Disclaimer : Tout est à J.K Rowling, rien n'est à moi, je ne fais que lui emprunter ses personnages pour leur faire vivre des choses pas toujours drôles... et, heureusement, je ne gagne rien pour ça !

Notes : Une histoire, d'une douzaine de chapitres normalement, la structure étant déjà bien définie et mes idées claires. Ce sera sombre, avec des thèmes pas toujours faciles, mais il n'y aura jamais rien de trop graphique. Pas de slash, même si... Vous verrez ! Je pense publier toutes les semaines, des chapitres plus ou moins courts selon les événements à traiter. Le prologue ici est très court, mais je voulais juste présenter la situation. Un nouveau chapitre sera publié vendredi pour compenser ! Bonne lecture à vous.

Until we bleed - Prologue

Une semaine seulement qu'il était revenu, amer, heureux, horrifié, émerveillé, tout ça à la fois, tant de sentiments paradoxaux à cause de Sirius, libéré, en fuite il ne savait où, alors qu'il aurait pu être avec lui si seulement tout s'était passé autrement. Une semaine seulement ; une semaine infernale. Il subissait, chaque jour, les réprimandes de sa famille, les insultes, les coups. Il ne savait pas pourquoi c'était pire qu'avant, il ne comprenait pas ce qui avait changé, ce qu'il avait bien pu faire pour attiser leur haine alors qu'il ne nourrissait que leur indifférence. A treize ans, sans magie, sans rien pour se défendre contre la fureur de son oncle, il ne faisait pas le poids. Il essayait de garder pour lui ses larmes, ses couinements jouissifs comme les appelait Vernon, mais c'était trop difficile pour lui de rester stoïque alors que la ceinture s'éclatait contre son dos, la douleur vibrant dans tout son corps, jusque dans son âme. Il se demandait pourquoi il subissait ça, s'il l'avait mérité. Il n'y croyait pas mais c'était d'autant plus dur de rester concentré sur Sirius, qui le voulait avec lui, sur Ron et Hermione, qui l'avaient toujours supporté, alors que Pétunia observait le spectacle sanglant qui se présentait à elle en le commentant sournoisement, insinuant que si ça arrivait, c'était que les sorciers l'avaient bien voulu, que Dumbledore l'acceptait, qu'ils seraient intervenus s'ils trouvaient ça répréhensible. Harry avait fini par comprendre qu'ils avaient tenté de le punir comme ils l'avaient toujours souhaité, risquant le courroux de ses protecteurs, et qu'ils s'étaient rendu compte que personne ne les surveillait, qu'ils étaient libres de faire comme bon leur semblait. Harry osa les menacer de tout répéter, d'en parler, mais son esprit, affaibli, n'était pas convaincu que quelqu'un s'inquiéterait et sa famille avait réalisé qu'elle avait gagné.

Leur victoire les poussa à être plus violents, plus véhéments, et quelque chose se brisa en Harry, tandis que la pleine lune le surveillait, bienveillante, affamée à l'idée de se créer un nouveau disciple. Elle transforma Harry en l'un des siens, et les Dursley le laissèrent partir, éberlués face à ce loup qui avait soudainement pris la place de leur neveu. Harry courait, courait, encore et encore, à peine conscient de sa nature toute nouvelle, à peine conscient des jours qui défilaient, voulant juste s'éloigner de cette ombre qui commençait à envahir son esprit, de son besoin de vengeance. Alors il s'éloigna. Faible, amaigri, assoiffé, mais libre, enfin, dans ces forêts enchanteresses qui le protégeaient d'un monde extérieur plein d'injustices. Libre de mourir, peut-être. Il trouva enfin un refuge ; une cabane abandonnée, un lit. Harry s'y allongea, roulé en boule, toujours sous sa forme canine, fatigué. Il ferma les yeux, cherchant le visage souriant et mélancolique de Sirius, et essaya de s'y accrocher alors que la nuit l'emportait dans un sommeil reposant.

Lorsqu'il ouvrit les yeux un plus tard dans la journée, Sirius était là, attablé, mangeant quelque chose qui semblait délicieux et qui le fit saliver. Il s'aperçut qu'il était soigné, son dos bandé. Il descendit difficilement du lit et vint renifler l'assiette. « Mange », l'invita son parrain, et il attrapa dans sa gueule la viande cuite, savourant cette sensation merveilleuse d'un ventre qui se remplit. Il se demanda rapidement où il se trouvait, si Sirius l'avait cherché ou s'il avait découvert par hasard l'endroit où son parrain se cachait. Il se demanda si Sirius savait qu'il était Harry. Il trouverait un moyen de tout expliquer ; pour le moment, on lui présentait de l'eau fraîche dans un bol, et il l'avala goulûment, levant seulement la tête une fois qu'il eût tout fini, souhaitant remercier son parrain d'une léchouille digne de ce nom. Mais ce n'était pas son parrain. Ce n'était pas Sirius. « Alors louveteau, des jours difficiles ? » L'inconnu avait un ton bourru, une voix rauque, et un regard un peu fou, un peu inquiet. Comme Sirius. Ce n'était pas son parrain, mais il lui ressemblait.

Il était en sécurité. L'homme l'avait secouru. Il aurait pu le manger, mais il avait décidé de le nourrir, de le guérir. Il pouvait rester encore un peu là. Il trottina et sauta dans le lit, s'allongeant, toujours épuisé par son long périple. Il pouvait dormir là. Il songerait à sa fuite plus tard, il penserait aux conséquences une autre fois. Il voulait être un peu égoïste ; oublier la douleur, la culpabilité, le monde, peut-être. Il était un loup pour l'instant, il ne voulait plus ressentir, pas pour le moment, pas tant qu'il était si faible. Il était en sécurité.