House's Head (mon épisode à moi…avant…)
Confortablement installé dans la semi pénombre ,élément indispensable que le club très privé offrait à ses clients en plus du confort des banquettes et des châssis féminins; House sirotait son premier scotch et dégustait du regard les charmes que dévoilait sans pudeur la jolie brune …pour son seul plaisir.
Contrairement à la réputation qu'il s'était volontairement forgé; House n'était pas accro au « lap- dance » mais il avait une heure à tirer avant son rendez vous et le regard bleu-vert de la jeune femme, sa ridicule jupette rouge assortie d'un mini top noir lui avaient brusquement rappelé une jeune étudiante enrôlée de force dans les pom -pom girls de l'université du Michigan à la suite d'un de leurs paris stupides…
La musique de fonds craignait…la bouche était trop grande, les yeux trop maquillés.
Il allait lui falloir beaucoup d'imagination pour ressentir ne serait ce qu'un tiraillement dans l'aine.
La solution était dans l'alcool mais il était venu en moto .Pas question de risquer la moindre griffure sur son précieux jouet en échange d'un aller simple vers un paradis trop artificiel.
Non il allait mater et plus tard il pourrait s'offrir son phantasme personnel et plus si possible dans le confort de sa chambre, en toute intimité.
La jeune femme qui lui faisait face se déhanchait langoureusement, elle caressait de ses petits doigts son corps , effleurant ses seins, son ventre, glissant toujours plus bas ; prête à ôter son string pour tenter d'amener un peu de vie dans le regard bleu acier qui la fixait.
Cela ne lui arrivait pas souvent mais ce soir, « ça » ne marchait pas…elle ne suscitait aucun désir , pas un frémissement . Or elle avait besoin de ressentir l'envie des hommes ou des femmes qui la mataient pour aller jusqu'au bout de sa déchéance et continuer à vendre son corps avec un minimum d'élégance .
S'approchant hardiment de l'homme, elle posa ses fesses bombées sur la table et commença à faire glisser ses mains sur son visage, sur ses lèvres…Se saisissant de ses longs doigts, elle installa les mains de l'homme sur ses courbes, l'invitant d'un déhanchement provocateur à explorer ce corps qu'il s'obstinait à ne pas convoiter…
De son côté, elle continuait à tenter d' attiser le désir de l'homme en approchant ses caresses de son intimité.
House n'était pas un enfant de chœur ; son corps commençait à réagir aux sollicitations de la danseuse et il sentait la sueur perler son front.
- « Je savais que cet endroit vous plairait House,glauque , pervers et sans classe…votre vraie nature enfin révélée… »
- « Il en dit tout autant sur celle qui l'a choisi…vicieuse petite perverse…
Vous êtes en retard, j'allais partir… »
- « ce n'est pas l'impression que vous donniez quand je suis arrivée…
Se tournant vers la jeune femme désappointée par l'échange dont elle venait d'être le témoin involontaire, CB promena un doigt caressant sur le corps de la danseuse.
Puis elle engloutit sa main dans la poche du pantalon de House, frôlant volontairement sa virilité tendue et se saisit du billet qu'elle était convaincue d'y trouver.
Sans lâcher House du regard, elle fit jouer le billet entre ses doigts pour ensuite l'enfouir sans hésiter au creux du string de la danseuse.
Désireux de reprendre la main , House se leva brusquement. Passant près de la brune, il murmura « merci pour ce moment mais je dois y aller ».
Sans un regard pour CB, il se dirigea vers l'arrière salle , à la recherche d'air frais pour ranimer ses sens.
Il était en colère et troublé.
Troublé d'avoir ressenti un violent et primaire désir pour CB.
En colère parce qu'elle l'avait amené là où elle le souhaitait depuis leur premier affrontement; au-delà de sa loyauté envers Wilson , au dessus de sa lucidité et de son intelligence qui lui avait toujours dit qu'elle n'était rien d'autre qu'une « bitch »…
Malgré son infirmité, House réussit à distancer Ambre et se retrouva dans la ruelle sordide où il avait garé sa moto.
Tant pis pour le rendez vous, tant pis pour ce qu'elle avait à dire; ce soir ils avaient tous les deux dépassés les bornes de leur petit jeu et ils devaient à Wilson de prendre de la distance.
Un instant Ambre sentit la panique la saisir.
Elle était allée trop loin, confiante en sa nature qu'elle savait si proche de celle de House.
Elle avait omis un détail d'importance: sa loyauté envers son ami était sincère.
Ambre comptait pourtant sur cette affection qui liait les deux hommes et elle mit de côté toute fierté pour supplier House.
- « S'il vous plait, ne partez pas.
- « Vous avez un nouveau tour dans la poche et vous ne pouvez pas attendre jusqu'à demain pour me l'apprendre. Non merci .J'ai eu mon quota d'insanité pour ce soir.
- « House…vous aviez raison.
- « J'ai toujours raison…euh à quel sujet?
- « Un salopard m' a refilé une hépatite…je vous ai dit que Wilson était mon premier « gentil »…Je le sais depuis peu…Je voulais que ce soit vous qui l'appreniez à Wilson mais je ne sais pas pourquoi vous avez tout fait déraper avec votre histoire de syphilis…
Pourquoi vous n'avez rien dit à Wilson?
- « Je m'étais assuré que vous aviez des rapports protégés…Wilson n' a pas cinq ans…je suis pas sa mère…le reste vous appartenait Ambre…
- « House, je vais le quitter.
Je dois me soigner…et il est hors de question que je le lui dise…
Je sais qu'il m'aime et je ne veux pas qu'il me regarde comme vous êtes entrain de le faire.
- « Vous êtes ridicule…c'est quoi ce nouveau petit jeu? Déjà lassée du gentil garçon? Vous vous ennuyez?
Écoutez, je me porte volontaire pour vous distraire avec des jeux pervers, une partie à trois si vous arrivez à le convaincre mais …une chose une seule: je vous INTERDIS de le larguer, vous m'entendez?
House s'éloignait à nouveau et Ambre restait figée, glacée par le vent froid de la nuit et l'atmosphère glauque de cette ruelle.
Dans un état semi conscient, elle vit soudain un homme sortir de l'ombre, prêt à frapper …
Son cri d'effroi alerta House . Il ne put échapper cependant au violent coup asséné par l'homme sur sa tempe.
Écroulé sur le sol, incapable de dissiper la brume qui l'envahissait , il sentit des mains qui se saisissait de son porte feuille , des clefs de sa moto et de son portable…
Il comprit qu'Ambre se précipitait à son secours et voulut lui crier de fuir mais aucun son ne sortit de sa gorge…
Terrifié, il réalisa qu'un autre homme menaçait Ambre de son couteau pour la faire taire. Presque au ralenti, il vit l'homme bâillonner de sa main la bouche de la jeune femme .
Quand elle le mordit pour lui échapper, l'homme leva son poignard et la frappa au cœur.
House crut qu'il parviendrait à se relever mais il trébucha et son crâne vint heurter violemment le trottoir.
Le noir l'envahît.
