A/N : Les premiers chapitres sont en réécriture puisque ils ne sont plus au même niveaux d'écriture que mes chapitres suivants. Le chapitre 1 est le premier qui a été édité. Les chapitres suivants devraient être corrigés bientôt. Aussi, pour ceux qui ne le savent pas encore, Ça appartient à JKR, sauf ce que vous ne reconnaissez pas! Bonnes lectures!
6.1 À quelques .. de là
-6.1.1-
Ses élèves le trouvaient méchant, cruel, rancunier. Si seulement ils savaient la véritable signification de ses mots, et de plein d'autres. Haine. Désespoir. Cruauté. Remords. Sadisme. Dévouement. Horreur. Courage. Ces mots s'appliquaient soit à lui, soit à tous ceux qui l'entouraient en ce moment. Il ne se plaignait pas de son sort, il avait fait des erreurs, et maintenant il devait en payer le prix. L'opinion de ses élèves n'était qu'une infime partie de ce prix. Si seulement ses morveux savaient son opinion de sa compagnie actuelle. Le seigneur ténébreux en personne et ses disciples, dont il faisait partie. Il ne regrettait pas d'en faire partie, c'était le prix à payer.
"Mon seigneur…" commença Bellatrix, avant d'être interrompu par Lord Voldemort.
"endoloris" dit-il doucement, son sourire montrant sa joie qu'un si petit mot puisse créer autant de douleurs. Il leva son sort et reprit la parole.
"Tu sais pourquoi je te punis. L'échec n'est pas tolérable pour tous ceux qui veulent avoir l'infime honneur d'être à mes côtés lors de ma croisade contre les sangs de bourbes et leurs amis." dit-il, sa voix partageant de nombreuses caractéristiques avec celle des serpents. Certains disaient, après l'avoir entendu ne serait-ce qu'une seule fois, qu'il hissait, qu'il parlait à la fois la langue humaine et celle des serpents, le fourchelangue. Il continua son discours en lançant un doloris sur un autre mangemort.
"Votre échec est immense. Non seulement vous n'avez pas réussi à obtenir la prophétie, vous avez laissé Potter la détruire. Les informations dans cette prophétie m'auraient permis de mieux comprendre ce qui a ralenti mon ascension à mon juste pouvoir il y a près de quinze ans de cela."
"Un de mes contacts m'a rapporté que Rogue a eu plusieurs retenus avec Potter durant l'année, n'a-t-il pas été assez près de lui pour lui soutirer la prophétie? Après tout si elle le concerne, peut-être est-ce que le vieux fou de directeur de Poudlard lui a dit? Ce serait idiot, mais ne l'est-il pas?" demanda un mangemort. Une folle recrue sans doute, se dit Rogue. Un idiot bientôt mort, se rectifia-t-il lui-même.
"Ne traite pas un sorcier qui est plus que ce que tu ne seras jamais d'idiot! Il est peut-être vieux, il est peut-être excentrique, mais c'est le seul dont le pouvoir se rapproche un tant soit-il du mien. Alors, si tu penses que Dumbledore est idiot, que cela signifie-t-il que tu penses de moi?" Voldemort dit-il en se rapprochant dangereusement du jeune mangemort, ses yeux rouges brillants d'une colère à peine dissimulée dans sa voix.
"Je … je croyais que… vous êtes le plus grand sorcier de tous les temps, il ne pourrait jamais ne serait-ce que m'effleurer l'esprit de penser que vous êtes un idiot" tenta-t-il de se racheter.
"Avada Kedavra" et le nom du mangemort alla s'inscrire sur une liste déjà longue des victimes du seigneur ténébreux.
"J'espère que vous tous avez compris la leçon" dit-il en regardant principalement les nouvelles recrues, "il n'est pas bon de sous-estimer vos adversaires. Dumbledore a peut-être ses goûts particuliers, mais il n'en reste pas moins que ses un adversaire formidable. Priez tous autant que vous êtes qu'il continue à prôner la rédemption, sinon priez de ne jamais le rencontrer. Il possède beaucoup de puissance, pas assez pour être mon égal, mais grâce à ses manipulations et ces alliées il a réussi à me résister… plus pour longtemps" termina-t-il, un sourire mauvais assombrissant encore plus son visage cadavérique, avant qu'il ne fixe son regard sur Rogue, qui dût avoir recours à toute son expérience pour ne pas frémir, ou s'enfuir.
"Cet idiot a néanmoins soulevé un point. Rassure-moi, mon cher Severus, et explique à moi et à tes confrères pourquoi tu n'as pas réussi à obtenir la prophétie d'Harry durant tout le temps que vous avez passé ensemble."
Rogue garda son visage et sa voix impassibles lorsqu'il répondit, les yeux de tous le regardant, les siens ne regardant que les yeux du seigneur ténébreux.
"Votre hypothèse est la bonne. Comme vous le savez, Harry est tout simplement horrible dans la fine science de l'occlumencie, comme dans n'importe quelle science demandant finesse et doigté. J'ai donc pu lire son esprit en toute tranquillité durant les heures où il nettoyait des chaudrons dans ma classe en retenue. Il ignore tout de la prophétie, que ce soit la première partie que je vous ai amené il y a de cela tant d'années, ni du reste, que nous ignorons tous." Termina-t-il, ne lâchant jamais du regard Voldemort, même après avoir fini de parler. Après une quinzaine de secondes à fixer son maître des potions, Celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom reprit la parole.
"Maintenant que ce point a été éclairci, il est temps de passer à des choses un peu plus sérieuses. D'après ce que j'ai vu lors de la bataille du département des mystères, Harry tenait vraiment à son chien galeux de parrain. Il tenta même d'atteindre Bellatrix du sortilège Doloris. Ce fut, je le crois, une tentative pitoyable. Néanmoins, il nous a donné une information indispensable, il était prêt à passer outre ses valeurs pour venger son parrain." Dit Voldemort, avant de regarder Bellatrix qui avait encore des frissons causés par son Doloris.
"Pitoyable comme je le disais, voyez les effets d'un vrai Doloris lancé par le plus grand sorcier de tous les temps! Voyez-le et j'espère que vous avez pris des notes car ce soir, vous aurez l'occasion de le pratiquer!" dit-il avant de prendre une pause, laissant ses disciples lancés quelques "yeaaaah!", "enfin!" et des "Gloires à notre seigneur!" Aussitôt qu'il ouvrit sa fine bouche pour continuer ses disciples se turent.
"Nous lancerons une attaque ce soir, car il faut rappeler au monde toute ma puissance. En effet, il semble, quel outrage, que je ne sois pas assez craint! Le gouvernement n'arrête pas d'envoyer communiqué après communiqué au travers de la gazette du sorcier qu'il contrôle la situation. Mais c'est là l'ironie. Il n'y a pas encore eu de situation. Nous les avons laissés faire assez longtemps. Ce soir, nous allons leurs rappeler pourquoi mon nom est craint, pourquoi tous se prosternent devant moi, pourquoi je suis le plus grand sorcier! Nous en profiterons même pour jouer un petit jeu psychologique avec eux et notre cher ami Potter." Termina-t-il en crachant le nom du survivant. Il se tourna vers Bellatrix et Macnair.
"Vous deux, choisissez une dizaine de mangemorts et préparez-vous à attaquer! C'est votre unique chance de vous racheter à mes yeux. Échouez et… vous verrez que ma colère ne connaît ni limite ni place où vous pourriez vous en échapper. Ce soir, vous attaquerez Gloucester. Je veux que vous détruisiez totalement une rue… Londres, débutant ainsi notre petit jeu psychologique. Je n'ai, bien sûr, pas oublié Potter. Il y a une ruelle toute proche, 'Black Dog Way', je veux que vous la détruisiez aussi. Ne laissez que cendres, morts, ruines, désespoirs, chairs calcinées et également ma marque!"
Bellatrix sembla retrouver sa sadique joie de vivre et regarda son maître, les yeux en larmes, "Tout ce que vous voulez mon seigneur". MacNair se contenta d'un "À vos ordres seigneurs", mais sa main caressait déjà sa hache, preuve de sa trépidation. Rogue soupira mentalement en pensant qu'il ne pourrait pas avertir l'ordre avant qu'il ne soit trop tard, mais également heureux de ne pas avoir été choisi pour les accompagner. Quelques instants plus tard, douze mangemorts transplanèrent et tandis qu'horreur et destruction gagnaient Gloucester, à des kilomètres de là, le survivant se réveilla en étouffant un cri.
-6.1.2-
À Little Whinging, au 4 privet drive, rien ne semblait déranger la quiétude de la nuit. Pourtant, dans la plus petite chambre à coucher de la maison, un adolescent était réveillé, en sueur, tentant de reprendre son souffle après un réveil brutal.
"Il est mort. Je l'ai encore tué. Sirius…." Murmura-t-il entre deux sanglots. Son rêve était encore vif dans son esprit, la douleur aussi vive dans son cœur que lorsque la tragédie arriva, il y a des semaines de cela. Trois semaines, Harry se rappela, trois semaines depuis que son parrain était mort, par sa faute. Sirius Black, maraudeur, parrain, ami, un des derniers liens avec ses parents, père à ses heures, lueurs d'espoir d'une vie meilleure pour Harry. Trois semaines qu'il était hanté par le visage surpris de son parrain, disparaissant derrière un simple voile dans le département des mystères. Hanté également par le rire sinistre de Bellatrix Lestranges, qui tel les cloches de la dernière heure avait sonné le glas de la vie mouvementée de Sirius Black, paria de sa propre famille qui trouva refuge dans le calme relatif des maraudeurs.
Harry se retourna et regarda l'heure. Deux heures dix-sept, réussit-il à déchiffrer, comblant les traits brisés, sans aucun doute par 'l'enthousiasme de Dudley à se lever', comme disait tante Pétunia. Près de trois heures de repos, constata-t-il, dans la moyenne des nuits de sommeil de son été. Harry soupira et se leva. Une nuit aussi courte pourrait nuire à bien d'autres personnes, mais Harry était habitué à des nuits très courtes. La raison en était bien simple, des visions cauchemardesques qui venaient hanter ses nuits. Ces visions provenaient de l'esprit de son ennemi, son ennemi mortel depuis que son directeur se décida enfin à lui dire la vérité sur la prophétie, et par le fait même, sur sa vie. Cette prophétie qui dicta Tom Elvis Jedusor, mieux connu et craint sous le nom de Lord Voldemort, à tuer ses parents et à tenter de faire de même avec lui.
L'acte ignoble de ce Lord allait entraîner une suite d'évènements qui allait détruire la vie de plusieurs personnes, dont la sienne. Harry aurait été heureux d'être un enfant comme les autres, jouissant de l'enfance comme un adulte ne peut se le concevoir. Malheureusement, sa vie avait été dictée différemment par trois forces en présence. Lord Voldemort, qui débuta le tout en tentant de le tuer, seulement pour voir son sort se retourner contre lui. L'opinion publique magique, qui allait le proclamer 'le survivant' et chanter ses louanges sur les toits lorsque tout allait bien, ou se servir de lui comme bouc émissaire lorsque tout allait mal. La troisième force est sans aucun doute celle qui façonna le plus sa vie, par ses actions ou par ses inactions, Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore. La première action de ce dernier fut, en ces qualités de directeur d'école de la plus célèbre école magique de Grande-Bretagne, de prendre Harry des décombres encore fumants de la maison de ses parents et de l'amener à son lieu de résidence actuelle, Privet Drive. Ses amis très proches savaient qu'il y avait été humilié et négligé. Certains, un peu plus observateurs, croyaient même que c'était pire que cela. La deuxième action que Dumbledore prit, et que Harry lui reprochait, était de ne pas l'avoir préparé, de ne pas lui avoir dit la prophétie. Quand il se décida à le lui dire, c'était à un bien étrange moment.
Après toutes ces années de silence, il se décida enfin à lui annoncer, après la traumatisante expérience que fût la mort de son parrain, tuer devant ses yeux, qu'il y avait une prophétie qui le liait lui et Lord Voldemort. Harry devait maintenant devenir meurtrier ou victime, et laisser l'autre titre à Vous-Savez-Qui, Lord Voldemort.
Malgré toutes ses personnes qui avaient façonné Harry, il savait que personne d'autre que lui-même n'était responsable de ses nuits écourtées. Même Voldemort ne semblait pas déranger son sommeil. La culpabilité qu'il ressentait suffisait amplement à la tâche de hanter ses nuits. Il était même surpris que Voldemort ne vienne pas le torturer un peu plus, mais il pensa que celui-ci ne devait pas vouloir dépenser de l'énergie à le torturer, vu qu'il y arrivait déjà seul. Le survivant en était presque rendu à souhaiter une invasion de son esprit par Voldemort, histoire de briser la routine.
Après avoir regardé son cadran une dernière fois, conscient que sa nuit de sommeil était terminée, il se leva silencieusement et alla chercher plumes, parchemins et grimoires. Il s'assit par terre, sa chambre trop petite pour avoir un pupitre, pas que son oncle lui en ait donné un de toute façon. Il prit son devoir de défense contre les forces du mal qu'il avait amorcé la semaine auparavant et le continua. Techniquement, il aurait dû attendre ses résultats de buses pour commencer ses devoirs, mais ce cours était celui qu'il excellait, celui dont il était sûr d'avoir une excellente note. Il le fit donc en premier. Il fallait bien qu'il fasse quelques choses de ses nuits d'insomnies, alors autant que ce soit productif. Une autre personne, qui normalement aurait la première personne à songer à optimiser le temps d'éveil, se tournait dans son lit en ce moment, incapable de trouver le sommeil. À des kilomètres de là, une adolescente du nom d'Hermione Granger ne réussissait pas à dormir et avait même entraîné son père dans son insomnie.
-6.1.3-
Dans le calme de la nuit, dans la quiétude de la maison, malgré le calme relatif, monsieur Granger était inquiet pour sa fille, car il savait qu'elle ne dormait pas encore. À cette heure, elle devait en être à son deuxième ou troisième compte des imperfections de son plafond. Il savait qu'elle ne lui en voudrait pas de ne pas être un excellent peintre. Ce qui l'inquiétait c'était le nombre de fois que sa fille avait dû faire le compte complet des imperfections, vu leurs nombres, qui frôlaient l'infini. Elle avait donc dû tenter de dormir en comptant jusqu'à l'infini, et ne pas réussir à dormir avant d'atteindre celui-ci.
Il avait bien tenté avec sa femme de parler avec leur fille, mais celle-ci ne faisait que mettre cela sur la faute d'un sort qui l'avait atteint à la fin de l'année scolaire. Il avait été furieux qu'un garçon, ce Harry Potter, l'entraîne dans une épopée tragique où sa fille fut blessée gravement. Il avait exprimé sa colère à sa femme, qui lui rappela très directement, que si ça n'avait été de ce charmant garçon, il y a longtemps qu'ils auraient perdu leur fille. De plus, elle avait choisi de l'accompagner. Monsieur Granger, comme tout père-protecteur qui se respecte, avait demandé à sa femme s'il ne serait pas préférable de renvoyer Hermione à la vraie vie, dans une vraie école. Son amoureuse avait encore une fois détruit ses idées en soulignant que leur fille avait enfin des amis qui l'acceptaient pour ce qu'elle était, contrairement à ceux de son école précédente, de vraies sangsues désirant une partie de l'intellect de leur fille. Sa femme était douée pour détruire ses idées. C'est ce qu'il appelait son côté manipulatrice. Sa fille appelait cela son côté Serpentarde.
Mais le cœur du problème était encore là, sa fille ne dormait pas, et selon ce que l'infirmière de Poudlard leur avait dit, la faute n'en revenait pas à sa blessure. Sa femme lui avait alors dit son hypothèse et après maintes observations, il ne put faire autrement que d'y adhérer.
Sa fille s'inquiétait pour ce Harry.
Toutes les pistes menaient là. Au regard inquiet à chaque fois que son nom était prononcé, au nombre, impressionnant, de lettres qu'elle lui envoyait, au moins une fois par jour, à son visage plein d'espoir lorsqu'on lui disait qu'un hibou était là, et à la déception profonde qui se lisait sur son visage lorsque ce n'était pas un hibou blanc. Sa femme et lui avait même appris le nom de tous les hiboux qui venaient, afin de lui dire qu'Errol était arrivé, afin de ne pas lui donner espoir avant de lui détruire. Mais c'était surtout le regard triste qu'avait sa fille lorsque le moment était venu d'aller se coucher et qu'elle constatait qu'Harry ne lui avait pas encore écrit qui le convainquit de la sagesse de sa femme, et de la véracité de son hypothèse. Il savait maintenant ce qui empêchait sa chère fille de dormir.
Son hypothèse était la bonne. Elle était morte d'inquiétude pour Harry, son meilleur ami avec Ronald Weasley. Elle l'avait littéralement noyé de lettres, trop nombreuses pour qu'elle les ait comptées, ayant perdu l'intérêt le trois ou quatrième jour. Ce qui suscitait le plus son intérêt, son inquiétude et son désarroi, c'était le nombre de réponses qu'elle avait obtenues.
Zéro.
Elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Elle savait que l'ordre recevait une lettre tous les trois jours, comme demandé. Elle en savait même le contenu 'Ordre, je vais bien, Harry'. Elle savait aussi que Ron avait reçu une réponse à l'unique lettre qu'il lui avait envoyée, et qu'il avait répondue à toutes ses questions, toutes centrées sur le quidditch. Elle savait aussi qu'Harry recevait ses lettres, car ses Hedwidg qui venaient les chercher. Elle avait donc pris les grands moyens, elle avait appelé chez les Dursley. Elle savait donc le plus important.
Harry n'allait pas bien.
Elle tenta plusieurs fois d'appeler chez eux. Elle se fit dire, toujours par la même voix aiguë qui devait appartenir à la tante d'Harry, qu'il n'y avait pas de Potter dans cette maison, de ne plus rappeler, avant de se faire raccrocher au nez. Sa chance vint lorsqu'elle appela et que se fît une voix plus grave qui lui répondit. La voix était hésitante, comme s'il ne savait pas ce qu'il fallait dire, avant qu'il ne lui demande ce qu'elle voulait à Harry. Lorsqu'elle répondit, lui parler, la voix lui répondit, à voix basse et très rapidement, comme s'il désirait se cacher, qu'elle ferait mieux d'appeler le lendemain matin, puisqu'Harry serait seul à la maison. Avant même qu'elle n'ait eu le temps de le remercier, il avait raccroché. Le lendemain matin, elle appela, et laissa sonner.
Longtemps.
Après peut-être le vingtième coup, IL décrocha. Harry. La conversation fut très courte. Harry lui dit qu'il allait bien et de ne plus rappeler, car son oncle ne voulait pas qu'il se serve du téléphone. Il lui avait ensuite raccroché au nez, élégamment, poliment, mais tout de même, de lui raccrocher au nez. Mais ce n'est ni ses actions ni ses paroles qui troublèrent Hermione.
C'était sa voix.
Elle était brisée, comme s'il sortait tout droit d'un film d'épouvante, morte, vide de toute émotion. Elle ne put s'empêcher de comparer sa voix à Darth Vader, et celle-ci semblait joyeuse à côté de celle de son ami. Sur ses sombres pensées, elle atteignit une fois de plus l'infini, et recommença à compter les imperfections de son plafond. Hermione ne se doutait pas qu'à des kilomètres de là, dans une petite chambre du terrier, Ron ne parvenait pas à ne pas s'endormir, malgré toutes ces inquiétudes concernant Harry.
-6.1.4-
Au 4 Privet Drive, Harry rangea son parchemin, sa plume et ses livres et alla commencer le petit déjeuner. Il finit de mettre le dernier couvert sur la table quelques secondes avant que son oncle n'entre dans la cuisine. Il se dépêcha de servir bacon et œuf à son oncle et sa tante. Son oncle s'assit en maugréant.
"Dépêche-toi! Je ne suis pas comme… comme… vous autres qui flânez toute la journée à ne rien faire, je suis un homme intègre qui travaille pour gagner ma vie! Et va me chercher mon journal!"
Harry ouvrit la porte rapidement, jeta un regard autour de lui pour voir s'il n'y avait pas quoi que ce soit d'étrange dans la rue, outre lui-même, avant de prendre le journal et de l'amener à son oncle. Il servit ensuite Dudley qui était arrivé pendant sa brève escapade, avant de rester quelques secondes pour voir s'ils avaient besoin de quelques choses de plus. Lorqu'ils ne lui firent aucun signe, Harry prit sa portion du déjeuner et monta dans sa chambre, devant le regard furieux de son oncle, qui ne dit rien.
"Fais attention à ne rien renverser sur le plancher ou ton lit!" lui cria sa tante, à laquelle il ne répondit même pas, conscient que de toute façon s'il salissait sa chambre d'une quelque manière que ce soit, c'est lui qui devrait le faire. Après tout, ça faisait partie de ses tâches. Lui et son oncle Vernon en étaient venus à un arrangement. Il ferait ses corvées, un peu moins nombreuses que par les années précédentes, et une fois celles-ci terminées, il pouvait aller n'importe où. La seule condition était que le 'où' soit sa chambre ou à l'extérieur de leur cour. L'avantage d'Harry dans ce compromis était qu'il n'avait pas à subir les remarques cinglantes de son oncle et ses regards menaçants, qui, même s'il n'était pas au niveau de son professeur de potions, étaient agaçants à la longue. Même Dudley semblait faire partie de l'entente, lui qui ne l'avait pas insulté depuis le début de l'été et semblait l'éviter la majeure partie du temps, l'inverse de ce qui se passait les étés précédents. Harry, ne pouvant pas sortir de la maison au risque d'être intercepté par un membre de l'ordre du phénix, passait la majeure partie de son temps dans sa chambre.
"HARRY, vient ici TOUT-DE-SUITE!" entendit-il crier son oncle alors qu'il était en train de nettoyer la salle de bain du deuxième étage après son déjeuner. Il descendit vers la cuisine, en profitant pour descendre sa vaisselle salle, corvée qu'il accomplirait immédiatement après avoir fini son ménage.
Il se dépêcha de se rendre dans la cuisine, curieux de ce qui pouvait mettre son oncle de colère aussi tôt. Lorsqu'il y entra, Pétunia, Dudley et Vernon étaient debout, dans le corridor entre le salon et la salle à manger.
"Un sale oiseau est venu gâcher notre déjeuner avec cette… lettre!" cria son oncle, pointant du doigt la table sur laquelle était déposée une lettre. Harry s'avança jusqu'à la table, prit la missive et regarda le destinataire et l'expéditeur. C'était une lettre du ministère de la magie, adressée non pas à Harry, mais 'aux résidents du 4, Privet Drive'.
"C'est une lettre qui vous est destinée, à vous, résidents du 4, Privet Drive. Tu veux la lire oncle Vernon?" ne put s'empêcher de dire Harry, simplement pour voir toute couleur quitter le visage de son oncle, avant de revenir d'un rouge vif.
"Je n'ai rien à faire avec vous autres… monstres. Débarrasse-nous-en. Ce sont tes affaires, si ce n'était pas de ce fichu… " dit-il avant de se contrôler quelque peu, "tu pourrais être sûr que tu ne serais plus ici!"
Harry obéit donc à son oncle et ouvrit l'enveloppe. Elle contenait une brochure, "Comment vous protéger contre les forces du mal du monde magique, Guide pour parent moldu de sorcier fréquentant une école magique" lut-il à haute voix, avant de tendre le guide vers Vernon. "C'est pour vois, pas pour moi" dit-il avant de se demander qui, dans tout le ministère de la magie, avait finalement ouvert les yeux et constaté que les parents moldus aussi aimeraient avoir de l'information sur le danger qui les menaçait tous. Pour une fois que ce n'était pas juste pour les parents magiciens.
"Je te l'ai dit et ne te le répéterai pas, on ne veut rien savoir de tes trucs de monstres ma famille et moi, ramasse tes sales trucs et retourne à tes corvées!" hurla Vernon à voix haute.
Harry monta à sa chambre pour y déposer le guide et l'enveloppe, puis fila à la salle de bain pour continuer sa corvée de nettoyage. Une fois celle-ci et la vaisselle complétées, il retourna à sa chambre et passa l'après-midi à faire ses devoirs, en tentant, sans grand succès, d'oublier le destin tragique de son parrain. Il en profita même pour lire le guide , n'y trouvant pas grand-chose pouvant lui être utile, il connaissait déjà la majorité des informations de par ses cours de défense contre les forces du mal. De plus, la majorité était simplement le gros bon sens. Le guide était clairement orienté vers les parents moldus, et un moldu tel que Vernon aurait pu y apprendre quelques choses, notamment que ce n'est pas une bonne idée de pointer une arme au visage d'un demi-géant.
Au milieu de l'après-midi, il reçut une autre lettre d'Hermione. Il la prit et la jeta dans une pile dans un coin de sa chambre, rejoindre toutes les autres, leur cachet encore intact, hormis la première. C'était la seule qu'il avait lue, celle qui le poussa à n'en lire aucune autre. Dans cette lettre, Hermione lui disait qu'il devait passer outre sa peine et continuer à vivre, elle avait parlé de Sirius pendant près de la moitié de la lettre. Harry avait été furieux. "Comment ose-t-elle parler de lui!" avant de jeter sa lettre dans un coin. Les lettres suivantes avaient toutes suivi ce chemin, sans être lues. Il avait même tenté, sans succès, de faire comprendre à Hedwidg de ne pas aller chercher du courrier chez Hermione. Il pensa quelques instants à l'enfermer, mais Harry ne voulait pas faire cela, son hibou ayant été le plus fidèle de ses compagnons, ne l'ayant jamais abandonné ne serait-ce qu'un moment. Il décida donc que, pour garder la paix et l'amitié avec son hibou, c'était un bien petit prix que de jeter des lettres dans un coin. De plus, Hedwidg semblait apprécier de voler, un désire qu'il comprennait très bien.
Il se coucha vers neuf heures du soir, tenta de dormir, mais malgré la fatigue accumulée depuis près d'un moi, il ne réussit à s'endormir qu'aux environs de minuit. Il ne se doutait pas qu'à quelques mètres de là, un adolescent du nom de Dudley Dursley, ne réussissait pas à s'endormir lui non plus.
-6.1.5-
Dudley tournait dans son lit depuis maintenant près de six heures.
"Bientôt" se dit-il. Il attendait qu'il y ait du bruit de l'autre côté du mur. Tant de choses les séparaient que ce mur ne semblait même plus exister depuis que Harry était revenu.
Ce mur représentait aux yeux de Dudley toutes les différences qui existaient entre lui et son cousin. Dudley le bébé gâté. Harry le négligé. Dudley le voyou. Harry le noble. Dudley ronflant. Harry criant. Dudley le gros. Harry le squelettique. Dudley et sa gang. Harry. Dudley le moldu. Harry le magicien. Cette nuit était la nuit, celle où il tenterait d'entrer un peu dans le monde de son cousin. Il l'ignorait, mais le geste qu'il s'apprêtait à poser, sortir de son petit monde confortable, était un acte digne d'un gryffondor. Les quelques mètres les séparant étaient à la fois tout, et rien.
Quelques minutes plus tard, les bruits tant attendus par Dudley commencèrent à se manifester. Son cousin brassait dans son lit, il s'apprêtait à se réveiller. Dudley attendit encore deux minutes, puis se leva, tentant de faire le moins de bruit possible et se rendit devant la chambre de son cousin. Il ouvrit la porte sans faire de bruit et attendit qu'Harry se réveille complètement.
"Pas encore! Sirius… " Dudley entendit-il murmurer.
"Harry" murmura-t-il.
Le principal intéressé se détourna, lui lançant un regard inquiet, mais surtout, surpris.
"Dudley? Qu'est-ce que tu fais ici?"
"Harry, le guide, est-ce qu'il parle des… tus sais, les choses qui nous ont attaqués l'été passé?"
À ce point, Harry était vraiment perdu. Dudley était dans sa chambre, au milieu de la nuit, en train de lui parler de détraqueurs qui les, emphase sur le pluriel, avaient attaqués l'été passé.
"Tu veux dire les détraqueurs? Oui il en parle un peu"
"Je peux le lire?"
"Oui, où est-il déjà? Ah Oui, à côté du tas de lettres, juste là"
Dudley regarda d'un air inquisiteur le tas de lettres, ramassa le guide et commença à le lire s'éclairant à l'aide de la lampe de poche qu'il avait amenée, ce qui donna le temps à Harry de reprendre ses esprits. Il se dit que l'attitude de Dudley cet été n'était peut-être due aux nouveaux règlements, mais plutôt aux évènements de l'été passé.
"Donc, je ne peux rien faire d'autre contre les détraqueurs que de prendre mes jambes à mon cou?" dit Dudley, déçu.
"Malheureusement non. C'est la seule option pour un moldu"
"Ça existe vraiment des vampires? T'en as déjà rencontré? Tu crois que je pourrais leur foutre une raclée?"
Harry ne put s'empêcher un petit rire. "Oui ça existe, non je ne sais pas si tu pourrais les battre et non je n'en ai jamais rencontré… mais un de mes amis est un loup-garou"
"Vraiment, comment il est?"
"Vivant…"
"Désolé je ne voulais pas …"
"C'est correct… Sais-tu que les dragons existent vraiment?"
"En vrai!?"
"Oui, laisse-moi te compter mes deux rencontres avec des dragons…"
Et ainsi, ils continuèrent à parler une partie de la nuit jusqu'à ce que Dudley qu'il était temps d'aller dormir un peu, laissant Harry à ses devoirs. Ce fut la première de nombreuses nuits où Harry fit découvrir à Dudley le monde dans lequel il vivait et qui, décidément, avait l'air de plaire à son cousin.
