de répit n'allait pas duré… Le blond semblait courir vite et, même s'il n'eut pas le temps de me rattraper pour le moment, j'étais d'hors et déjà certain qu'il allait me tenir compagnie tout le reste du temps…
Les échauffements passèrent vite, et déjà nous courions nos dix minutes, Dino et moi-même en tête, comme je l'avais envisagé. Toutefois, et à mon agréable surprise, il ne parla pas. Il était concentré sur sa respiration et semblait courir naturellement de la même allure que moi. Je dis bien semblait, car je le voyais de temps à autre regarder si nous étions à vitesse égale. Finalement, il était amusant et me permettait de me distraire pendant ces dix minutes qui passèrent extrêmement vite. Sa compagnie risquait de me plaire si ce n'était pas un hasard que le temps se soit ainsi écoulé !
Pendant nos cinq minutes de répit, le professeur déblatéra toutes sortes de discours totalement inutiles et inintéressants, bien qu'amusants pour les autres. Le blondinet ne les rejoignit pas et resta en retrait, toujours à mes baskets. Sa respiration n'était pas vraiment saccadée. Il était essoufflé, certes, mais il était, comme moi, en état de courir encore longtemps…
- Tu aimes courir non ? me demanda-t-il tout sourire.
- Si on veut.
- Tu dois avoir l'habitude de courir vu ton allure et ton endurance, donc oui, tu dois aimer.
- Pourquoi me poser la question si tu en déduisais déjà la réponse ? soupirai-je.
- Oh, juste pour parler.
- …T'es bizarre.
Il rigola à pleine dent d'un sourire éclatant, montrant parfaitement qu'il était de bonne humeur… Comme je l'avais dis, je le trouvais étrange, mais avec un tel sourire après le lui avoir avoué... je ne pouvais que renforcer cette idée que je m'étais faite.
La pause s'acheva et nous reprîmes notre course. Cette fois-ci, nous devions courir quinze minutes et, comme auparavant, le nouveau et moi-même étions en tête. Comme tout à l'heure aussi, nous courions à une allure régulière l'un l'autre, ces regards le vérifiant toujours de temps à autre. Toutefois, et bien qu'il soit toujours concentré sur sa respiration, il observa tout ce qui l'entourait en même temps. Cet air satisfait de tout et heureux de vivre lui donnait un air vraiment naïf mais, après tout, il n'avait franchement pas l'air idiot… Ou presque.
- Dis-moi, me lança-t-il, tu n'aimes vraiment pas la compagnie ?
- Crois ce que tu veux.
- Mais je trouve ça bête que les gens lancent des rumeurs si elles sont fausses.
- …
- Ok, j'ai compris, rigola-t-il. Tu n'aimes pas parler quand tu cours.
- Effectivement, soupirai-je.
Il rigola une seconde fois de ce rire éclatant avant de reprendre ses admirations et sa concentration. Les quinze minutes s'écoulèrent de nouveau rapidement et le reste du cours s'enchaîna très vite. Ce dernier s'acheva et nous retournâmes aux vestiaires pour nous y changer. Là-bas, je fis vite et sortis le premier. Sans vraiment être surpris, le nouveau me rattrapa furtivement et s'autorisa à passer son repas avec moi… Toutefois, et il le remarqua bien vite, je n'allais jamais au self pour déjeuner.
- Ecoute. Tu as le droit de me suivre comme bon te semble, mais pour le déjeuner…
- Je sais ! me coupa-t-il, un large sourire aux lèvres. Tu vas toujours dans un endroit rien qu'à toi pour déjeuner ! Donc si je te suis, je ne dois jamais divulguer l'endroit à qui que se soit, exact ?
- A peu près… Disons que je ne t'ai pas invité à me suivre là-bas.
- Tu as un secret ?
- Pardon ?
- Pour ne pas vouloir que je te suive là-bas, c'est que tu dois avoir un secret, non ?
- Tu vas t'imaginer de ces choses toi… soupirai-je. Je n'aime simplement pas le bruit.
- Alors je me tairais, promis !
- Et comment peux-tu simplement me l'assurer ? lançai-je d'un ton amusé et peu convaincu.
Ne sachant vraiment à quoi m'attendre de sa part, je me demandais vraiment ce qu'il pourrait faire pour me convaincre. Il me regarda droit dans les yeux avant de sortir une petite amulette de sa poche. Il me la tendit sans me quitter des yeux. Je la pris et l'observai, me doutant déjà du « chantage » qu'il allait me faire… Compromis qui me plaisait dans un sens.
- C'est une promesse, alors je la tiendrai, me dit-il, confiant.
- Et je présume que si tu ne tiens pas cette promesse, j'aurai tous les droits sur cette amulette ?
- Elle appartenait à ma mère, et elle est morte il y a quatre ans…
Ses yeux débordants de confiance se baissèrent légèrement. Il est normal pour quelqu'un de souffrir de la mort d'un être cher, et ce simple changement d'expression me fit comprendre à quel point il devait tenir à cette femme l'ayant mis au monde. Je regardai l'amulette, soupirai, et la remis à son propriétaire en lui passant à côté.
Les compromis m'amusaient, mais je n'avais pas forcément besoin de garder l'objet entre mes mains pour être sûr de la sincérité d'autrui. Pour ce qui était du déjeuner, l'idée de dévoiler mon petit coin paisible à quelque d'autre me refroidissais. Toutefois, ce blondinet-là, il avait un petit quelque chose qui me permettait de calmer mes réticences. Non pas que j'étais prêt à me faire un ami ou à m'intéresser à quelqu'un, juste que lui, il me ressemblait un peu. Et cette infime ressemblance me laissait penser que, peut être, lui aussi aurait besoin d'un endroit pour s'isoler dans le futur…
Enfin, on verra bien d'ici là.
