Disclaimer : Twilight et ses personnages appartienent à S. Meyers.
Une mini fic sur Kim et Jared, j'essaierai de poster les chapitres régulièrement. Environ une fois par semaine ou même plus souvent. Excusez moi à l'avance pour les fautes d'orthographe... ^^'
Je vous laisse à votre lecture!
Love, Marie
- J'y vais m'man! Tu m'appelle si y a quoi que ce soit, OK?
- Ne t'inquiète pas Kimmy. Passes une bonne journée mon ange.
Comme chaque matin, j'hésite à franchir le pas de la porte. Pas parce que j'appréhende d'aller au lycée, au contraire, j'ai la chance d'avoir une scolarité agréable et des amis supers. À part peut être une ou deux énergumènes, je n'ai pas à me plaindre.
Non, la raison pour laquelle j'hésite chaque matins à quitter la maison, est devant moi, assise à la table de la cuisine en train de siroter sa tisane. J'angoisse à l'idée de la laisser seule presque toute la journée avec ce monstre qui lui sert de mari.
Mon père avait toujours eu une très mauvaise santé. Mais cela ne l'empêchait pas de travailler dur pour nous donner une vie digne de ce nom à ma mère et moi. Et c'est justement ce travail qui lui a bousillé ses dernières forces. Il a eu une crise cardiaque sur son lieu de travail et y a succombé quelques jours après, j'avais cinq ans. Trois ans plus tard, maman a voulut nous redonner l'amour d'un père, pour moi, et d'un époux, pour elle. Au début de leur relation, c'était exactement comme elle l'avait espéré. Bob nous couvrait d'attentions et d'amour elle et moi. Il a continué cette mascarade jusqu'à ce qu'ils se marient. C'est lors de leur première dispute, ou plutôt, leurs premier petit désaccord, qu'il a commencé à lever la main sur ma mère. Bien évidemment, en bon manipulateur, il lui a demandé pardon à genoux, s'est excusé de mille et une façons possible et lui a promit de ne plus jamais lui faire du mal. Et c'est depuis ce jour que le cauchemar a commencé.
Bien évidemment, on a bien tenté de fuir. Un jour ou il était partit au travail, maman a préparé nos bagages, prit un taxis, et on a filées direction Seattle. Deux jours après notre arrivée dans un motel, il avait débarqué, enragé comme un chien et ramenées en nous traînant par les cheveux. Littéralement. Depuis, pour nous "garder à l'oeil", il dirigeait son entreprise sanitaire depuis la maison et y recevait de temps à autre certains employés. Même lorsqu'il était obligé de quitter la maison, il nous amenait l'une ou l'autre pour être sur qu'on ne file pas à nouveau. Depuis cet épisode, sa violence et sa tyrannie étaient montées en grades. Il n'était pas rare que ma mère et moi on se retrouve avec des bleus énormes sur tout le corps. Jamais sur le visage, pour "garder les apparences". Il savait ce qu'il faisait l'enfoiré... Hier encore j'ai eu la chance (notez l'ironie) d'en recevoir à nouveau. Sur le dos et le ventre. Ses endroits de prédilection.
Alors que je suis plongée dans mes sombres pensées, des éclats de voix me ramène à la réalité. Je lève les yeux et me rend compte que je suis arrivée en face du lycée. Je m'arrête et m'apprête à traverser quand un gors 4x4 noir arrive à fond vers moi. J'aperçois trop tard l'immense flaque d'eau à mes pieds et à peine ai-je le temps de reculer, que je suis déjà trempée jusqu'aux os! Le ou la coupable arrête la voiture, fait demi tour pour s'excuser je pense, et lorsque la vitre teintée se baisse, je suis sur le point de commettre un meurtre.
- Oh, Kimberlaide! Je t'avais pas vu. Mince! J'aurais du y aller plus fort!
La voix moqueuse de Jared Vilas, son sourire satisfait, et les rires de ses abrutis de copains me mettent tellement en colère que je sens des larmes de rage me monter aux yeux. Si je les laisse couler ça lui ferait trop plaisir... J'aperçois à côté de lui Paul, son chien de compagnie qui le suit partout. Gavin et Ted sont sur la banquette arrière. Ces quatres là sont adulés par presque toute la gente féminine du lycée. Alors pour ne pas me rendre encore plus pathétique que je ne le suis déjà, je me reprends. Gardant un semblant de calme, je lui lance un sourire méprisant et lui répond sur le même ton que lui :
- Oh, Jarretelle! Ça ne m'étonne pas venant de toi. Tu étais bien trop occupé à mater les culs des mecs qui passent, je suppose. Je ne t'en veux pas. Après tout, tu as le droit d'avoir tes propres goûts... fis-je en coulant un regard éloquent vers ses amis.
Le sourire de Jared disparaît de sa belle gueule tandis que les autres sont pris d'un fou rire incontrôlable. Il me lance un regard assassin en redémarrant et me montre son majeur.
Je rentre dans le lycée en catimini sous les regards et les gloussements des élèves et me précipite vers mon casier pour récupérer des vêtements de rechanges. Eh oui. J'ai des vêtements de rechanges dans mon casier (j'ai même une culotte parmis eux! Sans commentaires...) . Depuis toute petite, j'ai appris à être prévenante avec un persécuteur comme Jared. Il me fait voir de toutes les couleurs celui là! Je privilégie les chous ou les cheveux lâchés au détriment des nattes ou des queues de cheval même si j'adore ça! Parce qu'un certain mec adore tirer dessus (petite précision : il a bien 18 ans. Non, vous ne vous trompez pas...). Il aime les blagues stupides comme enlever ma chaise au moment ou je m'assois, me lancer des boulettes de papiers pendant les cours, me faire des croches-pied, mettre des boules puantes dans mon casier... Des enfantillages du genre quoi. Donc vous comprenez pourquoi je me trimbale avec des vêtements et du savon dans mon casier? Mais je vous rassure, j'ai appris à lui rendre coup pour coup.
Au moment ou je referme le casier, une masse se jette sur moi.
- Aah! Kimmy! hurle d'une voix aiguë la masse en question en me serrant contre elle. Beurk! Mais qu'est ce que c'est que cette odeur ?
- Vilas... je marmonne.
Nana, ma meilleure amie, ne pose pas davantage de questions et me regarde, d'un air compatissant. Je la connais depuis son emménagement dans le coin il y a de cela quatre ans. Elle et son frère jumeau Kenji - ou Ken - sont métisses quileutes et japonais par leur mère. Un beau mélange si vous voulez mon avis. Ça a été le coup de foudre elle et moi. Et depuis on ne se lâche plus d'une semelle. On se met en marche vers les vestiaires quand elle s'exclame excédée :
- Il faut vraiment qu'il consulte ce mec! À notre âge les garçons utilisent d'autres méthodes pour montrer qu'ils sont attirés par une fille. On est plus à la maternelle, bon sang!
- J'aimerais que tu arrête de te faire ce genre de films idiots s'il te plaît, je la sermonne. On est pas du tout compatibles lui et moi et on se déteste viscéralement. C'est aussi simple que ça y'a pas d'amour caché dans l'histoire!
- Qui aime qui? fait une voix très familière derrière nous.
Je commence déjà à rougir avant même de me retourner.
- Vilas a encore fait des siennes. Et ta chère soeur pense qu'il le fait parce qu'il est secrètement amoureux de moi...
Kenji, alias le frère de ma meilleure amie alias mon béguin depuis quatre ans. J'ai jamais voulu lui dire que j'avais (j'ai toujours) un petit faible pour lui. Ça ferait bien trop cliché, et en plus il est déjà prit depuis l'année dernière. Je me suis sentis bête d'avoir attendu qu'une autre le prenne pour me rendre compte que j'aurais pu avoir une chance avec lui. Mais bon. C'est juste un béguin passagé j'ai pas fait de dépression quand il s'est mis en couple, alors c'est bon signe, d'après ma mère! Donc j'ai tourné la page. Même si je ne peux pas m'empêcher de le trouver craquant...
- Et elle a raison! Vous deux vous vous chamaillez tout le temps mais ça ce voit que vous pouvez pas vous passer de l'autre. dit-il songeur.
- Ah tu vois! Merci Ken! sourit Nana.
Je manque de m'étouffer avec ma propre salive en l'entendent blasphémer!
- QUOI?! Mais t'es malade ou quoi?! Ce con peut très bien se passer de m...
Je suis coupée dans ma tirade par quelqu'un qui me bouscule par derrière. Je serais tombée si Kenji ne m'avait pas rattrapée à temps.
- T'as changé de parfum la naine? Chiotte n○5 à ce que je sens... Très bon choix pour aller avec ta tronche!
Je l'ignore et fixe Kenji pour ne pas sauter sur Jared. Vilas n'aime pas être ignoré. Et pour bien le faire comprendre, il nous bouscule Ken un peu fort pour passer entre nous deux, ignorant les protestations de mon ami.
- Sal gamin! je siffle entre mes dents.
Jared se retourne, heureux de pouvoir entamer une nouvelle dispute, avec un grand sourire aux lèvres :
- Je veux bien pour le "gamin". Mais le "sal"... il me détaille de haut en bas et je sens son regard s'attarder sur mes courbes. Son regard brulant me met mal à l'aise. Mais en même temps j'ai une agréable sensation qui me fait frissonner. Je me surprends à l'observer de plus près lui aussi. Et il faut quand même l'avouer, Jared n'est pas moche du tout... Sa taille avoisinant les 1m80 et ses longs cheveux noirs qui retombent sur de larges épaules qui saillent son pull bleu marine un peu trop serré (il le fait exprès c'est sur!) ainsi que sa belle gueule me font un tout petit peu d'effets. Mais lorsqu'il se mord la lèvre inférieure de façon incroyablement sexy, mon regard reste hypnotisé par le mouvement de sa bouche et je m'humidifie les lèvres inconsciemment. J'en oubliais presque qui j'avais en face de moi et il se fit une joie de me faire redescendre sur terre en rajoutant sur un ton faussement compatissant :
- Vraiment Carter, tu devrais te regarder plus souvent dans une glace.
- Dégages crétin! je hurle en lui lançant mon sac en pleine face.
Bien sûr, Jared l'esquive et se barre en se marrant tout seul. Ai-je dit que je détestait ce mec? Je me tourne encore furieuse vers mes amis. Et ils me regardent avec leur têtes de "qu'est ce qu'on disait?"
- Sans commentaires! Je m'exclame. Je vous laisse faut que j'aille me changer.
En m'éloignant j'entends la voix amusée de Nana dans mon dos : " t'as vu ça? C'est moi ou ils vienent de se mater, tous les deux? " Mon visage me brûle d'embarras et j'accélère le pas pour ne pas entendre le reste de leur conversation.
Arrivée aux vestiaires, je passe rapidement sous la douche et me savonne vigoureusement chaque centimètres carrés de ma peau. Je me change tout aussi vite et arrive avec 10 minutes de retard. Après avoir donné une excuse bidon au prof, je me dirige vers ma place pour les deux prochaines heures. Heureusement qu'aujourd'hui je n'ai pas histoire! J'adorait cette matière jusqu'à l'année dernière et j'ai appris à la detester grâce à mon voisin de table. Vous avez devinez. Vilas!
À la pause de midi, je ne tiens plus et passe un coup de fil à ma mère pour lui demander de ses nouvelles. J'ai juste besoin d'entendre sa voix pour me rassurer que tout va bien.
- Allô, ma puce?
Je relâche tout l'air de mes poumons. Sa voix est normale. Avant on se parlait par messages mais après plusieurs mauvaises surprises le soir en rentrant, j'ai appris à ne me fier qu'à sa voix. Lorsqu'elle n'est pas bien celle-ci tremble imperceptiblement. Mais en ce moment, elle est souriante.
- J'appel pour savoir si tout va bien. je lui réponds.
- Oui maman, tout va bien! plaisante t-elle, puis elle rajoute plus bas : Bob reçoit du monde aujourd'hui. Alors c'est tranquille jusqu'à ce soir après le dîner. Et toi? Tu passes une bonne journée ma chérie?
- Ouais ça va! À part que ce matin j'ai eu le plaisir de croiser Vilas avant rentrer en cours. Du coup j'ai du me charger et j'ai eu 10 minutes de retard, gémis-je.
J'entends son rire au bout du fil. Contrairement à moi, cette petite guèguerre avec Jared la fait énormément marrer... Ça ce voit qu'elle est pas à ma place. Mais en même temps, je suis heureuse d'entendre l'un de ses rares éclats de rire. Je ne peux réprimer le sourire tendre qui fend mes lèvres. Je lui réponds faussement fâchée
- Ha ha ha. Très drôle, je lui réponds faussement fâchée. Je te rappel à la sortie des cours, je vais manger! Bisous!
- À tout à l'heure Kimmy. Je te prépare une surprise pour le goûter.
- T'es géniale! Merci m'man! Je t'aime.
Arrivée à la cafétéria, je me mets dans la file d'attente. Au menu, purée de carottes et steak haché. Je vais encore une fois jeter mon assiette entière dans la poubelle en partant... Je vois Nana et Jin, une pote à nous, qui me font signe depuis leur table. Après avoir payé mon plat, je me dirige vers elles. En apercevant Jared debout, dos à moi, en train de bavarder avec toutou-Paul un peu plus loin, un sourire machiavélique se dessine sur mon visage. Mon viseur est enclenché et dans ma tête une petite loupiote rouge clignote de plus en plus vite au fur et à mesure que je m'approche de ma cible. Arrivée à 1 mètre d'elle, je fais mine de trébucher et lui étale méticuleusement tout le contenu de mon plateau repas sur son dos. Mission accomplie. Tous ceux qui sont à proximité explosent de rire. Ah douce vengeance... Il pousse un juron et se retourne lentement. Qand il me reconnaît, son visage passe de l'agacement à la rage. Ok... Depuis quand il est aussi nerveux lui? Qu'importe. C'est pas ses sautes d'humeur qui vont me gâcher ma joie!
- Oh, Jared! Je ne t'avais pas vu. Mince! J'aurais du y aller plus fort... fis-je en souriant faussement désolée et en le citant presque mot pour mot.
Il continue à me fixer avec toujours la même expression. Et il commence même à trembler tellement il est en colère. Ça commence à m'interpeller. Non pas que j'ai peur! Moi? Avoir peur de ce comique? Quel blague... Attendez. Stop! Temps mort! Alerte rouge! Help! Où est ce qu'il me traîne comme ça?
- Qu'est ce que tu fais? Lâche moi Vilas tu me fais mal!
Mais c'est à peine si il m'entend. Arrivés dans un couloir un peu plus loin de la cafèt (assez pour ne pas qu'on nous entende gueuler), il s'arrête et me balance littéralement sur le mur, ravivant la douleur des derniers bleus en date. Je m'apprête à lui dire ma façon de penser quand je lève les yeux vers lui. Et c'est le visage du monstre que je vois à la place de celui du jeune homme. Et c'est là que je commence à avoir peur. Mon corps commence à trembler de façon incontrôlable et mon coeur manque de sortir de ma poitrine. Il s'avance doucement, comme un loup qui sait que sa proie n'a plus aucune chance. Jared est maintenant à quelques centimètres de moi et me bloque le passage en prenant appui sur le mur avec ses bras de part et d'autre de mon corps. Sa taille et son regard sombre m'impressionnent plus que d'habitude. Beaucoup plus. Même si j'ai peur à en crever, j'ai toujours mon orgueil. Alors quand il ouvre la bouche pour parler, je le devance malgré les trémolos dans ma voix.
- Vas y! Frappes moi tout de suite qu'on en finisse! Tu me fais pas peur Vilas!
Il écarquille ses yeux en s'éloignant sous le coup de la surprise et fronce les sourcils encore plus en colère.
- Mais de quoi tu parles Ottawa? Tu me prends pour qui? Je frappe pas les femmes moi j'suis pas une tarlouze! Tu... il se radoucit brusquement, se rapproche et prend une voix douce qu'il n'a jamais prise avec moi. Ne pleure pas Kim. Je voulais te faire peur c'est tout. Même si tu me fais tourner chèvre des fois mais jamais je ne lèverai la main sur toi. Essuies tes larmes.
Sa voix douce presque caressante a un effet quasiment magique sur moi. J'arrête de pleurer et je prends une grande inspiration déjà apaisée à moitié. Soudain, je vois avec horreur la main de Jared se lever vers moi. Mon instinct prend le contrôle de mon corps. Je me replit sur moi même et fuit à toutes jambes hors du lycée. Je l'entend m'appeller au loin mais je continue ma course, aveuglée par les larmes, jusqu'à chez moi.
Une fois devant la porte, j'essaye de me refaire une mine normale, souffle un bon coup pour me donner du courage et tourne la poignée. Tout ce que j'espère, c'est que Bob est encore occupé avec du monde pour ne pas faire attention à moi et au fait que je sois rentrée plus tôt. Je me dirige à pas de loup vers ma chambre en prenant le temps d'envoyer un sms à ma mère pour lui dire que je me sentais mal et que le prof m'a dit de rentrer me reposer. Elle a eu la bonne idée de ne pas venir me voir tout de suite. Ce qui m'a permis de me calmer et de repenser à ce qui vient de ce passer.
Maintenant que je suis posée, je me dis que j'ai peut être réagis excessivement... Depuis que je le connais, je n'ai jamais vu Jared lever la main sur une fille ou lui manquer de respect. C'est vrai qu'il avait l'air en colère, mais je lui avait déjà fait pire que ça et il ne m'a jamais touchée. Je commence à me dire que demain j'aurais droit à de nouvelles moqueries de sa part. Et celles là, contrairement aux autres, allaient vraiment me faire du mal. Mais pour ma défense, la "correction" que l'autre m'a donné hier soir est toujours bien présente autant physiquement que moralement. Je ne parle pas de notre "situation". À personne. Sauf évidemment à Nana. Même pas à Kenji que je considère comme un ami très proche. J'ai bien trop honte pour ça.
J'entends des petits coups portés à ma porte juste avant que celle ci ne s'ouvre sur maman.
- Comment tu te sens Kimmy?
- J'ai honte maman. je lui avoue timidement.
Voyant que quelque chose ne va pas, elle vient s'asseoir à côté de moi sur mon lit et me prend les mains.
- Dis moi, ma chérie.
Je lui raconte tout depuis la blague de Jared devant le lycée jusqu'à mes dernières réflexions. Elle me console et me dit que même s'il est insupportable avec moi, il n'est pas du même genre que l'autre et qu'il ne plaisantera pas avec quelque chose qui me touche autant. Devant ma mine dubitative, elle réplique :
- Demain tu auras la réponse à ta question. Et je suis sûre que ça va bien ce passer. Allez, viens! Il y a une charlotte aux fraises qui n'attend plus que toi dans la cuisine.
Cette idée me déride immédiatement et je saute sur mes pieds pour me filer dans la cuisine. Nous passons une après midi et un début de soirée agréable elle et moi. Bob finit son travail après que nous aillons dîné et rentre dans la pièce en même temps que nous faisons la vaisselle tout en plaisantant.
- Où est mon dîner Carla? retentit sa grosse voix dans la pièce, nous faisant sursauter toutes les deux.
Maman se retourne et affiche un sourire légèrement tremblant à son mari.
- Il est dans le four. J'ai préparé de la lasagne aux champignons comme tu les aimes.
- Et pourquoi est ce qu'il n'est pas à table en train de m'attendre?
Lorsqu'il utilise cette voix doucereuse, c'est que les coups ne sont pas loin. Et je n'en peux plus de le voir la frapper devant moi. Alors je me précipite pour prendre la responsabilité.
- Cest moi qui devait mettre le couvert. Maman a insisté pour te servir mais je lui ai dit que tu devais en avoir pour un moment et...
Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que je manque de tomber à terre sous la violente giffle qu'il m'a mise. Je sens déjà ma joue me brûler et le gout métallique du sang se rependre dans ma bouche. Je me tait et ne fait plus aucun geste gardant la tête baissée.
- Je t'interdit de dire à ta mère ce qu'elle doit faire. C'est elle la maman, pas toi. Est-ce clair, Kimberley?
- Oui, Bob.
Comme si de rien n'était, un sourire enjoué fend son visage et il va prendre ma mère dans ses bras la remerciant pour le repas qui semble délicieux. Son attitude bipolaire ne nous étonne même plus. À nous de nous adapter et à deviner ses désirs et les exécuter. Des fois il peut rester des semaines sans lever la mains sur personnes. D'autres, il peut se défouler chaque jour sur nous à tour de rôle. Le reste de la soirée se déroule à peu près bien excepté ma joue qui a gonflée et qui me fait lance. La plupart du temps je me mord la langue pour ne pas hurler au mari de ma mère des injures, tout ceci agrémenté d'une belle droite en plein nez. Je pars finalement me coucher vers 22 heures et somnole un long moment en pensant à ce que je pourrais dire à Jared demain au lycée.
Je n'ai pas pu lui parler le lendemain. Ni les jours suivants d'ailleurs. Deux jours plus tard, c'était au tour de Paul de se faire porter pâle. J'ai fait comme si de rien n'était mais le lundi de la deuxième semaine, ne voyant toujours pas Jared franchir les portes du lycée, je fait subtilement part des mes inquiétudes à Nana le soir alors qu'on faisait nos devoirs chez elle.
- Écoutes Kim. En parlant de Jared...
Elle se tord les mains nerveusement et évite mon regard. C'est mauvais signe ça.
- Ne me dis pas que tu en pince pour lui! je m'exclame.
Bizarrement cette idée ne me plaît pas beaucoup...
- Non! Non pas du tout, ça n'a rien à voir. En fait c'est par rapport à toi...
Devant mon regard interloqué, elle continue :
- Le jour où vous vous êtes disputés dans la cafèt... En voyant son regard, j'ai eu peur qu'il ne te fasse quelque chose et je vous ai suivit. Après que tu sois partis il avait vraiment l'air perdu, alors je suis allée lui parler. Il m'a demandé ton numéro pour savoir ce qu'il se passait donc je le lui ai donné. Et pour ma défense, il était sincèrement inquiet et désorienté par ta réaction.
Elle marque une petite pause pour se donner du courage. Et là je redoute la suite de l'histoire.
- Alors, je lui ai parlé de ton beau père.
- T'AS FAIS QUOI? Tu te rends compte de ce que tu as fais Nana?! Il va en profiter pour se foutre de moi et m'atteindre encore plus!
Je vois rouge! Je me sens trahie par ma seule véritable amie. J'ai l'impression qu'elle a pactisé contre moi avec le diable en personne. Elle reste silencieuse et me laisse déverser sur elle toute ma colère et ma rancoeur. Quand je me tait, essoufflée et tremblante de colère, elle reprend son histoire.
- Si je lui en ai parlé, c'est parce qu'il se souciait vraiment de toi.
- Jared? je lance un reniflement de mépris, même si cette idée me retourne plus que je ne pourrais me l'avouer.
- Il ne voulait pas croire que toi la Kim qui lui balance des coups de pieds et des claques en pleins cours puisse se faire maltraiter. Alors je lui ai donné un ou deux exemples... Laisse moi finir! Tu vas m'insulter plus tard, me coupe-t-elle. Donc, je lui ai parlé de quelques unes des atrocités que l'autre vous fait endurées toi et ta mère mais bien sûr je ne luis pas rentrée dans les détails. Et avant j'ai fini de lui parler, il a frapper dans le mur si fort qu'il avait réussi à le trouer! Si, je te jure! C'était flippant! Il saignait beaucoup mais il n'y faisait même pas attention et m'a posé pleins de questions sur l'autre mais surtout sur toi. Au bout d'un moment, il est partir en tremblant de rage. Il était vraiment effrayant... C'est la dernière fois que je l'ai vu. Il n'était pas là pour les cours de l'après midi.
Je reste muette un long moment, le temps de digérer toutes ces révélations.
- Mais... Il ne m'a pas appelé, je bredouille ne sachant que dire.
- Ils ont dit que lui et Paul étaient malades avec la mono, peut être que Jared n'a pas encore la force de parler au téléphone? me rassure Nana.
Ce soir là, en rentrant à la maison, je n'ai pas le courage de rester dans la même pièce que le monstre. Je sais, c'est lâche de ma part. Mais la conversation avec Nana me revient sans cesse dans la tête et je ne sais que penser de l'attitude de Jared... Alors que je suis en pleines réflexions, Bob fait irruption dans ma chambre sans frapper. Je me lève en sursaut de mon lit et redoute la suite des évènements. Il ne rentre jamais dans ma chambre. Sauf quand il veut me régler mon compte. Et mes doutes s'avèrent fondés lorsque je le voit retirer sa ceintre et la faire fouter dans l'air.
- Tu essaye de te rebeller Kimberley?
- N... Non! Je..
Il me coupe en hurlant :
- Alors pourquoi lorsque je t'appelle, tu m'ignore?!
- je ne t'avais pas entendu, Bob. Excuses moi, je...
- Retires ton haut.
Je n'ai pas d'autres choix que d'obéir. Il fait claquer le cuir sur ma peau. Alors je reste là, à encaisser, serrant les dents pour ne pas laisser paraître ma douleur cuisante. Il aime trop ça. Enfin, après ce qui me paraît des heures. Il part en claquant la porte et en m'interdisant de manger jusqu'au lendemain midi. Endolorie et remplie de marques rouges qui virent au violet, je me laisse aller sous l'eau froide de la douche. Une fois au lit, ma mère me prends dans ses bras, me répétant sans cesse combien elle est désolée et me garde contre elle jusqu'à ce que je m'endorme. Cette nuit là, je rêve d'un prince charmant venant me délivrer d'un immonde serpent géant me gardant prisonnière dans ma tour. Après lui avoir donné un baiser et promit un amour éternel, les traits flous de mon sauveur se précisent petit à petit pour laisser place au visage de Jared.
Je n'ai reçu l'appel tant attendu que deux jours plus tard. Il était environ 18h et j'étais dans au salon en train de regarder une série sans intérêt quand ma mère me tend le téléphone le visage fendu par un grand sourire malicieux. Je prends le téléphone dans ses mains avec méfiance :
- Allô?
- Kim?
La voix était changée, plus grave et un plus posée. Mais je la reconnait immédiatement. Mon coeur bat la chamade et mon souffle s'accélère. Mais qu'est ce qui m'arrive? Je ne laisse rien paraître de mon état intérieur et me dirige vers la terrasse de derrière loin du regard amusé de maman qui me met mal à l'aise. Je réponds enfin nonchalamment feignant de ne pas l'avoir recconu immédiatement :
- Oui, c'est qui?
- C'est Jared. Euh... Nana, m'a dit qu'elle t'a parlé de notre conversation à propos de toi.
Je vais tuer Nana.
- Qu'est ce que tu veux?
Mon ton est plus dur que je ne le veux, mais il ne semble pas s'en formaliser et continu.
- Je vais pas passer par quatres chemins et je ne vais le dire qu'une seule fois alors écoutes jusqu'au bout!
Je reste silencieuse, impatiente de ce qu'il va me dire. Jared prend une grande inspiration puis reprend :
- Voilà, je t'appelle pour m'excuser pour la dernière fois dans le couloir du lycée. Je sais que mon attitude effrayée, mais je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal! Ça ne m'est même pas passé à l'esprit de t'en faire. Et ça ne sera jamais le cas!
Sa dernière phrase, prononcée avec une sincérité qui m'émeut, avec conviction et fermeté, sonne comme une promesse. Et je ne peux empêcher mes yeux de s'embrumer et à un sourire reconnaissant de s'épanouir sur mes lèvres.
- Merci, Jared, je lui chuchote incapable de retenir mes larmes.
Un silence plrin d'émotions suit mes mots. Puis il le romp avec douceur.
- Si tu as un problème, n'importe lequel tu m'appelle. À n'importe quelle heure n'importe où. Je suis sérieux Kim.
Avant que j'ai pu ouvrir la bouche pour refuser, il me devance.
- Et ne vas pas penser que je fais ça par pitié. Parce que ce n'est pas du tout le cas.
Il lit dans mes pensées ou quoi?
- Alors je veux que tu me promette de m'appeller si ça recommence. Que ce soit sur toi ou sur ta mère, je viendrait t'aider, tu as ma parole.
À ces mots, un immense poids se retire de mes épaules et ma poitrine se desserre me permettant de respirer à pleins poumons. Je m'effondre sur le sol tant l'émotion est forte. Après toutes ces années, j'avais perdue espoir qu'un jour quelqu'un nous tende la main et nous dise ces mots : "je vais t'aider". Nous avions déjà lancé des appels au secours, des personnes sincères ont aussi essayées de nous venir en aide. Mais chaque fois, Bob les avaient habilement évincer et avait fait en sorte qu'on nous prennent pour responsables. Au bout de trois essais infructueux et toujours suivit d'un déchaînement de violence, on a fini par baisser les bras. Et là, alors que j'avais perdu tout espoir, une lumière douce et apaisante perce au bout du tunnel lugubre. Et cette lumière, c'est Jared. Celui qui me persécute depuis aussi loin que remontent mes souvenirs. Et au fond de moi même, je sais qu'il arrivera à nous protéger. À me protéger.
- C'est promit Jared, jarrive à dire entre deux sanglots.
Il laisse un moment passer sans rien ajouter, me donnant le temps de me calmer un peu, puis il ajoute d'une voix plus légère :
- C'est pas pour casser l'ambiance, mais d'ici lundi j'irai mieux. Et ne pense pas que je vais renoncer à te faire chier! C'est bien trop marrant de te mettre en rogne!
Je laisse échapper un petit rire en m'appuyant sur le mur.
- Chassez le naturel...
Cette fois c'est lui qui éclate de rire et je ne peux m'empêcher d'apprécier ce son. J'entends une voix d'homme derrière Jared. Et lorsqu'il se remet à me parler, sa voix a perdue son sourire.
- Je dois y aller.
Déjà?
- Ok, au revoir alors, je lui réponds en essayant tant bien que mal de cacher ma déception.
- Kim?
Sa voix s'est radoucit.
- Oui?
- Tu me donnes ton numéro de portable?
Je le lui donne avec presque trop d'entrain, mais je n'en ai que faire! Une fois le téléphone raccroché, je sens un bien être étrange m'envahir et je sourit béatement. Je me reprends brusquement en me secouant énergiquement la tête. Et là. Je réalise avec horreur ce qui est en train de ce passer.
Oh mon Dieu.
Je suis en train de tomber amoureuse de Jared Vilas!
