Disclaimer: Albator, Toshiro, Clio, Kei, Maji, Eméraldas, Warius Zéro, Maetel, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Les autres personnages sont à bibi.

1.

Tenus à bonne distance du sinistre, Clio et Khell considéraient avec horreur la lutte des Mécanoïdes pompiers qui se battaient depuis plus d'une heure, ce qui ne permettait aux équipes du Doc de l'Arcadia d'intervenir à leur tour.

Le second du cuirassé Pirate se tourna vers la Jurassienne figée, frissonnante.

- Est-ce que tu perçois quelque chose ? souffla-t-il.

- Non… Je ne ressens que du vide, et une tristesse infinie.

- Alors, cette fois, Alguérande n'a pas pu réaliser de miracle et sauver son papa, ni se sauver lui-même, gémit Khell en passant les doigts dans ses cheveux blancs. Comment est-ce qu'on pourrait bien survivre à un tel brasier ! ?

Surlis s'approcha des deux amis.

- Ne restez pas ici, ça ne sert à rien. Je viendrai vous tenir au courant… dès que je saurai quelque chose.

- D'accord, fit Khell en entraînant avec lui une Clio pétrifiée.


Toujours aussi roide devant son bol de saké, Clio ne faisait attention à rien de ce qui l'entourait, lumineuse, et ne dégageant à son tour que détresse.

Khell au contraire ne cessait de faire les cent pas devant la baie vitrée de l'appartement du château arrière.

- Toujours rien, Toshiro ? aboya-t-il.

- Je ne pourrai examiner les jardins que lorsque l'incendie sera maîtrisé, et avec ce qu'on pourra retrouver comme débris bizarres.

- Mais tu as bien une idée ? insista Khell.

- J'ai déjà visionné plusieurs fois les derniers enregistrements. Ce sont des bombes, de toute évidence ! Les premières ont explosé tout près d'Albator et d'Alguérande. Les autres ont embrasé les jardins, les cernant en quelques secondes. Et les caméras ont cessé d'émettre. Quant à prévenir ta question suivante, j'ignore qui les a déclenchées à faible distance, car j'ai capté un signal que j'avais d'abord catalogué de parasite. Mais il devait s'agir de la même personne qui m'a « emprunté » des programmes.

- Si nos ennemis arrivent à nous atteindre ainsi, nous sommes très mal, maugréa le second de l'Arcadia.

Clio se leva soudain, les portes s'étant ouvertes sur le Doc Mécanoïde.

- Surlis !

- J'ai enfin pu rentrer dans les jardins…

- Et… ! ?

- Même certaines pièces de métal ont fondu, comme les armatures qui étaient au cœur des imitations de troncs…

- Et… ?!

Surlis se mordit les lèvres, ne sachant quels mots employer.

- Ce qu'il veut nous faire comprendre, Clio, c'est que si du métal n'a pu résister à la chaleur du brasier, la chair et les os avaient cédé bien avant…

- Et…

- Il ne reste rien d'eux, souffla Surlis. Ils ne sont plus que poussière dans les ruines calcinées des jardins.


Réfrénant son plaisir, Gordan attendit patiemment qu'Ethylde ait fini son rapport de mission à son Empereur.

- Je suis restée tant que mon corps mécanique pouvait le supporter. Je peux vous assurer qu'ils ne sont pas sortis du cercle de la fournaise. Et aucun humain ne pouvait y survivre. Je peux vous assurer, qu'ils n'en ont pas réchappé.

« ils » ? tiqua Warius. Tu ne devais tuer que le capitaine de l'Arcadia.

- Son fils, celui de la Pirate Khurskonde, était avec lui. Je me suis dit que ce jeune humain serait rapidement une menace à son tour.

- Excellente initiative, se réjouit l'ancien commandant de la République Indépendante. Il faut mettre fin à sa lignée, il n'y a pas d'autres façons de faire, pour être sûr que cette racaille ne revienne pas ! Je planifie la fin de ceux qui restent à Heiligenstadt. Je te félicite, Ethylde. Tu peux retourner auprès de Gordan, il tient beaucoup à toi.

- J'ai plaisir à être en sa compagnie, reconnut la Mécanoïde.

Presque bras dessus dessous, Gordan et Ethylde se retirèrent alors que leur empereur allait se planter devant les fenêtres de sa terrasse.

- Voilà une bonne chose de faite ! se réjouit-il. Ce type était bien trop obstiné, il ne m'aurait jamais lâché la grappe, revenant à la charge encore et encore, de toutes ses dérisoires forces.

- Et pour se faire, tu t'es félicité de la mort d'un très jeune homme ! Sans compter que ce fut une exécution !

- Tu es encore capable deux pensées cohérentes, toi ? ragea Malahèdre. Je pensais avoir éteint toute conscience de toi !

- Par ton ignominie même, tu la ranimes.

- Tu n'es qu'une étincelle, je vais vite te renvoyer au néant, gronda la Carsinoés en opérant une frappe sur le faible sursaut de l'esprit qu'elle avait investi et dont elle dirigeait le corps.


Torien serra doucement les épaules de Pouchy, mais du souci se reflétant sur son visage sans âge.

- Depuis quand tu prends des initiatives, toi ? Je sais que je t'ai dit que tu ne faisais qu'un avec l'Arbre de Vie, qu'il t'obéissait. Mais tu n'as pas à lui demander quelque chose quand je suis occupé à répondre aux prières de la Reine des Sylvidres !

- J'ai été obligé. Ça a été irrésistible.

Les prunelles marron du garçonnet s'écarquillèrent.

- Je n'ai pas compris ce qui s'est passé, je me suis retrouvé quelque part… Ce feu, j'ai eu si peur. J'ai voulu les mettre en sécurité, qu'il ne nous arrive plus jamais rien, qu'on ne soit plus jamais séparés !

- C'est ton papa ? interrogea Torien en désignant le corps vêtu de noir, étendu aux pieds du jeune garçon.

- Oui.

- Tu as dit « les mettre en sécurité. Il y avait quelqu'un d'autre ?

- J'ai perdu Alguérande… Je tenais sa main, il m'a échappé… Je suis trop petit et trop faible, gémit Pouchy avant de fondre en larmes.