Note de Blacky : Bonjour à tous ! Voici donc le prologue de cette histoire à six mains, née des imaginations combinées de trois amies. Nous ne promettons pas de publier souvent, car nous avons nos vies, mais nous essaierons de faire au mieux et espérons que vous ne nous en voudrez pas trop si nous sommes à la bourre. Et puisqu'il n'y a plus rien à dire, enjoy !

Note de Mili : "Nous voici réunis en ce jour pour célébrer l'union des Maraudeurs et des Facétieux, unis par les liens sacrés de la Carte, vous pouvez commencez la lecture".

Note de Len : nos vies ? Nos cours, oui ! Je ne sais plus ce que c'est d'avoir une vie sociale ! Amusez-vous bien ! Et n'oubliez pas que les retours sont importants pour les auteurs ! Vous nous magnifiez (ouais ouais tout ça).

Prologue

~ Point de vue Siriusien~

« Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises... » prononça Sirius, la voix voilée par l'hésitation.

Autour de lui, James, Peter et Remus fixaient du regard le parchemin qu'il tenait entre ses mains. Dans le coin gauche, une tache de chocolat faite par le loup-garou les narguait. Elle semblait vouloir leur dire qu'elle serait à jamais la seule image inscrite sur ce papier brun.

Ils avaient passé tellement de temps à travailler sur ce projet que les Maraudeurs s'étaient peu à peu renfermés, formant un quatuor inatteignable, tant par leurs camarades que par les reproches de leurs professeurs. Leur niveau scolaire ne se maintenait que par la grâce de Remus qui avait pour lui un talent inné de pédagogue.

James ne sautait plus à tout va sur Lily Evans et, si la rouquine occupait toujours un coin de son esprit, ses pensées étaient tournées vers les encyclopédies de sorts : cherchant, fouillant et farfouillant pour trouver celui qui leur serait utile.

La création de la carte serait l'un de leurs plus beau coup. Ils avaient dû l'imaginer à partir de rien, prévoir le moindre problème... Le moindre point avait son importance. C'était leur trésor et il brillait de la plus belle des magies. Ils avaient déposé, dans cet artefact, un peu de chacun. Leurs pouvoirs, leur amitié, leurs individualités mais aussi leur temps, leurs pensées, leur sueur.

Une exclamation étonnée de Peter fit sortir Sirius de ses pensées. Sur le parchemin, un trait de couleur noire commençait à filer la partition de l'école, révélant le premier niveau. Les couloirs, les escaliers, les portes... tout semblait être parfaitement indiqué. Petit à petit, le chemin se précisa et des étiquettes commencèrent à apparaître sur les côtés de la carte. Chacune était reliée à des pas et indiquait le nom des élèves présents.

Ils trouvèrent Dumbledore faisant les cents pas dans son bureau, Rusard arpentant les couloirs d'un air obtus qu'ils ne pouvaient s'empêcher d'imaginer. McGonagall et Flitwick étaient réunis dans le bureau de ce dernier et Merlin seul savait ce qu'ils pouvaient y fabriquer.

Les Maraudeurs s'entre-regardèrent, frappés par la réalisation de tout ce qu'ils allaient pouvoir faire munis de cette carte. Au départ, ça n'avait été qu'une idée saugrenue de Sirius après s'être perdu pour la énième fois en allant à la Tour d'Astronomie, ça n'aurait du être qu'un plan parmi tant d'autres mais voilà que leurs quatre génies unis sur le même projet avaient crée un monstre (en toute humilité).

- C'est... inattendu... démarra Remus, brisant le silence qui s'était installé dans le dortoir.

- Comment ça, inattendu ? Tu doutais de nos capacités, Lunard ? Interrogea Sirius, l'air outré.

- Pour tout te dire...

- Ben en fait...

Peter et Remus se regardèrent amusé puis le loup-garou lui fit signe de continuer.

- Je dois avouer que je doutais surtout de ta partie du travail Sirius, tout le monde sait que tu dessines comme un pied.

- Voyons, Peter. Dit Remus calmement, tu ne penses pas que James est le pire ?

Celui-ci, encore tout ébahi pour l'accomplissement de la carte du Maraudeur, ne releva pas la sentence et ce fut Sirius qui se mit en devoir de les venger tous les deux à grands coups d'oreiller mal placé. Il monta sur son lit, le défendant comme un fort tandis que Queudver et Lunard ripostaient avec force et courage tels les deux Gryffondor qu'ils étaient. Le combat fit rage durant de nombreuses minutes. Plus le temps passait, plus le dortoir commençait à ressembler à champ de bataille. Chacun y mettait du sien, seul le jeune Potter restait insensible à l'atmosphère pleine de testostérone, comme hypnotisé par le papier imparfait qui contenait la carte. Finalement, après une lutte acharnée, Sirius se rendit, agitant la housse déchirée de son oreiller tel un drapeau blanc qui aurait vu de meilleurs jours. Peter et Remus se tapèrent dans la main, accompagnant leur victoire de ricanements satisfaits et peu discrets. Alors qu'ils lui tournaient le dos et reprenaient possession de leurs lits, Sirius dans un geste de désespoir, jeta un dernier oreiller qui vint violemment frapper la tête du quatrième garçon.

- Par tous les caleçons tachés de Merlin... ça fonctionne ! » s'exclama James, émerveillé. Dévoile-moi...

- Ah non ! Coupa Sirius en descendant brusquement de son lit pour lui arracher la carte des mains. Je refuse tout net que la première utilisation de notre magnifique carte du Maraudeur te serve à trouver Lily Evans !

PV REMUS :

"Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises".

Il en avait de bonnes lui ! Évidemment qu'elles étaient mauvaises ! On ne créait pas une carte magique servant à faire les 400 coups si nos intentions étaient bonnes...

Et voilà comment ils se retrouvaient tous les quatre, en plein milieu de la journée, à traquer Rusard à travers tout le château avec leur dernière création. On aurait pu penser qu'attaquer le soir aurait été plus approprié. Une traque en pleine nuit, des ombres cachées dans les couloirs sombres, le côté terrifiant du château endormi, le silence des murs... Mais ils étaient trop impatients tous les quatre, alors voilà, ils en étaient là.

Non pas que Remus se plaignait hein. Lui ça l'éclatait, ils avaient une heure de libre entre la Métamorphose et les Potions, alors ils en profitaient. Ça faisait des semaines que Peter, James et Sirius voulaient faire cette blague. Bon d'accord, des mois. Bon, très bien, depuis cet été en fait. Depuis qu'ils étaient venus chez lui un week-end et qu'ils avaient regardé Fantasia à la télé à cause du temps pluvieux qu'il faisait.

"Hey, hey les mecs, j'ai une idée de génie ! Quand on sera à Poudlard, on enchantera les balais de Rusard pour le rendre taré, ça vous dit ?"

Et bien sur, il avait fallut que ce soit James qui lance cette idée. Et comme ça venait de James, Peter était forcément d'accord, et comme c'était une idée stupide, immature, qui allait mettre Rusard dans une situation délicate, Sirius était forcément d'accord.

Remus avouait, il était assez d'accord aussi...

Donc, depuis la rentrée ils surveillaient l'emploi du temps de Rusard. Quand il était dans son bureau, quand il n'y était pas, quand il faisait sa ronde dans la tour Nord, dans la cour de derrière, dans les quartiers sud... Ils avaient tout noté sur un planning, tous les détails, jusqu'à la manière dont il prenait un élève par le col de sa robe pour le trainer à son bureau en lui promettant toute sorte d'atrocité.

Et ils en étaient arrivés à la conclusion que le Lundi après midi, Rusard faisait son ménage dans le hall d'entrée du château, pour enlever toute la crasse accumulée durant le week-end. Et ce jour-là comble du bonheur, il pleuvait !

Ce qui voulait dire, comme le disait si bien Sirius, que...

- Là on a juste à attendre qu'il trouve un élève qui revient du cours de botanique en train de dégueulasser le hall et PAF, menaces habituelles...

- ... coups de fouets...

- … pendaison par les pieds...

- ...coups de bâtons sur les doigts...

- ... récurer son bureau trois fois...

- ... laver les toilettes de l'infirmerie...

- ... être obligé d'épouser Lily...

- SIRIUS ! Ce serait pas une punition ça, se serait une récompense !

- Parle pour toi vieux. Et puis on s'en fout, fallait que ça rime.

- Les mecs, vous êtes désespérants, franchement vous...

- Silence ! Répondit Remus. Regardez !

Ils se penchèrent tous les quatre sur la carte qu'ils avaient étalé sur une des tables de la salle de cours dans laquelle ils s'étaient réfugiés. Rusard avait ENFIN attrapé un élève dans le hall, vu comment les deux points sur la carte étaient serrés, il en prenait déjà pour son grade le pauvre gamin.

- Les gars, c'est parti !

Tout le plan était prêt ! Ils devaient descendre jusqu'au hall sans se faire repérer par Rusard (qui les considérait comme de la peste), Severus (qui voulait toujours savoir ce qu'ils mijotaient) et Lily (James la cherchait sur la carte depuis des jours, s'il la trouvait maintenant, le plan était fichu). Durant les 10 minutes à peine durant lesquelles Rusard serait dans son bureau avec sa nouvelle victime, ils devaient ensorceler les trois balais et trois seaux différents qu'il utilisait pour nettoyer le hall. Ça tombait bien, ils étaient trois et les Maraudeurs étaient quatre ! Ben oui, il fallait bien qu'un d'eux fasse le guet, ils ne devaient surtout pas se faire prendre par un professeur.

Sirius pensait que c'était bon signe. (Enfin, quand il s'agissait de faire des bêtises, Sirius voyait des bons signes partout).

Ils y étaient, sortilèges et enchantements qu'ils avaient appris par cœur pour l'occasion. Remus se contentait de surveiller la carte et la dizaine de profs qui pouvait surgir à tout moment. Et les préfets. Et Rusard. Surtout Rusard...

- Les mecs, il revient !

- Attend, on n'a pas encore fini.

- LES GARS !

Il en attrapa deux par les manches et les tira vers les toilettes du côté gauche du hall. Ils se planquèrent derrière la porte. James, la tête brûlée, lança un dernier sort à son balai et, dans un jet de lumière, Rusard revint.

- Bande de voyous, dangers publics, fauteurs de troubles...

L'excitation était à son comble. Marcherait ou marcherait pas ? James se mordit la lèvre pour ne pas rire, Sirius agrippa le bras de Remus jusqu'à lui faire mal, Peter trépignait à côté de lui. Le lycanthrope, lui, se contentait d'essayer de calmer les battements de son cœur.

- Qu'est ce que...

Rusard avait touché un de ses balais. Il n'aurait pas dû. Les trois se réveillèrent et dansèrent dans tous les sens, suivis par les seaux soudain animés qui renversaient leur contenu en dansant sur le sol de pierre. En l'espace de quelques secondes, le hall devint une pataugeoire sous les rires des élèves et les cris de Rusard pendant que les balais tourbillonnaient.

Alors ils fermèrent la porte, s'adossèrent au mur et rirent jusqu'aux larmes, tous les quatre, jusqu'à en avoir mal aux côtes, jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Victoire totale. La grande première était officiellement une parfaite réussite. Remus regarda le morceau de parchemin qu'il avait entre les mains. Ce bout de papier n'avait pas fini de leur donner du rêve, et il espéra une seconde que ce rêve durerait longtemps... vraiment longtemps.

POV Jumeaux

- Laisse tomber Fred, ce n'est qu'un vieux bout de parchemin.

Le jeune garçon s'arrêta de regarder l'objet sous tous les angles, tentant d'y déceler un intérêt quelconque, et jeta un regard profondément outré à son jumeau. Puis il prit sa baguette et se mit à tapoter frénétiquement dessus en lançant :

- Comment peux-tu être aussi négatif ?! Nous avons sué sang et eau pour le dérober à Rusard, alors je suis convaincu que c'est quelque chose d'exceptionnel ! C'est forcément quelque chose d'exceptionnel !

George soupira face à l'entêtement de son frère, puis il haussa un sourcil, intrigué, le regard rivé vers le morceau de papier. En effet, quelques secondes après les mots de Fred, de l'encre noire avait commencé à apparaître, à former des lettres, un mot.

« Merci. »

Le garçon se redressa du mur contre lequel il était appuyé, et s'approcha de son frère, qui fixait l'objet avec l'air de ne pas y croire. Le temps de cligner des yeux, le parchemin était redevenu vierge. La seconde d'après, une autre phrase était apparue, comme tracée par une main invisible.

« Vous ne serez pas déçus, faites nous confiance. Cette carte est unique au monde »

« C'est pas la modestie qui t'étouffe Corn' »

« Lunard, elle est unique ou elle est pas unique ? »

« Elle est unique. L'ego de Corn' n'a rien à voir là dedans pour une fois. »

« Et toc. »

Les jumeaux lisaient avec de grands yeux, partagés entre l'amusement et la curiosité. Les phrases qui se succédaient semblaient être une conversation entre au moins trois personnes, à juger par les différentes écritures. Les mots disparurent, et d'un même geste, les deux garçons se pincèrent pour vérifier qu'ils ne rêvaient pas. Puis George prit la parole, avec un air perplexe :

- C'était quoi ça ?

- Aucune idée, répondit Fred avec un grand sourire et un ton triomphant. Mais au moins on sait que ce n'est pas un papier quelconque !

- Certes. Mais on sait toujours pas à quoi il sert !

- Demandons leur !

Son frère avait dit cela comme si c'était la chose la plus évidente au monde et en soupirant, George prit sa baguette, la pointa contre le parchemin et après avoir soigneusement choisi ses mots pour ne pas paraître impoli, murmura :

- Et en gros, euh, vous pourriez nous expliquer l'utilité de cet objet ?

Une quatrième écriture apparut presque immédiatement.

« C'est une carte de Poudlard où apparaissent les passages secrets, les couloirs, les salles, et où on peut voir le déplacement de chaque personne. »

« Mais tais toi Queudver ! Tu livres notre plus grand secret sans même vérifier s'ils en sont dignes ?! »

« Oh pardon Corn'... »

Les deux rouquins se regardèrent, les yeux plein d'étoiles. Si cette histoire de carte était vraie, leur séjour à Poudlard allait être beaucoup plus intéressant et amusant qu'ils ne l'avaient prévu. Ils posèrent la carte par terre avec une précaution presque religieuse et se rapprochèrent pour discuter à voix basse :

- Tu te rends compte Fred ?

- Je me rends compte George. Cette carte est un don divin.

- Je dirais même plus, providentiel. Il faut à tout prix qu'ils nous livre le secret pour la faire marcher !

Fred observa son jumeau, reconnaissant bien sur son visage l'excitation qui précédait chacune de leurs grandes actions. Il hocha la tête vigoureusement, un sourire aux lèvres. Les deux garçons reprirent le parchemin, et tapotèrent à nouveau dessus du bout de leurs baguettes.

- Comment vous prouver qu'on est dignes de recevoir votre précieux savoir ?

Il ne se passa rien pendant plusieurs minutes, puis la première écriture se manifesta.

« Répondez à cette question : Quelle est votre plus grande ambition à Poudlard ? »

Fred et George se regardèrent en réfléchissant, puis le premier répondit :

- Avoir un tiroir à notre nom dans le bureau de Rusard.

Le visage de son frère s'illumina, trouvant l'idée excellente. Il se frotta les mains, attendant avec impatience la réponse du papier. Celle-ci ne tarda pas à apparaître :

« J'adore ! Si vous y arrivez, bravo, même nous on n'a pas réussi ! Pour moi c'est bon, vous avez passé le test. Patmol ? »

« Hum, pourquoi pas. Après tout, il nous faut bien des successeurs.»

« Lunard ? »

« C'est bon pour moi. »

« Queudver ? »

« Pour moi aussi. »

« Bien, c'est donc à l'unanimité générale que vous devenez les heureux détenteurs de la Carte du Maraudeur ! Prenez en soin, on y tient beaucoup. »

Les deux rouquins poussèrent une exclamation de joie triomphale, puis continuèrent à lire ce que les différentes écritures leur disaient.

« Vous devez avoir à cœur de semer la pagaille, et ne jamais craindre le règlement. »

« Jurer solennellement que vos intentions sont mauvaises pour que la carte se révèle. Elle redeviendra vierge une fois vos « méfaits accomplis ». »

« Bonne chance. Que la force des Maraudeurs soit avec vous. »

L'encre s'effaça. Ils attendirent quelques instants, mais rien ne se passa. Ils inspirèrent profondément, mais aucun des deux n'osaient parler. Ils avaient l'impression que le moment était bien trop sacré pour briser le silence. L'un comme l'autre commençait à peine à envisager tout ce qui leur serait possible grâce à la carte. Se regardant dans les yeux, et sans aucun mot, ils se firent la promesse de se montrer à jamais digne des Maraudeurs. D'un même geste, ils levèrent leur baguettes, les dirigèrent vers le parchemin, puis prononcèrent distinctement, et en chœur :

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.