Nouvelle histoire
Rogue et Harry Potter
Relation père/fils
Corrigé par Circae (encore un énorme MERCI)
Chapitre premier
C'était une journée ensoleillée pour un mois de janvier, le temps en était presque doux. Une petite foule s'était formée autour de la dernière demeure de madame Meyer, une pierre blanche où se reflétait les couleurs harmonieuses de l'hiver. Les visages étaient graves et les mines sombres, tandis que le curé commençait un discours d'une voie usée.
Severus Rogue se trouvait parmi ces moldus, le visage ne laissant filtrer aucune de ses émotions. Droit et impassible, il fixait la pierre tombale sans esquiver le moindre mouvement. Il n'aimait pas les enterrements, se retrouver au milieu de toutes ces émotions l'ennuyaient profondément. Margaret Meyer était une très veille femme qui avait bien vécu, la mort étant juste la dernière chose qui manquait à sa vie plus que comblée. Elle n'avait pas été arrachée à la vie de façon brutale laissant derrière elle tristesse et regrets, non, la mort était venue la chercher naturellement et la veille dame l'avait accueillie comme une veille amie.
Madame Meyer était une veille femme qui habitait près de son quartier lorsqu'il était enfant, à quelques maisons des Evans. Elle avait inondé sa jeunesse de tartes aux pommes et d'anecdote des plus croustillantes qui faisaient souvent rire Lily, les dimanches après-midi dans son petit jardin tapissé de violettes. Severus ne l'avait jamais revu depuis qu'il avait quitté Poudlard et sa dernière tarte aux pommes partagée avec la veille dame datait de l'été précédent sa cinquième année, juste avant sa dispute avec Lily. Le jardin couvert de violettes et la délicieuse odeur de pommes caramélisés lui avait manqué mais il n'avait jamais osé franchir la porte de la veille dame sans Lily.
Il devait être là, rendre un dernier hommage à cette personne qu'il avait appréciée, celle qui avait été témoin de son amitié avec sa Lily et voyait en lui plus qu'un garçon perturbé ''de l'Impasse du Tisseur''.
Le discours s'arrêta et la famille s'approcha lentement de la pierre tombale, le visage baissé et un peu trop solennel. Il y avait peu de monde, surtout de la famille et quelque personnes du quartier dont les visages, en particulier les plus vieux, n'étaient pas inconnus à Severus.
Pétunia Dursley était une femme mince et crispée qui possédait un cou bien plus long que la moyenne. Se tenant bien droite dans sa longue veste beige, elle était fière de l'image parfaitement solennelle qu'elle renvoyait, affichant un petit air attristé pour parfaire son cliché d'ancienne voisine modèle. Elle représentait parfaitement bien sa famille qui était absolument normale et respectable.
Mais alors que la cérémonie touchait à sa fin, Madame Dursley remarqua un détail insolite : un homme vêtu d'une longue veste noire, grand et mince avec des cheveux tout aussi noirs qui retombaient sur ses épaules larges. Elle devint aussitôt livide lorsqu'elle reconnut l'ancien ami de sa soeur, Severus Rogue. Comme si ce dernier sentit son regard, il tourna légèrement la tête dans sa direction et haussa aussitôt les sourcils, aussi étonné qu'elle. Un petit sourire moqueur s'empara des lèvres de l'homme avant qu'il se dirigea vers elle. Pétunia jeta des petits regards angoissés aux autres personnes présentes, que diraient les gens de la voir en compagnie de cet homme?
« Pétunia Evans... »
« C'est Dursley maintenant », siffla t-elle entre ses lèvres pincées.
Ils ne se regardèrent pas, observant la tombe se faire inonder de fleurs aux couleurs éclatantes. Le sorcier se demanda immédiatement si les fleurs qu'il avait déposées sur la tombe de Lily étaient toujours aussi belles, des lys blancs aux pétales délicats.
« Que fais-tu ici? Tu n'as rien à faire avec des gens normaux. »
« Je vois que tu n'as pas changé Pétunia », répondit simplement Rogue de sa voix froide.
« Et toi non plus, toujours aussi... aussi bizarre et peu fréquentable », dit-elle sèchement tout en observant discrètement les alentours.
Le cercueil commença sa descente sous terre à l'aide d'un mécanisme bien complexe pour une personne connaissant la facilité de la magie.
« Tu devrais partir avant qu'on remarque trop ta présence, je ne veux pas qu'on me voit parler avec toi. J'ai une famille désormais et je ne veux rien avoir à faire avec vos anomalies », dit-elle avec raideur.
« Toujours une grande estime pour les sorciers », poursuivit Severus tandis que Pétunia devenait livide et qu'elle observait avec inquiétude les personnes les plus proches. « Moi qui pensait que la mort de ta soeur t'avait fait oublier ta jalousie et ta rancune... toujours aussi lamentable ».
« Je n'ai jamais été jalouse de ma soeur et de sa monstruosité. J'étais bien tranquille même, sans elle, jusqu'au jour où elle a explosé et que j'ai hérité de son fils, un autre monstre sous mon toit! Qu'elle... »
Elle se stoppa soudainement lorsqu'elle découvrit le regard venimeux de Rogue. Tremblant de tout ses membres, elle s'empressa de vérifier qu'il y avait toujours du monde autour d'elle.
« Dois-je te rappeler à quel point tu désirais devenir un... ''monstre'' toi aussi? Écrire à Albus Dumbledore dans l'espoir de nous accompagner... tu es pathétique Evans. Ta propre soeur... »
Sans rajouter un seul mot, il s'éloigna, laissant derrière lui une Pétunia Dursley encore tremblante.
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Enfin à Poudlard, Severus Rogue se laissa tomber dans son fauteuil en cuir usé, un air las sur son visage. Il était revenu à l'école dès la fin de l'enterrement et sa conversation avec Pétunia Dursley raisonnait encore dans sa tête.
Harry Potter était un de ses élèves de première année, la copie parfaite de son père. Rogue savait que le môme Potter avait été confié à sa dernière famille, les Dursley, par Dumbledore. Il connaissait aussi l'animosité qui existait entre les deux soeurs Evans, Pétunia détestant sa soeur et le monde magique. Mais Rogue avait pensé que la mort brutale de sa petite soeur aurait ramené à la raison l'ainée, lui faisant oublier sa jalousie et sa rancune. Elle élevait le fils Potter, et il pensait qu'elle rattraperait le temps perdu avec sa soeur en prenant soin de son unique enfant. Apparemment il s'était trompé. « Un autre monstre sous mon toit ». Les paroles acides de Pétunia raisonnèrent de plus en plus fort. Comment avait-elle traité et élevé le gosse Potter?
Il se souvint de la première fois qu'il avait vu Potter, le jour de sa répartition. Le gamin était un peu maigre et petit pour son age. Il détestait Potter, alors pourquoi s'en préoccuper? C'était quand même le fils de James Potter!
Soudain une phrase de Minerva McGonagall lui revint. « c'est surement la pire famille moldue, on ne peut pas imaginer des gens plus différents de nous ».
Un début de migraine commença à naitre dans sa pauvre tête qu'il massa avec peu d'énergie. Pourquoi se soucier de tout cela? Il était venu juste pour assister à l'enterrement d'une veille dame. Mais pour toute réponse il vit clairement le visage de sa belle Lily le supplier. Il le savait, son ancienne meilleure amie n'aurait pas supporté de savoir son fils maltraité par sa propre soeur comme elle l'avait été enfant.
La directrice des Gryffondors était assise derrière son bureau, une tasse de thé fumante devant elle. Lorsque Severus Rogue entra, elle était occupée a griffonner avec agacement la copie d'un pauvre élève qui ne devait surement pas espérer une bonne note. Rogue s'installa sur le fauteuil en face du bureau, impassible.
-Severus ? Demanda-telle en levant à peine les yeux de la copie, un problème avec un de mes élèves ?
Rogue ne put retenir un petit ricanement. Comme s'il avait besoin d'aller voir la directrice de Gryffondor pour régler un différent avec un élève !
Mais en y réfléchissant, elle n'avait pas tout à fait tort puisqu'il s'agissait encore de l'insupportable Potter.
« Je voulais savoir si tu connaissais bien la famille de Potter? Les Dursley », dit-il de sa voix habituellement froide.
Minerva s'arrêta aussitôt d'écrire fixant Rogue longuement, elle paraissait à la fois stupéfaite et méfiante.
« Pourquoi cela? » questionna t-elle sèchement.
« Car j'ai rencontré la femme Dursley, la soeur de Lily Ev... Potter, aujourd'hui », répondit simplement le professeur de Potion.
Le professeur McGonagall fronça du nez en l'observant.
«Ce sont des moldus », répondit-elle.
« Mais encore ? »
« Ecoute Severus, je sais que tu n'aimes pas trop le fils Potter et je ne veux pas te donner des détails sur sa famille pour qu'ensuite tu t'en serves contre lui. »
Rogue semblait stupéfait par les paroles de sa veille ami. Le voyait-elle vraiment ainsi? Considérant le regard sévère que lui adressa la sorcière il lui sembla que oui.
« Je n'ai nullement l'intention de m'en servir contre Potter, je ne pensais pas que vous aviez une aussi mauvaise opinion de moi Minerva. »
« J'en suis désolée », répondit-elle légèrement gênée, « mais lorsqu'il s'agit de James Potter et de ses amis, vous réagissez toujours comme un imbécile. »
Un étrange sourire qui ressemblait plus à un rictus apparut sur les lèvres de Rogue.
« Ne vous inquiétez pas pour cela, c'est juste que Pétunia Dursley ne semblait pas très heureuse d'avoir la garde de son neveu, je voulais savoir comme était cette famille, vous semblez en savoir beaucoup... »
« C'est une famille horrible pour tout vous dire. Je ne comprendrais jamais pourquoi le directeur a confié Harry Potter à ces gens, famille ou pas. Je me suis opposée à cela à l'époque, mais Albus ne voulait rien savoir, la protection de l'enfant primait sur son bien être selon lui. Quand on voit ou ils faisaient dormir leur neveu avant qu'il reçoive sa lettre pour Poudlard, c'est honteux ! »
Rogue leva un sourcil incrédule.
« Où le faisaient-ils dormir ? » Demanda t-il réellement curieux.
« Je suis chargée d'envoyer les lettres de Poudlard aux élèves. Lorsque j'ai vu l'adresse sur celle de Potter j'ai d'abord cru à une erreur. J'ai demandé des explications à Dumbledore bien sûr, mais il reste convaincu qu' Harry n'est pas négligé. Je suis heureuse que la garçon soit ici, loin de ses moldus. »
« Mais cela m'explique pas où il dormait ? » insista Rogue.
Miverva posa sur lui un regard désolé, elle semblait soudainement fatiguée.
« Ce n'est pas à moi à vous le dire, je connais les relations que vous avez avec Potter et je ne comprend pas pourquoi vous voulez savoir tout cela. »
Elle n'en dira pas plus, il le savait.
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Quelques mois plus tard.
Harry Potter observait avec gourmandise la petite table à droite de son lit couverte d'une quantité de friandises impressionnante. Cela faisait quelques heures que le directeur était parti, ainsi que ses deux meilleurs amis. Sa tête lui faisait encore mal mais les bons soins de madame Pomfresh faisaient des miracles, et il savait qu'il serait complétement rétabli pour le banquet de fin d'année qui aurait lieu le lendemain.
« Je pense pas que cela soit vraiment raisonnable Mr Potter », dit d'une voix stricte le professeur McGonagall qui venait de rentrer dans l'infirmerie et avait suivi le regard d'Harry.
« Bonjour Professeur », salua timidement le petit Gryffondor.
La sorcière s'empara d'une chaise pour s'installer près de son élève qu'elle examina les lèvres pincées.
« Et dire que vous avez essayé de me prévenir », commença t-elle le regard soucieux. « J'espère que vous êtes conscient de la dangerosité de votre petit aventure ? »
« Oui professeur », répondit un Harry pas très à l'aise.
« J'admire beaucoup votre courage Monsieur Potter. J'aimerais vous poser quelques petites questions. »
« Oui ? »
« Comment étiez-vous au courant de l'existence de la pierre philosophale ? »
McGonagall l'observait avec un regard perçant mais ses lèvres esquissèrent un léger sourire rassurant qui mit en confiance son jeune élève.
Alors Harry raconta les grandes lignes de son histoire : le jour où Hagrid avait récupéré la pierre avec lui, lorsqu'il avait rencontré le chien à trois têtes, ses recherches à la bibliothèque... Il évita néanmoins de parler de la cape et de ses promenades nocturnes, déjà que le professeur avait froncé du nez lorsqu'il lui avait parlé de son escapade dans le couloir interdit où il avait découvert le chien d'Hagrid.
« Je vois Potter que vous avez fait un excellent travail pour protéger cette pierre avec vos amis, mais promettez moi une chose: à l'avenir je vous écouterais plus attentivement je vous le promet, et vous en revanche vous viendrez me parler directement au lieu de risquer votre vie, d'accord ? »
Harry lui répondit par l'affirmatif et le professeur lui attribua un de ses rares sourires.
« Maintenant Potter je voudrais vous parler d'un sujet beaucoup plus personnel », repris le professeur d'une voix grave.
Etonné et curieux, Harry écouta attentivement son professeur.
« J'aimerais savoir comment vous vous sentez chez votre famille, les Dursley. »
Son jeune élève lui fit les yeux rond ne s'attendant visiblement pas à cette question avant de devenir écarlate.
« Mon oncle et ma tante ? » demanda t-il d'une toute petite voix, évitant la sorcière du regard.
« Oui », dit le professeur d'une voix étrangement douce.
« Heu..bien. »
« Potter, j'aimerais que vous me parliez en toute franchise, je ne dirais rien. »
« Vous savez... professeur...heu... mon oncle et ma tante sont des moldus... et, heu... » répondit Harry, vraiment mal à l'aise.
« Beaucoup d' élèves ont des origines moldues Potter, continuez. »
Visiblement Harry ne pensait pas continuer donc le professeur décida de l'aider.
« Où dormiez-vous avant de recevoir votre lettre pour Poudlard ? »
Harry blêmit aussitôt tandis que McGanagall l'observait intensément. Le petit sorcier chercha désespérément une échappatoire, ne voulant pas évoquer sa vie chez son oncle et sa tante. Il avait peur des conséquences, ou tout simplement qu'on se moque de lui, le grand Harry Potter, négligé par sa famille moldue...
« Je voudrais que vous m'éclaircissiez sur cette histoire de placard », l'aida la directrice de Gryffondor.
Elle semblait très différente. Elle lui posa une main sur son épaule et lui fit un deuxième sourire rassurant.
« Heu...ben... »
Harry la regarda pour la première fois dans les yeux depuis la mention des Dursley. C'était comme si une connexion s'était établie entre eux, juste par le regard sans avoir besoin de parole. McGonagall vit de la peur, de l'hésitation et de la tristesse dans ses yeux verts émeraudes mais surtout un appel à l'aide silencieux.
« Reposez-vous Potter, vous avez grand besoin de reprendre des forces. »
« Oui professeur et heu... merci. »
McGonagall leva un sourcil.
« Merci pour quoi, Harry ? »
« Tout simplement merci. »
Et elle comprit, merci d'avoir demandé, merci de s'inquiéter pour moi, ce genre de choses. Alors elle lui lança un sourire triste.
« Je ne vous laisserai plus tomber Potter. »
Harry ne comprit pas vraiment le sens de la phrase de son professeur mais celle-ci avait déjà quitté l'infirmerie, le laissant seul avec ses pensées.
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« Dumbledore a laissé fouiner Potter en sachant le danger qu'il courait ? » S'énerva Severus Rogue.
« Je ne pense pas que le directeur était au courant », répondit sèchement la directrice de Gryffondor.
« Il ne paraissait même pas étonné de découvrir Potter avec Quirrel. Voyons Minerva, réveillez-vous ! Il le manipule! »
La directrice de Gryffondor était allée voir Rogue dans son bureau après sa conversation avec Potter. Elle avait remarqué que le maitre des potions avait passé son année à surveiller le jeune homme et Quirrel. Elle lui devait bien la vérité sur toute cette histoire. Elle lui avait raconté alors comment Potter et sa bande avait découvert l'existence de la pierre.
« Vous ne trouvez pas que vous allez un peu trop loin Severus ? Le directeur, manipulateur... »
Elle se stoppa, ouvrant de grand yeux.
« Et oui Minerva... moi aussi je trouve étrange la façon dont Potter a pu être au courant de toute cette histoire. Un élève de première année ne pouvait pas savoir sans que quelqu'un l'aide discrètement... »
Les deux professeurs restèrent un moment silencieux. Rogue commençait vraiment à bien connaître Dumbledore et il devenait de plus en plus méfiant. Potter ne pouvait pas avoir tout découvert sans aide, c'était impossible. De plus le directeur semblait être informé de ce qui se passait dans le château lorsqu'il était venu secourir Potter, nullement étonné de découvrir des premières années dans des salles interdites et dangereuses.
« Où dormait Potter ? » demanda soudainement Rogue.
Minerva le regarda d'un air méfiant.
« Pourquoi insistez-vous ? »
Rogue pensa aussitôt à Lily, elle qui avait donné sa vie pour voir son fils heureux...
« Cela a t-il un rapport avec Lily Potter ? » demanda prudemment Minerva.
Le teint jaunâtre de Rogue vira au blanc.
« Pardon ? » demanda t-il d'une voix glaciale, les yeux lançant des éclairs.
« Ne me prenez pas pour une idiote. Je me souviens que Lily Potter et vous étiez amis lors de vos premières années à Poudlard. Vous n'en avez jamais parlé donc j'ai préféré ne rien dire. »
« C'est sans rapport. »
Minerva leva les yeux aux ciels tout en poussant un soupir exaspéré.
« Si je me confie à vous Severus, c'est parce que ma confiance envers Dumbledore s'effrite. Je veux le bien-être de ce garçon et vous avez passé cette année à le rabaisser. Je veux savoir pourquoi vous vous en préoccupez maintenant? J'ai bien vu que vous le surveillez... »
« On était amis il y a bien longtemps avec Lily Evans, le reste ne vous regarde pas. Où dormait-il ?
« Dans un placard », dit brutalement Minerva, « une horrible famille... Mon dieu, que diraient James et Lily s'ils voyaient comment nous nous sommes occupé de leur fils ! »
Les derniers mots de McGonagall rendirent Rogue livide, il avait l'impression d'avoir trahi Lily une troisième fois.
Lily Evans avait été dans un premier temps sa meilleure amie avant de devenir son unique amour. Son souvenir était douloureux, lui lacérant le coeur et lui broyant le ventre. Elle avait ensoleillé son enfance, redonnant des couleurs à son monde gris et terne. Elle était morte pour son enfant, son fils. Mais aujourd'hui son sacrifice se trouvait menacé. Potter avait eu une enfance malheureuse selon les dires de la directrice de Gryffondor et maintenant qu'il était à Poudlard, il se retrouvait sous la coupe dangereuse de Dumbledore qui semblait lui avoir attribué une destinée tracée d'avance, tout ce que Lily aurait détesté.
Elle aurait voulu que son fils grandisse normalement sans avoir besoin de se retrouver si tôt face à Lord Voldemort. Un étudiant ordinaire qui n'aurait pas eu besoin de se préoccuper des problèmes des adultes, de la sécurité de tous.
Il en avait parlé avec McGonagall. Il faisait confiance à la sorcière qui se révélait être une véritable alliée. Elle lui avait raconté tout se qu'elle savait sur l'enfance de l'insupportable gamin, c'est-à-dire très peu de choses, mais pas des moindres. Dans un placard ! Pétunia avait osé ! Sa colère fut vite remplacée par une nouvelle résolution que Minerva avait approuvée bien qu'elle eut été un peu réticente au début.
Rogue avait rejoint Dumbledore dans l'unique but de racheter ses erreurs, pour Lily. Mais aujourd'hui, c'était uniquement le directeur qui profitait de son service et non son amie disparue. Il devait agir pour elle et non pour le vieil homme. Il prit donc une décision importante qui ne l'enchantait guère, mais il le faisait uniquement pour elle. Pour Lily, pour espérer se faire pardonner, pour sa mémoire, il allait prendre soin de son fils. Et la première chose qu'il devait faire était de l'éloigner de l'influence d'Albus Dumbledore et de l'ascendant de Pétunia Evans.
McGonagall lui avait procuré les papiers nécessaires pour avoir la garde du gamin, le plus discrètement possible. Tout s'était fait très vite et dans le plus grand secret. Dumbledore devait tout ignorer dans un premier temps.
Lorsque Pétunia découvrit à sa porte Severus Rogue, elle poussa un petit cri de surprise. Ayant peur de la réaction des voisins, elle fit vite rentrer le sorcier, les mains tremblantes, tout en jetant un coup d'oeil alarmé dans la rue.
« Que viens-tu faire chez moi ? Tu as de la chance que mon mari soit au travail, il n'aime pas les gens de... »
« Je n'ai pas le temps Pétunia », dit Rogue d'une voix glaciale « j'ai besoin que tu signes des papiers. »
Etonnée, Pétunia s'empara des documents que lui tendit Rogue tout en le dévisageant avec méfiance.
« C'est pour que tu renonces à la garde de Potter. »
Madame Drusley jeta un rapide regard aux papiers, abasourdie.
« Et c'est toi qui deviendrais son tuteur ? » demanda t-elle avec une grimace stupéfaite.
« Tu t'en préoccupe maintenant ? »
Voyant le regard mauvais de Rogue, elle signa les papiers sans hésitation.
« Entre monstre... » murmura t-elle tout en griffonnant les papiers officiels « tranquille! »
Elle tendit les documents signés dubitative mais Rogue s'en empara avant qu'elle ne put changer d'avis.
« Te voilà heureuse Pétunia, je t'enlève la dernier chose qui te rattache à ta soeur. Tu pourras maintenant vivre définitivement sans elle. »
Pétunia ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit.
« Une dernière chose Pétunia. Si ton fils s'était retrouvé sans parents, sache que Lily en aurait pris soin comme s'il s'agissait de son propre enfant, l'aimant pour deux et lui offrant une enfance heureuse. Tout ce que tu as refusé au sien. Le monstre sans coeur en fin de compte, il est juste devant moi. »
Avec un dernier sourire mauvais, Rogue laissa une Pétunia blême qui paraissait incapable de bouger.
Rogue observa les papiers, ils étaient en règle et il était désormais le gardien de Potter. Il ne voulait pas le rester longtemps, juste le temps de trouver une famille sorcière qui accepterait de l'élever tout en le protégeant. Demain les élèves partiront du château et Potter sera donc mis au courant. Se massant les tempes, Rogue pensa à Rémus Lupin. McGonagall lui avait confié que le maraudeur avait essayé de nombreuses fois d'adopter l'enfant de James Potter mais son statut de loup-garou n'avait jamais joué en sa faveur.
Rogue décida de prendre contact avec Lupin. Officiellement Severus Rogue sera le tuteur légal d'Harry Potter mais officieusement le maitre des potions confira le garde du gamin à Lupin. C'était la meilleure chose qu'il pouvait faire pour Lily. Il ne voulait pas supporter le môme trop longtemps.
